Historique des troupes coloniales - Campagne du Mexique
99 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Historique des troupes coloniales - Campagne du Mexique , livre ebook

99 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les campagnes de Crimée et de la Baltique avaient hautement mis en relief les solides qualités militaires des troupes de la marine sur l’échiquier des campagnes d’Europe ; elles n’avaient toutefois rien pu ajouter à la traditionnelle réputation de dévouement et d’abnégation de ces troupes, affirmée sur tous les points du globe. Celles-ci semblaient, en effet, vouées par destination aux tâches ingrates accomplies sous les climats les plus meurtriers, à une époque où l’opinion publique s’intéressait peu aux questions coloniales et n’accordait guère d’attention qu’aux faits d’armes retentissants.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346125869
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Désiré Lucien Vallier
Historique des troupes coloniales
Campagne du Mexique
I
L’infanterie de marine en 1861. — Formation et concentration du 1 er corps expéditionnaire. — Evénements survenus jusqu’à la déclaration de guerre au Mexique (avril 1862)
Les campagnes de Crimée et de la Baltique avaient hautement mis en relief les solides qualités militaires des troupes de la marine sur l’échiquier des campagnes d’Europe ; elles n’avaient toutefois rien pu ajouter à la traditionnelle réputation de dévouement et d’abnégation de ces troupes, affirmée sur tous les points du globe. Celles-ci semblaient, en effet, vouées par destination aux tâches ingrates accomplies sous les climats les plus meurtriers, à une époque où l’opinion publique s’intéressait peu aux questions coloniales et n’accordait guère d’attention qu’aux faits d’armes retentissants.
L’expédition du Mexique allait de nouveau synthétiser, dans un raccourci caractéristique, cette fonction de sacrifice obscur qui avait été le lot de l’infanterie et de l’artillerie de marine dans le passé, et qui devait l’être davantage encore au cours des nombreuses campagnes coloniales du dernier quart, du siècle passé.
 
A l’époque où va s’ouvrir la guerre du Mexique, l’infanterie de marine est régie par le décret du 31 août 1854 1 . Elle forme 4 régiments comprenant ensemble 120 compagnies actives et 4 compagnies hors rang, et atteint un effectif de 14.761 officiers et hommes de troupe. Le 1 er régiment est stationné à Cherbourg et à la Martinique, le 2 e , à Brest et à la Guadeloupe, le 3 e , à Rochefort et à la Guyane, enfin le 4 e , à Toulon, à la Réunion et au Sénégal.
Dans son rapport à l’empereur, pour présenter le décret précité, le Ministre de la marine résume fort exactement les vicissitudes par lesquelles l’arme a passé et les incertitudes dans lesquelles les événements n’ont cessé de la ballotter.
« ... La constitution de l’infanterie de marine, écrit-il, insuffisante dans le principe, trop souvent remaniée suivant le caprice du jour ou le jeu plus mobile encore des révolutions, n’a jamais eu de caractère définitif. Il appartient à Votre Majesté de l’asseoir sur des bases rationnelles et durables... »
 
Le Ministre de la marine d’alors, M. Th. Ducos, signalait le mal organique dont souffrait le corps : l’incertitude du lendemain ; mais il s’abusait, ainsi que l’avenir l’a prouvé, en croyant y porter un remède définitif. Oserons-nous constater, qu’après plus d’un demi-siècle d’essais, d’expériences et de remaniements, la même question reste posée !
Du reste, les bases durables dont parlait le Ministre devaient peu durer en réalité, car la décision impériale du 25 janvier 1859 apporta déjà certains changements au décret organique de 1854. Les effectifs sont ramenés à 12.803 unités, dont 516 officiers, et quelques dispositions nouvelles modifient la répartition des effectifs entre la France et les colonies.
Mais en dépit de ses faibles effectifs, l’infanterie de marine ne tient pas seulement garnison dans les ports de guerre ou dans les vieilles et paisibles colonies. C’est ainsi qu’après avoir glorieusement participé aux campagnes de Crimée et de la Baltique 2 et à l’occupation de la Grèce, elle n’a cessé de guerroyer au Sénégal, où Faidherbe conquiert presque toute la Sénégambie en une admirable série de campagnes ; en Nouvelle-Calédonie, où l’occupation se heurte à de nombreuses difficultés ; en Cochinchine et en Annam, où elle contribue puissamment à jeter les fondements de cet empire indo-chinois, dont la France est justement fière ; enfin, en Chine, où elle coopère avec sa vigueur habituelle, aux côtés de l’armée de terre, aux diverses opérations qui amèneront cette puissance à composition.
 
