En Tunisie et au Maroc
92 pages
Français

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En Tunisie et au Maroc , livre ebook

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Description

La régence de Tunis, comprise entre 32° 20’ et 37° 20 de latitude nord, 5° 10 et 9° 12’ de longitude est, est bornée au nord et à l’est par la Méditerranée, à l’ouest par l’Algérie, au sud par la Tripolitaine et le désert des Touareg,D’après M.H. Duveyrier et M.O. Reclus, la Tunisie couvre un espace approximatif de onze à douze millions d’hectares, peuplé par environ 1,500,000 habitants.Le climat est généralement sain, quoique variable.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346090730
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
VUE DE TUNIS,
Raoul Postel
En Tunisie et au Maroc
A MONSIEUR CAMBON
MINISTRE-RÉSIDENT DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS DANS LA RÉGENCE DE TUNIS
 
 
Monsieur le Ministre,
 
Vous avez su, en peu de temps et au prix d’incessants efforts, sans découragements et sans faiblesses, réorganiser, pour le plus grand profit de l’influence française, les divers services de la Tunisie. Grâce à votre prédécesseur, grâce à vous, qui avez si heureusement complété l’œuvre commencée, l’ancien État Barbaresque est devenu, dès aujourd’hui, une seconde Algérie.
Votre nom, monsieur le Ministre, est donc inséparable, désormais, de l’histoire de notre première occupation de la Régence. A ce titre, vous nous permettrez de l’inscrire en tête de notre Livre, qui n’est, somme toute, qu’une constatation impartiale des résultats éclatants dus à votre sage et ferme politique.
RAOUL POSTEL.
L’ÉDITEUR.
A. DEGORCE.

Paris, 20 mai 1885.
PREMIÈRE PARTIE
EN TUNISIE
CHAPITRE I
SUPERFICIE, CLIMAT ET CONFIGURATION GÉOGRAPHIQUE DE LA TUNISIE
La régence de Tunis, comprise entre 32° 20’ et 37° 20 de latitude nord, 5° 10 et 9° 12’ de longitude est, est bornée au nord et à l’est par la Méditerranée, à l’ouest par l’Algérie, au sud par la Tripolitaine et le désert des Touareg,
D’après M.H. Duveyrier et M.O. Reclus, la Tunisie couvre un espace approximatif de onze à douze millions d’hectares, peuplé par environ 1,500,000 habitants.
Le climat est généralement sain, quoique variable. Le thermomètre s’élève, en effet, jusqu’à + 50° pour s’abaisser au delà de — 5°, selon la saison. Mais on s’habitue aisément aux alternatives des chaleurs et des pluies. Évidemment, un règlement strict d’hygiène est de rigueur, et l’intempérance, sous n’importe lequel de ses multiples aspects, mène à de fâcheuses conséquences. Pour les gens sobres et bien équilibrés, le pays n’offre rien de redoutable. Au surplus, si quelques régions sont fiévreuses, le littoral et les hauteurs permettent de se rétablir promptement.
Physiquement, la Régence ne forme qu’une même contrée avec l’Algérie. L’Atlas en constitue la charpente orographique. Les deux principaux contreforts qui s’en détachent en parcourent toute la largeur, et vont aboutir aux deux promontoires qui forment le golfe de Tunis. L’espace qui sépare ces deux chaînes est une suite du Tell algérien, et présente, comme lui, une série de plateaux étages, à direction irrégulière, mais qui vont s’abaissant vers la mer.
La constitution géologique est tout à fait semblable à celle de notre colonie algérienne. Parmi les substances minérales, on cite l’argent, le cuivre, le plomb argentifère, le mercure, le fer, le graphite, l’albâtre, le cristal de roche et l’argile.
L’hydrographie n’offre qu’une rivière importante, la Medjerdah, qui a 400 kilomètres de cours et se jette dans le golfe de Tunis, où son embouchure est, comme celle de toutes les rivières de l’Afrique septentrionale, encombrée de vase. Son cours supérieur est compris dans nos possessions d’Algérie. Cette rivière a, du reste, le même régime que celles qui existent dans notre colonie : elle offre des berges tantôt élevées, tantôt flottantes et indécises ; elle traverse des gorges abruptes et des plaines fertiles. Si elle était canalisée et munie de barrages-réservoirs, elle féconderait d’admirables vallées. Dans l’état actuel, les indigènes s’en servent pour l’arrosage, et, malgré leur peu d’industrie, ils parviennent à dériver la majeure partie de ses eaux.
Au nord de l’oued Medjerdah, signalons l’oued Tin, qui prend sa source à l’est de Béja et va tomber dans le lac Echkheul, près de Bizerte.
Parallèlement à l’oued Medjerdah et un peu au sud, le cours de l’oued El-Kébir, appelé aussi oued Melian, s’étend de l’ouest à l’est, et va se terminer dans la mer, au sud du lac de Tunis.
Dans le sud, on distingue les oueds qui se jettent dans la sebkha de Kairouan et les oueds qui descendent vers les chotts Djérid et Melrir. Les premiers prennent les noms d’oued Nebana et d’oued Mansour, dont les embranchements supérieurs apportent les eaux du plateau de Ouartan, à l’extrémité duquel se trouvent la ville du Kef et l’oued El-Foka. Les seconds sont peu connus ; il serait par trop hasardé d’en indiquer ici le parcours.
MM. Pellissier de Reynaud, Malte-Brun, Lavallée et, après eux, le commandant Villot ont divisé la Tunisie en quatre régions principales : 1° la région volcanique ; 2° la région maritime ; 3° la région centrale ; 4° la région saharienne.
Nous adopterons la même division, malgré certains inconvénients. Mais elle permet de présenter, d’une manière rationnelle, l’exposé de la constitution physique de la Régence.
  I. — La région volcanique, qui est en même temps la région montagneuse, est formée d’une couche de calcaire marneux de 200 kilomètres d’étendue, tantôt horizontale, tantôt perpendiculaire. En certains endroits, elle forme des Dikes, sortes de murailles que les indigènes appellent Sour-En-Nar, « murailles de feu ». On y remarque de nombreuses traces de lave, indiquant la présence d’anciens volcans. La montagne derrière laquelle est bâti le Kef et le Djebel-Zerissa sont les principaux cratères connus. Le Djebel-Zerissa, distant de 50 kilomètres du Kef, ne paraît éteint que depuis peu : son cratère est encore très visible, quoique recouvert de gazon ; ses coulées sont très nombreuses, et on dirait qu’elles viennent d’être vomies. Au pied passe une ancienne voie romaine pavée avec de la lave. Près du Kef, la montagne volcanique porte aussi des traces de coulées, et les laves descendent dans la plaine des Zeralma.
 
