Histoire abrégée de l île Bourbon - Ou de la Réunion depuis sa découverte jusqu en 1880
127 pages
Français

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Histoire abrégée de l'île Bourbon - Ou de la Réunion depuis sa découverte jusqu'en 1880 , livre ebook

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Description

Découverte de l’île — Noms qui lui furent donnés — Les Anglais comptent l’île au nombre de leurs colonies — Prise de possession pour la France — Deuxième prise de possession — Les révoltés de Fort-Dauphin — Lieux de leur établissement — Troisième prise de possession — Antoine Thaureau et ses compagnons — Louis Payen — Origine des noirs marrons. 1. La Réunion est une colonie française située dans la mer des Indes, à l’Est de Madagascar ; c’est la plus grande des îles Mascareignes.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346087426
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Anonyme
Histoire abrégée de l'île Bourbon
Ou de la Réunion depuis sa découverte jusqu'en 1880
PRÉFACE
Ce petit travail, destiné à la jeunesse du pays, n’a pus le caractère d’une rédaction spéciale ni le mérite d’un recueil de documents inconnus.
Grouper des faits puisés dans les auteurs et les présenter d’une manière succincte , accessible à l’intelligence des élèves, former des divisions qui leur permettent de saisir du même coup d’œil, les phases diverses à travers lesquelles Bourbon s’est développé au double point de vue moral et politique : tel est le but que nous avons essayé d’atteindre.
Aujourd’hui l’histoire de la Réunion n’est plus à composer ; cette œuvre intéressante au premier chef a été accomplie par des historiographes qui semblent s’être disputé l’honneur d’y consacrer leurs talents. D’autres, parfois au prix des plus durs labeurs, les avaient devancés dans cette voie, et nous ont laissé le récit émouvant de leurs excursions et de leurs découvertes. Ils ont suivi, pour ainsi dire, pas à pas cette Colonie naissante ; ils l’ont vue se développer et grandir, ils ont observé ou guidé sa marche politique et sociale pendant l’espace d’un siècle et demi ils ont constaté les péripéties qu’elle a dû traverser, les revers et les succès qui ont affaibli ou augmenté sa fortune.
Parmi ces hommes qui ont droit au souvenir de la postérité, on trouve, au dix septième siècle, de Flacourt, Carpeau, Dubois, de Ricou, Legouat, Duquesne ; au dix-huitième, de Feuilly, de Parat, de Labourdonnais, l’abbé de Lacaille, de Lozier, plusieurs prêtres Lazaristes, Le-gentil, Poivre et l’abbé Davelu.
Mais il était réservé aux écrivains de notre époque de compléter l’œuvre , en classant ces mémoires épars d’après les données officielles, en les assimilant aux actes administratifs, pour former un seul tout. C’est dans la réalisation de ce plan, composé d’éléments les plus disparates, que se sont distingués le vicomte de Rosamel, la comtesse de Drohojowska, Roy, Carayon, Billiard, Crestien, Voïart , le frère Hiéronimo, Azéma, Focard, E. Trouette, Maillard, Lacaze, et Elie Pajot, le plus complet, le plus instructif de tous.
Nous ne saurions omettre l’anonyme des Mélanges, ni l’Album de la Réunion, qui contient l’abrégé de faits contemporains, et dans lequel les historiens à venir pourront puiser d’utiles renseignements.
L’histoire d’un pays s’apprend dans les écoles ; or il faut l’avouer, celle de la Réunion n’est pas enseignée. De tous les auteurs précités, le frère Hiéronimo seul a rédigé un livre classique. La religion, l’ethnographie, l’industrie, la géographie de l’île et des pays circonvoisins y sont convenablement traités, mais l’insertion des actes concernant l’administration civile est insuffisante.
Notre tâche était donc naturellement tracée : il s’agissait de combler une lacune, en mettant à la portée de tous une série de faits qui n’auraient été connus que d’un petit nombre. Voilà pourquoi nous avons emprunté aux uns des citations textuelles, aux autres des idées qui ont dû être modifiées selon notre sujet, mais dont nous leur en laissons le mérite.
La plupart des hommes honorables mentionnés dans cette courte préface travaillent encore au bien-être de l’humanité ; ils voudront bien excuser la liberté que nous avons prise de les citer.
En faisant ressortir le mérite de leurs écrits, nous n’avons eu d’autre dessein que de cultiver dans le cœur des enfants une vertu que l’on aime à retrouver partout, la reconnaissance.
HISTOIRE ABRÉGÉE DE L’ILE BOURBON
PREMIÈRE ÉPOQUE — DE 1513 A 1665

L’île est inhabitée ; elle sert comme point de relâche aux navigateurs. Différents maîtres se l’attribuent. Elle reste définitivement à la France.
CHAPITRE I er

Découverte de l’île — Noms qui lui furent donnés — Les Anglais comptent l’île au nombre de leurs colonies — Prise de possession pour la France — Deuxième prise de possession — Les révoltés de Fort-Dauphin — Lieux de leur établissement — Troisième prise de possession — Antoine Thaureau et ses compagnons — Louis Payen — Origine des noirs marrons. 1. La Réunion est une colonie française située dans la mer des Indes, à l’Est de Madagascar ; c’est la plus grande des îles Mascareignes 1 . Elle fut découverte par des Portugais le 8 février 1513 : ils la nommèrent Sancta Appollonia, et plus tard (1545), Mascareigne, du nom de Mascarenhas, leur chef.

L’île n’avait pas de port ni même de rades sûres ; cependant la beauté des sîtes, la fertilité du sol, la douceur et la salubrité du climat, l’abondance des eaux, auraient pu déterminer les Portugais à s’y fixer ; mais ces navigateurs aspiraient aux richesses des grandes colonies de l’Inde. Ils abandonnèrent donc Santa Apollonia, après y avoir laissé des cochons et des chèvres. 2. En 1613, les Anglais relâchèrent à Mascareigne, et l’appelèrent Forest d’Angleterre.

Cette simple dénomination leur parut suffire pour ajouter un pays de plus à leurs faciles conquêtes. En effet, Mascareigne a figuré dans leurs archives comme colonie anglaise. 3. La première prise de possession eut lieu en 1638 par le capitaine du Saint-Alexis, Gaubert, qui, trouvant l’île inhabitée, y arbora les armes de France. 4. En 1642, le Saint-Louis, capitaine Coquet, partit pour la mer des Indes ; il avait à son bord de Pronis, représentant la Compagnie de Lorient, et le personnel nécessaire pour fonder la colonie de Madagascar. De Pronis, nommé commandant des nouveaux établissements, fit relâche à Mascareigne dont il prit possession au nom du roi de France. La même cérémonie fut renouvelée peu de jours après à Nossi-Hibrahim (Sainte-Marie de Madagascar) en présence des insulaires. Le Saint-Louis continuant sa route arriva le 7 septembre à Manghafia (Sainte-Luce), sur la côte Sud-Est de Madagascar, par le 24° 30’ de latitude.

Huit Français occupaient ce lieu depuis l’année précédente ; leur navire, capitaine Gaubert, ayant échoué non loin de là, une partie de l’équipage s’était construit une barque avec les débris du naufrage, pour retourner en France ; les autres préférèrent vivre sur la côte plutôt que de courir les chances d’une mort imminente. Manghafia, reconnu insalubre et n’offrant pas d’ailleurs les avantages désirables à l’établissement d’une colonie, fut abandonné en 1643 pour le port de Tholangharen, situé par le 25° 6’. Cette nouvelle occupation reçut le nom de Port ou Fort-Dauphin. 5. Les colons fatigués des duretés du commandant de Pronis, se révoltèrent : douze des principaux mutins furent saisis, jugés, condamnés et déportés à Mascareigne, dont ils devinrent les premiers habitants (1646).

De Pronis commit deux fautes qui eurent les conséquences les plus opposées : la première, en compromettant l’autorité et les propres intérêts du commandant, fut le principe de la colonisation de Bourbon ; la seconde entraîna la perte des établissements français à Madagascar.
Soit tempérament, soit dissidence religieuse, de Pronis traita les Français avec dureté et mépris ; il détourna ensuite quantité d’objets à l’usage de la Colonie, du bétail et surtout le riz, pour satisfaire aux exigences de son inconduite. Deux requêtes présentées par les colons ne leur attirèrent que des menaces ; les Français exaspérés se saisirent du commandant, le mirent aux fers, et l’enfermèrent dans une chambre noire durant six mois.
Sur ces entrefaites arriva le Saint- L aurent, capitaine Roger le Bourg, selon d’autres, Royer du Bourg, à qui les Français remirent de Pronis pour être emmené en France ; mais le Bourg se laissa toucher, il céda aux insinuations du commandant qui fut réintégré dans son poste.
Les colons,

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