Julien l empereur apostat
166 pages
Français

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Julien l'empereur apostat , livre ebook

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Description

Quatrième siècle de notre ère. Julien, héritier de Constantin le Grand, survit au massacre perpétré sur sa famille et grandit à l'écart de la sphère politique. Une enfance et une adolescence placées sous le signe de la lecture, de l'apprentissage, de la philosophie, sous l'égide de personnalités marquantes, qui forgent une individualité forte, capable de distanciation et d'acuité sur les faits. Son brusque rappel à la cour va néanmoins précipiter et sa carrière et ses réflexions... Car, parallèlement à son ascension politique, Julien n'aura de cesse de sonder et critiquer ce qui est devenu l'un des piliers de l'empire: le christianisme alors triomphant. Un politique libre-penseur et une religion dogmatique... Autour de ce couple, soudé malgré lui par les tensions, les antagonismes et les oppositions, J. Bosmorin élabore un roman biographique où il n'est pas uniquement question de la vie et de la postérité de l'empereur Julien. Par-delà cette mise en lumière d'une figure singulière et décriée de l'Antiquité, l'auteur laisse en effet transparaître un message beaucoup plus universel et riche: à savoir qu'il appartient à chacun d'évaluer les vérités toutes faites avant de les adopter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juillet 2012
Nombre de lectures 12
EAN13 9782748388916
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Julien
l’empereur apostat


Du même auteur



Attila et le complot du pape
2012, Éditions Publibook Jean Bosmorin










Julien
l’empereur apostat




















Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




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IDDN.FR.010.0117578.000.R.P.2012.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2012


À Claudine, qui a soutenu ce travail


Note :
Les dates indiquées sont celles de notre calendrier.
No1 tre an 0 correspond à l’an 754 de Rome .
Les noms des villes et des lieux sont souvent leurs
noms actuels.



N.B.
Il y a l’histoire, celle des historiens. Mais il y a aussi la
« petite » histoire, non officielle, celle qui s’intéresse au
pourquoi des événements.

1 Selon les calculs faits par un moine scythe, Denys le Petit, en 525. Il
avait défini (en se trompant !) l’« Anno Domini », année supposée par
lui de la naissance de Jésus-Christ, qui marque le début de notre ère.


Avant-propos



La bataille avait été rude. L’empereur Julien, à la tête
de ses troupes, avait poursuivi, depuis le 29 mai 363, le roi
des Sassanides jusqu’à sa capitale, Ctésiphon. N’ayant pu
remporter une nette victoire, Julien avait pris la sage
décision de battre en retraite pour réorganiser ses forces. Il
projetait de regagner les territoires romains de l’ouest : il y
trouverait ravitaillement et troupes fraîches.

L’empereur profitait toujours du moindre temps «
libre » que lui laissaient ses activités militaires ou politiques
pour se consacrer à ses travaux d’écrivain, voire reprendre
des forces. Il était toujours suivi, dans ses déplacements,
d’un groupe de chariots organisé à cette fin : l’un lui
servait d’appartement privé, un autre de lieu de réception et
de réunion, d’autres encore transportaient ses archives et
le personnel civil affecté à leur gestion.

