Histoire de la marine française et de la loyauté des marins sous Buonaparte - Contenant en outre le récit de la mission de l auteur à Brest pour le service du Roi, ...
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Description

Le trident de Neptune est le sceptre du monde.Pendant le cours de la révolution, la marine militaire a été en disgrâce auprès des divers gouvernemens qui se sont arraché successivement le pouvoir de tyranniser notre malheureuse patrie. Il était assez naturel que les révolutionaires éprouvassent de la haine pour l’ancienne marine royale, qui s’est plus que toutes les autres armes montrée unanimement fidèle à son Roi, dévouée à le servir en toute occasion et de toutes les manières possibles.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346110278
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Cher de Rivoire Saint-Hippolyte
Histoire de la marine française et de la loyauté des marins sous Buonaparte
Contenant en outre le récit de la mission de l'auteur à Brest pour le service du Roi, des événements extraordinaires et des persécutions sans nombre qui en furent la suite
A SON ALTESSE ROYALE MONSIEUR.
M ONSEIGNEUR ;
 
 
Mon but, en publiant ce Récit, est d’abord de rectifier dans l’opinion publique l’impression qu’ont dû y produire des rapports faits sur les événemens dont il est question, sous la dictée de l’usurpateur ; rapports forgés par la calomnie et la haine. Ensuite de recommander à la bienvaillance royale les personnes qui ont marqué d’une manière distinguée par la loyauté et le dévouement dont elles ont donné des preuves. D’obtenir une juste indemnité pour les sept Officiers, Membres du Jury de la Cour Martiale maritime à Brest, qui ont été victimes de leur honnêteté, par le plus monstrueux oubli de toute justice Et enfin, de témoigner ma reconnaissance aux Officiers de la Marine française en général, et prouver qu’ils n’ont cessé de porter dans leur cœur le désir de servir la monarchie légitime ; ce qu’ils ont fait toutes les fois que l’occasion s’en est présentée.
Ce fut par les ordres de V.A. Royale que l’entrepris une mission aussi importante, et je me suis efforcé de m’y rendre digne d’une si honorable confiance. Vous avez bien voulu MONSEIGNEUR, approuver ma conduite ; votre sollicitude paternelle ne m’a jamais abandonné dans le malheur. En vous dédiant ce récit, j’obéis donc en même tems au devoir et à la reconnaissance. Daignez en agréer l’hommage de la part de celui qui est, avec le plus profond respect,
 
DE VOTRE ALTESSE ROYALE,
 
MONSEIGNEUR,

Le très-dévoué, très-fidèle et très-obéissant serviteur
Le Chev ier . DE RIVOIRE SAINT-HYPOLITE.
HISTOIRE DE LA MARINE FRANÇAISE ET DE LA LOYAUTÉ DES MARINS, SOUS BUONAPARTE