Au Mexique, Juarez et Miramon se disputaient, les armes à la main, la présidence de la République. Cet Etat semblait alors voué aux troubles politiques qui ont longtemps été le fléau des républiques sud-américaines. Après trois années de lutte, la fortune sourit à Juarez, qui put rentrer dans la capitale en décembre 1860.
Il fit des réserves au sujet des indemnités à accorder aux Européens établis au Mexique et qui avaient eu à souffrir de la guerre civile 3 . Mais les relations diplomatiques ne furent rompues que le 27 juillet 1861, après que le président eut suspendu pour deux ans le paiement de la dette étrangère.
L’Angleterre, la France et l’Espagne signèrent alors la convention de Londres (31 octobre 1862), pour soutenir solidairement leurs réclamations, sans toutefois élaborer un programme bien défini d’intervention 4 . Une triple escadre et un double corps expéditionnaire (l’Angleterre n’envoya qu’une flotte avec quelques troupes de marine destinées à être momentanément débarquées) furent préparés pour faire une démonstration sur les côtes du Mexique. Les Français et les Espagnols comptaient même s’avancer dans l’intérieur du pays si leurs revendications n’étaient pas agréées.
Dans le principe, le corps expéditionnaire français ne devait comprendre que des troupes de la marine. Ce ne fut qu’un peu plus tard qu’il fut jugé opportun d’adjoindre à ces troupes un bataillon de zouaves et un peloton de chasseurs d’Afrique, ainsi que des détachements du génie, du train et d’ouvriers d’administration.
L’ordre général ci-après, du Ministre de la marine, communiqué aux troupes en rade de Fort-de-France (Martinique), le 17 décembre 1861, précise l’organisation définitive du 1 er corps expéditionnaire français :
« Conformément aux ordres, les troupes du corps expéditionnaire sont composées ainsi qu’il suit :
Une brigade, sous le commandement de M. le colonel Hennique, du 2 e régiment d’infanterie de marine ;
Une réserve, sous les ordres du chef de bataillon du 2 e zouaves.
La brigade comprend :
Un régiment d’infanterie de marine de 12 compagnies (deux bataillons) ;
Le bataillon des matelots fusiliers (6 compagnies) ;
Une batterie de six pièces rayées servie par l’artillerie de marine.
La réserve comprend :
Le bataillon de zouaves ;
Une batterie de 4 (rayée) servie par les marins.
Les troupes de ligne, comprenant un détachement de sapeurs du génie, un peloton de chasseurs d’Afrique, une section de canons de 12 (rayés) servie par les marins, sont sous les ordres du commandant en chef.
En l’absence du commandant en chef (contre-amiral Jurien de La Gravière), le commandement supérieur du corps expéditionnaire est exercé par M. le colonel Hennique, et, à son défaut, par l’officier le plus élevé en grade, conformément à l’article III des troupes en campagne.
Le présent ordre sera communiqué aux différents chefs de corps, de détachement, par les soins des commandants des bâtiments de la division sur lesquels ils sont embarqués. »
 
Le régiment de marche d’infanterie de marine avait été tiré par moitié des I er et 2 e régiments de l’arme, qui fournirent chacun six compagnies. Parmi ces six unités, dans chaque corps, trois étaient stationnées en France et les trois autres aux Antilles 5 , ainsi qu’il sera indiqué plus loin.
Le colonel Hennique rend compte en ces termes, au général inspecteur de l’infanterie de marine, à la date du 17 décembre, des divers détails relatifs à la composition et à la réunion des éléments composant le régiment de marche :
« ... Après une travers

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents