Histoire de la protection sociale en Union soviétique (1917-1939)
317 pages
Français

Histoire de la protection sociale en Union soviétique (1917-1939) , livre ebook

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Description

L'histoire de la protection soviétique dans la période de l'entre-deux-guerres est ici reconstituée dans ses aspects législatifs, institutionnels et sociaux, en mêlant macrohistoire et microhistoire. Cela révèle l'impact du système de protection sociale sur la vie quotidienne et l'évolution surprenante d'un système qui ne prévoyait pas de traitement égalitaire entre travailleurs : ceux qui contribuaient davantage à l'industrialisation du pays étaient privilégiés, au détriment des catégories sociales plus fragiles et moins qualifiées.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 108
EAN13 9782296449039
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire de la protection sociale
en Union soviétique (1917–1939)
« Pays de l'Est » Collection dirigée par Bernard Chavance Déjà parus Caroline VINCENSINI,Vingt ans de privatisation en Europe centrale. Trois trajectoires de propriété, 2010. David TEURTRIE,Géopolitique de la Russie. Intégration régionale, enjeux énergétiques, influence culturelle, 2010. Caroline DUFY,Le Troc dans le marché, 2008. Emmanuelle PAQUET,Réforme et transformation du système économique vietnamien,2004. Jean-Pierre PAGÉ, Julien VERCUEIL,De la chute du Mur à la nouvelle Europe, 2004. Bernd ZIELINSKI,Allemagne 1990, 2004. Dorena CAROLI,L’enfance abandonnée et délinquante dans la Russie soviétique, 2004. Petia KOLEVA,Système productif et système financier en Bulgarie 1990-2003, 2004. Bernard CHAVANCE (dir.),Les incertitudes du grand élargissement. L’Europe centrale et balte dans l’intégration européenne, 2004. Maxime FOREST et Georges MINK (dir.),les sciencesPost-communisme : sociales à l’épreuve,2004. Marie-Claude MAUREL, Maria HALAMSKA et Hugues LAMARCHE,Le repli paysan. Trajectoires de l’après communisme en Pologne,2003. Michel LITVIAKOV,Monnaie et économie de pénurie en URSS,2003. Jean-Philippe JACCARD (dir.),Un mensonge déconcertant. La Russie au XXe siècle,2003. Wladimir ANDREFF,La mutation des économies postsocialistes. Une analyse économique alternative,2003. Vladimir YEFIMOV,Economie institutionnelle des transformations agraires en Russie,2003. Julien VERCUEIL,Transition et ouverture de l’économie russe (1992-2002). Pour une économie institutionnelle du changement,2002. Sophie BRANA, Mathilde MESNARD et Yves ZLOTOWSKI (dir.),La transition monétaire russe. Avatars de la monnaie, crises de la finance(1990-2000), 2002. Jean-Paul DEPRETTO,Pour une histoire sociale du régime soviétique (1918-1936),2001. Thomas SZENDE (dir.),La Hongrie au XXe siècle. Regards sur une civilisation,2000. Marie LAVIGNE, Économie du Vietnam. Réforme, ouverture et développement, 1999.
Dorena CAROLI
Histoire de la protection sociale
en Union soviétique (1917–1939)
Préface de Roberto Sani
Du même auteur Un Welfare State senza benessere. Insegnanti, impiegati, operai e contadini nel sistema di previdenza sociale dell’Unione Sovietica (1917-1939). Préf. de R. Sani, Eum, Macerata, 2008 Ideali, ideologie e modelli formativi. Il movimento dei Pionieri in Urss (1922-1939). Préf. de N. Siciliani De Cumis, Milano, Unicopli, 2006 L’enfance abandonnée et délinquante dans la Russie soviétique (1917-1937). Préf. de J. Scherrer, Paris, L’Harmattan, 2004Image de couverture: (Anonyme), Comment ont été dépensés les fonds de l'assurance sociale en Union Soviétique au cours de 1925-1926 (1927)en millions de roubles : 174 pour les allocations de maladie et de maternité ; 107,5 pour les pensions aux invalides du travail et aux familles dont le chef de famille est décédé ; 69,5 pour les allocations au jeune enfant (nourriture et layette) ; pour l'aide aux chômeurs ; 32 pour l'aide aux soins en sanatorium ; 13% pour les frais d'enterrement.
