La Crise fatale et le salut de l Europe - Étude critique sur les missions de M. de Saint-Yves
61 pages
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La Crise fatale et le salut de l'Europe - Étude critique sur les missions de M. de Saint-Yves , livre ebook

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Description

Qu’on ne cherche pas dans cette brochure l’analyse méthodique des œuvres de M. de Saint-Yves.Je n’ai visé qu’à une chose, à dégager d’une masse énorme de principes, de faits et de raisonnements, l’idée mère, l’âme puissante qui pénètre ce vaste corps de doctrines. Cet esprit m’était déjà connu, mais vaguement, comme d’instinct.C’est le même qui respire à l’étroit dans mon livre intitulé : le Christ, le Pape et la Démocratie.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346084036
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Paul Roca
La Crise fatale et le salut de l'Europe
Étude critique sur les missions de M. de Saint-Yves
LA CRISE FATALE ET LE SALUT DE LA CHRÉTIENTÉ
ÉTUDE CRITIQUE SUR LES MISSIONS DE M DE SAINT-YVES
Qu’on ne cherche pas dans cette brochure l’analyse méthodique des œuvres de M. de Saint-Yves.
Je n’ai visé qu’à une chose, à dégager d’une masse énorme de principes, de faits et de raisonnements, l’idée mère, l’âme puissante qui pénètre ce vaste corps de doctrines.
Cet esprit m’était déjà connu, mais vaguement, comme d’instinct.
C’est le même qui respire à l’étroit dans mon livre intitulé : le Christ, le Pape et la Démocratie.
Le génie des Missions m’a fait prendre conscience de moi-même, il m’a révélé le fond de mes propres pensées, en déchirant le voile à travers lequel je voyais confusément l’astre, dont les vives clartés donnent en plein, à cette heure, dans mes yeux.
Je me demande quel effet cette publication va produire en France, en Europe, dans le monde entier.
Dans la crise suprême que traversent nos sociétés, en religion comme en politique, dans l’état fort grave, plein de troubles, de confusions et de méprises, où se trouve la conscience publique, il est bien difficile d’en juger.
Le temps n’est plus où les questions les plus redoutables, résolues par voie d’autorité scientifique et religieuse, se tranchaient d’un mot sacramentel : magister dixit.
Il n’y a plus de maîtres sur la terre, si ce n’est les bonnes polices, les lourds budgets et les gros bataillons.
Tout prestige s’est évanoui.
La force seule, cet écrasant squelette des sociétés, tient le monde en échec.
On discute à la baïonnette, on argumente à coups de canon. Entre peuples comme entre citoyens d’une même patrie, quand on n’est plus d’accord, on n’a, pour s’entendre, d’autres raisons à se donner que celles qu’on crache au visage des gens avec des torrents de mitraille.
C’est le règne ouvert de la violence, le seul efficace d’ailleurs et le seul applicable dans l’anarchie gouvernementale qui désole notre planète.
D’autorité... n’en parlons plus : le principe en est mort, tué par les autoritaires.
On l’égorgea, quand on sépara sur le sommet le plus élevé de la hiérarchie les deux forces qui le constituaient, la science et la religion, tête et cœur du corps social, dont on a fait deux puissances adverses, alors qu’elles n’en formaient qu’une seule dans leur essence.
Cette rupture nous a perdus : la division s’est introduite par là dans le monde.
Or, la division c’est la mort, toujours la mort, partout la mort.
Dès qu’elle entre quelque part, c’est fini : la désorganisation commence, la décomposition se fait, la fermentation putride s’opère, la génération spontanée des vers apparaît, grouillante, fourmillante, dans le cadavre.
Les vers que nous voyons à l’œuvre dans le corps social désorganisé, ce sont les sectes, les partis, les classes, les individus dissociés, antonomies sans liens, cancers nés ensemble et à la même heure du divorce impie qui s’est consommé entre la science et la religion.
