La cité engloutie
111 pages
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La cité engloutie , livre ebook

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Description

En 1500 avant l'ère chrétienne, à l'époque où l'histoire préhellénique ne se dissocie pas encore des légendes, un raz-de-marée détruit la fière cité de Kaphtor, située sur une île méditerranéenne. Les rescapés se trouvent alors à la merci des habitants des cités achéennes de Mycènes et de Tirynthe, leurs ennemis de toujours.


Pour sauver ce qui reste de son peuple, le vieux roi de Kaphtor, Alcimeron, décide de s’engager dans un voyage insensé. Il charge son fils de dix-neuf ans, Amos, de guider les survivants à travers mers et océans jusqu'à une île où, du temps de sa splendeur, Kaphtor avait établi une colonie : l'île de Tyché.


Atteindront-ils le terme de ce voyage, malgré la fragilité de leurs embarcations, les tempêtes, la disette et les difficultés à s'orienter sur le vaste océan ? S'ils y parviennent, comment les habitants de Tyché les accueilleront-ils ? Et qui sont ces navires puissants qui, dans l'ombre, à leur insu, les suivent ?


La cité engloutie est à la fois une épopée, la réappropriation d'un mythe, un roman historique et une saga romanesque s’étendant sur plusieurs décennies. Suspense, amour, haine, rivalités, conflits, violence, tendresse... tout est là pour tenir en haleine le lecteur. Servi par une écriture efficace parfaitement maîtrisée, La cité engloutie est un roman fort, inspiré, plein d'émotion et d'intelligence.


Nicolas-Raphaël Fouque est auteur et enseignant à l'université de Montpellier. Après avoir écrit des romans policiers, il s'est intéressé, avec son nouveau roman, La cité engloutie, au secret d'un peuple dont les origines remontent à La Genèse et aux Livres des chroniques. Il publie en juin 2021 le deuxième tome du Cycle de Kaphtor, Au cœur du Labyrinthe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 février 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782491996338
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Éditeur : Les éditions d’Avallon
 
Graphiste : Valentine Flork / Agence A&L
Composition du livre : Valentine Flork / Agence A&L
 
ISBN papier : 9782385331146
ISBN numérique : 9782491996338
 
2 e  édition
 
Dépôt légal : mai 2024
 
 
© 2024 Les éditions d’Avallon
 
COLLECTION FICTION POPULAIRE
 
La cité engloutie
 
 
Nicolas-Raphaël Fouque
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La cité engloutie
 
LE CYCLE DE KAPHTOR
 
 
R O M A N
 
 
 
 
 
 
Du même auteur aux éditions Avallon & co
 
Le cycle des légendes noires
 
Si chaque roman de ce cycle peut se lire séparément, l’ordre suivant est toutefois suggéré :
Même les salauds peuvent aimer, 2021
La dame de sang, 2024
Une vieille affaire, 2024 (nouvelle édition)
 
Les morts ne reviennent pas
 
Le fils disparu (tome 1), 2023
Le repère du loup (tome 2), 2023
 
Le cycle de Kaphtor
 
La cité engloutie (tome 1) , 2021
Au cœur du labyrinthe, 2021
Résurrection (tome 2)
Le legs de l’architecte (tome 3)
 
Aux éditions Ravet-Anceau
 
Le crâne de Boulogne, 2013
Une vieille affaire, 2014
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour Anaïa et Aurèle,
passionnés de mythologie grecque,
et pour lesquels j’ai écrit cette histoire inédite.
 
Papa
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Première partie
 
La chute de Kaphtor
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
José Maria de Heredia, Les conquérants
1. La vague
Palais de la cité de Kaphtor
27 e  jour du 4 e  cycle de Séléné
année 450 1
 
 
Soudain, Amos se redresse. Le sol a bougé. Le grondement a été suivi d’un silence.
Le jeune homme pose un pied sur le dallage et se rend à la fenêtre du palais. La cité se dévoile dans un rayon de lune. Tout paraît calme. Le vent s’est levé sur l’île de Kaphtor. Il frissonne.
Il reste un moment sur la terrasse, profitant de la fraîcheur nocturne. Sa haute taille lui permet de n’être gêné ni par les buissons ni par la végétation du jardin.
Il tente d’apercevoir la mer au-delà des habitations du port, mais sa mauvaise vue le trahit. Ce n’est qu’une vague forme grise.
Rassuré, il retourne dans sa chambre et laisse le sommeil le gagner.
 
