La France en délire - Pendant les deux usurpations de Buonaparte
85 pages
Français

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La France en délire - Pendant les deux usurpations de Buonaparte , livre ebook

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Description

BUONAPARTE surnommé Napoléon-le-Grand pour d’insignes folies, et qu’on a fait grand, parce qu’on ne le connaissait guères, est en sens inverse des astres. Plus on s’approche d’eux, plus ils paraissent grands. Plus on s’approche de Buonaparte, plus il semble petit. Le colosse phantasmagorique de cet enfant du crime, n’a paru monstrueux qu’aux yeux de ceux qui n’ont voulu le voir qu’avec un microscope. Il ressemble à ces figures magiques qui se dessinent d’une manière gigantesque dans l’éloignement, et qui se dissipent aussitôt qu’on s’approche pour les reconnaître.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346101207
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
A ces trais fiers et durs on ne voit point un sage. Mais d’un usurpateur la trop sanglante image.
Jacques-Marie-Philippe Mouton-Fontenille de Laclotte
La France en délire
Pendant les deux usurpations de Buonaparte
AVANT-PROPOS
L E génie du mal planant sur la France, a enfanté les Idées libérales a . D’après ces idées subversives de tout principe, de toute morale, de tout honneur, il fallait, pour être à la hauteur des circonstances impériales , renier son Dieu, son Roi, sa Religion , abjurer la vertu , encenser le crime, applaudir le vice , et voir blanc ce qui était noir.
D’après les Idées libérales, il fallait changer de Dynastie, mettre un usurpateur à la place d’un Roi légitime , prêter serment de fidélité à un étranger , signer l’expulsion des Bourbons, la proscription de l’homme de bien, le renversement de l’ordre social, et placer le diadême de St. Louis sur la tête d’un Corse.
D’après les Idées libérales, «  un usurpateur tient la place du Souverain légitime : rebelle à son Prince , il déclare en état de rebellion tous ceux qui refusent de se soumettre à son autorité. Il s’empare de l’opinion publique pour la fausser, de la liberté civile pour l’anéantir , des tribunaux pour assassiner , de toutes les places pour les donner à ses créatures. »
D’après les Idées libérales, l’usurpateur établit le pouvoir militaire au-dessus de tous les pouvoirs, écrase tous les droits sous la puissance des bayonnettes, couvre son pays de traîtres, d’espions , de bastilles et d’ennemis ; il porte un système d’usurpation sur tous les peuples qui n’ont pas voulu le reconnaître , et un plan de dévastation dans tous les pays qui ont tenté sa cupidité. »
D’après les Idées libérales, il fallait allumer les torches du gouvernement révolutionnaire , secouer le brandon de la discorde , égarer les esprits, bouleverser le globe, couvrir la terre de cendres et de carnage : il fallait égorger les prêtres et les nobles , détruire les églises, dépouiller les riches de leur fortune, tourmenter les vivans et les morts , profaner les monumens funèbres de nos aïeux, et établir sur la terre le règne de l’irréligion et de l’impiété.
D’après les Idées libérales, il fallait achever tous les forfaits commencés, et renouveler, selon l’expression sublime de Laharpe,

« Tous les crimes connus, tous les crimes commis, Depuis le sang d’Abel, jusqu’au sang de Louis. »
Avec les Idées libérales, il fallait provoquer l’invasion du territoire français , le bombardement des villes , la dévastation des campagnes , créer les corps francs pour le maintien et la conservation des personnes et des propriétés , hérisser la France de redoutes , futurs sépulcres des alliés.
Avec les Idées libérales, il fallait abandonner ses dieux pénates , vivre dans les bois , se nourrir de l’air du temps , confier la défense des villes à des femmes âgées. Leur vue devait méduser les Cosaques, et produire sur les yeux de ces terribles enfans du Nord , les effets du bouclier enchanté d’Atlant , et à leurs oreilles, le bruit épouvantable du cor magique d’Astolphe.
Avec les Idées libérales, les Pères Conscrits sont invités à mourir sur leurs chaises curules, à endurer pour l’honneur et la gloire de l’état, quelques petites incivilités, au risque même de se voir arracher de leurs siéges-libéraux, par leurs barbes ou leurs moustaches sénatoriales-libérales.
Avec les Idées libérales, il faut voir couleur de rose et pêcher en eau trouble. Il n’est plus permis de marcher droit, il faut aller clopin clopant , galoper par monts et par vaux, accommoder à la même sauce la raison et la folie. En un mot, avec le télescope des idées libérales , on découvre que la Nation française n’est pas digne de Napoléon-le-Grand.
Avec les Idées libérales, «  on voit un Corse en France catholique, au Caire musulman, s’appliquer tour - à - tour la croix ou le turban. Contre une couronne il change son bonnet. A Toulon terroriste, à Paris mitrailleur, en France spoliateur, en Europe dévastateur , par-tout anarchiste, il sue le crime, et se fait Empereur. »
Avec les Idées libérales, « les Lys sont dévorés par des abeilles qui en pompent le doux nectar ; mais au lieu d’en nourrir un peuple égaré, elles ne font que le blesser.  »
Avec les Idées libérales, il faut se berner de fariboles, de contes bleus , de sornettes, d’historiettes , d’amusettes , de graine de niais, diriger l’esprit public par des spectacles, et enjambant les deux mondes , embrasser d’une main l’orient, et toucher de l’autre l’occident.
Avec les Idées libérales, on voit Napoléon-le-Grand arriver au grand galop , s’enfuir ventre-à-terre, se sauver par terre et par mer, aller en pays lointain. On l’entend murmurer entre ses dents : Veni, vidi, fugi.
Avec les Idées libérales, la Religion est regardée comme une niaiserie, le Roi comme un fantôme , Napoléon comme un grand homme. « L’INFINI sépare Sa Majesté impériale du reste des Mortels.
Avec les Idées libérales, Louis XVIII était définitivement proscrit, Buonaparte universellement béni, Marie-Louise incessamment couronnée , son fils bientôt ramené, la France à jamais sauvée.
Avec les Idées libérales, on faisait des châteaux en Espagne, suivis des jongleries impériales du Champ de Mai, du couronnement de l’Impératrice, etc., etc., etc. Sa Majesté est annoncée, attendue, des voitures vont la chercher, et chacun se demande : Anne ma sœur, ne vois-tu rien venir ?
Avec les Idées libérales, la paix générale est pompeusement annoncée, la guerre civile et étrangère soigneusement cachée. Leur bouquet se compose de l’invasion européenne et de ses suites , ou de la défense de la cause impériale et de ses terribles effets.
Avec les Idées libérales, rien de plus certain que les magnifiques victoires du roitelet Murat, écrasé par le colosse de l’Allemagne ; et on ne voit pas que l’échauffourée et sur-tout la chute aussi honteuse que rapide de cet aventurier qui avait mis sa fidélité à l’encan , annonce que la dernière heure du tyran a sonné.
Avec les Idées libérales, il faut arborer les couleurs de l’anarchie et du despotisme, placer sous la sauve-garde de tous les citoyens, la cocarde, le drapeau et le pavillon tricolores , et leurs compagnes de voyage les aigles impériales. Avis au public : « Tout gouvernement qui n’adoptera pas les couleurs nationales, n’aura qu’une existence éphémère.  » Ainsi le dit Napoléon-le-Grand, et il faut le croire.
Avec les Idées libérales, le trouble règne dans l’état, la discorde dans les familles. La flèche empoisonnée de la dénonciation siffle sur toutes les têtes.
Avec les Idées libérales, une victoire annonce une nouvelle conscription, on cherche la gloire dans le meurtre, l’inhumanité succède à la philantropie ; les revenus de l’état sont absorbés deux ans d’avance.
Avec les Idées libérales, on met au nombre des merveilles du régime impérial, la conscription , les levées en masse, la traite des Français, l’organisation des conscrits en coupe réglée, l’établissement des gardes d’honneur, des corps francs, des cohortes, des bans et arrière-bans, les emprunts forcés, les logemens, les commissions militaires, et autres facéties de ce genre.
Avec les Idées libérales , le Duc d’Enghien est assassiné, Pichegru étranglé, Moreau exilé, le Pape prisonnier, le Roi d’Espagne trompé , son fils enfermé : toutes gentillesses qui sont les menus plaisirs et les passe-tem

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