Journal du siège qui fut mis devant Orléans par les Anglais en 1428-1429 - Étude historique
116 pages
Français

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Journal du siège qui fut mis devant Orléans par les Anglais en 1428-1429 - Étude historique , livre ebook

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Description

Orléans. — Son importance politique au Moyen Age. — Siège de 1428-29. — Journal en relatant les faits. — A été écrit par un Orléanais resté inconnu. — Recherches faites à ce sujet, sans résultat. — Chroniqueurs contemporains faisant mention de ce siège. — La Geste des Nobles Françoys par Cousinot, chancelier du duché d’Orléans. — Sa biographie. — Résidait à Orléans au moment du Siège.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346122912
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Félix Guillon
Journal du siège qui fut mis devant Orléans par les Anglais en 1428-1429
Étude historique
PRÉFACE
Le siège mis devant Orléans par les Anglais, le 12 octobre 1428, a été considéré par tous les historiens comme étant un des événements les plus mémorables de nos annales, puisque de l’issue de ce siège dépendait le sort de la nationalité française ; — l’Europe, dit un historien anglais, avait les yeux sur ce siège, dont le résultat pouvait apporter des changements dans sa politique.
On ne trouve dans les fastes de notre histoire que trois événements qui, par leur importance, puissent être rapprochés de celui de 1428. Le premier est l’irruption dans la Gaule d’Attila et de ses hordes barbares qui allaient se répandant par tout le pays, mais les défaites que les Francs unis aux Gallo-Romains et aux Wisigoths leur firent subir devant Orléans et ensuite dans les Champs Catalauniques (451), les forcèrent à quitter la Gaule.
Le deuxième est la célèbre bataille livrée en 732, entre Poitiers et Tours, par Charles Martel à Abdérame et à sa nombreuse armée d’Arabes, de Berbères et de Maures ; ceux-ci vaincus laissèrent, dit-on, près de 300,000 des leurs sur le champ de bataille et dans la poursuite des fuyards. Par cette victoire éclatante, le duc des Francs arrêta pour toujours l’invasion arabe qui menaçait la France et le nord de l’Europe. Ce fut, dit M. Martin, un des événements les plus solennels des fastes du genre humain.
La troisième est celle de Bouvines, également célèbre dans nos annales par la victoire complète que Philippe Auguste remporta, en 1214, sur les armées des princes coalisés : Othon, empereur d’Allemagne ; Jean, roi d’Angleterre et les comtes de Flandres et de Boulogne qui, comptant sur une victoire assurée, avaient à l’avance fait entre eux le partage de la France.
Ce sont là les quatre événements les plus importants de notre histoire, car de leur succès ou insuccès devaient dépendre le maintien ou la ruine du royaume. Ils doivent être inscrits en première page dans les fastes de la France.
 
Henri V d’Angleterre, le vainqueur d’Azincourt (1415), avait en sa possession la Guyenne, la Gascogne, la Normandie et presque tout le nord de la France. Devenu le gendre du dément Charles VI, il fut reconnu par lui, par la reine Isabeau et par les princes, comme seul héritier du royaume par le traité de Troyes (1420) qui, en même temps, excluait du trône le dauphin, depuis Charles VII. — Celui-ci n’était reconnu comme vrai héritier de la couronne que par la Touraine, l’Orléanais, le Berry et les provinces du centre et du midi.
Bedford, régent du royaume de France pour son neveu, le jeune Henri VI, fils de Henri V et de Catherine de France, continuant la politique du feu roi, son frère, résolut pour achever la conquête entière du royaume, de s’emparer d’Orléans, alors regardée comme le dernier et seul boulevard de la nationalité française. Cette ville prise, les Anglais pourraient se répandre dans le Berry et les autres provinces restées fidèles à la cause de Charles VII, en entreprendre la conquête, puis forcer Charles VII que, par dérision, ils appelaient le roi de Bourges, à sortir de France.
Une armée fut donc dirigée sur Orléans et le 12 octobre 1428 mit le siège devant cette ville. — Il fut levé huit mois après, le 8 mai 1429, par une espèce de miracle, dit Berriat-Saint-Prix : l’intervention de Jeanne d’Arc.
Ce siège à jamais célèbre a eu son historien : un Orléanais resté inconnu, qui habitait cette ville en ces moments critiques. Il prit des notes journalières sur les faits qui s’y passèrent. — Ce travail manuscrit, aujourd’hui désigné sous le titre de Journal du Siège d’Orléans fut publié pour la première fois en 1576, sans nom d’auteur  ; les éditions qui parurent depuis ont gardé le même silence. Dubois qui a disserté longuement sur le Journal ne s’est nullement occupé d’en rechercher l’auteur ; Quicherat a fait de même ; Vallet a indiqué, mais vaguement, un bourgeois ou un clerc d’Orléans ; et en dernier lieu, M. Cuissard, un ecclésiastique, sans fournir aucune preuve à l’appui de cette assertion.
C’est là tout ce qui a été fait comme recherches sur l’auteur inconnu du Journal du Siège.
La connaissance de la personnalité et du nom d’auteur d’un ouvrage à cette époque, n’est cependant pas inutile, car ces renseignements sont parfois nécessaires ; ils permettent d’apprécier quelle confiance on doit accorder à l’auteur et à son œuvre. — Mais ici on a passé par-dessus, comme coq sur braise, pour employer une expression de Christine de Pisan, et ainsi laissé latents le nom et la personnalité de l’auteur du Journal du Siège.
 
