La Conquête de l Algérie jusqu à la prise de Constantine
114 pages
Français

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La Conquête de l'Algérie jusqu'à la prise de Constantine , livre ebook

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Description

Les premiers habitants de l’Algérie. — Les Carthaginois. — Les Romains. — Les Vandales. — Les Grecs. — Conquête des Arabes. — Les Berbères. — Domination romaine (de 146 av. J.-C. à 429 ap. J.-C.). — Domination vandale (429-525). — Domination grecque (525-647). — Domination arabe (647-1070). — Domination berbère (1070-1492). — L’Odjeac. — Histoire d’Alger avant 1830.Aussi loin que remontent les souvenirs historiques, la vaste contrée qui s’étend, au nord de l’Afrique, de la Méditerranée au Sahara et de l’Égypte à l’Atlantique, fut habitée par une race que les anciens ont désignée sous différents noms, et dont les descendants se sont perpétués jusqu’à nos jours : ce sont les Berbères ou Barbares, d’où est venu le nom d’États Barbaresques, tous de la même famille, qu’ils se nomment Amazigh ou Chillah comme au Maroc, Kabyles comme en Algérie, à Tunis et à Tripoli, Tibbous ou Touaregs comme dans le Sahara.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346081882
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
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Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Paul Gaffarel
La Conquête de l'Algérie jusqu'à la prise de Constantine
I
HISTOIRE DE L’ALGÉRIE AVANT 1830

Les premiers habitants de l’Algérie. — Les Carthaginois. — Les Romains. — Les Vandales. — Les Grecs. — Conquête des Arabes. — Les Berbères. — Domination romaine (de 146 av. J.-C. à 429 ap. J.-C.). — Domination vandale (429-525). — Domination grecque (525-647). — Domination arabe (647-1070). — Domination berbère (1070-1492). — L’Odjeac. — Histoire d’Alger avant 1830.
Aussi loin que remontent les souvenirs historiques, la vaste contrée qui s’étend, au nord de l’Afrique, de la Méditerranée au Sahara et de l’Égypte à l’Atlantique, fut habitée par une race que les anciens ont désignée sous différents noms, et dont les descendants se sont perpétués jusqu’à nos jours : ce sont les Berbères ou Barbares, d’où est venu le nom d’ États Barbaresques, tous de la même famille, qu’ils se nomment Amazigh ou Chillah comme au Maroc, Kabyles comme en Algérie, à Tunis et à Tripoli, Tibbous ou Touaregs comme dans le Sahara.
La langue qu’ils parlent encore aujourd’hui a de grandes affinités avec l’ancien égyptien, et l’alphabet tout spécial dont ils se servaient déjà au temps de la domination carthaginoise est demeuré en usage chez les Touaregs. On peut donc à juste titre les qualifier d’autochtones, c’est-à-dire de nés sur le sol, qu’ils possèdent de toute antiquité. Il est même peu d’exemples de races qui se soient ainsi continuées et perpétuées avec autant d’énergie et de vitalité, à travers les vicissitudes politiques et malgré des conquêtes répétées.
Les Carthaginois avaient, paraît-il, soigneusement recueilli les traditions et l’histoire de ces populations africaines ; mais, quand les Romains s’emparèrent de Carthage, ils détruisirent systématiquement tout ce qui pouvait rappeler le souvenir de rivaux abhorrés. Cette haine irréfléchie nous a fait perdre des documents bien précieux. Nous n’avons plus aujourd’hui que des renseignement de seconde et de troisième main sur l’histoire primitive des Africains du nord.
Salluste, qui avait pu consulter encore les sources carthaginoises et eut à sa disposition des données assez précises, est, dans tous les écrivains de l’antiquité, celui qui semble avoir le mieux connu cette vieille civilisation africaine. D’après l’éminent auteur de la Guerre contre Jugurtha, il y eut d’abord trois peuples, inégalement répartis sur une triple zone, d’un bout à l’autre de la plage méditerranéenne : c’étaient en première ligne les Libyens ; derrière eux, à l’intérieur, les Gétules ; beaucoup plus loin et au delà du Sahara, les nègres, auxquels on appliquait encore le nom d’Éthiopiens. Puis survint une invasion de Perses, de Mèdes et d’Arméniens, noms auxquels il ne faut pas attacher une trop grande importance, mais qui désignent des peuples d’origine japhétique. Ces nouveaux venus arrivèrent par mer, refoulèrent brusquement les Libyens ou se mêlèrent à eux.
C’est l’invasion dont les monuments égyptiens ont confirmé l’authenticité : elle eut lieu sous les règnes de Séti I er et de Rhamsès II, pendant la XIX e dynastie, et menaça gravement la sécurité de l’Égypte. De ces nouveaux venus, les uns, les Maures, issus du mélange des Japhétiques avec les indigènes, se fixèrent dans le Maroc actuel ; les autres, les Numides, se fondirent avec les Gétules, et occupèrent les pays que de nos jours on nomme Algérie et Tunisie ; d’autres enfin, les Libyens, les Maces et les Maxyes, s’établirent dans la Tripolitaine. Un siècle environ après l’arrivée des tribus japhétiques, un nouveau peuple envahisseur, les Cananéens, chassés de Palestine, se fixaient dans la Zeugitane et l’Afrique proprement dite, c’est-à-dire en Tunisie, et s’y mélangeaient avec les populations déjà établies.