L’auteur tient à remercier Svetlana N. Artamonova pour avoir permis la publication d’une affiche de la collection de la Bibliothèque russe d’État (Moscou).© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13548-2 EAN : 9782296135482
Remerciements
Ce volume est le résultat d’une recherche entamée au cours de l’année 1999/2000 au sein de l’Institut Universitaire Européen, où j’ai bénéficié des conseils de nombreux spécialistes que je remercie pour leurs enseignements profitables : Peter Becker, Alan Milward, Luisa Passerini, Arfon A. Rees et Raffaele Romanelli. Je sais gré à Jürgen Schlumbohm, qui m’a guidée pour appliquer les méthodes de l’histoire du quotidien et de l’anthropologie historique à l’étude de la protection sociale soviétique – pendant une période d’étude au sein de l’Institut Max-Planck d’Histoire de Göttingen – grâce à un échange du Centre d’Études sur la Russie/CNRS de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris (2001-2002) avec la Max-Planck Gesellschaft. J’exprime aussi ma reconnaissance à Maurice Aymard et à Sonia Colpart (Maison des Sciences de l’Homme, Paris), qui m’ont permis de séjourner au sein de l’Académie des Sciences de Moscou et d’être accueillie, grâce à l’aide d’Olga M. Morozova, au sein de l’Institut d’Histoire Universelle de l’Académie russe des Sciences, dirigé par Viktor V. Ishtchenko et Aleksandr O. Tchoubarian. Je remercie aussi Wladimir Berelowitch (EHESS, Paris), Blair A. Ruble (Kennan Institute, Washington, D.C.), Alf Lüdtke (Max-Planck Institut für Geschichte, Göttingen) et Jutta Scherrer (EHESS, Paris) pour m’avoir bien conseillée pendant mes recherches. Ma reconnaissance va aussi aux Directeurs des Archives centrales d’État de Moscou (GARF, ex-CGAOR) – Sergueï V. Mironenko et Evgueni L. Lounatcharski – aux archivistes de la salle de lecture et au personnel, pour m’avoir toujours facilité la tâche pendant mes nombreux voyages de recherche à Moscou. Pour la documentation des Archives centrales de la région de Moscou, je remercie la Directrice, Larissa A. Naoumova, et le personnel de la salle de lecture. Je remercie enfin le Directeur, Vitali V. Kostygov, et le personnel de la salle de lecture des archives municipales de la ville de Moscou. J’exprime enfin ma gratitude particulière à Roberto Sani – Professeur à l’Université de Macerata, où il enseigne l’histoire de l’éducation et dirige la revue internationale “History of Education & Children’s Literature” – pour m’avoir encouragé à terminer cette recherche. Mes remerciements aussi à Luigi Lacchè – Professeur à l’Université de Macerata et Directeur des Éditions de l’Université de Macerata, EUM – pour avoir permis la traduction de cet ouvrage et à Bernard Chavance (Université de Paris Diderot, Paris VII) pour avoir encouragé sa traduction pour sa collection “Pays de l’Est”.
Mes chers souvenirs aussi à Marie Theres Fögen (Max-Planck Institut für Europaïsche Rechtsgeschichte, Francfort/M.) et Richard Stites (Georgetown University, Washington D.C.), qui ne sont plus parmi nous.
Sans l’aide généreuse de ces personnes, cette recherche n’aurait pu être terminée. Ce livre est dédié à ma famille, source de sagesse et de sérénité.
