Envahir la Prusse ! (1806-1807)
133 pages
Français

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Envahir la Prusse ! (1806-1807) , livre ebook

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Description

1806. Pour la quatrième fois, les monarchies européennes (cette fois, la Russie, la Prusse, l’Angleterre et la Suède) s’unissent pour en finir avec la France. Napoléon, dans une marche haletante, entraîne son armée de la frontière bavaroise à celle de la Russie, sur le Niémen, ce qui l’amènera à écraser et envahir la Prusse pour faire renaître la Pologne.
Dans un premier temps, face aux Prussiens, ce sont les hussards du général Lasalle que l’on suit jusqu’aux rives de la Baltique. Puis, à travers la Pologne glacée, l’armée doit son salut aux « gros talons », ces inébranlables cuirassiers qui défoncent les rangs de leurs adversaires russes.
Tout au long de cette épopée, Envahir la Prusse ! vous embarquera aux côtés de jeunes officiers de cette cavalerie qui jouera un rôle essentiel dans les différentes batailles qui les attendent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 novembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782383512974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Envahir la Prusse !
(1806 – 1807)
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi quetous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvragene sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, ducontenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur decertains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelqueouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’unéditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
 
 
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Premièrepartie : Les bords de la Baltique
Chapitre 1
¾   Ah, mon lieutenant, cette pelisse vous va à ravir !
Le petit homme replet s’exclama avec toute la sincéritécommerciale dont il était capable.
La main sur le cœur, Amedeo Benedetti, maître tailleur au PalaisRoyal, contemplait avec ravissement le lieutenant Jean Ferrier, qui lui-même semirait dans le grand miroir psyché en acajou et bronze doré qui ornait le fondde la boutique.
Le jeune officier regardait, l’œil soucieux, la bellepelisse vert foncé brodée de tresses et de galons dorés et bordée d’unedélicate fourrure de petit-gris, en se demandant combien ce chef-d’œuvre, audemeurant fort fragile en campagne, allait valoir…
L’habile commerçant perçut à la crispation des sourcils du garçoncette préoccupation et s’en inquiéta.
¾   Comment, monlieutenant n’est pas entièrement satisfait du travail ? Mon lieutenant a quelquescritiques à formuler ? Nous sommes à ses ordres pour toute retouche, toutemodification.
¾   Non, non, monsieurBenedetti, cet uniforme est très joli, je me demandais simplement combien ilallait me coûter.
¾   Oh, s’écriale brave homme, la main toujours sur le cœur, que mon lieutenant se rassure. Cene sera pas très cher, car notre maison est trop fière de vêtir des officiersdu 7 e  régiment de hussards. Et vous savez, et Benedetti prit leton de la confidence, que j’ai l’honneur d’habiller également, Son Excellencele comte Charles de Lasalle, le grand général.
¾   C’est eneffet une référence, dit Ferrier.
¾   Et vous êtesinformé de ce qu’il m’a dit ?
¾   Comment lepourrais-je ? Mais je suis sûr que vous allez me le révéler.
¾   Eh bien, monlieutenant, en faisant choisir à Son Excellence la couleur du tissu de sapelisse et de son dolman, il m’a dit, et Benedetti baissa la voix bien qu’il fûtseul dans la pièce avec le militaire. Je prends le vert foncé, car je vais commanderune brigade de cavalerie comportant le 7 e  hussards.
Du coup, Ferrier regarda le commerçant avec intérêt.
¾   Mais commentpouvez-vous savoir cela, nous ne connaissons pas encore la répartition desrégiments pour la prochaine campagne que prépare Sa Majesté.
¾   Ah, voilà,mon lieutenant, ce sont les confidences du grand homme à son tailleur. Nous lespetits, on nous parle, que voulez-vous !
Et Benedetti se rengorgeait, fier de lire l’intérêt et mêmeun soupçon d’admiration dans le regard de son client.
¾   Il aégalement ajouté : j’aurai aussi sous mes ordres le 5e et avec ces deuxrégiments, j’espère être le fer de lance de la réserve de cavalerie du grand-ducde Berg.
¾   C’estincroyable. Ne me dites pas que le maréchal Murat vient s’habiller chez vous etqu’il vous fait des confidences quand vous le voyez en liquette ! s’exclamaFerrier.
¾   Oh, ne plaisantezpas, mon lieutenant, et Benedetti prit une expression douloureuse. Son Altessele grand-duc se fournit chez d’autres faiseurs, mais je ne désespère pasd’avoir un jour sa clientèle. C’est pourquoi, ajouta-t-il l’air rusé, je vousconcéderai un prix très raisonnable pour votre uniforme, mon lieutenant, car jesais que vous aurez l’avantage de vous battre sous les yeux du grand-duc etqu’il est très sensible aux tenues de ses officiers. 
¾   C’estheureux, car je dois aller dîner chez mon ami le lieutenant Tourret du 10 e  hussards que je vous avais adressé.
¾   Bien sûr, monlieutenant, il est passé hier prendre sa tenue qui lui va à ravir.
¾   Eh bien, nousallons voir cela, car nous avons convenu de revêtir tous deux nos uniformes, cesoir.
¾   Ah !comme je voudrais être une petite souris dans la salle à manger, monlieutenant. Vous savez, nous les tailleurs militaires, nous sommes un petit peudes artistes, mais des artistes patriotes et nos cœurs battent lorsque nousvoyons les défenseurs de la Patrie porter nos œuvres.
Pendant cette déclaration pleine de ferveur, un garçon de laboutique avait amené la culotte rouge galonnée d’or de la tenue que Jean se hâtad’essayer.
Il faut dire que dans la glace, en uniforme complet, il nese trouva pas mauvaise allure.
Mais le temps passait, il devait encore courir rue de la Monnaie,récupérer son colback chez Chardon qui faisait les coiffures des officiers dela Garde impériale et qui lui avait promis une fourrure magnifique pour soncouvre-chef. Enfin, il devait se rendre chez le maître-bottier qui avaitterminé sa paire de bottes rouges en cuir de Hongrie pour achever sa tenue deparade ainsi que ses confortables bottines à porter avec ses pantalons de campagne.
Aussi, prit-il congé de l’artisan non sans avoir finalementréglé la « petite note » qu’on lui faisait payer avant le départ àla guerre, ce qui, compte tenu des aléas de l’exercice, était encore lameilleure assurance pour le signor Benedetti.
Chapitre 2
Jean eut tout juste le temps d’achever son marathon chezl’ensemble de ses fournisseurs, de revenir à son domicile, rue de la Concorde,puis de s’habiller dans sa grande tenue de parade avant de reprendre un fiacreet de se faire conduire à la maison de son ami Charles, sise rue Jacob.
C’était une demeure agréable dont la façade d’époque Louis XVIs’élevait dans un jardin donnant sur la voie.
Il gravit les trois marches du perron et tira la chaîne dela sonnette.
Un tintement se fit entendre et très rapidement, la portes’ouvrit, ce qui indiqua que l’on attendait sa venue ou peut-être même qu’on laguettait.
Il eut devant lui la jeune et jolie Bérénice, la servante demadame Tourret , la mère de son ami.
Lorsque la soubrette vit cet officier de hussards à la tenuerutilante se dresser devant elle, la pauvrette ne put s’empêcher de rougirjusqu’à la racine des cheveux. Elle ébaucha une révérence et balbutia un :
¾   Veuillezentrer, lieutenant, Madame vous attend au salon.
¾   BonjourBérénice. Mais ne prends pas cet air catastrophé parce que pour une fois, jesuis correctement habillé en venant ici.
La jeune fille bredouilla encore quelque chose que Jean necomprit pas et ses yeux s’emplirent de larmes.
¾   Pourquoi untel chagrin, dit le garçon en posant sa main gantée de fine peau sur l’épaule dela servante que ce contact fit frissonner.
¾   C’est que,lieutenant, vous, vous allez partir en campagne, je le sais bien, comme monsieurCharles et alors…
¾   Ah, ma chère,c’était inévitable, tu penses bien que l’on ne s’achète pas ces tenuesguerrières uniquement pour impressionner les filles au Palais Royal ou aux Champs-Élysées.Il faut bien que ce grand sabre et ce beau colback que je vais te confier etque tu vas poser dans l’antichambre servent à quelque chose.
Ces propos loin de calmer la demoiselle attisèrent aucontraire son émotion.
¾   Bon, maisrassure-toi, nous reviendrons l’un et l’autre comme l’année dernière après Austerlitz.
¾   Oui, lieutenant,mais vous étiez indemne, tandis que monsieur Charles était blessé et a dûgarder la chambre un bon moment.
¾   Oui, bien sûr,et tu as été fort dévouée pendant sa convalescence, c’est ce qu’il m’a dit. Allez !Ne te fais pas trop de soucis pour nous, chère Bérénice.
La petite soubrette précéda l’officier dans un harmonieuxcouloir qui longeait l’arrière-cour et le fit pénétrer dans un salon meublédans le style « Retour d’Égypte » où se tenaient son ami Charles,sa mère, sa grand-mère et sa sœur.
Jean sourit discrètement en voyant son camarade, le rudecavalier, au milieu de son gynécée.
Charles accourut à sa rencontre et les deux amis sedonnèrent l’accolade. Puis prenant le bras de l’invité, Charles l’accompagnadevant sa mère.
Celle-ci, une femme d’une quarantaine d’années, était assisedans un Récamier dont le tissu beige s’accordait fort bien avec celui de sagracieuse robe empire.
C’était une très jolie femme, qui avait relevé ses cheveux àl’antique, les ornant d’un ruban très simple assorti à son vêtement.
Elle considéra les deux jeunes gens qui venaient vers elle.
Il faut dire que la juxtaposition du bleu céleste et durouge de Charles et ses broderies d’argent avec le vert foncé et le rouge deJean paré de ses galons dorés, dessinait une palette de couleurs des plus impressionnantes.
¾   Chers enfants, dit Adélaïde Tourret ,vous êtes un véritable tableau vivant que seul Louis David serait en mesure detraduire sur la toile. Il faudra d’ailleurs que je lui en parle.
En effet, madame Tourret qui tenaitsalon les mercredis, était assez bien introduite dans les milieux artistiquesparisiens et outre David, elle connaissait Jean-Baptiste Isabey et Anne-Louis Girodet.
Il faut dire que feu monsieur Tourret ,un riche acquéreur de biens nationaux mort en 1802, était très généreux avecles peintres à qui il avait fait faire moult portraits de sa famille.
Jean présenta ses devoirs à la vieille maman Tourret , la mère du défunt. La vénérable personne tout enturbannéede voiles noirs portait encore une perruque poudrée ainsi qu’on les appréciaitlorsque Marie-Antoinette était reine. Et comme elle était assez sourde, il fallutque les deux jeunes officiers unissent leurs efforts, eux dont les voix étaientfamiliarisées au vacarme des champs de bataille pour crier leurs commandements,afin d’échanger avec la souriante aïeule.
On arriva au troisième personnage et en l’abordant, le cœurde Jean s’accéléra davantage, car il s’agissait de la belle Caroline, la sœurjumelle de Charles.
C’était une jeune fille gracieuse au teint pâle et à lachevelure brune dont la distinction et la douceur avaient attiré les suffragesdu hussard peu enclin au caractère débridé qui était, depuis le Direct

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