Le Gouvernement de la Défense nationale, la Commune et les Versaillais
39 pages
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Le Gouvernement de la Défense nationale, la Commune et les Versaillais , livre ebook

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Description

Les désastres de Sedan produisirent la révolution du 4 septembre 1870. L’empire s’écroulant sous la corruption, la honte et la défaite, la République se trouva être, dans la pensée de tous, la seule forme de gouvernement capable de tenir tête à l’ennemi.Elle fut acclamée au Corps législatif à deux heures et proclamée à l’Hôtel de ville à quatre heures du soir. Les membres de la Gauche du Corps législatif, fruits secs de la révolution de 1848, se poussèrent au pouvoir et composèrent, en grand nombre, le gouvernement de la défense nationale.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346087099
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Alphonse-Joseph-Antoine Vergès d'Esboeufs
Le Gouvernement de la Défense nationale, la Commune et les Versaillais
LA VÉRITÉ SUR LE GOUVERNEMENT DE LA DEFENSE NATIONALE LA COMMUNE ET LES VERSAILLAIS
Je l’ai vu, de mes yeux vu Ce qui s’appelle vu
MOLIÈRE,
 
 
Les désastres de Sedan produisirent la révolution du 4 septembre 1870. L’empire s’écroulant sous la corruption, la honte et la défaite, la République se trouva être, dans la pensée de tous, la seule forme de gouvernement capable de tenir tête à l’ennemi.
Elle fut acclamée au Corps législatif à deux heures et proclamée à l’Hôtel de ville à quatre heures du soir. Les membres de la Gauche du Corps législatif, fruits secs de la révolution de 1848, se poussèrent au pouvoir et composèrent, en grand nombre, le gouvernement de la défense nationale. Aussi, la France n’avait pas vu la fin de ses revers.
Par une incapacité, qui n’a d’égale que le résultat déplorable qu’elle a amené, le gouvernement provisoire, au lieu d’en appeler aux forces vives de la nation, au lieu de décréter la levée militaire en masse de 18 à 40 ans, de s’assurer des armes à l’étranger par nos ports restés libres, de fondre des canons, d’activer l’armement par tous les moyens possibles, la fabrication et l’approvisionnement à l’étranger, se contentait d’appeler la garde nationale mobile, d’armer les gardes nationales sédentaires avec des fusils défectueux, sans ordre, ni limite d’âge.
Là fut la première faute du gouvernement de la défense nationale ; en constituant la garde nationale, il créait de nouveaux ateliers nationaux qui devaient ramener les désordres, les désastres de 1849.
Comme force militaire (le général Trochu le savait bien, il l’a déclaré dernièrement au Corps législatif), les gardes nationales avec des chefs inexpérimentés, ne pouvaient tenir contre des troupes disciplinées et aguerries. Aussi, cette mesure ne fut-elle qu’un expédient, une sorte de satisfaction donnée à l’opinion publique, faite pour mieux la tromper.
Le général Trochu tenait à gagner du temps, il lui en fallait pour tenir en laisse ses collégues, avec des paroles mielleuses et les espérances de son plan. C’est ainsi qu’il détachait à Londres, à Vienne et à St-Pétersbourg, M. Thiers pour mendier des secours qu’il savait aussi bien que son ambassadeur ne pouvoir obtenir. Et celui-ci aussi avait un plan...., il revenait sans résultat, mais très-content de lui et introduisait dans l’armée de la Loire les princes de la famille d’Orléans, éléments de discorde qui allaient préparer nos défaites.
La France devait succomber par la trahison, sous le coup des intérêts cosmopolites admirablement servis par Trochu, Jules Favre et Thiers, en haine de la République.
