Les Français en Russie - Souvenirs de la campagne de 1812 et de deux ans de captivité en Russie
100 pages
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Les Français en Russie - Souvenirs de la campagne de 1812 et de deux ans de captivité en Russie , livre ebook

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Description

Situation politique de la France et des grands États de l’Europe au commencement de 1812. — Préparatifs de guerre. — Marche de la grande armée à travers l’Allemagne. — Départ de Napoléon pour l’armée. — Son arrivée à Dresde. — Arrivée à Kœnisberg. — Je rejoins l’armée. — Remarques sur l’immensité des convois et sur la composition de l’armée. — Proclamation de l’empereur. — Passage du Niémen. — Impressions que j’éprouve. — Réflexions. — L’ambition d’un gouvernement plus dangereuse que l’ambition d’un homme.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346128884
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
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BIBLIOTHÈQUE DE LA JEUNESSE CHRÉTIENNE APPROUVÉE PAR S. ÉM. M GR LE CARDINAL ARCHEVÊQUE DE PARIS
2 e SÉRIE IN-8°
LES FRANÇAIS EN RUSSIE.P. 73.

La vue de l’ennemi rappelait instinctivement autour des aigles les déplorables débris de la grande armée.
Just-Jean-Étienne Roy
Les Français en Russie
Souvenirs de la campagne de 1812 et de deux ans de captivité en Russie
Nous avons publié sous ces titres : Les Français en Ègypte, et Les Français en Espagne, des souvenirs de nos guerres dans ces contrées, souvenirs que nous avions recueillis de la bouche d’un officier qui avait pris part à ces expéditions.
Nous publions aujourd’hui sous le titre : Les Français en Russie, des souvenirs de la mémorable campagne de 1812 et de la captivité des soldats français en Russie. Ces renseignements nous ont été fournis par un témoin oculaire, le docteur M..., médecin militaire attaché à la grande armée pendant cette expédition. Les récits du docteur étaient d’autant plus intéressants, qu’il n’avait d’autre prétention que de retracer avec vérité et simplicité les faits qu’il avait vus, et auxquels il avait pris part, quoique cette part fût bien minime, nous disait-il modestement, quorum pars parva fui. Et d’ailleurs, n’est-on pas toujours sûr d’intéresser quand on retrace l’histoire de cette époque glorieuse et funeste commencée par des exploits héroïques, et terminée par les plus épouvantables désastres ? Quarante-trois ans nous séparent de ces grands et terribles événements, et cependant leur souvenir nous émeut et nous touche encore comme au lendemain du jour où ils se sont accomplis. Une circonstance vient de plus leur donner aujourd’hui un intérêt tout nouveau et, pour ainsi dire, d’actualité : c’est la guerre que la France vient de soutenir contre la Russie. On aime à comparer les héros de Smolensk et de la Moskova avec les héros de l’Alma et d’Inkermann, et l’on est fier de trouver dans les vainqueurs de Sébastopol les vengeurs des désastres de la Bérésina.
Les appréciations du docteur M.... sur les mœurs et les usages des Russes, sur l’esclavage et ses effets, sur la religion et l’Église soi-disant orthodoxe, nous ont paru empreintes de justice et d’impartialité ; et cette partie de son récit ne sera pas, nous l’espérons, la moins intéressante pour les lecteurs.
CHAPITRE I

Situation politique de la France et des grands États de l’Europe au commencement de 1812. — Préparatifs de guerre. — Marche de la grande armée à travers l’Allemagne. — Départ de Napoléon pour l’armée. — Son arrivée à Dresde. — Arrivée à Kœnisberg. — Je rejoins l’armée. — Remarques sur l’immensité des convois et sur la composition de l’armée. — Proclamation de l’empereur. — Passage du Niémen. — Impressions que j’éprouve. — Réflexions. — L’ambition d’un gouvernement plus dangereuse que l’ambition d’un homme. — Testament de Pierre I er .
Avant d’esquisser les événements les plus mémorables de cette campagne de 1812, il est indispensable d’exposer en peu de mots la situation politique des grands États de l’Europe au commencement de cette même année.
La France était alors à l’apogée de sa gloire et de sa puissance. Son empire était presque aussi étendu que celui de Charlemagne, et ceux des peuples de l’Europe qui n’obéissaient pas directement à ses lois étaient soumis à son influence. L’Angleterre seule, grâce à sa position insulaire, était restée indépendante ; mais si Napoléon ne pouvait l’atteindre par les armes, il la menaçait d’une ruine prochaine en détruisant son commerce au moyen du blocus continental. Cette mesure du reste ne fatiguait pas moins les alliés de la France que la nation même contre qui elle était prise, et le gouvernement anglais, fidèle à un système qui était pour lui une question d’existence, voyait avec satisfaction ces dispositions de nos alliés, et s’apprêtait à en profiter dès qu’une occasion favorable se présenterait. L’Espagne lui servait de point d’appui ; les ressources stratégiques de cette contrée, le courage exalté de ses habitants, balançaient la fortune de Napoléon en absorbant l’énergie de ses armées. L’Autriche respirait à la faveur d’une alliance qui couvrait sa faiblesse ; elle comptait s’en faire un titre pour réparer quelques-unes de ses pertes si le sort des armes restait favorable à Napoléon, et le sacrifier aux intérêts de sa politique dans le cas où des revers auraient frappé l’époux de Marie-Louise.
La Prusse, réduite à une armée de quarante mille hommes, était forcée d’embrasser la cause dont le triomphe l’humiliait ; cette puissance avait à craindre, si la Russie prenait l’offensive, de voir ses provinces envahies devenir le théâtre d’une lutte menaçante ; son rôle désormais consistait à suivre fatalement le parti du vainqueur.
La France, dont le motif avoué était l’abaissement de l’Angleterre, ne pouvait arriver à ce résultat sans s’arroger en Europe un pouvoir dictatorial, qui blessait les souverains dans leur orgueil et les peuples dans leurs intérêts les plus essentiels. L’incorporation du Hanovre au royaume de Westphalie ; la cession de Francfort et de son territoire au prince-primat de la confédération du Rhin, et par substitution à Eugène de Beauharnais ; la réunion à l’empire français du Brabant hollandais, de la Zélande et d’une partie de la Gueldre ; celle des pays situés sur les côtes de la mer du Nord, avec Brême et Hambourg, le duché de Lauenbourg et Lubeck : telles furent, dans le cours de 1810, les acquisitions que Napoléon avaient jugées nécessaires, mais qui, par leur position excentrique, privaient la France de cette unité homogène qui fait sa force et sa sécurité.
Ces divers envahissements s’étaient opérés sans qu’aucune puissance continentale osât élever la moindre réclamation ; cela se conçoit par suite de l’affaiblissement de celles qui auraient pu protester ; mais la Russie n’était point dans ce cas, et cependant elle parut voir sans trop d’inquiétude cet agrandissement de l’empire français vers le Nord. Il est vrai qu’en même temps elle venait elle-même de s’emparer de la Finlande et de la réunir à ses États, sans que la France en eût témoigné ni surprise ni mécontentement. Seulement, comme les États héréditaires du duc d’Oldenbourg, beau-frère d’Alexandre I er , s’étaient trouvés englobés dans les provinces baltiques récemment incorporées au territoire français, l’empereur de Russie se plaignit d’une mesure qui portait atteinte à ses relations amicales avec Napoléon. Ces représentations furent vaines, et ce fut autour de ce point d’une si faible importance que la politique russe eut l’art de rattacher ses autres griefs : dès lors on put prévoir une rupture prochaine.
 
Au commencement de 1812, on ne doutait plus en France de la guerre avec la Russie ; on achevait de remonter la cavalerie et l’artillerie, et de mettre les corps au complet ; on rappelait quelques troupes d’Espagne ; on réunissait les troupes françaises et alliées en corps d’armée, qu’on dirigeait ensuite vers la Vistule. La garde quitta Paris dans les premiers jours de mars pour prendre la même direction.
Tandis que ces troupes traversaient l’Allemagne pour se rendre à leurs destinations, Napoléon faisait signer à l’Autriche et à la Prusse des traités d’alliance offensive et défensive dirigés contre la Russie : par le premier, la France et l’Autriche se garantissaient réciproquement l’intégrité de leurs possessions, et garantissaient aussi l’intégrité de la Porte Ottomane en Europe ; elles s’engageaient à se fournir mutuellement, dans le cas où elles seraient attaquées ou menacées, un secours de trente mille hommes. Par le second, la Prusse s’engageait à fournir un nombre à peu près égal de troupes.
L’Europe entiè

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