La relance
152 pages
Français

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Description

XVIIIe et XIXe siècle
Après le démantèlement de la Nouvelle-France (1763), les Canadiens français et les
autochtones sont rapidement relégués au rang de simples mineurs, sans droits de possession ni pouvoirs décisionnels. Certains personnages influents choisiront la voie diplomatique pour tenter de redonner aux leurs dignité et autonomie. D’autres, moins
conformistes, vont préférer agir plus concrètement en faisant de la nouvelle province of Quebec leur champ de bataille.
La relance raconte l’histoire de quatre aventuriers méconnus qui, par leurs actions
téméraires, entraineront les générations futures vers la liberté et l’émancipation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 août 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782897868185
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2018 Michel Jean Gauthier
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux
Conception de la couverture : Félix Bellerose
Photo de la couverture : © Getty images
Illustrations : Noémie Ouimet Meloche « Éclipse »
Dessins : Laurence Oligny-Roy
Photos : Michel Jean Gauthier
Images des parchemins : Freepik
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-816-1
ISBN PDF numérique 978-2-89786-817-8
ISBN ePub 978-2-89786-818-5
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada :
Éditions AdA Inc.
France :
D.G. Diffusion

Z.I. des Bogues

31750 Escalquens — France

Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse :
Transat — 23.42.77.40
Belgique :
D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Gauthier, Michel Jean, 1962-, auteur
Le sceau du roy / Michel Jean Gauthier.
Sommaire : tome 2. La relance.
Publié aussi en formats électroniques.
ISBN 978-2-89786-816-1 (vol. 2)
I. Gauthier, Michel Jean, 1962- . Relance. II. Titre.
PS8613.A965S23
2017C843’.6
C2017-941840-8
PS9613.A965S23 2017
L’ ÉNIGME DE LA CLEF
Saint-Bruno-de-Montarville
Juin 2017
Je venais d’investir les deux dernières années de ma vie à fouiller le passé de mes ancêtres. La tâche avait été laborieuse : la plupart des documents laissés dans la petite maison du rang des Vingt-Cinq avaient été retrouvés dans un état de décrépitude avancée. Certains d’entre eux, carrément illisibles, avaient même dû être mis de côté.
Armé de la même patience dont font preuve les mordus de casse-tête, je m’étais lancé corps et âme dans cette nouvelle passion. Afin de combler les pièces manquantes, je m’étais abonné à plusieurs sites Web spécialisés en généalogie et en références historiques. Mes loisirs et mes sorties au théâtre avaient été remplacés par de fréquentes visites à la Bibliothèque des archives nationales du Québec. Mes insomnies avaient entièrement été consacrées à la rédaction du récit relatant ce qu’avaient dû être leurs vies.
Un élément cependant continuait à me chicoter : la clef.
Mon intuition me disait qu’elle avait certainement un rôle à jouer dans cette aventure littéraire. À quoi pouvait-elle servir sinon ouvrir un autre coffre rempli d’histoires ? Ma soif d’apprendre n’avait décidément pas été rassasiée. Ma curiosité était à son apogée. Impossible, à ce stade-ci, d’abdiquer. Je sentais que mon récit n’avait pas dit son dernier mot. Il me fallait à tout prix poursuivre mon investigation au-delà des quelques papiers restants.
Mais par où commencer ?
J’inondai de courriels toutes les personnes-ressources susceptibles de pouvoir m’aider. Je n’en trouvai aucune à La Rochelle avec qui discuter de mon ancêtre premier migrant, Joachim Reguindeau. En revanche, concernant l’autre lignée, celle des Gauthier, le maire de Beaubec-la-Rosière m’invita à venir visiter son petit village. Nous ferons la tournée des lieux où ont séjourné vos ancêtres , m’avait-il promis. Faisant confiance au destin (après tout, n’était-ce pas lui qui, deux ans plus tôt, m’avait confié le coffret d’Albert ?), je m’y rendis…
• • •
Après deux jours d’exploration dans les charmantes ruelles de la bourgade normande, il était clair que l’énigme n’allait pas trouver ici sa résolution. Les vieilles serrures que m’avait présentées le maire Décarnelle étaient magnifiques, mais n’avaient rien de compatible avec ma clef.
De toute évidence, il me fallait chercher dans plus récent…
À mon retour, j’engageai un généalogiste et un enquêteur afin de retrouver toute la parenté encore vivante. Ma tournée des membres de ces lignées élargies me permit de progresser grandement dans ce qui allait devenir ma nouvelle recherche historique. Je passai en entrevue tous ceux qui possédaient un cerveau encore capable de se souvenir et de s’exprimer. Ces péri-centenaires me racontèrent avec un certain plaisir leurs légendes personnelles et celles de leurs grands-pères. Pour eux, mon projet d’écriture allait donner un second souffle à leurs nombreuses histoires sur le point d’être reléguées aux oubliettes…
U N MERCENAIRE JUSTICIER
West Island
Mai 1768
