Journal d un bourgeois de Popincourt
90 pages
Français

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Description

(LEFEBVRE DE BEAUVRAY, avocat au Parlement)1784-1787Le manuscrit dont nous allons publier une partie n’était pas identifié au moment où nous l’avons vu pour la première fois, à la Bibliothèque Nationale ; il était ainsi décrit dans le catalogue : « 10364. Mémoires anecdotiques de la fin du règne de Louis XVI, incomplets du début à la fin, XVIIIe. Papier 318 et 335 feuillets 275 sur 185 millimètres. D. rel.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346128723
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Claude-Rigobert Lefebvre de Beauvray
Journal d'un bourgeois de Popincourt
JOURNAL D’UN Bourgeois de Popincourt
(LEFEBVRE DE BEAUVRAY, avocat au Parlement)
 
1784-1787

*
* *
Le manuscrit dont nous allons publier une partie n’était pas identifié au moment où nous l’avons vu pour la première fois, à la Bibliothèque Nationale ; il était ainsi décrit dans le catalogue 1  : « 10364. Mémoires anecdotiques de la fin du règne de Louis XVI, incomplets du début à la fin, XVIII e . Papier 318 et 335 feuillets 275 sur 185 millimètres. D. rel. (Supplément français, 1829). »
La lecture de ce manuscrit en fait connaître l’auteur dès les premières pages ; en effet, celui-ci dit habiter la rue de Popincourt, et plus loin, il cite un de ses confrères, avocat au Parlement. Au moyen de ces indications, on est amené à attribuer ce journal à Lefebvre de Beauvray, avocat au Parlement, demeurant rue de Popincourt, en 1784.
Quérard consacre une notice assez longue à Lefebvre de Beauvray, qu’il fait naître le 14 novembre 1720 et mourir à la fin du XVIII e siècle 2 . Lefebvre de Beauvray devint aveugle de bonne heure et chercha des consolations dans la culture des lettres ; il était membre des académies d’Angers et de Châlons, et produisit les ouvrages suivants :
 
Adresse à la nation anglaise, poème patriotique, par un citoyen, sur la guerre présente. Amsterdam et Paris. 1757, in-12° ;
Dictionnaire social et patriotique. Paris, 1769), in-8° ;
Épitre à M. de Fontenelle. 1743 ;
Étrennes au genre humain en vers... S. D ;
Histoire de miss Honora ou le vice dupe de lui-même. Paris, Durand, 1766, 4 parties, in-12° 3  ;
Recréations philosophiques d’un aveugle, 1769, in-8° ;
Singularités diverses tant en vers qu’en prose, 1753, in-12° ;
Vœux patriotiques à la France, 1762, in-4.
 
Lefebvre de Beauvray est encore l’auteur d’un éloge de Montesquieu, petite pièce en vers, insérée dans le Journal de Verdun d’octobre 1755 et terminée par un épilogue qui est un portrait en vers de l’auteur 4 .

A Paris, cette ville unique, Où règnent les colifichets, Avec le goût philosophique ; Où, parmi les cabriolets, Le persiflage et les ballets, Triomphe l’esprit méthodique ; Au fond du faubourg Saint-Marcel, Sur les confins de la barrière, En bon air, sous un beau ciel, Près d’un jardin salutaire,
Loge paisiblement en son petit castel, Sans pont-levis, sans tours et sans fossés de pierre,
Certain sage ou soi-disant tel,
Sensible sans apprêts, misanthrope sans fiel ;
Par hasard dissipé, par état solitaire,
Content du peu qu’il a parce qu’il sçait jouir ;
Ennemi faible, ami sincère ;
Indulgent pour autrui, pour lui-même sévère 5 .

Nous avons retrouvé aux Archives de la Seine, son acte de mariage reconstitué au moyen d’un acte authentique annexé à la minute d’un acte de notoriété, reçu le 29 frimaire an 3 par Maître Fourchy, notaire à Paris :
« Du registre déposé au Greffe de la Chambre Civile du Châtelet de Paris aux termes de la déclaration du roy du neuf avril mil sept cent trente-six et autres déclarations antérieures servant de secondes minutes pour les actes de baptêmes, mariages et sépultures faits dans la paroisse de Saint-Jacques et Saint-Christophe de la Villette-Saint-Lazare-lez-Paris pendant l’année mil sept cent soixante-six à la page six dudit registre verso et sept recto a été tiré l’acte dont la teneur suit :
 
