Le Mage
218 pages
Français

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Le Mage , livre ebook

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Description

Ce roman se déroule au VIème siècle avant J.-C., dans la Perse antique des Achéménides, marquée par la religion mazdéenne des Mages. L'empire traverse une grave crise : un usurpateur s'est emparé de la tiare et l'oeuvre de Cyrus le Grand, fondateur de l'empire, est menacée. De Pasargades à Bactres, de Tyr à Babylone, ce récit retrace les destins, les passions et les drames, des membres d'une grande famille perse déchirée par les événements. Cette fiction sur fond historique évoque une civilisation éclatante et le mystère fascinant d'une religion aujourd'hui presqu'éteinte.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 55
EAN13 9782296261709
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Mage
Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet

Dernières parutions

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Jean-Christophe PARISOT, Ce mystérieux Monsieur Chopin , 2008.
Paule BECQUAERT, Troubles. Le labyrinthe des âmes , 2008.
Tristan Chalon


Le Mage


Dans la Perse des Achéménides


L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http:// www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12408-0
EAN : 9782296124080

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Chapitre 1. Le domaine
C’était au cœur du pays du Fars et des monts Zagros, dans la fournaise de l’été, à dix jours de marche de Pasargades, la capitale du Roi des rois où jadis le grand Cyrus {1} aimait à résider et où s’élevait son tombeau.

Les deux mages, le maître et le disciple, se rendaient par un sentier escarpé à l’autel du feu ou « pyrée » qui se dressait au loin sur un promontoire. Ce promontoire séparait des vallées à sec où des végétations broussailleuses s’accrochaient à la rocaille. Le terrain avait été grossièrement aplani. Taillée dans le roc, la « pyrée » avait la forme d’une pyramide tronquée. Son sommet plat portait la table de pierre, carrée et bordée de merlons, où brûlait le feu sacré. Un escalier grossier y donnait accès.

Les prêtres se reposèrent un instant. Les vastes horizons, ces montagnes aux formes puissantes, les grosses nuées qui donnaient au ciel un aspect tourmenté, tout ce spectacle les remplit d’émotion. Ils y voyaient l’œuvre admirable du dieu juste et bon qu’ils adoraient. L’univers était son temple. Car Ahura-Mazda {2} n’avait pas besoin de ces édifices de pierre, de ces espaces resserrés, de ces murs épais où certaines religions prétendaient enfermer leurs divinités et leurs rites. Les autels du feu en plein air lui suffisaient. Les deux mages reprirent leur ascension. Le maître, Artasyras, était un pâle et frêle vieillard qui en imposait par sa sérénité et la certitude de sa foi. Son disciple, Pharnaspe, était un jeune homme râblé, solide, prêt à en découdre s’il le fallait, mais dont le visage était plein de douceur, le regard tendre et naïf, l’expression vive et paisible. Les deux hommes paraissaient s’apprécier et se comprendre.

- C’est toi maintenant qui auras la charge de ce sanctuaire, déclara le maître en désignant d’un geste le petit monument de pierre dont ils s’approchaient. C’est toi désormais qui veilleras sur la flamme or et pourpre, toi qui nourriras le bois de graisse et d’huile, toi qui présenteras au dieu les offrandes, les prières, les hommages. Mon choix s’est porté sur toi plutôt que sur ton camarade Makamira dont les qualités sont réelles mais qui manque de générosité, de largeur de vues, de cette sainte ardeur que j’ai remarquée en toi.

- Je redoute la réaction de Makamira, sa déception, son orgueil blessé, sa jalousie. Et suis-je digne de la faveur dont tu m’honores ? Quelle immense responsabilité que de correspondre avec Ahura-Mazda, que de l’honorer, que de le servir en pensées, en paroles, en actions !

- Calme tes alarmes. Le dieu que nous chérissons est un dieu de bonté, de tendresse et de compassion. Il te regardera avec indulgence. De tous mes nombreux disciples, tu es celui en qui je fonde le plus d’espérances. Peut-être parce que je suis au terme de mon existence… Je n’ai plus rien à t’enseigner : le moment est venu pour toi de prendre mon relais.

- Hélas, ô maître vénéré, si je considère ta piété, ton savoir, ton expérience des hommes, comment pourrai-je prétendre t’égaler ? Je doute de moi et de mes capacités. Makamira plus que moi avait toutes les aptitudes pour te succéder.

- Ces doutes t’honorent, mais le dieu bon t’aidera. Tes aïeux aussi. Le sacerdoce est héréditaire dans ta famille.

- J’appréhende un peu le premier contact avec les fidèles et avec l’orgueilleuse famille qui régit ces lieux.

- Les fidèles ne sont ici ni meilleurs ni pires qu’ailleurs. Leur foi est ardente, mais souvent mal instruite. La lumineuse réforme voulue par le grand Zarathoustra {3} se heurte à bien des préjugés, ici comme ailleurs. A cet égard tu auras fort à faire ! Sois patient et humble… Mais je te recommanderai à Anahita, l’épouse d’Ugburu, le seigneur du domaine de Nâsâya dont tu vois le palais au milieu de la plaine en contrebas.

Et du geste le vieillard indiqua au loin un vaste ensemble de constructions basses en briques. Ces bâtiments aux toits en terrasse et ces nombreuses cours s’étalaient, en bas, dans la plaine desséchée et poussiéreuse, en prenaient les couleurs, mélange de gris, de jaune, d’ocre, et se confondaient avec le paysage. Toutes les terres alentour jusqu’à l’horizon et au-delà appartenaient au domaine de Nâsâya.

- Mais, reprit-il, hâtons-nous de gagner l’autel du feu. Le soir va descendre. Il est temps de tout préparer pour la cérémonie. L’orage menace, sinistre présage. Il faut que la cérémonie soit achevée avant que n’éclate la colère des cieux.

Au fond de la vaste demeure en briques, Anahita, l’épouse du seigneur Ugburu, le maître du domaine, se penchait sur son métier. Elle tissait un tapis de laine. Rapides, inlassables, ses doigts nouaient les nœuds, denses et serrés. Son habileté, la qualité de son travail, le goût qui dirigeait le choix des motifs et des coloris, elle les tenait de ses aïeules nomades qui jadis pratiquaient cet art sous la tente de feutre, héritière de la yourte. Le métier à tisser était installé dans la galerie qui bordait un jardin intérieur planté de rosiers et d’arbres à encens. Autour d’Anahita, ses suivantes travaillaient en silence, cousant, brodant ou reprisant. L’air était immobile et saturé de parfums, la chaleur accablante, la lumière livide sous les nuées violettes qui s’amassaient dans le ciel, l’obscurcissaient et annonçaient un orage. Les mouches se montraient agressives.

Soudain, dans le quartier des hommes, un joyeux et bruyant tumulte avait salué le retour des chasseurs, Ugburu le maître des lieux, son invité, le jeune seigneur Mithradata et leurs compagnons. Les sonneries de trompette éveillèrent les échos loin dans la vallée. Des acclamations retentirent. Les chevaux sentant l’écurie hennissaient de plaisir au milieu du va-et-vient des palefreniers. « Ils ont attrapé le lion » se dit Anahita en entendant les cris de triomphe. Les chasseurs étaient épuisés par la chaleur, la poussière, la soif et la fatigue d’une chevauchée qui avait duré toute la journée.

Depuis plusieurs mois, un lion terrorisait villages et campements, paysans, bergers et troupeaux. Les pisteurs, ce matin, avaient relevé et suivi ses traces. La bête s’était tapie dans un bosquet de palmiers-doums, près d’une fontaine que les gazelles et les onagres du désert fr&

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