Hoche - Les guerres de la Révolution
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Hoche - Les guerres de la Révolution , livre ebook

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Description

Naissance de Hoche (24 juin 1768). — Sa jeunesse. — Son entrée au régiment des Gardes Françaises. — La prise de la Bastille. — Hoche au 104e. — Sa nomination de lieutenant au régiment de Rouergue (18 mai 1792). Dans un de ses Contes à ma sœur, le poète Hégésippe Moreau nous reporte d’une façon charmante aux premières années de Lazare Hoche, alors que, âgé de dix ans, vers 1778,() ayant perdu sa mère et vivant chez une tante, fruitière à Montreuil, le futur général en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse était nommé général en chef par la moitié des bambins de ce faubourg de Versailles qui disputaient, séparés en deux camps, la possession d’un nid de merle.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346120659
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Ernest Cunéo d'Ornano
Hoche
Les guerres de la Révolution
LIVRE PREMIER
L’INVASION
CHAPITRE I er

Naissance de Hoche (24 juin 1768). — Sa jeunesse. — Son entrée au régiment des Gardes Françaises. — La prise de la Bastille.  —  Hoche au 104 e . — Sa nomination de lieutenant au régiment de Rouergue (18 mai 1792).
Dans un de ses Contes à ma sœur, le poète Hégésippe Moreau nous reporte d’une façon charmante aux premières années de Lazare Hoche, alors que, âgé de dix ans, vers 1778,( 1 ) ayant perdu sa mère et vivant chez une tante, fruitière à Montreuil, le futur général en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse était nommé général en chef par la moitié des bambins de ce faubourg de Versailles qui disputaient, séparés en deux camps, la possession d’un nid de merle. C’étaient les batailles enfantines que quelque vieux soldat de Fontenoy interrompait, pour raconter ses vraies batailles aux enfants émerveillés...
Il eût fallu voir notre héros trépigner, bondir et crier, ajoute le poète. « Lazare se croyait pour le moins alors écuyer de Louis XV ou colonel. Une pareille ambition vous fait rire, sans doute ? C’eût été miracle, n’est-ce pas, que le neveu de la fruitière pût s’élever si haut ? Oui, mais souvenez-vous que nous approchons de 1789, époque féconde en miracles, et écoutez : Lazare, engagé d’abord dans les Gardes Françaises, ( 2 ) malgré les larmes de sa tante, ne tarda pas à devenir sergent. Puis le siècle marcha, et la fortune de bien des sergents aussi. Enfin, de grade en grade, il devint... devinez. — Colonel ? — Il n’y avait plus de colonels. — Écuyer du roi ? — Il n’y avait plus de roi. — Vous ne devinez pas ? Eh bien ! Lazare, le fils du cuisinier,( 3 ) Lazare, le neveu de la fruitière, devint général ; non plus général pour rire, mais général d’une grande armée française, rien que cela ! Ouvrez l’histoire moderne, et vous y lirez avec attendrissement les belles et grandes actions du général Hoche. »
Donc, arrivé à l’âge de seize ans et encore indécis sur sa destinée, « le neveu de la fruitière » songe d’abord à partir pour l’Amérique. Mais sa destinée le retient. La société d’émigration à laquelle il s’adresse s’occupe aussi de racolage ; elle l’incorpore ( 4 ) dans les Gardes Françaises, au moment même où la Révolution va commencer.
Hoche est déjà de haute taille ; il mesure cinq pieds sept pouces (1 m 81) ; carré des épaules, large de poitrine, et, malgré cet aspect un peu lourd, ne manquant pas d’élégance ; cheveux noirs ; physionomie intelligente et un peu sévère, dont une blessure, reçue au front en duel, ( 5 ) accentuera le côté martial.
Enrôlé, il est bientôt instruit. Du dépôt, on l’envoie à la Compagnie Colonelle, dite des Gibernes Blanches. Sa bonne prestance, sa belle tenue, lui valent promptement l’épaulette de grenadier, et il va rejoindre sa nouvelle compagnie à la caserne de Babylone. Là commence sa vie d’étude. Le « neveu de la fruitière » sent, hélas ! tout ce qui lui manque. Et le voilà travaillant chez les maraîchers des faubourgs, ou brodant des vestes et des bonnets de police, pour gagner de quoi s’acheter des livres !
Malgré tout, l’injustice ( 6 ) l’atteint et l’éprouve. Sur un rapport hostile, Hoche est puni de trois mois de cachot ( 7 ). Son premier biographe nous dépeint l’amère résignation que le jeune soldat manifeste à ce sujet. ( 8 )