Le trident de Neptune est le sceptre du monde.
Pendant le cours de la révolution, la marine militaire a été en disgrâce auprès des divers gouvernemens qui se sont arraché successivement le pouvoir de tyranniser notre malheureuse patrie. Il était assez naturel que les révolutionaires éprouvassent de la haine pour l’ancienne marine royale, qui s’est plus que toutes les autres armes montrée unanimement fidèle à son Roi, dévouée à le servir en toute occasion et de toutes les manières possibles. On ne peut en effet citer aucune armée royale, aucune insurrection en faveur de l’autorité légitime, aucune tentative contre les usurpateurs, sans y trouver quelques officiers de l’ancienne marine royale, jouant le premier rôle ; mais après la destruction de ce corps respectable par sa fidélité et ses talens, les novateurs auraient naturellement dû les intéresser à la nouvelle marine qu’ils venaient de créer eux-mêmes : ce fut cependant le contraire. Un instinct secret apprenait sans doute à ces tyrans, que les germes de la loyauté ne pouvaient être entièrement étouffés dans le cœur d’un marin français, et que la moindre circonstance pouvait leur donner un noble essor et renverser leurs projets. Les événemens qui se sont passés à Toulon, en 1793, en sont une preuve bien frappante : ce qui m’est arrivé à Brest et à Rochefort, depuis 1799 jusqu’en 1803, n’est pas moins étonnant ; jamais on ne montra plus de zèle et de discrétion. Je dus la vie aux officiers de marine, MM. Segoing, la Carrière, Legonidec, Olivier, Hullin, Gestin et Graby, officiers de marine, membres du jury de la cour Martiale maritime de Brest, qui bravant les fureurs de l’usurpateur et de son ministre, osèrent m’acquitter en 1802. Les officiers de Rochefort avec moins-de raison que ceux de Brest pour s’intéresser à moi, et avec tous les motifs de crainte personnelle que devait leur inspirer l’indigne traitement exercé contre ceux de Brest, surtout après les menaces qui leur avaient été faites, ne trouvèrent pas moins le moyen en 1803 de me tirer d’affaire, autant qu’il dépendait d’eux ; enfin la justice m’oblige à payer un tribut de reconnaissance au zèle et à l’amitié de MM. le contreamiral Courant, Le Coët St.-Ahouen, capitaine de vaiseau, chef de division ; Léger, chef d’administration ; Hubert, Polony, capitaines de vaisseau ; Renault, Bassière, Kerimel, Lamanon, Seguin Du Chazeau, Fretel, etc., officiers de marine ; De Jary, Drouart de l’administration ; Bergevin, missaire auditeur de la cour Martiale de Brest ; Faurez, comm re . auditeur de ladite cour à Rochefort, etc.
Le gouvernement révolutionnaire, bien digne de son nom par sa brutale imprévoyance, commença par détrure le corps des officiers de marine, qui à cette époque offrait à la France un rare assemblage de talens distingués. Eu employant, ou laissant passer ensuite les canonniers et les anciens matelots dans l’armée de terre, on acheva d’annéantir la marine. On crut suppléer au mérite et aux connaissances, fruit d’une saine théorie et d’une bonne pratique, par la force aveugle du nombre. Cet expédient qui a eu tant de succès dans les armées de terre, pendant toute la révolution, devint absolument nul sur mer, où le plus habile fera toujours la loi. Les révolutionnaires trompés dans leurs espérances maritimes, négligèrent entièrement une armée dans laquelle ils ne pouvaient attendre de succès qu’en suivant une marche toute opposée à celle qu’ils avaient tenue depuis le commencement, et au moyen de grands sacrifices. Ils n’en firent rien, et oublièrent ce proverbe incontestable, que le trident de Neptune est le sceptre du monde. Ils eurent en même tems l’injustice de s’en prendre aux officiers de leur nouvelle marine, des désastres dont eux seuls étaient la cause. Cette conduite était d’autant plus blamable, que ces officiers n’ayant que de mauvais équipages, des munitions avariées, 1 peuvent citer des actions extraordinairement honorables, telles que la prise du vaisseau anglais le Berwik de 74 canons, près du cap Corse, par la frégate l’ Alceste de canons ; celle de la frégate l’ ambuscade de 44, par corvette la Bayonaise de 26 canons, etc. Heureusement pour le bonheur de la France, Buonaparte suivit en marine le système de ses prédécesseurs révolutionnaires ; il crut tout faire avec ses soldats ; mais jamais il ne put dompter la seule nation maritime, celle qui par ses efforts constans a fini par renverser ce nouveau Nabuchodonosor.
Buonaparte n’avait jamais aimé la marine ; c’était chez lui un préjugé de jeunesse, que les changemens de fortune ne firent qu’augmenter. Comme l’amitié ne se gagne qu’avec de l’amitié, les marins à leur tour n’en ont jamais beaucoup éprouvé pour lui. Lorqu’il créa le grade de maréchal pour toutes les armes de l’armée de terre, la marine n’obtint aucun grade équivalant. Les marins ne participaient en rien aux faveurs qne l’usurpateur versait à pleine main sur les autres militaires. En 1799, un retard considérable dans les payemens des gens de l’escadre et des ouvriers du port, occasionnait à Brest un état de gêne très-pénible. Il n’y avait plus de troupes de terre, tant dans la ville que dans la province. Le service de garnison de la place, se faisait par des troupes de marine et par des soldats Espagnols que l’on avait débarqués à cet effet de l’escadre de cette nation. Le commandant espagnol Gravina avait été comme second commandant à Toulon en 1793, lors de l’insurrection royale.

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