Le mot de Gambetta n’est juste que si on le corrige : l’ennemi n’est pas le cléricalisme ; l’ennemi c’est le sectarisme, et, ce sectarisme, il n’est pas seulement dans les divisions opposées des églises, il est dans toute la société laïque, depuis la cervelle jusqu’aux reins, depuis la moelle épinière jusqu’à la plante des pieds.
Tant que cet esprit de division et d’égoïsme radical subsistera, il n’y a pas de barrière à opposer à l’invasion de sectes et d’insectes qui pullulent parmi nous à l’infini.
Nous sommes en pleine génération de microbes, et nous retournons aux atomes d’Épicure décrochés à nouveau.
Vibrions, volvoces, acarus, bactéries, bacylles, font irruption dans tous les règnes de la vie, jusqu’aux racines des plantes par le phylloxera, jusqu’aux viscères de l’homme par le choléra.
Tout se tient dans la nature, et tout se suit : la dé-foute est générale.
Vous ne voulez plus des infiniment grands ? Tremblez : Voici les infiniment petits !
La société en dévoiement se désagrège et se dissout : il se fait une désassimilation sans fin, il s’accomplit une dégénérescence sans terme.
Séparée de la science, la religion n’a pas pu réaliser l’Église universelle ; elle n’a fait qu’engendrer des églises, des cultes, des sectes, des superstitions, des fanatiques, des ignorants.
Séparée de la religion, la science, de son côté, n’a pu former de corps social ; elle n’a fait qu’engendrer des partis, des systèmes, des fanatiques, des ignorants.
Nous roulons par en bas, et nous nous diminuons de plus en plus.
Il passe sur le corps social comme un rouleau formidable qui l’écrase pour faire l’égalité, celle du macadam, celle du nivellement à la surface comme au fond.
Du train dont vont les choses, si cela continuait, nous arriverions au nihilisme par l’abaissement inexorable des classes supérieures, quand il aurait fallu que le niveau s’établit par l’exhaussement progressif des couches inférieures.
La société n’est plus un édifice, ce n’est plus la grande Église du Christ, c’est une rue, c’est une voirie dans laquelle on crie et l’on se bouscule, la tête sous la pluie, les pieds dans la boue.
Au lieu de monter, l’Humanité descend.
Qui donc a dit que la terre était un globe céleste ? Regardez comme elle s’aplatit.
Les grands ont failli ; ils ne pouvaient que faillir ; ils opéraient dans un milieu maudit, dans les cadrés impuissants de l’ancien monde ; ils marchaient dans la nuit, n’ayant pour guide que le bâton de l’empirisme : leur chute était fatale, et il n’est plus de grands.
Ils avaient à élever les humbles jusqu’à eux ; et voilà que d’abaissement en abaissement, ils sont à la taille des petits : les géants se sont fait pygmées, les aigles rasent le sol.
On trouve des rois qui se promènent, en jaquette, sur les boulevards de nos cités, badauds parmi d’autres badauds ; on en a vu d’autres danser à Mabille la danse macabre des sociétés contemporaines.
C’est la déchéance de la race, à partir des sommets : les montagnes se font galettes.
L’esprit humain perd sa flamme par tous les pores ; la poésie s’en va dans des vers infects, et la prose nous envahit, la prose de Pot-Bouille et de Nana !
On ne connaît plus l’enthousiasme ; on s’en défend pour soi ; on le persiffle chez les autres.
On rit de tout, surtout de la vertu. Triste faculté que celle de ce rire, feu follet d’êtres qui s’éparpillent ; c’est le phosphore qui brille encore dans la déroute totale du cerveau : il y a de ces rires dans les cabanons.
 
 
Il ne faut pas que ce spectacle nous afflige outre mesure et surtout qu’il nous décourage.
Le monde actuel présente deux faces distinctes et très opposées, comme le bouclier de la Minerve antique : nous venons de voir l’une, la face césarienne, la mauvaise, celle du régime social des païens.
Tout à l’heure, à la fin de cet opuscule, nous montrerons l’autre, la nouvelle, la bonne, celle du régime social conforme au Christianisme ; mais hélas ! elle est à créer.
La première offre l’envers de la médaille, le côté maudit, la hideuse tête de Gorgone sifflant par tous ses serpents à la fois, mordant, empoisonnant, tuant.
La seconde offre l&

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