Avertissement aux lecteurs
Ce travail est la traduction remaniée de l’ouvrage paru en Italie : Un Welfare State senza benessere. Insegnanti, impiegati, operai e contadini nel sistema di previdenza sociale dell’Unione Sovietica (1917-1939). Prefazione di Roberto Sani, Macerata, Eum, 2008, pp. 346; ISBN: 978-88-6056-124-4. Les traductions ont été faites par l’auteur et revues par Christine Bracquenier (Université de Lille 3) à laquelle j’exprime ma profonde gratitude. Je remercie aussi Laurence Montazel (Avocat au Barreau de Béziers) pour sa relecture très patiente. Un remerciement particulier aussi à Claudia Simoncini pour son attentif travail rédactionnel. Pour les sources d’archives, le titre du document est indiqué s’il s’agit d’une source particulièrement significative. La référence bibliographique présente, dans un ordre constant, le sigle de l’archive de provenance, le numéro du Fonds, le numéro d’inventaire (op. c’est-à-direopis’) et la page (l. c’est-à-direlist, feuillet ou bien ll. c’est-à-direlisty, feuillets). Le lecteur pourra retrouver dans la bibliographie les sigles des Archives avec la traduction correspondante. Les documents d’archives ont été traités dans le respect de l’anonymat (suppression des noms des expéditeurs des lettres). Les lettres de plainte et de demande données ici en traduction ne présentent pas le soulignage typique de ces documents, puisqu’elles ont été consultées sur microfiches, ce qui ne permettait pas de reporter des marquages précis. Le permis de publication a été accordé par la lettre n. 206 du 19 mai 1999 et n. 67 du 30 mars 2005, avec obligation du respect de l’anonymat. Il faut noter que de nombreux articles publiés dans des revues telles que “Question d’assurance” (Voprosy strahovanija) et “La protection sociale” (Social’noe Obespeþenie) de la fin des années vingt et du début des années trente n’indiquent pas le nom de l’auteur ou bien présentent seulement les initiales.
Préface
Cette recherche approfondie de Dorena Caroli sur les origines et l’évolution de la protection sociale soviétique dans la période de l’entre-deux-guerres frappe pour deux raisons principales : d’abord par la richesse de la documentation utilisée, vaste et originale, qui provient dans une large mesure des Archives de l’ex-Union Soviétique, ensuite par l’analyse organique d’une étape extrêmement significative, mais encore peu connue, de la construction de l’État communiste, c’est-à-dire de la mise en place en Russie, au lendemain de la Révolution de 1917, d’un véritable système de protection sociale. Ce chapitre de l’histoire de l’Union Soviétique est approfondi par l’auteur qui tient compte des apports de caractère méthodologique et des résultats de l’historiographie française et internationale la plus récente. Ainsi, du point de vue des sources analysées et des perspectives de recherche proposées, cet ouvrage fusionne l’approche caractéristique de l’histoire institutionnelle et politique, conçue “en tant que synthèse et critère d’interprétation des processus multiples et des dynamismes propres aux différentes institutions et à la vie 1 associative et collective” , avec celle de l’histoire sociale et des processus culturels, dans le domaine desquels les problématiques concernant la condition
1  F. De Giorgi,La storia e i maestri. Storici cattolici italiani e storiografia sociale dell’educazione, Brescia, La Scuola, 2005, p. 174.