Nous étions le 26 juin 363, une date funeste.
Se reposant dans son chariot tiré par quatre chevaux,
Julien s’apprêtait à travailler à son grand ouvrage, Contre
les Galiléens, une somme qui, il l’espérait, pourrait
convaincre tous ceux qui avaient embrassé la religion
chrétienne de revenir à la religion de leurs ancêtres et aux
dieux de Rome.
Bercé par les balancements de son véhicule, il
sommeillait à moitié quand un grand tumulte le sortit de sa
torpeur. Autour de lui, tout le monde s’agitait. Son
domestique Julius, un affranchi qui lui était dévoué jusqu’à la
mort, courut se renseigner. Quelques minutes plus tard,
11 son ami et aide de camp Ammien Marcellin était près de
lui.
« Que se passe-t-il ? demanda Julien.
— Seigneur, une mauvaise nouvelle. Les troupes de
l’empereur sassanide Shapur II de Perse nous ont
poursuivis, et elles attaquent notre arrière-garde.
— Vite ! Mon cheval et mes armes !
— Mais, Majesté, prenez le temps d’enfiler votre
armure !
— Inutile, le temps presse ! »
Il fonça dans la bataille, suivi du fidèle Ammien.
Sans entendre aucun conseil de prudence, Julien se
trouva très vite au plus fort de l’escarmouche. C’est alors
qu’un javelot, lancé traîtreusement par l’un de ses propres
soldats, l’atteignit au flanc droit. Tombé de cheval,
l’empereur fut recueilli dans les bras d’un Julius
catastrophé et ne comprenant pas encore la gravité de la situation.
« Mais, seigneur Marcellin, que s’est-il passé ?
— Une chose inimaginable. »
« Au moment où Julien, oublieux de toute
précaution, se précipitait avec témérité au combat, en
levant les bras, et à grands cris, pour bien faire
entendre que c’était la débâcle et la panique chez
l’ennemi, et pour exciter ainsi la fureur des
poursuivants, ses gardes blancs dispersés par l’effroi lui
criaient de tous côtés d’éviter la masse des fuyards
comme on fait pour l’écroulement incertain d’un toit
qui menace ruine ; mais soudain, une lance de
cavalerie (equestris hasta) égratigna la peau de son bras,
lui transperça les côtes, et se ficha dans le lobe
infé2rieur de son foie . »
Julien agonisa dans les bras de Julius et mourut à l’âge
de trente et un ans.
Une rapide enquête confirma les circonstances de la
mort de l’empereur : pour Libanus, érudit contemporain et

2 Ammien Marcellin, XXV, 3, 6.
12 maître de Julien, ce dernier aurait été assassiné par un
cavalier romain chrétien. Un historien, Théodoret de Cyr,
rapporte qu’avant de mourir, Julien se serait écrié : « Tu as
vaincu, Galiléen ! », faisant allusion à sa longue lutte
contre le christianisme.

Chrétien de naissance, Julien avait apostasié sa religion
quelques années auparavant, en 251, et l’Église ne lui
avait jamais pardonné son choix. Il se pouvait donc qu’elle
ait voulu se venger, en ce jour, des combats qu’elle avait
dû mener contre l’empereur.
Désemparé, le conseiller Ammien Marcellin, qui avait
recueilli le dernier souffle de Julien, prit alors la décision
de quitter l’armée et de se consacrer à une carrière
d’historien pour écrire, en particulier, l’histoire de cet
empereur extraordinaire qu’avait été Julien II, dit l’Apostat.

Moi, Julius, j’étais sans doute le seul à comprendre la
destinée de cet homme exceptionnel, à la fois érudit et
homme d’action, écrivain et législateur, brillant général et
administrateur.
13


Naissance et enfance de Julien



Je vis avec Julien depuis sa naissance, en 331, à
Constantinople ; il est le fils de Basilina, la seconde épouse du
demi-frère de Constantin le Grand, Jules Constance. Par
ailleurs, ce dernier avait eu des enfants avec Galla, dont
Dalmace et Hannibalien, qui menaçaient le pouvoir.
J’étais au service de Basilina en tant que factotum, en
quelque sorte. J’avais toute sa confiance et, en ces temps
troublés, elle me chargea de veiller sur son fils. Et elle eut
raison !
À la mort de Constantin le Grand, le 22 mai 337 à
An3cyre , et à l’instigation des trois fils de l’empereur Jules
Constance, tous ses descendants furent massacrés, sauf
Gallus (souffreteux), âgé de douze ans, et Julien, alors âgé
de six ans, tous deux ne représentant pas une menace pour
le nouveau pouvoir.
Eusèbe de Nicomédie n’était sans doute pas étranger à
ce « coup d’État » familial : il aurait guidé la main de
Constance II, le plus ambitieux des trois fils de l’empereur
décédé.
La mère de Julien, Basilina, étant morte très jeune, peu
de temps après la naissance de Julien, celui-ci fut recueilli
par Galla, la première épouse de Jules Constance, et la
mère de Gallus.

3 Aujourd’hui Ankara.
15

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