Le Sang et l Or
142 pages
Français

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Le Sang et l'Or , livre ebook

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Description

Ce livre est la réédition du témoignage publié au sortir de la Seconde Guerre mondiale par un déporté juif de France. Au-delà de la précision de ce récit vécu, en raison de la proximité des événements qu'il a subis à Auschwitz puis d'autres camps, Unger fait montre de qualités littéraires et humanistes qui donnent toute la force de son texte. Ainsi, pour rendre perceptibles les incompréhensibles conditions de sa survie, l'auteur parle du quotidien et des sentiments de « l'homme » dans cet univers concentrationnaire où l'humanité lui est déniée parce qu'il est né Juif. À cela s'ajoute la pertinence de son analyse des méthodes de terreur et de mensonges déployées par les nazis pour asservir, traquer, spolier en masse les Juifs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304048193
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Julien Unger
Le Sang et l’Or
Souvenirs de camps allemands
Collection
T É moignages de la Shoah

Le Manuscrit


ISBN: 9782304048193
© 2019 Le Manuscrit
Julien Unger




Présentation de la Collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large psublic la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus, la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, et l’esprit de fraternité.
Simone VEIL
(septembre 2004)


Comité de lecture de la collection (2011)
Serge Klarsfeld, président
Henri Borlant, survivant de la déportation
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Olivier Coquard, historien
Katy Hazan(OSE), historienne
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Paul Schaffer, survivant de la déportation
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laurence Beilvert
Voir les autres titres de la collection en fin de volume .


Dans la même collection
Murmures d ’ enfants dans la nuit , de Rachel Chetrit- Benaudis.
Auschwitz, le 16 mars 1945 , d’Alex Mayer.
Dernière Porte suivi de 50 ans après, une journée à Auschwitz ,
de Claude Zlotzisty.
À la vie ! Les enfants de Buchenwald, du shtetl à l ’ OSE ,
de Katy Hazan et Éric Ghozlan.
J ’ ai eu douze ans à Bergen-Belsen , d’Albert Bigielman.
Matricule A-16689. Souvenirs de déportation d ’ un enfant de treize ans
(mai 1944 - mai 1945) , de Claude Hirsch.
Jamais je n ’ aurai quatorze ans , de François Lecomte.
Sali , de Salomon Malmed.
Journal d ’ un interné. Compiègne, Drancy, Pithiviers. 12 décembre 1941
– 23 septembre 1942. Journal (volume I),
Souvenirs et lettres (volume II), de Benjamin Schatzman.
Trois mois dura notre bonheur. Mémoires 1943-1944 , de Jacques Salon.
Vies interdites , de Mireille Boccara.
Retour d ’ Auschwitz. Souvenirs du déporté 174949 , de Guy Kohen.
Le Camp de la mort lente, Compiègne 1941-1942 , de Jean-Jacques Bernard.
Mille jours de la vie d ’ un déporté qui a eu de la chance , de Théodore Woda.
Évadée du Vél ’ d ’ Hiv ’, d’Anna Traube.
Journal de route, 14 mars-9 mai 1945 , de Jean Oppenheimer.
Mes vingt ans à l’OSE, 1941-1961 , de Jenny Masour-Ratner.
J’avais promis à ma mère de revenir , de Moniek Baumzecer.
Aux frontières de l’espoir , de Georges Loinger.
De Drancy à Bergen-Belsen 1944-1945. Souvenirs rassemblés d’un enfant
déporté , de Jacques Saurel.
Entre les mots , de Thérèse Malachy-Krol.


