La Garde mobile de la Haute-Vienne
139 pages
Français

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La Garde mobile de la Haute-Vienne , livre ebook

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Description

COMMENCEMENT DE LA GARDE MOBILE. — SON ORGANISATION ET SON ENTRÉE EN CAMPAGNE. — MARCHES SUR BEAUNE-LA-ROLANDE ET AUX ENVIRONS D’ORLÉANS AVANT LA BATAILLE DE LOIGNY.Outre le rapport présenté par le colonel Pinelli au Ministre de la guerre, deux publications ont été faites sur la Mobile de la Haute-Vienne. L’une est intitulée : « Etapes du 71e Mobiles », l’autre : « Souvenirs de la Garde mobile ». Elles ont pour auteurs, la première, le capitaine Blanchaud, et la seconde le capitaine de Couronnel.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346123865
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Alphonse de Mailly Couronnel
La Garde mobile de la Haute-Vienne
AUX CAMARADES CONNUS OU INCONNUS
Morts pour la Patrie
Notre intention est surtout de réunir les noms de tous les Enfants de la Haute-Vienne morts pendant la guerre de 1870-71, afin de les inscrire sur le monument élevé à leur mémoire. Nous croyons, malheureusement même nous sommes sûrs, que cette liste funèbre restera incomplète.
 
Pour tous, connus ou inconnus, nous rappellerons ce qu’a dit l’auteur du Souvenir consacré aux anciens élèves du lycée de Limoges : « Qu’ils reçoivent, dans un monde où Dieu récompense le dévouement des âmes viriles et le patriotisme malheureux, l’hommage de ceux qui leur survivent. »
 
Le Comité du Monument à élever aux Enfants de la Haute - Vienne morts pour la Patrie en 1870-71 m’ayant fait l’honneur de me désigner pour rappeler leur mémoire, je me suis mis au travail.
 
Mes souvenirs personnels sont forcément bornés à la Garde Mobile. Cependant, si la jeunesse de notre département réunie en corps, particulier, mérite une mention des plus importantes, il y a d’autres dévouements qu’il serait injuste d’oublier.
 
La Haute-Vienne a eu des Francs-Tireurs qui ont su faire leur devoir, et beaucoup de ses Enfants ont péri avec honneur dans l’armée active.
 
Pour donner, autant que possible, à chacun la part qui lui est due, je me suis surtout adressé au président du Comité, M. le Commandant Leyssenne. En le remerciant de son obligeance, je crois devoir lui dédier ce travail, comme au représentant le plus autorisé d’anciens compagnons d’armes, dont nous voulons honorer la fin glorieuse.
 
