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Description
Sujets
Informations
Publié par | Éditions AdA |
Date de parution | 07 mars 2014 |
Nombre de lectures | 16 |
EAN13 | 9782897337049 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Copyright © 2011 Gilbert Morris
Titre original anglais : The River Queen : A Water Wheel Novel
Copyright © 2014 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec B&H Publishing Group, Nashville, Tennessee.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Mathieu Fleury
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Catherine Vallée-Dumas
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89733-702-5
ISBN PDF numérique 978-2-89733-703-2
ISBN ePub 978-2-89733-704-9
Première impression : 2014
Dépôt légal : 2014
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Morris, Gilbert
[River Queen. Français]
La reine du fleuve
(La roue à aubes ; 1)
Traduction de : The River Queen.
ISBN 978-2-89733-702-5
I. Fleury, Mathieu. II. Titre. III. Titre : River Queen. Français.
PS3563.O8742R5814 2014 813’.54 C2013-942691-4
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Chapitre 1
L a tempête de neige avait pris la ville de Natchez par surprise et le froid sévissait à l’extérieur de la maison familiale de Charles Ashby. Dans toutes les pièces, on avait alimenté les foyers. À l’étage, dans la chambre de Julienne Ashby, les bûches pétillaient, soulevant une myriade d’étincelles dans la cheminée. Les crépitements du feu emplissaient la pièce de leur doux chant et les flammes apportaient des vagues d’une chaleur rassurante. La chambre de Julienne offrait un décor des plus féminins, avec ses brocarts fleuris, ses cadres ovales et ses multiples miroirs. Trois fauteuils garnis d’étoffe étaient joliment disposés dans le coin. Trônant au centre de la chambre, un grand lit avec ses draps immaculés était habillé d’un traversin blanc et d’un épais édredon d’un rouge rappelant celui du vin. On retrouvait aussi, un peu en retrait du lit, un lavabo en acajou richement ouvragé sur lequel étaient posés un pot à eau et une cuvette en porcelaine française.
Pour le moment, il y avait sur l’édredon autrement impeccable une traînée de boue. Des traces remontaient d’un côté du lit, allant s’élargissant pour former une grande tache plus ou moins circulaire au beau milieu du lit. Et assise là, les jambes croisées, se trouvait la jeune Carley Jeanne Ashby. Elle observait sa grande sœur, Julienne, qui s’affairait au long et fastidieux processus de se vêtir en vue d’une visite dans les magasins. Carley était une jolie petite fille de dix ans. Elle avait les cheveux longs, avec des boucles d’un blond cuivré, de grands yeux bleus et un teint de pêche. Elle était petite pour son âge, mais énergique de tempérament et dotée d’une solide constitution, deux attributs plutôt utiles pour le garçon manqué qu’elle était. Aujourd’hui, sa robe bleu foncé à fanfreluches était étonnamment propre, mais c’était seulement parce que le temps froid l’avait obligée à se couvrir d’une lourde cape en laine pour aller jouer dehors. Cela dit, son jupon était tout crotté, et elle s’était bien sali les mains. Une motte de terre s’était accrochée à l’une de ses nattes, et elle avait une joue barbouillée de boue.
— Carley Jeanne Ashby, gronda Julienne, un sourire en coin. Il n’y a pas à dire, tu es encrassée. Mais bon Dieu ! À quoi jouais-tu dehors ? À faire les labours ?
Julienne se tenait devant le foyer. Elle venait d’enfiler une grande culotte chaude et une chemise — un « shimmy », comme disaient les gens du coin— et, frissonnante, elle remit son peignoir en laine. À vingt-trois ans, Julienne était grande et d’une beauté remarquable. Elle avait une silhouette mince mais féminine. Comme sa jeune sœur, elle tenait de sa mère sa mer veilleuse chevelure d’or rouge. Fait surprenant chez une personne de teint clair, elle avait les yeux très foncés et des cils veloutés.
— Mais où est Tyla ? se demanda-t-elle sans cacher une certaine irritation. Je ne vais certainement pas lacer ce corset toute seule.
Carley ignora la plainte et répéta en élevant la voix :
— Faire les labours ? Bien sûr que non, voyons. Il me faudrait un mulet pour ça, et je n’en ai pas. Si tu veux savoir, ma sœur, je ramassais des pierres. Tu veux les voir ?
Quand elle avait six ans, Carley Jeanne avait emprunté un cabas en paille tressée à la cuisinière, Mme Dooley, qui servait à transporter les légumes achetés au marché et, depuis, elle traînait ce sac partout. Il était maintenant usé et, malgré tous les nettoyages, quelques taches ne partaient plus. Dans ce cabas, Carley rangeait ses « trésors », lesquels consistaient le plus souvent en une collection de pierres, quelques fleurs sauvages, des insectes trouvés dans les champs, des vers de terre même.
— Non, ma chérie, j’y jetterai un œil une autre fois, répondit Julienne. Tu t’es encore sauvée des leçons, je présume ?
— Tante Leah, ça ne la dérange pas, dit Carley, avec l’air de ne pas s’en faire.
— Tu finiras ignorante ou chenapan, lui prédit Julienne d’un ton distrait.
Julienne alla ouvrir la porte d’un grand geste brusque.
— Ty… Oh ! te voilà !
— Oui, j’arrive, fit Tyla en roulant des yeux. J’étais occupée à repasser ces manches, mademoiselle Julienne.
— Oh, oui, je n’y pensais plus. Sors ma robe, Tyla, et aide-moi donc avec ce corset.
Tyla soupira en voyant la boue qui maculait le lit de Julienne et l’enfant crottée au milieu de l’édredon.
— J’ai ramassé des pierres pour ma collection, lui dit Carley, comme pour expliquer le dégât.
— Ce serait bien si vous pouviez aller mettre vos petites pattes sales ailleurs, lui proposa Tyla.
— Non, ça ne m’intéresse pas. Je préfère rester ici et regarder Julienne s’habiller. Quand aurai-je des formes comme toi, Julienne ? Darcy dit que je ressemble à un piquet de clôture.
— Toutes les jeunes filles ressemblent à des piquets de clôture, dit Julienne en appliquant la gaine contre son buste, laissant les lacets entrecroisés pendre derrière. Tu auras les courbes d’une femme quand tu seras grande.
— Grande comment ?
— Beaucoup plus grande. Tyla, voudrais-tu bien déposer ma robe sur un fauteuil et venir m’aider ?
— Oui, mademoiselle, répondit docilement Tyla.
Tyla, dont le véritable nom était Twyla, avait été prise en charge par la famille Ashby peu après sa naissance. À l’époque, sa grand-mère, que l’on appelait affectueusement « Vieille Mama », était la nourrice de Julienne et de son frère Darcy. La mère de Twyla, la fille de Vieille Mama, était morte en couches, et Charles Ashby avait bien voulu que Twyla vive sous le toit familial. En fait, il l’avait accueillie et considérée comme l’un de ses propres enfants. À trois ans, Julienne l’avait appelée « Tyla », et le nom lui était resté. Tyla avait grandi avec les enfants des Ashby, et à son treizième anniversaire, elle était devenue la bonne de Julienne, qui avait alors seize ans. Tyla avait maintenant vingt ans. C’était une petite femme noire avec un joli sourire et des manières pudiques.
Après un dernier regard dé
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