Les Hommes de la Commune - Biographie complète de tous ses membres
145 pages
Français

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Les Hommes de la Commune - Biographie complète de tous ses membres , livre ebook

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Description

Allix (Jules) est une des physionomies les plus curieuses que nous ayons étudiées. Né le 9 septembre 1818, à Fontenay (Vendée), Allix se disait professeur ; il enseignait, en effet, autrefois la lecture en quinze leçons et s’occupait de physique universelle. Allix était reconnaissable entre tous ses collègues par ses excentricités : il tenait continuellement à la main un lorgnon qu’il braquait, avec un aplomb imperturbable, sur ceux qui se trouvaient en face de lui.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346087129
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.

Jules Clère
Les Hommes de la Commune
Biographie complète de tous ses membres
PRÉFACE
Ces biographies étaient terminées pour la plupart quand est survenu le dénoûment que nous avions toujours prévu. La Commune qui faisait peser depuis plus de deux mois sur la capitale un despotisme aussi cruel que stupide, la Commune a été vaincue par l’armée de Versailles. La lutte a duré huit jours, elle a été vive en maint endroit, mais force est restée au gouvernement régulier qui a repris le pouvoir.
Ces combats sanglants dans Paris, nous les avions prévus, mais ce que nous n’aurions jamais pu supposer, quelque grandes que fussent nos craintes sur les malheurs d’une pareille lutte, c’est que la Commune se fût vengée de sa défaite sur des gens inoffensifs, sur des monuments, sur des maisons particulières.
Il n’est maintenant que trop prouvé que les incendies qui ont dévasté plusieurs quartiers de Paris et qui ont brûlé plusieurs édifices publics, sont l’œuvre froide et raisonnée du Comité de salut public qui les a ordonnés quand il s’est vu vaincu, et alors qu’il ne lui restait plus aucun espoir de prolonger une résistance devenue désormais impossible.
Si nous avions écrit ces biographies sous l’impression de ces actes de sauvagerie, nous aurions certainement modifié d’une façon notable notre jugement sur des hommes qui se sont associés à de pareils crimes ou qui ont continué de défendre un parti qui employait de pareilles armes et frappait non ses ennemis, mais toute une population inoffensive, dans sa vie, dans ses propriétés et dans ses biens.
Nous ignorons encore jusqu’à quel point les membres de la Commune se sont rendus complices des crimes du Comité de salut public, et nous rappellerons qu’une fraction de cette assemblée a protesté par avance contre les agissements de ce Comité dictateur dans une déclaration qu’il fallait un certain courage pour signer à ce moment.
Ces biographies devaient paraître sous la Commune ; les circonstances en ont retardé la publication, mais nous les avons laissées telles qu’elles avaient été écrites il cette époque, nous contentant de les compléter en quelques lignes. Nous n’avons pas voulu les modifier, et nous avons maintenu le jugement impartial que nous avions porté sur les membres de la Commune lorsqu’ils étaient maîtres absolus de Paris. Nous n’avons, du reste, consigné dans ces biographies que des faits dont nous étions sûr, préférant rester en deçà qu’aller au-delà de la vérité dans une œuvre aussi délicate que celle que nous avons entreprise.

