Le Duc d Enghien - Les grand procès politiques
127 pages
Français

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Le Duc d'Enghien - Les grand procès politiques , livre ebook

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Description

Le 19 ventôse, an XII (10 mars 1804), le premier consul Bonaparte adressait au ministre de la guerre la lettre suivante :« Vous voudrez bien, citoyen général, donner ordre au général Ordener, que je mets à cet effet à votre disposition, de se rendre dans la nuit et en poste à Strasbourg. Il voyagera sous un autre nom que le sien ; il verra le général qui commande la division.Le but de sa mission est de se porter sur Ettenheim, de cerner la ville, d’y enlever le duc d’Enghien, Dumouriez, un colonel anglais et tout autre individu qui serait à leur suite.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
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EAN13 9782346105106
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
L. Constant
Le Duc d'Enghien
Les grand procès politiques
AVANT-PROPOS
Celui qui a rassemblé les éléments de ce livre ne s’était, tout d’abord, proposé qu’un but : mettre sous les yeux du lecteur les documents qui sont de nature à éclairer l’opinion sur l’acte violent que la postérité reprochera éternellement à Napoléon Bonaparte.
Il n’avait pas songé à faire œuvre d’historien, sa modestie — légitimement motivée — le lui interdisait.
La tâche qu’il voulait accomplir devait être absolument limitée par les fonctions du greffier ; mais à mesure qu’il avançait dans son travail, des convictions profondes venaient agiter sa conscience et lui indiquer, à l’exclusion des devoirs qu’il s’était imposés, la route qu’il devait suivre.
Il a cédé aux incitations de ce qu’il croit bien fermement être la vérité. Les faits lui semblant à la fois irréfutables et odieux, il a laissé, en mainte occasion, percer ses convictions et ses croyances.
Ce soi disant greffier s’est plus d’une fois permis d’enjamber la barre du tribunal, et de s’asseoir sur le siége du juge.
Il désire aujourd’hui que son exemple soit suivi, et c’est dans cet espoir qu’il livre au public cette collection de documents.
Les gens veulent maintenant être instruits, et les curiosités sont vives ; mais ce ne sont plus les opinions personnelles qu’on recherche, et qu’on est disposé à accepter. Chacun veut suivre son impulsion et juger en toute liberté. C’est là un bon symptôme, auquel il est utile de venir en aide.
Voilà pourquoi ce livre est publié.
Ce qu’il renferme démontre qu’il est prudent de se défier des gens qui basent leur autorité sur la violence. Les fossés ensanglantés de Vincennes ne sont-ils pas une suite logique et fatale des événements de brumaire ?
Tous les documents officiels qu’on a pu rassembler sont disposés chronologiquement ; ce sont là les pièces du procès dont le public sera le juge.
Nous reprenons maintenant nos fonctions de greffier, et nous croyons bien faire en présentant au lecteur des notes biographiques écrites sous la dictée de M.V. de M..., qui, lors de la catastrophe du duc d’Enghien, avait vingt ans, et dont les souvenirs nous ont été très-utile.
Le dernier descendant des Condés a vu le jour à Chantilly, le 2 août 1772. Des présages funestes marquèrent sa naissance.
Sa mère, Louise-Thérèse d’Orléans, dut supporter pendant quarante-huit heures les plus douloureuses tortures. La foule qui se pressait dans les antichambres du château de Chantilly, se demandait si le duc de Bourbon n’aurait pas à pleurer à la fois sa femme et son enfant.
Lorsque la duchesse fut délivrée par son accoucheur Millot, qui avait à cette époque une grande réputation, un évanouissement si profond vint la saisir qu’un moment on désespéra de ses jours. Ce n’était pas seulement la mère dont se préoccupait le praticien. L’enfant qui plus tard devait mourir dans le fossé de Vincennes ne donna pendant une heure aucun signe de vie. Le corps si frêle du nouveau-né était tout couvert de taches noirâtres qui inquiétaient le docteur ; Millot s’approcha d’un foyer et fit sur le petit être qu’on avait confié à ses soins d’énergiques frictions avec des liqueurs spiritueuses. Millot désespéra un instant de la vie de l’enfant ; une étincelle échappée au foyer près duquel il se tenait vint mettre le feu à ses vêtements et mit en péril la vie du nouveau-né dont le corps était emmaillotté dans des tissus imbibés d’esprit-de-vin.