L’an mil sept cent soixante-six, le lundi sept du mois de juillet, vu la dispense de la publication de deux bans accordée par Monseigneur l’Archevêque de Paris ainsi que la permission de fiancer et marier en même temps, en date du trois du mois de juillet, signée par Monseigneur Henry, évêque de Sidon, vicaire général, vu l’extrait mortuaire de Monsieur Rigobert Lefebvre, père du futur époux, vu le certificat de la publication d’un ban faite en l’église paroissiale de Saint-Jean-en-Grève, signé du sieur Piébusque, vicaire de ladite paroisse, vu le certificat de publication d’un ban à l’église Saint-Eustache, signé du sieur de Villerouge, vicaire de ladite église, vu la permission à nous adressée par messire Jacquin, curé de Saint-Sauveur à Paris, de marier, après avoir vu le certificat de la publication d’un ban faite en ladite église Saint-Sauveur, les fiançailles célébrées sur la permission de nous accordée ont été par ledit soussigné, mariés et après avoir pris leur mutuel consentement ont reçu de nous la bénédiction nuptiale Maître Claude-Rigobert Lefebvre 6 , avocat au Parlement, fils majeur de défunt Rigobert Lefebvre, procureur au Parlement, et dame Marguerite-Germaine Laudot, son épouse, à présent sa veuve, et auparavant veuve de Monsieur Jean-François Caffrot, avocat au Parlement, ses père et mère ; l’époux demeurant rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et rue Saint-Jean-en-Grève, et demoiselle Marie-Marguerite De La Bonne, fille mineure du sieur Jean-Baptiste-Jacques De La Bonne, marchand mercier, bourgeois de Paris, et de défunte Marie-Marguerite de Beaulieu, son épouse, ses père et mère, l’épouse demeurant à Paris, de fait sur la paroisse Saint-Sauveur et de droit sur la paroisse Saint-Eustache, et ont les témoins de Marguerite-Germaine Laudot, mère de l’époux, qui a déclaré ne pouvoir signer à cause de la faiblesse de sa vue, Maître Joachim-François Caffrot, avocat au Parlement, frère utérin de l’époux ; maître Louis-Gabriel Marmottant, procureur au Parlement, beau-frère de l’époux, et Jean-Baptiste Jacques De La Bonne, procureur au Châtelet, frère consanguin de l’épouse, qui ont signé avec nous. Ainsi signé audit registre De La Bonne, Lefebvre, De La Bonne, Caffrot, Marmottant, De la Bonne et Nouvelet, curé. »

Au moment de son mariage, notre auteur habitait rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, il y demeura jusqu’en 1774, époque à laquelle il vint habiter le faubourg Saint-Antoine 7 . Dans les registres d’insinuations conservés aux Archives de la Seine, certains documents précisent la date de l’achat des maisons habitées par l’aveugle dans la rue de Popincourt, ces indications nous ont même permis d’identifier très exactement ces immeubles. Une première maison avec jardin fut acquise par Lefebvre de Beauvray au moyen d’une sentence de licitation du Châtelet de Paris entre les enfants héritiers de Denis Pillet, jardinier-fleuriste, et Geneviève Langlois, sa femme, sentence suivie d’un décret volontaire et adjugée définitivement le 8 juin 1771 8 . Le 24 novembre 1781, pour agrandir son petit domaine, l’avocat se fit adjuger, moyennant une somme de 7,850 livres, un terrain même rue, tenant à droite à Chevet, à gauche à la manufacture de sparterie 9 , licité entre Dominique-Madeleine Moisy, architecte de jardins, et les autres co-héritiers de Jean Moisy, également architecte de jardins 10 .
Ces maisons et jardins situés près de la rue des Amandiers appartinrent à Lefebvre de Beauvray qui y élut domicile jusqu’en 1791 ; c’est là que l’aveugle dicta les mémoires dont nous publions un fragment. Le 9 juillet 1791, Claude-Rigobert Lefebvre de Beauvray et Marie-Marguerite de La Bonne, son épouse, vendirent devant Trubert, notaire à Paris, leurs maisons et jardins, rue de Popincourt, à Augustin Oudart, expert-vérificateur en écritures ( 11 ).
Lefebvre de Beauvray s’éloigna-t-il de Paris ? nous inclinons à le croire, car nos recherches ne nous ont amené à découvrir aucune preuve de son existence depuis cette date. L’aveugle dut quitter la capitale après la vente de ses propriétés et se retirer en province où ses traces échappent à nos investiga

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