Nez crochu, visage pointu, cou trapu et bras musclés, Pierre Gauthier, troisième du nom, arrière-petit-fils du premier migrant, ne pouvait renier le physique de ses ancêtres. Un vrai Gauthier. Sauf peut-être sur un point : alors que le standard familial en matière de grandeur se situait autour de cinq pieds et demi, lui, en faisait près de six ! À la messe, le dimanche, il avait une tête de plus que les autres, une grosse tête frisée qui ne manquait pas d’attirer l’attention.
Sa vivacité explosive, également typique du pedigree familial, fort agaçant avant son périple dans les territoires de l’Abitibi, semblait avoir été remplacée par une certaine sagesse amérindienne qu’il avait acquise chez les Cris. Cette nouvelle particularité du Bouchervillois avait tôt fait de charmer Louise Sicotte 1 , la fille du forgeron.
Leur union se solda rapidement par une neuvaine de rejetons.
La ferme et les obligations familiales le gardaient fort occupé. N’eut été que de lui, il s’en serait contenté bien volontiers. Mais les gens du patelin en avaient décidé autrement. Dès qu’on avait besoin d’une paire de gros bras pour rétablir l’ordre ou réparer certaines injustices, on faisait appel à lui…
• • •
Jean-Baptiste Riendeau, l’ex-imprimeur de Boucherville, avait perdu du poids au cours des derniers mois. Il avait les traits tirés. Sa voix était devenue monocorde. Son regard était péniblement supporté par de grosses poches sous les yeux. Ses sourires se faisaient de plus en plus rares. Depuis la destruction de son imprimerie, il souffrait d’une profonde mélancolie accompagnée d’une insomnie rebelle. Plutôt que de consulter un chamane amérindien ou un docteur en troubles du sommeil, il décida de faire appel au mercenaire du village.
Âgé de 28 ans, Pierre Troisième n’en était pas à ses premières altercations avec la justice britannique. Vif comme l’éclair et rusé comme un renard, il parvenait toujours à s’en sortir sans grandes conséquences. Il avait un jour confié à son ami Jean-Baptiste qu’il se serait battu à mort s’il avait été présent lors des événements qui avaient détruit les installations de la Saulaie, le 11 septembre 1762. De toute évidence, il était l’homme tout indiqué pour résoudre les problèmes d’insomnie de son ami.
Après quelques semaines d’enquêtes minutieuses, le Troisième parvint à identifier les soldats ayant participé au massacre de l’imprimerie. L’un d’eux, un dénommé Nicolson, présentait un parcours douteux. Il s’agissait d’un homme jovial et désorganisé qui, malgré son comportement libertin, avait gravi rapidement les échelons de la société. Un certain détail tracassait Pierre : il était étonnamment riche pour quelqu’un issu d’une famille aussi modeste qui venait à peine d’atteindre le grade d’officier !
Sa fortune pouvait-elle venir de l’objet dérobé 2 à la Saulaie six ans plus tôt ?
Le scélérat était encore vieux garçon, mais pas pour longtemps. Il venait de se fiancer à une Anglaise du West Island enveuvée récemment. En attendant d’officialiser leur union, il habitait encore seul dans sa demeure inachevée.
Pour Pierre Troisième, il était important d’agir vite, avant que la marmaille de la veuve n’envahisse les lieux, ce qui risquerait de compliquer grandement ses interventions clandestines.
Le soir venu, il n’eut aucune difficulté à s’introduire dans la chaumière en construction de l’officier. Les portes et fenêtres n’avaient pas encore reçu leur quincaillerie. Il y répandit abondamment le désordre en guise de représailles, et pilla ce qu’il y avait à piller. Il récupéra le précieux sceau du Roy, qu’il remit à son ami Jean-Baptiste dès le lendemain.
L’imprimeur déchu en était fou de joie ! Il retrouva son précieux sommeil, ce qui raviva sa voix et dissipa les poches brunâtres qu’il entretenait sous les yeux depuis quelque temps.
1 . Louise Sicotte avait déjà donné naissance à 6 enfants lors d’un premier mariage (1754-1763) avec François Séguin. Celui-ci décéda accidentellement en mai 1763. Elle se remaria en secondes noces à Pierre Gauthier en octobre 1763, et mit au monde 9 autres enfants en moins de 14 ans.
2 . On se souviendra que 6 soldats britanniques s’étaient présentés à la Saulaie le 11 septembre 1762 pour y détruire les installations reliées à l’imprimerie (tome 1). Ils avaient en outre emporté avec eux le sceau du Roy.
U NE COMMISSION D’ENQUÊTE INFRUCTUEUSE
West Island Juillet 1768
À cette époque, la contrefaçon était un crime passible de la peine capitale, sauf peut-être pour quelques hauts gradés britanniques qui jouissaient d’une certaine forme d’immunité.
Le manque de monnaie sonnante dans la colonie et les problèmes expérimentés antérieurement avec la monnaie de carte astreignaient les marchants français à accepter des lettres de change portant le sceau officiel du roi de France.
Malgré son caractère désuet, le vieux logo datant de Louis XIV parvenait encore à impressionner les commerçants et à déjouer certains banquiers mal informés. Le

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