Un deuxième grondement, long, profond, inquiétant, se manifeste. Les murs du palais tremblent. Les plafonds se fendillent. De la poussière ruisselle. Deux gardes pénètrent dans la pièce en trébuchant. Amos se relève.
Dans les couloirs, la panique s’est emparée de tous : habitants, soldats et esclaves. Quelques-uns s’efforcent d’avancer. D’autres, au milieu des cris et des hurlements, tétanisés, sont repoussés.
 
Amos atteint presque l’entrée. La grande cour qui permet d’accéder au jardin est bordée de colonnes et de statues. La plupart se sont effondrées. À côté de l’une d’elles, une femme d’une trentaine d’années gémit, une large blessure à la tête. Dans un râle, elle semble reconnaître les boucles brunes d’Amos, son teint mat et ses lèvres un peu charnues. Elle l’attire près d’elle.
— Aide-moi ! J’ai mal.
Un morceau de la colonne s’est abattu sur ses jambes. Amos essaye de la dégager. Ses muscles se tendent. La pierre est lourde et ne bouge pas. Il insiste. La panique le gagne. La femme va mourir.
Elle désigne de la main un recoin de la cour. Il se penche sur elle pour entendre ce qu’elle a à lui dire. Les mots ne sont plus intelligibles. Amos regarde dans la direction qu’elle pointe, mais dans l’obscurité il ne distingue rien.
— Je reviens.
 
Les habitants du palais se sont regroupés dans les jardins. Amos cherche un visage connu ou un garde. Il en repère un.
— Suis-moi ! ordonne-t-il.
L’homme se retourne. Il ne comprend pas. Amos insiste :
— Là-bas, il y a une femme blessée. J’ai besoin de toi pour dégager une pierre. Regarde-moi ! Je suis Amos, le fils du wanax 2 .
Le garde finit par se ressaisir.
La cour du palais s’est vidée. La femme baigne dans son sang. Immobile. La bouche du cadavre est demeurée entrouverte comme si elle avait crié.
— Elle était fichue de toute façon, murmure l’homme. Il faut partir ! Tout peut s’effondrer.
Il s’éloigne. Amos s’apprête à le suivre. Soudain, un reniflement lui fait tourner la tête. Une fillette est assise à une vingtaine de pas. Dans la pénombre, personne ne l’a vue. Les genoux écorchés, elle serre contre elle un âne en tissu gris. Ses mains saignent. De longs cheveux noirs dissimulent deux grands yeux bruns mouillés de larmes. Elle ne paraît pas avoir plus de sept ans.
Amos s’approche d’elle.
— Comment tu t’appelles ?
Elle reste muette. Il poursuit doucement :
— Moi, c’est Amos.
— …
— C’est ta maman ?
Elle finit par esquisser un vague mouvement de la tête qu’il interprète comme un acquiescement.
— Viens avec moi. Je vais m’occuper de toi. On va trouver ton papa.
Elle ne répond pas. Amos veut la prendre dans ses bras. Elle recule.
— Je ne te ferai pas de mal. Je te protège.
 
*
 
Le tremblement de terre a cessé. À l’extérieur, dans les jardins, des groupes se sont constitués.
Amos veut déposer l’enfant et lui donner la main. La fillette refuse. Elle ne le lâche pas et s’agrippe à sa tunique. Il la reprend aussitôt et la serre de nouveau contre lui. Elle appuie sa tête contre la sienne et s’enfouit dans ses boucles brunes. Le petit cœur s’apaise.
La famille de l’enfant est introuvable. Passant de groupe en groupe, Amos guette en vain une réaction.
Un rassemblement plus imposant attire son regard. Il s’approche et aperçoit un visage familier. Le wanax , son père au dos vouté, est là, accablé, au milieu des courtisans. Obiron, l’oncle d’Amos, le soutient.
Malgré leurs âges avancés, ils ont pu sortir à temps, probablement transportés par ses gardes.
Aux pieds du wanax , une femme gémit :
— Qu’allons-nous faire ?
Le vieil homme reste muet. Il tourne la tête et reconnaît à peine son fils.
Amos effectue une dizaine de pas en avant et, sans lâcher la fillette, saisit la main d’Alcimeron et le serre contre lui. Le silence pétrifie les survivants, rassemblés autour des trois formes enlacées.
 
