J ai eu 12 ans à Bergen-Belsen
78 pages
Français

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J'ai eu 12 ans à Bergen-Belsen , livre ebook

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Description

Le récit de la vie d'Albert Bigielman est celui d'un « titi parisien » de Ménilmontant, né dans une famille juive émigrée de Pologne. La quiétude de son enfance est bouleversée par la déclaration de guerre : son père s'engage dans la Légion étrangère puis est fait prisonnier. Resté avec sa mère et son petit frère, Albert est le témoin de la transformation de son quartier sous l'Occupation et des persécutions antisémites, qu'il subit lui-même : il est finalement raflé avec sa mère (4 février 1944) et interné au camp de transit de Drancy durant trois mois. Le statut de prisonnier de guerre de son père lui vaut d'être déporté avec sa mère comme otage au camp de Bergen-Belsen. Là, il survit grâce à elle et son amour maternel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 16
EAN13 9782304048162
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Albert Bigielman
J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen
Collection
T É moignages de la Shoah

Le Manuscrit


ISBN: 9782304048162
© 2019
Albert Bigielman




La Collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite garder et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus, la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs, à l’image des Justes du Chambon-sur-Lignon, le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, et l’esprit de fraternité.
Simone VEIL
Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
septembre 2004


Comité de lecture de la collection (2011)
Serge Klarsfeld, président
Henri Borlant, survivant de la déportation
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Olivier Coquard, historien
Katy Hazan(OSE), historienne
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laurence Beilvert
Voir les autres titres de la collection en fin de volume .


Dans la même collection
Murmures d ’ enfants dans la nuit , de Rachel Chetrit- Benaudis.
Auschwitz, le 16 mars 1945 , d’Alex Mayer.
Dernière Porte suivi de 50 ans après, une journée à Auschwitz ,
de Claude Zlotzisty.
À la vie ! Les enfants de Buchenwald, du shtetl à l ’ OSE ,
de Katy Hazan et Éric Ghozlan.
Matricule A-16689. Souvenirs de déportation d ’ un enfant
de treize ans (mai 1944 - mai 1945) , de Claude Hirsch.
Jamais je n ’ aurai quatorze ans , de François Lecomte.
Sali , de Salomon Malmed.
Journal d ’ un interné. Compiègne, Drancy, Pithiviers. 12 décembre 1941 –
23 septembre 1942. Journal (volume I), Souvenirs
et lettres (volume II), de Benjamin Schatzman.
Trois mois dura notre bonheur. Mémoires 1943-1944 , de Jacques Salon.
Vies interdites , de Mireille Boccara.
Retour d ’ Auschwitz. Souvenirs du déporté 174949 , de Guy Kohen.
Le Camp de la mort lente, Compiègne 1941-1942 ,
de Jean-Jacques Bernard.
Mille jours de la vie d ’ un déporté qui a eu de la chance ,
de Théodore Woda.
Évadée du Vél ’ d ’ Hiv ’, d’Anna Traube.
Journal de route, 14 mars-9 mai 1945 , de Jean Oppenheimer.
Mes vingt ans à l’OSE, 1941-1961 , de Jenny Masour-Ratner.
J’avais promis à ma mère que je reviendrai , de Moniek Baumzecer.
Aux frontières de l’espoir , de Georges Loinger et Katy Hazan.
De Drancy à Bergen-Belsen 1944-1945. Souvenirs rassemblés d’un enfant
déporté , de Jacques Saurel.
Entre les mots , de Thérèse Malachy-Krol.
Le Sang et l’Or , de Julien Unger


Préface
Le témoignage qu’Albert Bigielman nous offre, dans son récit autobiographique, J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen , relate un itinéraire à la fois singulier et collectif.
Fils de juifs polonais immigrés en France, Albert vit ses premières années, heureux, dans le Ménilmontant populaire des années 1930. Lorsqu’il se souvient de « l’avant », ce sont les images heureuses d’un « poulbot » de Paris qui surgissent : les farces des gamins des rues, un défilé du Front populaire juché sur les épaules de son père, les longues jupes sombres de sa mère, les livres d’école en français posés à côté des journaux yiddish dans le petit trois-pièces de la rue Delaître. Albert a sept ans lors de la déclaration de guerre. Fils de prisonnier de guerre – son père s’est engagé dans la Légion étrangère en 1939 –, il reste à Paris, avec sa mère et son jeune frère, jusqu’en février 1944, observant, de son regard d’enfant, les side-cars allemands remontant la rue de Ménilmontant, l’emprise croissante des vexations quotidiennes, puis les disparitions de ses camarades de classe juifs, le quartier qui se vide au rythme des rafles, la peur sans cesse croissante, et la honte surtout, de rester « avec notre étoile jaune arborée en permanence, survivants ».
Puis Albert Bigielman est interné à Drancy et déporté, avec sa mère, en mai 1944 au camp de Bergen-Belsen. Il y passe un an, dans « le camp de l’étoile » aux côtés de plus de 4 000 Juifs de toute l’Europe, grecs, hollandais, yougoslaves, albanais. Et même si l’histoire des souffrances éprouvées par les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est aujourd’hui bien connue grâce aux témoignages des survivants et au travail des historiens, on ne peut sortir que bouleversé de la lecture de ce récit.
L’auteur y réussit à dire et à écrire une expérience qui reste toujours marquée par une profonde et terrible singularité. Les images et les souvenirs sont ceux d’un enfant de douze ans qui peine à décrire les lieux (« une mer de tentes de fortune »), les couleurs (« un gris terne permanent ») et les sons (« toujours le silence »), un enfant qui ne parvient pas à exprimer sa souffrance. Les mots sont ceux d’un adulte qui doute de la possibilité de transmettre : « Je ne trouve pas les mots assez forts pour pouvoir faire comprendre ce qui se passait. Il n’y a rien de comparable. » Et pourtant, au travers de menus détails du quotidien (ses pieds nus enveloppés de papier journal dans le froid de l’hiver 1944-1945, le grouillement des poux sur les visages, les bagarres entre enfants pour obtenir le fond, plus consistant, du bouteillon de soupe, « la puanteur du crématoire qui fonctionnait à longueur de journée »), Albert amène le lecteur à redécouvrir l’horreur, la faim, le froid, les épidémies, les coups, les milliers de cadavres, la déshumanisation systématique, l’intolérable douleur endurée. Mais il relate également des scènes étonnantes : tel déporté organisant des cours d’histoire de France pour les jeunes enfants du camp, les femmes s’échangeant en yiddish leurs recettes de cuisine, les jeunes s’initiant au bridge sur des bouts de carton, autant de petits moyens de survie, qui donnent à ces pages un goût d’espoir.
Albert n’est pas libéré de Bergen-Belsen en avril 1945. Il fait partie du convoi des otages emmenés par les SS en déroute, quelques jours avant l’arrivée des Britanniques. Lors de cette expédition cauchemar-desque, à bord d’un train qui sème ses cadavres le long des routes, au milieu des dernières batailles de la guerre, il contracte le typhus. Mise en quarantaine à Trobitz, traversée des zones d’occupation américaine puis française, la « libération » d’Albert Bigielman dure plus de deux mois. Ce n’est qu’en juin 1945 qu’il rentre à Paris, devenue « une ville dépaysante, presque étrangère ».
Ce livre est aussi un livre de courage, car il vient après des années de mutisme. Il raconte le silence, les compagnons de déportation qu’on quitte sans un mot, l’impossibilité de partager, l’incompréhension des proches, les cauchemars, les séquelles des s&#

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