Au nord du Kef, dans le pays même des Khroumirs, le Djebel-Betoum s’est remis à fumer vers 1838. C’est un volcan en retard.
Cette partie montagneuse occupe la partie nord-ouest de la Tunisie : elle se trouve donc juxtaposée à la frontière française algérienne, s’étendant du cap Si-Ali-El-Mekki à la Calle au nord, et du cap Bon au plateau de Sra-Ouartan au sud. Elle forme la ligne de ceinture du grand bassin de la Medjerdah, est très fertile en minerai de fer et de plomb, et couverte de magnifiques forêts, dont les essences sont, à peu de chose près, celles déjà constatées en Algérie depuis Bougie jusqu’à la Calle.
  II. — La région maritime, celle exclusivement des côtes, présente un très grand développement, ce qui explique le rôle important qu’a joué cette contrée dans les annales nautiques. De la Calle au cap d’Apollon, aujourd’hui le cap Si-Ali-El-Mekki, les côtes suivent une direction ouest-nord-est. Elles sont rocheuses, n’offrent pas un abri, et sont partout semées de récifs. Il en est presque toujours ainsi sur la rive septentrionale de l’Afrique, de Tunis au détroit de Gibraltar. Les côtes présentent une alternance de triangles dont le côté ouest est rocheux et dépourvu d’abris, et le côté est sablonneux avec des rives basses et des mouillages plus ou moins bons. On constate de la Calle à Tunis de nombreux îlots, dont un, l’île de Tabarca, pourrait avoir une certaine importance. Du cap Si-Ali-El-Mekki jusqu’au cap Bon s’étend le golfe de Tunis. Du cap Bon à la Tripolitaine, les côtes s’infléchissent. brusquement au sud et au sud-ouest ; elles sont basses, les hauts fonds de sable extrêmement prolongés au large, et c’est à peine si les bateaux de moyen tonnage pe

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