*
 
Le fronton du palais est resté debout malgré la secousse. Il semble toutefois fragilisé par les lézardes qui fracturent sa façade bleu et rouge. La plupart des occupants ont réussi à se réfugier dans les jardins couvrant la colline en surplomb de la cité.
Dans les premières lueurs de l’aube, des enfants hurlent encore.
Portant toujours la fillette assoupie, Amos contourne le bâtiment. L’arrière du palais s’est effondré lors du tremblement de terre. Une main ensanglantée tendue émerge des pierres.
Dans cette partie de l’édifice, il y avait les chambres dans lesquelles dormaient les membres du Conseil. Ils ont dû tous être broyés par l’éboulement.
Déblayer pour rechercher d’éventuels survivants ou bien redescendre vers la Cité en contrebas ? Trois mille enfants, femmes et hommes y habitent.
 
Amos traverse la foule et se précipite vers la terrasse. De cet endroit, sur les hauteurs, les premières images des maisons ravagées se dessinent.
Des cris diffus remontent. Quelques ombres ont pu s’échapper pour s’engager sur le chemin qui mène au palais.
L’oncle d’Amos, Obiron, s’approche. Homme robuste malgré ses soixante ans, il domine tout le monde de sa large stature. Sa barbe de plusieurs jours compense un crâne dégarni. Sa force lui permet de soutenir son frère, le wanax .
Alcimeron est encore désorienté. Il ne prononce pas un mot. Son regard se perd, sa respiration se ralentit. La nuit l’a usé.
La priorité est là, sous leurs yeux. Il faut récupérer ceux qui se sont extirpés des décombres.
Le lokhagós 3  se tient derrière eux. Amos se tourne vers lui.
— Emmène tous ceux que tu peux et va dans la cité pour aider les survivants. Il peut y avoir une nouvelle secousse. Je te rejoins. Je dois parler à mon père.
Le lokhagós hésite. Amos n’a que dix-neuf ans. Il n’a pas à commander. Obiron adresse un signe au lokhagós . Celui-ci ne discute pas. Il s’exécute. Rassemblant les gardes, il prend la tête d’un groupe qui descend vers les maisons dévastées.
Quelques instants plus tard, ils rejoignent les formes humaines échappées des ruines en contrebas. Soudain, un bruit sourd se fait entendre. La houle s’accélère. Un silence s’abat. Une masse noire s’élève progressivement. C’est un mur qui devient muraille, puis montagne. La vague semble devoir dépasser par son ampleur les hauteurs de l’île et engloutir la cité.
La lame frappe les rochers du port dans un claquement qui rappelle celui de la foudre. La mer avale les ruines. L’eau monte et vient lécher les flancs de la colline. Le mouvement ne s’arrête pas.
Là où le lokhagós et les gardes se tenaient, le bouillonnement a tout emporté. Les rescapés ont, eux aussi, été balayés.
Le jeune homme serre la fillette contre lui alors qu’Obiron entraîne Alcimeron.
La foule bat en retraite. Les plus fragiles ont chuté. Ils sont parfois piétinés.
Le palais leur barre la route. La menace d’un effondrement de l’édifice les fait reculer. La colline, suffisamment haute, les protège des flots. Ils finissent par s’asseoir.
Les quelques gardes qui n’étaient pas descendus avec le lokhagós se regroupent autour du wanax .
— Éloignez les survivants du palais ! La terre peut trembler de nouveau, ordonne Amos. Obiron et moi, nous nous occupons de mon père.
 
Le jour s’étire. L’eau stagne en contrebas pendant plusieurs heures avant de refluer doucement. Lorsque la nuit tombe, l’accès à la cité n’est toujours pas praticable. Il faut attendre pour mesurer l’étendue du désastre.
Seuls les cris des enfants viennent rompre le silence. L’effroi enveloppe la tristesse.
 
2. La ruine de Kaphtor
Nuit terreuse, nuit de terreur, nuit de désespoir et de douleur.
Pendant plusieurs heures, le cœur fatigué

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