Les Français au Ton-Kin
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Les Français au Ton-Kin , livre ebook

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Description

Il y a un an, deux officiers distingués de la marine française tombaient sous les coups des Annamites : c’étaient le lieutenant de vaisseau Francis Garnier et l’enseigne Adrien Balny. Le premier commandait l’expédition : c’était, disait le ministre de la marine, « un officier intelligent, dévoué, animé du patriotisme le plus ardent ». Le nom de M. Garnier demeurera inscrit dans nos fastes militaires, son éloge a été fait et le public le connaît : c’est lui qui déjà s’était distingué dans l’expédition du Mé-Kong sous les ordres de M.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346111022
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Henri Cottu
Les Français au Ton-Kin
LES FRANÇAIS AU TON-KIN
Il y a un an, deux officiers distingués de la marine française tombaient sous les coups des Annamites : c’étaient le lieutenant de vaisseau Francis Garnier et l’enseigne Adrien Balny. Le premier commandait l’expédition : c’était, disait le ministre de la marine, « un officier intelligent, dévoué, animé du patriotisme le plus ardent ». Le nom de M. Garnier demeurera inscrit dans nos fastes militaires, son éloge a été fait et le public le connaît : c’est lui qui déjà s’était distingué dans l’expédition du Mé-Kong sous les ordres de M. de Lagrée.
Son second a été laissé dans l’ombre. Ayant eu la bonne fortune d’avoir entre les mains les papiers et les lettres de M. Balny, il a paru intéressant de faire connaître ce qu’à vingt-quatre ans ce jeune officier avait déjà fait pour son pays.
Nous ne sommes pas à une époque où l’on puisse rester indifférents, à aucun point de vue, devant de telles expéditions. Elles rappellent ce qui fut de tout temps un des caractères distinctifs de notre race : l’amour des aventures joint à un courage téméraire. Il est bon de le mettre en lumière, par des types tels que l’enseigne Balny, au lendemain de ces désastres, après que nous avons vu les plus héroïques efforts impuissants contre le nombre. Il est bon de montrer ces hommes qui s’élancent en avant sans considérer par combien on est suivi ni quel est le nombre des ennemis. Avec de tels soldats rompus à la discipline, fondus ensemble, que ne pourrait-on pas entreprendre ? L’impossible les fascine, leur communique une puissance qui fait tout céder devant eux ; ils sont fiers d’être une poignée à affronter des milliers d’ennemis, ils se jettent à leur rencontre, ils les arrêtent et parfois le succès vient couronner leur audace.
Adrien Balny est tombé victime de ce courage irréfléchi. Saluons sa mort glorieuse : il nous a montré que nous avons, malgré nos revers et notre mauvaise fortune, toujours les belles qualités guerrières de notre race.
Avant d’entrer dans le détail de l’expédition, que les papiers de M. Balny nous font connaître, il est utile de donner quelques notions sur le pays où se sont accomplis les faits, sur la nature des ennemis qu’il a eus à combattre et sur leur organisation militaire surtout, qui pourrait paraître étonnante chez des peuples à demi barbares.
Le Ton-Kin est la province septentrionale du royaume d’Annam : elle sert de frontière à ce royaume du côté de la Chine. C’est un pays bas et plat, arrosé par de nombreux cours d’eau dont le principal est le Sang-Koi ou fleuve Rouge, qui, coulant de l’est à l’ouest, vient se jeter dans le golfe du Ton-Kin : c’est à l’exploration des rives et au relevé du cours de ce fleuve que se rattache principalement l’expédition que nous avons entrepris de mettre sous les yeux du lecteur.
Les Annamites forment la population du Ton-Kin : au point de vue militaire, ils se battent bien quand ils se croient sûrs de repousser l’ennemi, mais, pour eux, lâcher pied, se disperser comme une volée d’oiseaux, n’est point un déshonneur : se sentant les plus faibles, ils trouvent tout simple d’esquiver les coups. Cependant les affaires de Tourane et de Saïgon en 1859 et 1860 ont montré qu’à l’occasion les Annamites peuvent non-seulement soutenir la lutte sans abri, mais encore venir la chercher : la fin de notre récit prouvera cette assertion.
De tout temps le Ton-Kin fut la province la plus indomptable et la plus remuante de l’empire, c’est de là que sont venus les différents et nombreux prétendants qui se sont succédé au trône pendant le siècle dernier, c’est de là aussi que vient la cause indirecte mais originaire de l’intervention française en Cochinchine. Autrefois l’empire d’Annàm comprenait une partie du Cambodge, du Tsiampa, la Cochinchine, l’Annam et le Ton-Kin. En 1765, à la suite d’un soulèvement organisé dans le Ton-Kin par la famille des Taï-Sons, celle-ci s’empara du pouvoir, chassant et détruisant la famille régnante des Nguyen, originaire du sud Un seul descendant de cette famille vaincue, le prince Nguyen-Ahn, échappa au massacre, recueilli par Mgr Pigneau de Behaine, évêque d’Adran et. vicaire apostolique pour la Cochinchine : cet évêque convertit le prince au christianisme et plus tard appuya ses tentatives contre les usurpateurs. Les premiers essais ne réussirent pas ; aussi le prince envoya-t-il en France son fils accompagné de l’évêque d’Adran muni de pleins pouvoirs pour conclure un traité d’amitié et de protection.
Le 28 novembre 1787 un traité fut conclu entre le roi Louis XVI et Nguyen-Ahn : le roi de France promettait vingt bâtiments de guerre, sept régiments, de l’argent et des munitions au prétendant annamite, qui en revanche donnait le territoire arrosé par le Han, la baie de Tourane, les îles de Kiam et de Faï-Fo au midi.

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