Les Missions du Japon
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Les Missions du Japon , livre ebook

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Description

Le 15 août 1549, saint François-Xavier aborda sur une jonque chinoise au port de Kagoshima ; il était accompagné de deux religieux de la Société de Jésus, et de trois Japonais qu’il avait rencontrés sur sa route et qu’il avait convertis. Avec lui commence l’évangélisation catholique au Japon ; elle est merveilleuse. L’apôtre marche de conquête en conquête, accomplissant partout les plus étonnants prodiges. On raconte que dès les premiers jours il rend plein de santé à sa mère un enfant moribond, guérit un lépreux, ressuscite une jeune fille ; il prêche à Hirado, à Myako, la capitale, à Yamaguchi : ses panégyristes affirment que Dieu donne à son corps des forces surhumaines et qu’il communique à son esprit le don des langues, et lui permet de prêcher les Chinois et les Japonais sans interprète.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

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EAN13 9782346120192
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Statue colossale de Bouddha.
L. Debroas
Les Missions du Japon
I
L’APOSTOLAT D’AUTREFOIS
Le 15 août 1549, saint François-Xavier aborda sur une jonque chinoise au port de Kagoshima ; il était accompagné de deux religieux de la Société de Jésus, et de trois Japonais qu’il avait rencontrés sur sa route et qu’il avait convertis. Avec lui commence l’évangélisation catholique au Japon ; elle est merveilleuse. L’apôtre marche de conquête en conquête, accomplissant partout les plus étonnants prodiges. On raconte que dès les premiers jours il rend plein de santé à sa mère un enfant moribond, guérit un lépreux, ressuscite une jeune fille ; il prêche à Hirado, à Myako, la capitale, à Yamaguchi : ses panégyristes affirment que Dieu donne à son corps des forces surhumaines et qu’il communique à son esprit le don des langues, et lui permet de prêcher les Chinois et les Japonais sans interprète.
Il compte bientôt plusieurs milliers de néophytes, et parmi eux des seigneurs puissants et des bonzes de grande renommée.
Rappelé dans l’Inde pour y être supérieur de la province dont Ignace de Loyola vient de décider l’établissement, il part le 20 novembre 1551.
Les navires du Portugal ne tardent pas à porter au Japon de nombreux missionnaires. La Compagnie de Jésus fournit sans se lasser d’intrépides ouvriers à cette terre de prédilection.
Seule d’abord à la cultiver jusqu’en 1593, c’est-à-dire pendant près d’un demi-siècle, elle a la joie de voir les chrétiens se multiplier de jour en jour au sein des diverses classes de la féodalité japonaise.
Des familles entières reçoivent souvent le baptême dans un même jour, et, sous le souffle de la grâce, les nouveaux convertis deviennent apôtres. Alors commencent à fleurir ces chrétientés de Hirado, de Nagasaki et d’Omura, qui par la ferveur de leurs néophytes, l’austérité de leurs pénitents, la pureté de leurs vierges, font revivre les jours de la primitive Église.
Grâce au zèle des premiers fidèles, la province d’Arima compte, dès 1554, mille cinq cents baptisés, quoique les missionnaires n’y aient point encore pénétré. Dans le Bungo, deux bonzes célèbres, venus de Myako pour éprouver la science des docteurs européens, renient publiquement leurs erreurs, embrassent la foi chrétienne, et sous les noms de Paul et Barnabé parcourent les bourgades et les villes, annonçant à tous le royaume de Dieu. Quinze autres bonzes, des plus renommés pour leur savoir, suivent leur exemple, et se convertissent en 1560.
Malgré quelques persécutions locales, malgré les luttes continuelles des seigneurs entre eux, le christianisme se propage jusque dans les plus nobles maisons.
En 1562, le daïmyo d’Omura se fait baptiser avec trente de ses samuraïs. Un peu plus tard, c’est le daïmyo d’Amakusa et celui des îles Goto ; c’est un des plus grands hommes de guerre de l’époque, Takayama, et son fils, le prince Justo, non moins illustre dans les annales de l’Église du Japon par ses vertus que par ses malheurs.