des enseignants et les dynamiques relatives à l’instruction et à l’éducation 2 publique jouent un rôle important . Parmi les sources utilisées par l’auteur, présentent un intérêt tout à fait particulier les témoignages et les récits autobiographiques d’hommes et de femmes, qui écrivent aux autorités pour demander une protection, une forme de soutien économique et se plaignent du fait que leur foi en la révolution d’Octobre ait été trahie. De ces lettres émergent non seulement la fonction de l’écriture comme instrument unique de défense, mais aussi la protestation d’un pays traversé par des changements économiques et sociaux de grande envergure, destinés à se répercuter dramatiquement sur les conditions de vie et sur l’expérience quotidienne des individus et des communautés, et caractérisés par la lenteur, les retards et les dysfonctionnements presque proverbiaux, comme ceux qui marquèrent le début de la dérive totalitaire du système soviétique à partir de la fin des années vingt. Un des objectifs de ce livre est en effet d’illustrer les raisons pour lesquelles le système soviétique de protection sociale ne réussit pas à garantir aux travailleurs les niveaux de sécurité et de bien-être promis par la révolution d’Octobre et d’expliquer les raisons de fond pour lesquelles le gouvernement, guidé par le Parti communiste, a progressivement réduit l’intervention de l’État en matière d’assistance sociale, en condamnant à la pauvreté de larges couches de la population, dont les protestations réitérées et les soulèvements furent 3 réprimés durement par l’incarcération et les déportations . Bien que négligé jusqu’à maintenant par l’historiographie, le système de protection sociale représente un des aspects les plus significatifs de l’expérience du stalinisme, puisqu’il illustre le processus de formation d’une société communiste qui, par le travail et sa protection, aurait dû incarner un nouveau type de relation avec l’État et ses institutions, et qui, en fait, était destiné à révéler très rapidement les profondes contradictions issues d’un modèle marxiste radicalement hostile vis-à-vis de toute forme de protection sociale 4 fondée sur la conquête de la citoyenneté et des droits qui en dérivaient . S’il est d’ailleurs vrai que ce modèle attribua au travail et à sa régulation un rôle central
2 R. Sani, “Le fonti e i percorsi della ricerca nei settori della storia della famiglia e dell’infanzia”, Pedagogia e Vita, 4, 1997, pp. 107-126. 3  Pour l’étude de ces questions voir P. Poljan,Ne po svoej vole… Istorija i geografija prinuditel’nyh migracij v SSSR, Moskva, Ogi-Memorial, 2001 ; et les ouvrages de O.V. Hlevnjuk, Stalin, NKVD i sovetskoe obšþestvo, Moskva, Respublika, 1992, et O.V. Hlevnjuk,The history of the Gulag : from collectivization to the Great Terror, New Haven, London, Yale University Press, 2004. 4  Voir les considérations de M. Ferrera,Modelli di Solidarietà. Politica e riforme sociali nelle democrazie, Bologna, Il Mulino, 1993, p. 271.
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5 dans la formation del’homme nouveau, il est aussi vrai qu’il se communiste distingua en réalité par la presque totale subordination de la protection sociale 6 des travailleurs au développement industriel du pays . Une telle approche rendit possible l’instauration d’une protection sociale caractérisée par une administration syndicale marquée par une forte orientation politique – et faiblement professionnalisée – et par un système scolaire et de formation à orientation professionnelle, en vertu desquels, paradoxalement, on aurait enregistré une singulière mobilité sociale de l’intelligentsiaprolétarienne, avec 7 la discrimination conséquente des classes sociales non prolétariennes . Ce volume complète un long parcours de recherche entrepris par Dorena Caroli avec deux études organiques et documentées consacrées respectivement à l’histoire de l’enfance abandonnée et à l’association de jeunesse des Pionniers en Union Soviétique dans les années vingt et trente. Dans la première étude l’auteur a conduit une analyse interdisciplinaire sur les conditions de vie et le devenir de l’enfance abandonnée lors des réformes institutionnelles soviétiques, en focalisant son attention sur le projet de “transformation anthropologique” de 8 la société réalisée à partir des enfants sans famille . Dans la seconde étude, la chercheuse a reconstitué l’origine et l’évolution de l’organisation des Pionniers, illustrant les incohérences et les difficultés d’application des pratiques et des modèles éducatifs empreints de l’idéologie communiste vis-à-vis d’un groupe 9 de jeunes extrêmement hétérogène . Grâce à l’analyse des parcours des enfants et des adolescents abandonnés et des formes complexes de l’adhésion aux organisations de jeunesse de masse, ces études ont permis d’une part de
5  Cf. S. Sheshunova, “L’idea dell’uomo nuovo nel comunismo sovietico”,Annali di storia dell’educazione e delle istituzioni scolastiche, 9, 2002, pp. 79-96. 6 Dès la période qui a suivi la révolution, autour du système scolaire soviétique se développa un vaste débat sur le choix soit d’une instruction générale polytechnique, soit d’une formation à caractère hautement spécialisée. Cf. J.C. McClelland,: DivergentThe Utopian and the Heroic Paths to the Communist Educational Ideal, in A. Gleason, P. Kenez, R. Stites (eds.),Experiment and Order in the Russian Revolution. Bolshevik Culture, Bloomington, Indiana University Press, 1985, pp. 114-130. Voir aussi A. Gock,Polytechnische Bildung und Erziehung in der Sowjetunion bis 1937. Bildungspolitische und Pädagogische Diskussionen und Lösungsversuche, Berlin, In Kommission bei Otto Harrassowitz Weisbaden, 1985. 7  S. Fitzpatrick,Education and Social Mobility in the Soviet Union, 1921-1934, Cambridge, London-New York-Melbourne, Cambridge University Press, 1979. 8 Pour la comparaison avec le fascisme italien, voir le bel essai de E. Gentile, “L’uomo nuovodel fascismo. Riflessioni su un esperimento totalitario di rivoluzione antropologica”, in E. Gentile, Fascismo. Storia e interpretazione, Roma-Bari, Laterza, 2002, pp. 235-264. 9 D. Caroli,L’enfance abandonnée et délinquante dans la Russie soviétique (1917-1937). Préf. de J. Scherrer, Paris, L’Harmattan, 2004 ; D. Caroli,Ideali, ideologie e modelli formativi. Il movimento dei Pionieri in Urss (1922-1939). Préf. de N. Siciliani De Cumis, Milano, Unicopli, 2006.