Dès notre jeune âge, nous nous sommes intéressé aux événements de ce siège et à l’intervention de l’héroïne qui, en une semaine, infligea défaites sur défaites aux Anglais et les força à abandonner, le 8 mai 1429, le siège qu’ils tenaient devant Orléans depuis le 12 octobre 1428. — Nous nous mîmes à lire les chroniques de la Pucelle, de Charles VII, du 8 mai, de Berry, de Monstrelet et autres du xv e siècle. Le Journal du Siège fut étudié et commenté avec les textes contemporains. C’est alors qu’après avoir lu les éditions publiées par Herluison et MM. Charpentier et Cuissard, la pensée nous vint de rééditer celle de Hotot, 1576, avec rectifications, annotations et commentaires. Mais avant, nous tenions à connaître quel pouvait être l’auteur anonyme du Journal. Une lecture attentive de cet ouvrage, de la Geste des Nobles Françoys et de la Chronique de la Pucelle, nous démontra par l’analogie des récits, que ces trois compositions étaient du même auteur, Guillaume Cousinot, chancelier du duché d’Orléans ; qu’il résidait dans cette ville au moment du siège, et prit des notes journalières sur les faits qui s’y passèrent pour s’en servir à compléter sa Geste des Nobles, pour les années 1428-1429,
Telle est la genèse de cette Étude sur le Journal du Siège et sur son auteur, Cousinot le chancelier.
Que dirons-nous de plus ? L’œuvre est la avec les textes à l’appui. Le lecteur peut donc apprécier et se prononcer en connaissance de cause.
 
Au moment où nous écrivons ces dernières lignes, nous nous remémorons ces vers de Clopinel :
Nulz ne doit des aucteurs parler senestement* *gauchement c-à-d. méchamment Se leur dit ne contient erreur apertement* *clairement. Car tant estudièrent pour nostre enseignement, Qu’on doit leurs motz gloser* moult favorablement *expliquer.
Nous éprouvons certains scrupules au sujet des critiques faites dans le cours de cette Étude. N’avons-nous pas été trop loin dans celles relatives aux éditions Herluison, Charpentier et Cuissard ?
Nul ne doit médire des auteurs qui ont écrit pour notre enseignement. Nous sommes d’accord avec le poète, mais encore faut-il distinguer. En supposant que Clopinel ait voulu parler de lui en écrivant ces vers, il entendait dire que l’homme est faillible, sujet à se tromper ; aussi sollicite-t-il l’indulgence du lecteur. En effet, tout auteur qui compose un travail historique, littéraire ou scientifique, sur un sujet inédit, doit être traité indulgemment pour les erreurs ou omissions qu’il a pu commettre, car sa pensée ne peut embrasser tout ce que comporte le sujet traité. — Mais il n’en est point de même pour celui qui venant après, reprend ce travail, fait une nouvelle publication, et n’y ajoute que des erreurs. Celui-là est repréhensible.  — C’est ce qui a lieu pour le

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