De la royauté et de la démocratie - Coup d œil sur les principales causes qui ont amené la chute de la royauté en France et des divers gouvernements qui s y sont succédé depuis 1789
68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

De la royauté et de la démocratie - Coup d'œil sur les principales causes qui ont amené la chute de la royauté en France et des divers gouvernements qui s'y sont succédé depuis 1789 , livre ebook

-

68 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Si les mémoires historiques qui, depuis six siècles, se sont accumulés dans nos archives ne devaient servir qu’à satisfaire une vaine curiosité, on pourrait plaindre l’ardeur que de nos jours on voit mettre à les en extraire et à les répandre dans le public. Plutôt que de les exhumer, il eût mieux valu laisser l’épaisse couche de poussière qui les couvrait, voiler éternellement cet immense tableau de calamités, de désordres et de turpitudes qui nous blessent les yeux et nous navrent le cœur.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782346093427
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Auguste Bobée
De la royauté et de la démocratie
Coup d'œil sur les principales causes qui ont amené la chute de la royauté en France et des divers gouvernements qui s'y sont succédé depuis 1789
AVANT-PROPOS
Cet ouvrage est une étude que j’ai faite dans l’intention de me rendre compte à moi-même des impressions que produisaient sur moi Les évènemens, surtout depuis ces dernières années. J’étais loin de penser qu’un jour je l’offrirais aux méditations des hommes sérieux ; mais, après tant de révolutions successives, survenues dans le cours de soixante ans, j’ai espéré qu’on y pourrait trouver les éléments de quelques dispositions propres à en prévenir le retour périodique. La France a publié la première un code que nous envient toutes les nations civilisées ; je voudrais qu’elle fût aussi la première à doter le monde d’une Constitution assez bien élaborée pour assurer notre repos et notre bien-être, et pour exciter chez tous les peuples le désir de se l’approprier.
L’expérience est acquise ; le temps a fait son œuvre ; c’est désormais à l’intelligence à faire la sienne.
La Charte de 1814, si légèrement retouchée en 1830, ne m’a jamais paru faite pour résoudre ce problème politique. Quand même elle eût eu la perfection qui lui manque, la stabilité lui eût fait défaut, parce que la forme de Gouvernement qu’elle imposait n’a point en France les éléments nécessaires à son existence.
L’effet que produisait dans le public le développement du système dit personnel, me suggéra, vers la fin de 1846, l’idée de rechercher les principales causes du discrédit de la royauté et de ses diverses chutes. Plus je comparais les évènements qui s’étaient passés avec ceux qui se passaient, plus je concevais de tristes pressentiments. Delà cet ouvrage, dont j’ai terminé la première partie au commencement de 1847.
Après la Révolution de Février 1848, l’étude que je venais de faire me conduisit à examiner d’où est provenue l’instabilité des trois Constitutions promulguées par nos précédentes Assemblées Nationales.
Les personnes à qui j’ai communiqué ces deux ébauches m’ont engagé à les compléter par un aperçu des dispositions qui en naissaient, et qui leur semblaient propres à rendre stable une organisation démocratique.
En dehors des partis, je n’ai tenu aucun compte des circonstances auxquelles, les Assemblées sont fatalement contraintes de faire des sacrifices, et je ne me suis attaché qu’à la rigueur des principes. Je suis convaincu que plus on s’en écarte, moins l’ordre est assuré, et que l’ordre vient de la force. En fait d’organisation, ordre et force, faiblesse et désordre, me paraissent synonymes.
Un projet d’acte constitutionnel eût été le complément naturel de cette étude. J’ai eu tort d’en publier un, avant d’y avoir assez mûrement réfléchi. Il en résulte que ce projet est à remanier, soit pour en mieux disposer les articles, soit afin d’y changer quelques dénominations, ou d’y introduire diverses modifications qui le mettent en harmonie avec les principes. C’est un travail que je ferai dans le cas où j’y serais encouragé par le succès de cet opuscule.
