La genèse d'une tranchée

François-Xavier Meyer

Description

1918,

La mort, arrogante, a sa lueur et plane sur les tranchées où des hommes abattus luttent pour leur survie. Des luttes acharnées contre les pilonnages et les gaz foudroyants. Des luttes acharnées contre les tourments climatiques. Des luttes acharnées contre leurs propres doutes. Une survie tel un carcan que les plus chanceux, au bout d’un mince espoir enfin palpable, devront surmonter.

Un semblant d’espoir et de liberté ne sera pas toujours gage de salut pour les uns et s’annoncera même comme un nouveau combat pour les autres, pour cet homme, loin de son Jura natal, loin de ses valeurs, loin de ses proches.

Certains de ces pauvres affranchis voudront raconter alors que d’autres, en vain, ne voudront qu’oublier.

Sujets

• Historical
• Fiction historique
• Roman historique
• Fiction
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 04 mars 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782414519125
• Langue: Français

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
Immeuble Le Cargo, 157 boulevard Mac Donald – 75019 Paris
Tél. : [phone] – Fax : [phone]
Mail : [e-mail]
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-51913-2

© Edilivre, 2021
Fake
Le destin est un félon. Moi qui ai léché le cul du paradis jusqu ’ à mes vingt-six ans , loyal et sans vice , généreux à la limite de la crédulité volontaire , me voilà trahi. Aujourd ’ hui , c ’ est l ’ enfer qui me lèche le cul. Et bordel , cette crâneuse de pluie diluvienne qui ne cesse depuis cinq jours  ! Perversité de merde  ! Vraiment l ’ impression que c ’ est la vie elle-même qui me crache dessus. Chaque goutte est à elle seule un impact assommant devenu insupportable pour mes oreilles. Ma vareuse pèse une tonne. Et puis mon corps est tellement croupi qu ’ il commence à se friper. Une vraie gueule de vétéran. J ’ en viens même à surveiller que mes ongles ne se décollent pas. J ’ essaie pourtant encore et encore de m ’ abriter avec des morceaux de bâche trouée mais c ’ est un réflexe à la con qui ne sert plus à rien. Et puis cette terre glaireuse est devenue plus périlleuse qu ’ une patinoire. Le mieux pour éviter de se retrouver vite-fait sur le dos est de se caler les reins dans un coin , les pieds ancrés contre un bout de bois lui-même enfoncé dans la marne. Autant gamins , mon cousin et moi aimions profiter des longues journées pluvieuses pour nous installer paisiblement dans les granges , allongés sur un gigantesque matelas de foin ou de paille à écouter pendant des heures les clapotis , autant cette pluie-là est aliénante. Le paradoxe me dégoûte. A travers ces fracas désespérément écœurants , mes pensées arrivent à rejoindre ma blonde s ’ efforçant de patiner à la Combe du Lac , accrochée à mon bras aussi instable que le sien. Quelques mèches blondes s ’ échappaient de son bonnet en grosse laine blanche et venaient perturber ses yeux verts noisette. Son sourire laissait présager notre avenir débordant. Un bonheur sans nom étreignait le début de notre histoire avec pour seuls témoins ...