En effet, si la République française avait vaincu la Prusse, c’en était fait des trônes européens : la République, comme un courant électrique, se serait répandue dans toute l’Europe. C’est ce qu’il fallait empêcher à tout prix. Bismarck le savait bien, aussi craignit-il la Russie, malgré la rivalité que l’empire d’Allemagne allait créer ? S’occupa-t-il de l’Autriche, malgré les rancunes de la guerre de 1866 ? Consulta-t-il l’Italie, cette ingrate prostituée qui se donne à qui pare sa couronne d’une province de plus ? Il savait aussi que les monarchies solidaires les unes des autres ont les mêmes intérêts. Dès lors on devait le laisser faire. Mais pour vaincre la République française, il fallait autre chose que des armées ; pour venir à bout de son patriotisme, pour obtenir la reddition de Paris, il fallait simuler la famine, faire souffrir pendant six mois une population de deux millions d’habitants, les exposer à toutes les horreurs du bombardement et de la faim, assujettir l’armée et la garde nationale aux fatigues inutiles de la garde des remparts, au feu meurtrier des sorties, amenant des retraites toujours ordonnées à temps marqué et après succès.
Tout cela ruinait la nation, mais on conservait un semblant de bravoure, on sauvait l’honneur de la défense, on ne capitulait qu’après avoir épuisé, en apparence, tous les moyens connus.
Le général Trochu a dit dernièrement à l’Assemblée (c’est presque un aveu de trahison) qu’il avait jugé, dès le commencement du siége, la victoire impossible. Mais alors pourquoi ne pas faire la paix ?
Pourquoi faire tuer tant de monde inutilement ? Pourquoi ?........... Pourquoi ?
Depuis ce temps, — nous le savons, Pourquoi ? Les provisions trouvées en grand nombre aux caves des halles centrales, les farines oubliées au grenier d’abondance, les salaisons trouvées dans les forts ont dénoncé, à l’opinion publique, le savoir-faire du gouvernement de la défense nationale, et rien ne pourra le soustraire à l’indignation de l’histoire.
On voit encore dans des terrains du quartier des Epinettes des quantités considérables de pommes de terre gâtées, qu’on a été obligé de jeter et qui viennent du temps du siége, alors qu’on les payait 20 francs le boisseau.
Consultez le premier venu, dans l’armée, officiers ou soldats (gardez-vous des généraux et des intendants), tous vous diront : « Nous avons été vendus, trahis. »
Dans le peuple, c’est comme un instinct on l’avait deviné avant de le savoir.
L’exposé du plan Trochu, fait par lui-même à l’assemblée, est venu, malgré l’habileté et le talent oratoire du général, jeter un nouveau jour sur cette page douloureuse de l’histoire de la reddition de Paris.
Le général dit : « J’avais un plan, c’est-à-dire ce plan était du général Ducrot, (Ducrot est le général qui, après avoir juré de ne rentrer que mort ou victorieux, arriva deux heures trop tard sur le lieu de l’action et nous fit perdre ainsi la dernière bataille, la dernière chance de salut), « il consistait à sortir par la porte de l’Ouest, afin de se rabattre sur le Hâvre et assurer par là le ravitaillement de Paris, — mais M. Gambetta ayant formé une armée sur la Loire et le général Chancy ayant gagné la bataille de Coulmiers, je dus renoncer à mon plan. »
Fallait-il donc, général, que le général Chancy perdit la bataille ?...... — Et quant à l’armée de Gambetta sur la Loire, elle n’a pas dû être formée sans que vous en ayez eu connaissance, puisque, au départ de celui-ci, vous avez dû forcément vous entendre avec lui sur la formation des armées, au Sud comme à l’Ouest, — étant de toute urgence que celui qui allait rassembler des troupes en province connût votre plan.
Cependant, après la reddition de Paris, après la ratification du traité par l’Assemblée, la garde nationale, qu’on avait sacrifiée, qu’on avait exposée à un feu meurtrier, au dernier moment, pour la décourager et puiser, dans ce découragement même, le prétexte de traiter de la paix, était une charge lourde pour le trésor ! — D’un autre côté, cette foule d’hommes armés et déjà mécontents pouvaient être un embarras, un obstacle aux vues du pouvoir exécutif. Il fallait donc la désarmer. Mais désarmer cette population héroïque, qui avait supporté les privations et les fatigues du siége, n’était pas chose facile. Cette garde nationale qui, à force d’héroïsme, sinon de tactique militaire, serait peut-être parvenue à sauver Paris, si l’on avait voulu, mais qui, dans tous les cas, se serait faite bravement tuer, il fallait la supprimer, la jeter sur le pavé sans solde ni travail&#

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