Cependant, la Révolution approche. L’armée est agitée comme la nation.
En vain s’efforce-t-on de détourner des préoccupations politiques l’esprit des régiments ; on emploie ainsi les Gardes Françaises à l’essai de la nouvelle théorie militaire qui fut connue depuis sous le nom d’Ordonnance de 1791, et qui servit pendant toutes les guerres de la Révolution et du premier Empire ( 9 ). Hoche apporte même tant de goût à l’application de ces nouveaux règlements que, remarqué par ses chefs, il est nommé caporal.
Mais la journée du 14 Juillet 1789 éclate. Et l’on connaît le rôle que les camarades de Hoche y ont pris. « Parmi les attaques qui se firent avec le plus d’ensemble, raconte le général Suzane ( 10 ), on remarque celle d’un détachement de Gardes Françaises composé en grande partie des grenadiers de Reffuveilles et des fusiliers de la compagnie de Lubersac. » — « Un garde française couvert de blessures, couronné de lauriers, est porté en triomphe par le peuple » ajoute M. Thiers. — Ce sont deux soldats des Gardes Françaises, Elie et Hullin, qui, après avoir contribué à la prise de la Bastille, défendent jusqu’à la dernière extrémité le gouverneur de la forteresse, de Launay, que la foule voulait mettre à mort et qu’elle parvint à décapiter.
Ce jour-là ( 11 ), Hoche était de service à la grille de la caserne de la rue Verte. La foule, se présentant à cette grille, vint réclamer les canons de la caserne. Placé entre ses sentiments naturellement favorables à l’émancipation politique du peuple, sentiments qui lui disaient d’acclamer la Révolution naissante, et son devoir militaire qui, au contraire, lui commandait de s’opposer, même par la force, à la tentative de la foule, le jeune caporal n’hésite pas. Triste mais résolu, il ferme la grille ; il s’oppose à la tentative faite contre la caserne confiée à son honneur de soldat. La foule se retire.
Dès le 15 juillet, Lafayette incorpore les Gardes Françaises dans la milice bourgeoise, au commandement de laquelle il vient d’être appelé ( 12 ). Hoche est nommé sergent ( 13 ) de cette milice, le 1 er septembre. Finalement ces diverses compagnies sont versées dans trois nouveaux régiments de ligne ( 14 ), les 102 e , 103 e et 104 e . Hoche passe au 104 e où il obtient le grade d’adjudant sous-officier ( 15 ), le 1 er janvier 1792.
1792 !... nous entrons dans les guerres de la Révolution.
Jusqu’à cette date, on le sait, cette Révolution qui, en supprimant tous les privilèges, devait « faire la fortune de bien des sergents ( 16 ) » n’avait pas eu besoin de l’armée. Elle réalisait à l’intérieur son œuvre de réforme civile, sans avoir en même temps à défendre par les armes, contre l’Europe, l’existence même de la patrie.
Mais voici la déclaration de Pilnitz... L’Autriche et la Prusse osent intervenir dans nos affaires nationales ! La France entière ressent l’affront ; et, bravant la menace de l’Europe féodale ( 17 ), l’Assemblée législative accepte le duel, le 20 avril 1792 ( 18 ).
Servan était ministre de la guerre. Dans une grande parade, passée aux Champs Elysées, la tenue et la précision d’une compagnie du 104 e ayant été remarquées, il demande « quel est le jeune homme alerte qui commande si bien cette compagnie ? » On lui répond que c’est un adjudant nommé Hoche, qui, du coup, passe lieutenant au régiment de Rouergue et va enfin entrer en scène, dès son arrivée au 2 e bataillon de son régiment, alors en garnison à Thionville.
1 « Paroisse Saint-Louis de Versailles. L’an mil sept cent soixante-huit, le vingt-cinq juin, Louis-Lazare, né d’hier, fils légitime de Louis Hoche, palfrenier à la vénerie du Roy, et d’Anne Merlière, a été baptisé par nous, soussigné, prêtre de la Mission, faisant les fonctions curiales. Le parein a été Lazare Moulin, marchand épicier, et la mareine Marie-Agathe Coispeau, épouse de Jacques Duhamel, laquelle et le père ont signé avec nous ; le parein a déclaré ne savoir signer. Signé : Coispeau, Hoche, Munier, prêtre ». — La maison où naquit Hoche porte aujourd’hui le n° 18 de la rue de Satory.
2 « Le régiment des Gardes françaises était un de ceux qui s’étaient acquis le plus de r

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