C TE DE COURONNEL.
CHAPITRE I er
La Garde Mobile
§I

COMMENCEMENT DE LA GARDE MOBILE. — SON ORGANISATION ET SON ENTRÉE EN CAMPAGNE. — MARCHES SUR BEAUNE-LA-ROLANDE ET AUX ENVIRONS D’ORLÉANS AVANT LA BATAILLE DE LOIGNY.
Outre le rapport présenté par le colonel Pinelli au Ministre de la guerre, deux publications ont été faites sur la Mobile de la Haute-Vienne. L’une est intitulée : « Etapes du 71 e Mobiles », l’autre : « Souvenirs de la Garde mobile ». Elles ont pour auteurs, la première, le capitaine Blanchaud, et la seconde le capitaine de Couronnel.
Enfin, M. Charles Prévost, lieutenant au 95 e territorial, a inséré dans l’historique de son régiment des notes auxquelles nous aurons recours principalement en ce qui concerne les Francs-Tireurs de la Haute-Vienne.
Nous empruntons la partie technique au rapport si vrai et si patriotique du colonel Pinelli ; rapport malheureusement interrompu par suite de la blessure de son auteur à l’affaire de Chambord.
Nous y ajouterons des récits tirés des ouvrages de MM. Blanchaud et de Couronnel qui deviendront nos seuls guides pour la fin de la campagne.
Bien qu’il fut question de l’organisation de la Garde mobile depuis plusieurs années et que l’auteur de ces lignes ait été mandé à ce sujet dès le printemps 1868 par le général Loysel, ce n’est qu’au mois d’août 1870 que M. Pinelli, ancien chef de bataillon de l’armée active, fut chargé de l’organisation de la nouvelle milice.
Les nominations des officiers furent datées du 15 août, et le 17, ils étaient convoqués au lieu de formation de leurs compagnies.
Les 3 premières du 1 er bataillon furent réunies à Bellac ; la 4e au Dorât ; la 5e à Saint-Sulpice-les-Feuilles ; la 6e à Rochechouart ; la 7e à Saint-Junien ; enfin la 8e à Saint-Yrieix et Châlus.
Le 2e bataillon fut organisé en entier à Limoges, sous la direction du capitaine Duval, ancien lieutenant de l’armée active, nommé bientôt chef de bataillon en remplacement de M. Noualhier.
Les autorités civiles et militaires, représentées à Limoges par le général de Brémont d’Ars, commandant la 21e division, et M. Garnier, préfet du département ; à Bellac, par le sous-préfet, M. de Jouvenel, se multipliaient pour assurer aux nouveaux soldats des ressources malheureusement bien insuffisantes.
Ainsi, quand le 1 er bataillon quitta Bellac, il n’avait pour tout équipement que des vareuses et des fusils à baguettes, sans aucun ustensile de campagne. Ses premières cartouches lui furent données le 23 septembre, au moment de quitter Limoges pour aller à l’ennemi, et les autres accessoires de la vie des camps lui arrivèrent peu à peu, pendant qu’il faisait campagne.
Le 71e Mobiles n’a jamais reçu plus de 102 cartouches par homme pour tout le temps qu’il a passé aux deux armées de la Loire. Son tir n’a jamais été dirigé que sur l’ennemi et c’est à Loigny qu’il fit l’essai de ses fusils.
Le 25 septembre, les trois premières compagnies du 1 er bataillon quittèrent Limoges pour aller à Nevers, où elles trouvèrent un ordre datant déjà de trois jours, leur enjoignant de se porter sur Gien, pour défendre le pont de la Loire.
Le commandant Pinelli les suivait avec les cinq dernières compagnies, tandis que le 2e bataillon prenait en bloc la même direction.
Après une nuit passée à Nevers, le 1er bataillon fut dirigé sur Gien, où il avait déjà été précédé par le 2e, placé dès lors sous les ordres du commandant Pinelli, qui allait être nommé lieutenant-colonel.
La nuit qui suivit notre arrivée à Gien fut troublée par une alerte qui nous réunit tous sur le pont de la Loire qu’on était en train de miner. Cependant, l’ennemi n’avait pas encore dépassé Pithiviers à 60 kilomètres de Gien, et tout ce mouvement venait de l’imagination surexcitée des habitants qui avaient changé en uhlans quelques estafettes chargées de porter des ordres.
Le désarroi était tel qu’aucune carte du département dans lequel nous devions opérer, n’avait été remise au colonel Pinelli, et qu’il fallut en faire faire une à la main par l’ingénieur ordinaire. Le capitaine de Couronnel fut un des seuls officiers qui put s’en procurer une arrachée à l’Almanach du Loiret ; tout incomplète qu’elle était, elle n’en fut pas moins dans la suite appelée à rendre de précieux services.
Le général de Nansouty, qui était à Gien, n’avait aucun ordre à nous donner et il dut avouer, bien qu’il admit notre chef à son rapport, que sa mission se bornait à commander la cavalerie.
A Gien, nos 2 bataillons désormais réunis furent organisés en régiment sous le nom de 71 e mobiles. On égalisa les compagnies dont on fixa l’effectif à 170 hommes. Ceux qui restaient en plus furent renvoyés à Limoges avec la 8 e compagnie de chaque bataillon, pour être joints au dépôt.
Malheureusement les ressources de la ville étaient épuisées, et il fallait une escorte pour aller au chemin de fer chercher les moindres approvisionnements. Nous n’avons pas oublié la joie que nous causa une distribution de pommes de terre organisée par le capitaine Loupias.
Le 4 octobre au matin le 1 er bataillon quitta Gien marchant en bataille pour aller dans la forêt de Châteauneuf relever les Mobiles de l’Aveyron qui ne paraissaient pas mieux équipés que nous. Les vivres manquaient complètement ; il est vrai que nous n’avions ni ustensiles pour les faire cuire, ni abri d’aucune sorte pour camper.
La seconde nuit passée dans la forêt fut très froide et troublée par l’inexpérience de nos mobiles qui firent partir leurs armes en voulant les charger.
Le 6, dès la pointe du jour, on nous mit en route, laissant-là les vivres qu’on avait pu enfin rassembler, pour retourner à Gien où nous reçûmes un peu tardivement no s couvertures.
De Gien, nous fûmes dirigés en chemin de fer sur Montargis, où nous retrouvâmes le second bataillon arrivé l’avant-veille. Nous n’eûmes pas le temps de nous reposer de nos fatigues, car il fallut partir un peu avant minuit pour Beaunela-Rollande, le colonel ayant reçu du général de Nansouty dépêche suivante :
 
« 6 octobre, 5 h. du soir.
Prenez vos précautions pour partir demain matin, de façon 

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