Fig. 1. — Monument megalithique en Kabylie.
Assurément ces indications sont fort vagues ; ni l’ethnographie ni la chronologie sérieuse ne peuvent s’en contenter. Un grand fait semble pourtant se dégager, celui de l’existence d’une race indigène, qui aurait formé comme le fonds commun sur lequel seraient venus se superposer divers peuples conquérants ; mais cette race indigène aurait conservé son autonomie, ses usages, sa langue même, et, bien que conquise, aurait fini par s’assimiler ses vainqueurs. C’est sans doute cette race qui a couvert de monuments mégalithiques, dont quelques-uns se sont conservés jusqu’à nos jours, le sol qu’elle occupait. Hérodote, au cinquième siècle avant notre ère, a donné l’énumération et décrit les mœurs de ces diverses peuplades, mais il ne parle pas de celles qui habitent la région de l’Atlas, l’Algérie et le Maroc actuel.
C’est encore Salluste qui paraît les avoir le mieux connues. Il établit une distinction, qui dure encore aujourd’hui, entre les sédentaires et les nomades ; les premières ont occupé le littoral et les nombreuses vallées qui descendent des montagnes ; les secondes se sont fixées, ou plutôt ont campé sur les plateaux et dans le désert. Plusieurs des traits de sa description s’appliquent encore, à l’heure actuelle, aux possesseurs du sol : « C’est une race dure, » dit-il, « et exercée aux fatigues. Ils couchent sur la terre et s’entassent dans des mapalia, espèces de tentes allongées faites d’un tissu grossier, et dont le toit cintré ressemble à la carène renversée d’un vaisseau. Leur manière de combattre confondait la tactique romaine. Ils se précipitaient sur l’ennemi d’une manière tumultueuse ; c’était une attaque de brigands plutôt qu’un combat régulier.
« Dès qu’ils apprenaient que les Romains devaient se porter sur un point, ils détruisaient les fourrages, empoisonnaient les vivres, et emmenaient au loin les bestiaux, les femmes, les enfants, les vieillards ; puis les hommes valides, se portant sur le gros de l’armée, la harcelaient sans cesse, tantôt en attaquant l’avant-garde, tantôt en se précipitant sur les derniers rangs.
Ils ne livraient jamais de bataille rangée, mais ne laissaient pas non plus de repos aux Romains ; la nuit, dérobant leur marche par des routes détournées, ils attaquaient à l’improviste les soldats qui erraient dans la campagne, ils les dépouillaient de leurs armes, les massacraient, ou les faisaient prisonniers, et, avant qu’aucun secours arrivât du camp romain, ils se retiraient sur les hauteurs voisines. »
Cette perpétuité dans les coutumes est importante à constater, parce qu’elle démontre que les peuplades africaines n’ont jamais adopté franchement la civilisation des nations qui les ont successivement conquises. Ailleurs, la conquête étrangère a souvent amené d’heureuses révolutions ; dans l’Afrique septentrionale, les indigènes sont restés réfractaires au progrès. Jamais ils n’ont été capables de se fondre en un corps de nation ni de repousser l’invasion extérieure, mais ils ont opposé à leurs conquérants la plus redoutable des résistances, celle de la force d’inertie. Tels ils étaient à l’origine de leur histoire, tels ils se maintiendront à travers les siècles et jusqu’à nos jours.
Les premiers de ces conquérants qui laissèrent une trace durable dans l’histoire de l’Afrique septentrionale furent les Phéniciens ou plutôt les Carthaginois. A une é

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