Je dédie ce témoignage
À la mémoire d’une mère
Et à toutes les mères du monde,
À un frère
Et à tous les frères de la Terre,
À une sœur
Et à toutes les sœurs de sang et de foi,
Aux enfants, ces anges de la Terre
Morts épouvantés d’horreur,
Aux parents héroïques
Qui sacrifièrent leur propre vie.
À la mort de leurs enfants,
Aux hommes silencieux
Qui étouffèrent leur angoisse de la mort
En chantant la gloire de Dieu
Aux hommes révoltés contre le crime
Qui, à la face des bourreaux et de la mort
Crièrent l’espoir de la libération.
En souvenir du plus grand crime
Sur la terre des hommes
Qui a enfanté l’Idéal,
L’Amour, la Vérité, la Justice et la Paix,
À la honte des criminels qui voulurent
Arracher l’amour du cœur des hommes
Et piétinèrent le respect de la vie,
À la confusion de ceux
Qui trahirent l’idéal des hommes
Et sur le pillage, le mensonge et la guerre
Voulurent édifier des idoles sanguinaires.
À la mémoire des hommes
Qui scellèrent de leur sang
Le tombeau des barbares,
Aux martyrs qui tracèrent par la souffrance
La voie aux hommes de demain,
Aux purs qui ne demandent pas de vengeance
Mais qui éternellement demanderont justice
Gravés pour toujours
Dans notre pensée et dans notre chair.
Portons le deuil des victimes
Et la gloire des libérateurs.



Plan schématique du complexe concentrationnaire d’Auschwitz.
Ô misère désolante des mots devant la marche écrasante de fait…
C’est le sang généreux des martyrs qui rend si éclatantes les aurores nouvelles.
J. U.


Avertissement
Les illustrations et les notes de bas de page sont le fait du responsable éditorial de la présente édition.


L’arrivée
Il est toujours difficile de décrire les épisodes les plus pénibles de sa vie. C’est un peu comme si l’homme devait exposer en public ses membres mutilés ou ses plaies honteuses…
Dès l’arrivée dans le camp allemand , le cauchemar commence. Celui qui l’a vécu s’en souviendra pendant toute sa vie. C’est une « estropification » qui dure toute l’existence.
– Les hommes descendent ! Les bagages restent !
« Les hommes descendent ! Les bagages restent ! » Tel est l’ordre nazi, vociféré à tue-tête. Mais on n’a même pas le temps de penser à ce grabuge, que déjà leurs hurlements abasourdissent le plus brave.


Ces dessins (ainsi qu’un troisième) furent découverts en 1947 dans une bouteille cachée dans les fondations d’une baraque de Birkenau. Ils donnent en trois images les étapes essentielles de l’arrivée d’un convoi sur la Judenrampe : A – la descente du convoi ; B – la sélection ; C – le départ à pied des sélectionnés pour le travail et la récupération des bagages des déportés. On remarque sur le dessin B, le bâtiment d’entrée dans Birkenau dont l’aile droite n’est pas encore construite. Il est achevé en même temps que la rampe ferroviaire pénètre à l’intérieur du camp en mai 1944.
– Schnell, schneller ! Noch schneller ! « Vite, plus vite ! Encore plus vite ! » éclatent les cris terrifiants des SS 1 qui commandent.
– Rangez-vous par cinq ! Par cinq ! ordonnent-ils en distribuant des coups de poing et des coups de crosse.
De gros camions attendent là, et le premier triage commence sur-le-champ. Il n’y a que les plus forts qui vont aller à pied. Les autres – la grande majorité 2 – sont invités à monter en voiture sous prétexte d’être transportés au bain du camp, en fait pour être gazés sans délai. Pour tromper la méfiance naturelle de l’homme, des surveillants en blouse distribueront à chacun un morceau de savon et une serviette. Une fois déshabillés, ils seront jetés dans des chambres à gaz, où une mort affreuse par asphyxie les étranglera définitivement. Ce martyre rapide n’est pas terminé. Les nazis et leurs aides fouilleront les entrailles béantes de sang, couperont les doigts aux morts, arracheront leurs dents pour saisir le métal précieux. Les effets laissés dans le vestiaire subiront le même sort. Ils seront coupés en morceaux, s’il le faut, pour livrer l’or qu’ils contiennent.
Mais le groupe des vivants marchant vers le camp ignore encore tout cela. Ils sont conduits à la désinfection, sous bonne escorte des SS, la main sur la gâchette du fusil, accompagnés de gros chiens. Chemin faisant, les SS arracheront, par-ci pa

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