Juin 1871.
LES ÉLECTIONS
La révolution du 18 mars est un des événements les plus étranges qu’on puisse rencontrer dans la vie d’un peuple, c’est un fait unique dans l’histoire. Après une invasion qui avait duré huit mois et une occupation militaire qui n’a pas encore cessé aujourd’hui, après un traité de paix aussi triste que celui que venait de signer le chef du pouvoir exécutif, nous pouvions espérer jouir du calme et de la paix après lesquels nous aspirions pour refaire nos forces épuisées et relever nos finances. Il n’en a pas été ainsi. A la guerre étrangère a succédé la guerre civile, et par un entètement criminel le conflit a dégénéré entre Paris et Versailles en combats plus sanglants qu’on n’en a jamais vus entre deux ennemis les plus acharnés.
Nous relaterons tout au long, dans un ouvrage complet que nous publierons prochainement, sous le titre d’HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS (1871), les causes qui ont enfanté cette révolution faite par des hommes pour la plupart incapables ou déshonnêtes. Nous voulons raconter seulement, pour servir de préface à ces biographies, l’origine des pouvoirs qui se sont succédé dans le gouvernement de Paris à commencer par le Comité central pour finir avec la Commune.
Le Comité central de la fédération de la garde nationale était le produit d’élections à plusieurs degrés et avait été nommé dans le but d’établir une étroite solidarité entre les divers bataillons de la garde nationale. Il sortit bientôt de son rôle purement militaire dès qu’il se sentit une force sérieuse entre les mains, et qu’il eut en sa possession cette formidable artillerie dont le gouvernement essaya vainement de s’emparer le 18 mars.
Le 18 mars, le Comité central, grâce à la désertion de plusieurs bataillons de ligne, le 88 e entre autres, fut vainqueur dans sa lutte contre le gouvernement, qui se réfugia à Versailles, et il se trouva dès cette époque maître absolu de Paris.
Voici quelle était la composition du Comité central de la fédération de la garde nationale qui tint entre ses mains le pouvoir du 18 au 28 mars : A. Arnaud, G. Arnold, Assi) Andignoux, Boust, J. Bergeret, Babick, Boursier, Baron, Billioray, Blanchet, Castioni, Chouteau, C. Dupont, Ferrat, H. Fortuné, Fabre, Fougeret, Gaudier, Gouhier, Geresme, Grollard, Josselin, Jourde, Lisbonne, Lavalette, Lullier, Maljournal, Moreau, Mortier, Prud’homme, Rousseau, Ranvier, Viard 1 .
Le Comité central avait déclaré le lendemain de sa victoire, qu’il allait appeler immédiatement les électeurs à nommer une Commune, et, le 26 mars, les élections eurent lieu, dans Paris.
Dès que les élections eurent constitué une Commune, le Comité central disparut en tant que pouvoir politique pour ne plus représenter que la fédération militaire de la garde nationale. Mais un conflit latent exista toujours entre ces deux pouvoirs rivaux, la Commune et le Comité central.
C’est de cette Commune issue des élections du 26 mars dont nous allons parler, ce sont les membres qui la composaient dont nous allons tracer le portrait et donner la biographie. Parmi les membres de la Commune, quelques-uns sont célèbres par leurs luttes contre l’empire, la plupart sont des inconnus et il ne faut pas s’étonner si nous n’avons pu donner sur quelques-uns d’entre eux que des renseignements incomplets, qu’il nous a encore été bien difficile de nous procurer.
C’est le 28 mars que le Comité central remit officiellement ses pouvoirs entre les mains des représentants élus de la Commune. Cette cérémonie se fit avec un certain apparat.
Une estrade était disposée devant l’entrée du palais municipal, au-dessous de la statue de Henri IV. Ce souvenir monarchique, dit le Siècle, était caché par un voile rouge sur lequel ressortait un buste de la République, muni d’une écharpe rouge et entouré de drapeaux rouges.
Sur le premier plan de l’estrade, était une longue table carrée devant laquelle prirent place quelques membres du Comité, qui en habit civil, qui en officiers de la garde nationale, mais tous se distinguant par une écharpe rouge. Derrière cette table, se tenait une foule nombreuse de citoyens privilégiés.
A quatre heures, la place présentait un aspect vraiment pittoresque.
Les porte-drapeaux se rangèrent de part et d’autre de l’estrade.
Les canons qui étaient placés sur le quai de Grève ouvrirent la séance par des salves répétées suivies d’applaudissements et de cris de Vive la Commune ! Vive la République !
A un certain moment, tous les gardes nationaux mirent leurs képis sur la baïonnette, et levèrent leurs fusils en l’air.
Un coup de sonnette du président du bureau, M. Ranvier, nous a-t-on dit, a ouvert la séance. Un membre du Comité lut la liste publiée à l’Officiel du matin.
Cette lecture fut suivie de deux discours prononcés par des membres du Comité et qui furent accueillis par les cris de : Vive la Commune !
De temps à autre, une musique militaire placée au bas de l’estrade jouait la Marseillaise, le Chant du Départ et les Girondins, que la foule reprenait en chœur.
Les discours firent suivis d’autres salves d’artillerie ; puis les bataillons massés sur la p

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