Millot n’hésita pas, il se jeta dans un grand bassin rempli d’eau et y plongea en même temps l’enfant qui venait de naître. C’est à cette circonstance que l’accoucheur des duchesses d’Orléans et de Bourbon attribua le retour à la vie du duc d’Enghien.
Ces premières luttes que l’enfant eut à supporter contre la mort pesèrent d’un poids bien lourd sur sa jeunesse. Sa constitution physique se ressentit longtemps des épreuves par lesquelles il avait passé dès son entrée dans la vie.
Son éducation fut confiée par le duc de Bourbon à deux hommes assez heureusement choisis. Son gouverneur fut le comte de Virieu et son précepteur le célèbre abbé Millot, qui n’avait du reste avec l’accoucheur de la duchesse de Bourbon aucun lien de parenté.
L’abbé Millot qui fit partie de l’Académie française était jugé ainsi par d’Alembert, qui, à propos de cette élection et pour engager ses amis les philosophes à accorder leur voix à l’abbé, leur disait : « Je vous assure qu’il n’a de prêtre que l’habit. »
Quoi qu’il en soit, l’abbé Millot, qui, dans ses ouvrages dont la publication eut lieu de 1750 à 1769, semble avoir deviné et pressenti le grand mouvement qui éclata en 1789, dirigea évidemment vers ces idées nouvelles l’esprit de son jeune élève. La correspondance du duc d’Enghien avec ses parents porte la trace des enseignements de son précepteur.
Chose étrange ! l’abbé Millot mourut en 1785, le 21 mars, le jour même où dix-neuf ans plus tard son élève expirait dans le fossé de Vincennes.
Deux parts furent faites à ses instituteurs : le comte de Virieu ne s’occupa que des habitudes du corps et mit tous ses soins à combattre les infirmités précoces dont, dès sa plus tendre enfance, le prince avait à souffrir ; l’abbé Millot se consacra à l’éducation morale du descendant des Condés, mais sa mort prématurée vint jeter le duc d’Enghien sous la domination presque absolue du comte de Virieu. C’est de cette époque que date la passion du prince pour la chasse.
Il avait également le goût des armes et se plaisait dans les récits des grandes actions accomplies par son ancêtre le vainqueur de Rocroy.
Il avait l’habitude de dire que les Enghien étaient heureux en faits d’armes, et surexcité par l’exemple du grand Condé que l’on plaçait sans cesse sous ses yeux, il ne rêvait que rencontres armées et triomphes militaires.
Le duc d’Enghien fut reçu chevalier de l’Ordre en 1788, et siégea au parlement de Paris entre son grand-père le prince de Condé et son père le duc de Bourbon.
On le sait, ce fut après la prise de la Bastille que le duc d’Artois donna aux royalistes le signal du départ et vers le milieu de juillet 1790 que l’émigration, à la tête de laquelle se trouvait l’un des frères de Louis XVI, fit ses premiers pas sur le chemin de l’exil. Le prince de Condé accompagné de toute sa famille suivit l’exemple que donnait à la France royaliste le comte d’Artois. Ces exilés volontaires se réfugièrent d’abord à Bruxelles, puis enfin à Turin.
Ce ne fut qu’en 1792 que le duc d’Enghien, qui alors était âgé de vingt ans, prit du service à l’étranger. Il vint se placer sous les ordres de son père, le duc de Bourbon, qui commandait un corps attaché à l’armée d’un général autrichien.
Par suite de la dissolution du corps de troupes commandé par son père, le duc d’Enghien rejoignit son grand-père le prince de Condé, qui opérait en Brisgau, mais ce dernier corps d’armée subit aussi la destinée de ces rassemblements armés où les forces vives des nations ne peuvent exister ; il fut, comme le premier, obligé de se dissoudre.
Le duc d’Enghien cependant avait saisi avec empressement l’occasion de prouver qu’il ne voulait pas mentir aux exemples qu’on n’avait cessé, sa mère surtout, de faire briller devant sa jeune imagination ; élevé comme il l’avait été, toutes ses pensées ne pouvaient être dirigées que vers la gloire et les grandes actions militaires.
Dans presque toutes les rencontres et les batailles qui signalèrent cette douloureuse période, — puisque des enfants d’un même sol se rencontraient sur la terre étrangère pour s’y égorger, — le duc d’Enghien se distingua d’une façon remarquable par son courage, son énergie, son entrain quelquefois trop ardent, et surtout par l’humanité dont il fit preuve envers les prisonniers républicai

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