Toutefois, je ne plaindrai ni ma peine ni mon temps, si les hommes appelés à régler notre avenir trouvent dans ce volume quelque chose d’utile. J’ai attendu, pour le publier, que le premier choc des passions fût amorti. Dans l’intervalle, il est vrai, la nouvelle Constitution a été promulguée ; mais, puisqu’on y a prévu le cas de révision, il est permis de prévoir qu’elle sera révisée.
PREMIÈRE PARTIE
DE LA ROYAUTÉ
RAPPROCHEMENTS.
COUP D’ŒIL
Sur les principales causes qui ont amené le discrédit et la chute de la royauté en France
Si les mémoires historiques qui, depuis six siècles, se sont accumulés dans nos archives ne devaient servir qu’à satisfaire une vaine curiosité, on pourrait plaindre l’ardeur que de nos jours on voit mettre à les en extraire et à les répandre dans le public. Plutôt que de les exhumer, il eût mieux valu laisser l’épaisse couche de poussière qui les couvrait, voiler éternellement cet immense tableau de calamités, de désordres et de turpitudes qui nous blessent les yeux et nous navrent le cœur.
Ce n’est pas dans cette étroite vue qu’il faut les étudier ; les hommes distingués par leur position et par leur mérite, qui ont pris la peine de les écrire, les destinaient, pour la plupart ; à l’instruction de leurs familles : aussi, sans déguiser tant de faits déplorables qu’il leur importait de connaître, ils ont, pour leur servir d’exemple, conservé des traits d’héroïsme et de vertu qui élèvent l’âme et consolent l’humanité.
De leurs ouvrages ressortent des enseignements si utiles que c’est une œuvre méritoire d’en rappeler souvent le souvenir : à la longue ces enseignements pénètrent dans l’esprit des hommes, et leur inspirent de salutaires réflexions. Nous ressentons le contre-coup d’effets dont la cause remonte plus ou moins à l’époque où ces auteurs ont vécu, et pour bien juger du présent, ce sont eux qu’on doit consulter. Toutefois point d’illusions ; ce n’est qu’avec le temps que fructifient les leçons du passé, et encore combien faut-il d’épreuves diverses !
Napoléon vaincu et captif ! Louis XIV vaincu et humilié ! vaincus tous deux pour avoir brisé le frein des lois et des coutumes constitutives !
Certes, de tous les arguments contré le pouvoir absolu, voilà le plus fort.
Revers et catastrophes, voilà le fatal effet de l’ambition et de l’orgueil abandonnés en toute liberté à la fougue de l’entraînement.
Troubles, désordres, émeutes, révolutions sanglantes, voilà le fatal effet des tendances à fausser ou à détruire les institutions.
Telles sont les conséquences qu’a nettement exposées un célèbre cardinal qui, pour avoir échoué dans son audacieuse entreprise, nous à été, pour complaire aux puissances, dépeint comme un brouillon hardi, mais sans but arrêté. Cependant au fond de tous les mouvements qu’il raconte avec tant de verve, mouvements en apparence désordonnés et sans cause, perce un dessein qu’il ne prend guère la peine de cacher : grand seigneur, il voulait rester grand seigneur, et conserver l’indépendance seigneuriale.
Retz eut en cela quelque chose de commun avec les hommes qui, pour se distinguer des ventrus immortalisés par Béranger, prirent le titre de conservateurs. La différence, c’est qu’à-fin de maintenir des coutumes vieillies, le cardinal osa lutter ouvertement et par la parole et par l’insurrection contre une cour usurpatrice, mais forte du prestige de son antiquité ; au lieu que le bataillon ministériel soutint une cour récente, mais vieille d’idées, mais imbue d’un esprit rétrograde, et en guerre avec des opinions progressives.
Cette assertion ne semblera paradoxale qu’à ceux qui n’auront pas fait attention au passage suivant : bien qu’il soit un peu long, on doit le lire tout entier, si l’on tient à sentir toute l’importance des institutions, et à savoir combien à cette époque on s’est abusé, combien l’on s’abuse encore, puisque après cent cinquante ans, après tant de changements dans les mœurs, dans les habitudes, ans les sentiments des hommes, et dans l’état des choses, la politique de famille revient avec l’habit de cour.
« Il y a plus de douze cents ans que la France a des rois ; mais ces rois n’ont pas toujours ét

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents