Essai sur l emplacement de Noviodunum Suessionum et de Bratuspantium
25 pages
Français

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Essai sur l'emplacement de Noviodunum Suessionum et de Bratuspantium , livre ebook

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Description

Le mont-de-Noyon, situé sur le territoire de Chevincourt, arrondissement de Compiègne, est-il le Noviodunum Suessionum dont parle Jules César ?Les investigations auxquelles s’est livré M. Peigné-Delacourt, ont conduit notre savant collègue à résoudre affirmativement cette question dans deux notices insérées aux tomes IV et VII de la seconde série des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Je n’ai pu, dès le principe, partager cette opinion et je l’ai fait connaître, avant leur publication, à l’auteur des notices.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346102525
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Louis-Adolphe-Léonard de Grattier
Essai sur l'emplacement de Noviodunum Suessionum et de Bratuspantium
ESSAI SUR L’EMPLACEMENT DE NOVIODUNUM SUESSIONUM ET DE BRATUSPANTIUM
Le mont-de-Noyon, situé sur le territoire de Chevincourt, arrondissement de Compiègne, est-il le Noviodunum Suessionum dont parle Jules César ?
Les investigations auxquelles s’est livré M. Peigné-Delacourt, ont conduit notre savant collègue à résoudre affirmativement cette question dans deux notices insérées aux tomes IV et VII de la seconde série des Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie. Je n’ai pu, dès le principe, partager cette opinion et je l’ai fait connaître, avant leur publication, à l’auteur des notices. Je vous demande, Messieurs, la permission d’exposer mes raisons de douter.
Après avoir terminé heureusement la guerre des Helvètes et celle d’Arioviste, César met ses légions en quartier d’hiver chez les Séquanais et va tenir les États de la Gaule citérieure. Cependant, les Belges forment une ligue puissante à laquelle se réunit une partie des autres peuples du nord de la Gaule. Informé que les alliés rassemblent une armée, César n’hésite pas ; il se pourvoit de vivres, lève son camp et arrive en quinze jours sur la frontière des Belges.
César prend ici le soin, notons-le bien, de faire remarquer que personne ne s’attendait à la rapidité de sa Marche : eò quum DE IMPROVISO CELERIUSQUE OMNIUM OPINIONE VENISSET, et, cependant, il n’avait parcouru qu’un espace de quinze kilomètres environ par jour 1 . Les Rêmes lui envoient des députés et lui donnent des renseignements sur la force et les dispositions de l’ennemi. Pour faire une diversion, il charge Divitiacus et les Edues d’aller ravager le territoire des Bellovaques, puis il se hâte de passer, avant l’arrivée de l’armée ennemie qui marche sur lui, la rivière d’Aisne à l’extrême frontière des Rêmes. Il place son camp sur la rive droite. Là se trouvait un pont ; il y met un poste et assure ses communications avec la rive gauche sur laquelle il établit six cohortes commandées par Quintus Titurius Sabinus son lieutenant.
A huit milles du camp s’élevait Bibracte oppide des Rêmes. Les Belges l’attaquent vigoureusement. Un secours que César jette, pendant la nuit, dans la place, oblige l’ennemi à se retirer. Celui-ci marche alors avec toutes ses forces sur le camp romain, à deux milles duquel il s’arrête. Les deux armées emploient, ainsi, à s’observer dans leurs positions respectives, plusieurs jours après lesquels les confédérés se dirigent vers l’Aisne et essaient d’en effectuer le passage afin d’enlever le fort commandé par Q. Titurius Sabinus. Cependant, César, averti à temps, surprend l’ennemi dans les embarras du passage et le repousse. C’est alors que, après avoir tenu un conseil, déterminés par les divers échecs qu’ils avaient éprouvés et par la disette qui commençait à se faire sentir, les confédérés se décidèrent à retourner chacun dans leur pays, s’engageant à voler au secours de ceux que les Romains attaqueraient les premiers ; sur leurs propres territoires, d’ailleurs, les chances de la guerre seraient meilleures et les vivres assurés. La nouvelle que Divitiacus et ses Edues approchaient de la frontière des Bellovaques contribua à faire prendre une telle résolution ; on ne put persuader à ces derniers de rester plus longtemps et de ne pas courir à la défense de leur pays.
A la seconde heure de la nuit, l’ennemi fit sa retraite en désordre. César, averti par ses vedettes, mais craignant une embuscade, INSIDIAS VERITUS quodque de causd discederent nondum perspexerat, retint ses troupes au camp. Au point du jour, mieux informé par ses coureurs, il lance, pour harceler l’arrière-garde, toute sa cavalerie commandée par deux de ses lieutenants qu’il fait soutenir par trois légions et un troisième de ses lieutenants : OMNEM EQUITATUM qui novissimum agmem moraretur prœmisit. His Q. Pedium et L. Arunculeium Cottarn LEGATOS prœfecit. T. Labienum LEGATUM cum LEGIONIBUS TRIBUS subsequi jussit. Les trainards furent atteints et, dans une poursuite de plusieurs milles, il en périt un grand nombre. Mais, lorsque les Romains rejoignirent l’arrière-garde, elle s’arrêta et soutint vaillamment le choc : Quum ab EXTREMO AGMINE, ad quos ventum erat, CONSISTERENT FORTITERQUE IMPETUM NOSTRORUM MILITUM SUSTINERENT. Au coucher du soleil, les Romains rentrèrent au camp, comme l’ordre leur en avait été donné : SUB OCCASUMQUE SOLIS DESISTERUNT, SEQUE IN CASTRA, UT ERAT IMPERATUM, RECEPERUNT.
Ce qui frappe dans le récit de César, c’est la haute idée qu’il a conçue de l’ennemi qu’il vient combattre et dont il a déjà appris à connaître la valeur et l’habileté. Aussi, en imprimant à ses mouvements la plus grande rapidité possible, n’agit-il qu’après avoir pris toutes les précautions que la prudence exige. Et, lorsque le lendemain il entre sur le territoire des Suessions, lui qui a constamment conduit la guerre, comme on la conduit de nos jours, en frappant de grands coups et en enlevant les capitales, on le voit d’abord faire une marche stratégique avant de se jeter sur Noviodunum. César veut évidemment se prémunir contre un retour offensif, tromper l’ennemi sur le point qu’il se propose d’attaquer, en lui faisant croire qu’il va suivre les Edues chez les Bellovaques, et l’empêcher de s’enfermer dans Noviodunum, en plaçant sa propre armée entre lui et cet oppide. Ce résultat atteint, il change tout-à-coup de route et il se dirige rapidement, il s’élance vers Noviodunum : IN FINES SUESSIONUM exercitum duxit, et MAGNO ITINERE CONFECTO, AD oppidum Noviodunum CONTENDIT.
Remarquons d’ab

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