De tels personnages ne pouvaient, au sein d’une société féodale, s’enrôler sous la bannière du Christ sans entraîner à leur suite une foule de leurs subordonnés. Grâce à l’influence et au zèle de ces princes, Myako elle-même, citadelle de l’idolâtrie aussi bien que capitale de l’empire, compta dans son sein de nombreux fidèles. Au commencement de 1576, nous voyons, dans cette ville, Takayama présenter au Père Froez plus de cent seigneurs qui sollicitent de lui la grâce du baptême.
Mais ce qui contribua davantage encore à la rapide diffusion du christianisme, ce fut la faveur accordée aux missionnaires par un homme fameux dans l’histoire de ce temps, ennemi déclaré des bonzes et véritable souverain du Japon depuis l’année 1565, Nobunaga.
Malheureusement ce prince meurt en 1582, peu de mois après le départ pour l’Europe de trois jeunes princes japonais, conduits à Rome par des jésuites.
Partout où ils passèrent ils furent reçus comme des ambassadeurs.
Après avoir été l’objet des plus magnifiques réceptions à la cour d’Espagne, chez le grand-duc de Toscane, ils firent leur entrée dans la capitale du monde chrétien, le 23 mars 1585, au milieu d’un pompeux appareil.
Suivant l’étiquette de ce temps, vêtus des splendides costumes de leur pays, à cheval, et précédés d’un immense cortège, ils quittèrent la Vigne du pape Jules II pour se rendre au Vatican.
Sur le Tibre, ils furent salués par l’artillerie du fort Saint-Ange, puis conduits de là, au son de musiques nombreuses, jusqu’à la salle Royale. Grégoire XIII, entouré de ses cardinaux, reçut leurs messages et fut visiblement ému en bénissant ces fils, qui venaient à lui de si loin. Ce devait être sa dernière joie, car il mourut dix-huit jours après, le 10 avril.
Les princes japonais assistèrent au couronnement de Sixte-Quint, et y tinrent leur place comme ambassadeurs des rois. Le nouveau pape répondit aux lettres adressées à son prédécesseur, et, en présence de presque toute la noblesse romaine, les créa chevaliers aux éperons d’or.
Enfin, après avoir reçu au Capitole le titre de patrices, ils quittèrent Rome, visitèrent le nord de l’Italie, et s’embarquèrent à Gênes pour l’Espagne et le Portugal.
L’Europe entière fut dans l’admiration de leur long voyage. Le roi de France Henri III et l’empereur Rodolphe II les invitèrent à se rendre auprès d’eux, mais ils n’en eurent pas le loisir.
La république de Venise chargea le Tintoret de faire leurs portraits, afin de les placer parmi ceux de ses doges, et l’historien de Thou entreprit de transmettre à la postérité le souvenir de leur ambassade.
Tandis que les nations chrétiennes rivalisaient ainsi de prévenances à l’égard de ces princes étrangers, celui qui devait être au Japon le premier persécuteur des chrétiens venait de succéder à Nobunaga ; il se nommait Hideyoshi.
II
COMMENCEMENTS DE PERSÉCUTIONS
Pendant les six premières années de son règne, Hideyoshi ne témoigna que de la faveur aux chrétiens. Mais un jour vint où, à l’instigation des bonzes, il crut découvrir dans les missionnaires des espions, des instruments de conquête au service de l’Espagne.
« Sous prétexte de procurer le salut éternel après cette vie, disait-il, les prédicateurs de la religion chrétienne se concilient l’esprit des peuples et se les attachent, afin de pouvoir les soulever à leur gré contre le monarque du Japon. C’eût été fait de moi si je n’avais pas prévu le péril 1 . »
Alors il ne recule plus devant aucune mesure de violence ; il publie un édit de bannissement contre les prêtres européens.
Dans l’espace de vingt jours, tous doivent avoir évacué le territoire japonais. Il ordonne de renverser les églises et d’abattre les croix. Il jure d’abolir en ses États la religion de Jésus-Christ (1587), mais les menaces du souverain ne sont pas mises à exécution.
Sa colère parut même s’apaiser complètement, et lorsqu’en 1593 quatre religieux franciscains lui furent envoyés en ambassade par le gouvernement espagnol des Philippines, jaloux que les Portugais fussent les seuls à commercer avec le Japon 2 , il les reçut assez courtoisement. Néanmoins, il les engagea à regagner leurs foyers, les prévenant qu’il ne tolérait qu’un petit nombre de missionnaires étrangers en ses États et dans la seule ville de Nagasaki.
Mais les franciscains eurent l’habileté de lui demander par la bouche de leur chef, le Père Pierre-Baptiste, qu’il leur fût au moins permis de visiter les magnificences de la capitale. Le souv

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