Les Grands Événemens de la France - Prévus et dévoilés par un sage espagnol, dès l an 1813
29 pages
Français

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Les Grands Événemens de la France - Prévus et dévoilés par un sage espagnol, dès l'an 1813 , livre ebook

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Description

TRANSPORTONS-NOUS sur-le-champ, aimable Jules, dans cette heureuse contrée où je vis pour la première et la dernière fois le sage Espagnol. Ce souvenir m’attendrit. Je sens que mon pauvre coeur ne pourra se le rappeler sans verser quelques larmes. Mais qu’importe, il faut que je t’écrive cette petite circonstance de mon voyage. Me voici sur la route de Bayonne et d’Espagne avec notre cher S.... Trois jours viennent de s’écouler depuis que nous avons quitté notre ville de B.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346104048
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Jean-Justin-Aristippe Demonvel
Les Grands Événemens de la France
Prévus et dévoilés par un sage espagnol, dès l'an 1813
PRÉFACE
IL ne faut pas croire que tout ce que nous avançons dans cet ouvrage soit invention : il est certain que l’année dernière j’ai fait un voyage aux Basses-Pyrénées ; qu’en m’approchant vers le midi, entre le Mont-de-Marsan et Ortez, petite ville qui n’est pas très-loin de Bayonne, je me suis arrêté dans un grand village que les habitans nomment Saint-Sever. Il est de même vrai que je me suis promené le long d’un fleuve qui coule au pied d’une grande hauteur, eu avant de laquelle se trouve bâti ce village ; que je me suis extasié à la belle vue, aux charmans sites que m’offraient cette heureuse contrée ; que j’y vis un berger, et conversai pour ainsi dire avec un capitaine d’un grade supérieur. Sans assurer précisément tout ce que j’avance par la bouche de mon colonel-pâtre, ce qu’il me dit a donc quelque chose du caractère de la vérité.
 
Les regrets que j’ai en donnant cette brochure, c’est de n’avoir pas eu le temps de l’écrire avec tout le soin que mérite la première production que l’on offre au Public. J’aurais encore beaucoup à dire : sur le peu que j’avance. Comme j’ose croire que ce n’est pas à la répétition d’un verbe ou d’un que relatif qui peuvent vous échapper dans le feu d’une composition trop précipitée qu’on doive précisément attacher le grand talent, et que d’ailleurs ces taches, qui ne seraient pas excusables en tout autre motif que celui-là, n’empêcheront jamais de bien voir ce que peut un écrivain, et quels sont ses senti-mens, c’est donc avec confiance que je me détermine promptement à donner ces réflexions au Public. Puisse-t-il les voir avec le même intérêt que je porte à lui devenir un jour utile ! Si les vœux que je fais depuis long-temps pour son bonheur et celui de tous les hommes en général s’accomplissent, il est sûr qu’il peut commencer à se réjouir, voir devant soi une perspective bien différente de celle qu’il pouvait espérer sous le règne de Buonaparte, et compter déjà sur la plus douce félicité, le plus grand charme d’une vie heureuse, et des jouissances et des plaisirs sans fin.
QUELQUES MOTS A MON AMI,
POUR SERVIR D’INTRODUCTION
E NFIN il est arrivé, cher Jules, ce moment heureux où je puis t’écrire ce que tu me demandes avec tant d’impatience !... Joie, bonheur, plaisir à toute la France !... Le sacré sang des Louis va pourtant rentrer dans ses droits, et prendre possession d’un trône qu’il occupa sans cesse avec tant de justice et d’aménité... Quel beau jour ! Qu’il est heureux pour les coeurs sensibles qui connaissaient tout le prix de ce que nous avions perdu ! France, réjouis-toi ! Harpe sainte de David, communique à tous les cœurs français l’allégresse de tes chants ! Le nuage épais qui nous couvrait depuis un si long terme s’est enfin dissipé. Plus de chaînes pour l’empire des Clovis !... Oiseaux de ces aimables contrées, poissons de ces profonds étangs, animaux de chaque espèce ; toi, superbe coursier, toi, pacifique agneau, vous tous encore qui reçûtes le souffle de vie, et vous aussi qui ne le reçûtes pas, êtres inanimés, soleil, aimable compagne de la nuit, étoile du matin, ruisseaux limpides, sombres forêts, verts feuillages, rians zéphyrs, réjouissez-vous. Déjà je ne vous connais plus. Comme la France, vous allez sans doute en votre genre éprouver mille changemens nouveaux. Qu’ai-je dit ? vous l’avez déjà fait ; déjà vous me paraissez tout autres... Mais que fais-je moi-même, aimable Jules ? Où vient de m’égarer l’excès de ma joie ? Ah ! revenons.
Oui, mon bon ami, oui le moment est arrivé, et ce n’est qu’à présent l’époque à laquelle je devais t’écrire la conversation que j’eus avec cet Espagnol sur les rians côteaux de Saint-Sever. Oh ! il est impossible de se rappeler l’entretien de ce sage, sans admiration. Quelle surprise en effet lorsque je vois se réaliser pour ainsi dire tout ce qu’il m’à dit ! Si j’étais habitant du Canada, de la Floride ou plutôt des rives du Meschacebé, pourrais-je douter que ce ne fût autre chose que le Saint-Esprit des antiques forêts de ces contrées qui m’aurait parlé par la bouche d’un mortel. « O grand Esprit, ce ne peut être que toi qui m’entretint par l’organe de ce sage étranger. Tu m’annonçais la chûte prématurée de Napoléon, le rétablissèment des Louis sur le trône de France. Eh ! peut-être que tu m’as encore plus dit ; peut- être qu’un jour se réaliseront les sages paroles que tu me communiquas sur ce qui pourrait faire le véritable bonheur des hommes, et les réunir tous sous la même bannière des lois sacrées de la plus sainte des religions. Qu’il serait beau sans doute de voir l’univers soumis au même culte et n’adorant qu’un même Dieu ! Nous n’avons qu’une religion, me dis-tu, qui puisse être la seule vraie, la seule sans erreur, et c’est celle qui nous assure, si nous en suivons véritablement l’esprit, une félicité sans fin pendant le court voyage de notre vie, et même après notre mort. Mais tu ne voulais pas que ce fût le prix du sang : c’est par la douceur du long règne que quelques sages princes feraient goûter à leurs peuples qu’on y parviendrait avec facilité. Oh ! que me dis-tu, grand génie ? les princes dont tu me parlas, l’univers les a trouvés ; il les possède dans son sein. Ils ont, au-delà du mérite et des qualités que tu leur désires ; étroitement liés, ils sont unis avec toutes les Puissances : ils pourraient donc commencer ce grand ouvrage en rétablissant le règne des Louis.

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