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présenter une image assez riche et articulée de l’enfance prolétarienne par rapport à celle qui était offerte par la propagande soviétique dans les années vingt et trente et, d’autre part, de saisir en profondeur les limites, les difficultés accrues et les résistances rencontrées par le processus d’endoctrinement communiste et de formation de masse des nouvelles générations au sein de l’Union Soviétique. Il s’est agit d’une opération historiographique complexe, qui a placé au centre de l’enquête la culture, ou mieux, les cultures de l’enfance et de la 10 jeunesse , la fonction symbolique et politique attribuée par le gouvernement bolchevique aux nouvelles générations, les réformes institutionnelles et les politiques sociales et éducatives promulguées après la révolution d’Octobre et les raisons multiples de leur échec. Ce volume que nous allons présenter ici attire surtout l’attention sur la forme originelle de la protection sociale c’est-à-dire le système de protection des travailleurs (ouvriers, employés, enseignants), puisque ce système aurait dû constituer une des priorités du nouvel État soviétique, dont le projet de réforme, inspiré par l’idéologie communiste, dut aborder une stratification sociale complète, produite par les changements économiques amorcés dans la Russie tsariste à la fin du dix-neuvième siècle et surtout par la débâcle économique générale provoquée par la première guerre mondiale et par les difficultés croissantes au lendemain de la guerre. Pour cette raison, ce système se situe au carrefour d’intérêts historiographiques multiples et se prête à de nombreuses clefs de lecture : celles qui sont liées à l’histoire du travail et des classes sociales, celles qui sont relatives à l’histoire des institutions et des processus culturels, à l’histoire de l’instruction et des systèmes scolaires et de formation jusqu’au courant plus récent et important des “écrits autobiographiques”. Grâce à une recherche patiente dans les Archives de l’Union Soviétique et à une remarquable capacité de synthèse, Dorena Caroli reconstitue l’histoire des réformes du système de protection sociale promulguées dans la période allant de la révolution d’Octobre jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale, en analysant les orientations et les caractéristiques de fond, et même l’impact et les conséquences sur le système social et sur les conditions de vie des travailleurs, par l’intermédiaire d’une approche interdisciplinaire (institutionnelle, législative, socio-économique), qui permet d’évaluer comment
10 Cf. R. Sani, “L’educazione dell’infanzia nella storia. Interpretazioni e prospettive di ricerca”, in L. Caimi (ed.),Infanzia, educazione e società in Italia tra Otto e Novecento, Sassari, Edes, 1997, pp. 21-56 (en particulier les pages pp. 30-31) ; R. Sani, “Per una storia dell’educazione familiare nell’età moderna e contemporanea. Itinerari e prospettive di ricerca”, in L. Pati (ed.),Ricerca pedagogica ed educazione familiare, Milano, Vita & Pensiero, 2004, pp. 3-41 (surtout les pages pp. 28-32).
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