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Français
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Publié par
Date de parution
03 mai 2020
Nombre de lectures
2
EAN13
9782374537627
Langue
Français
Paris, 1572.
Le lundi 18 août, devant la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, Henri de Navarre s'apprête à prendre pour épouse la princesse Marguerite de Valois, sœur du roi de France. Dans la foule, c'est la consternation : le roi va-t-il vraiment donner sa sœur à un huguenot, un hérétique ?
Au service de Catherine de Médicis, la reine-mère, Louise de Laval observe la mariée, mais elle a bien d’autres choses en tête. Une jeune demoiselle d’honneur tout comme elle est morte dans des circonstances mystérieuses. Louise est persuadée qu’il s’agit d’un assassinat, un crime qui serait lié à un sombre complot, ourdi dans les couloirs mêmes du Louvre. Aidée par son jeune valet Perdicault, Louise va tenter de démasquer l'assassin. Mais à la Cour, le climat est détestable ; et elle se trouve entraînée dans un tourbillon d'intrigues.
Que veut réellement Catherine de Médicis ? René, le parfumeur de la reine, est-il un empoisonneur ? Qui souhaite se débarrasser de l'amiral de Coligny, l’un des chefs huguenots ?
Autant de questions auxquelles Louise va tenter de répondre, mais quand elle approchera du but, elle sera rattrapée par l'Histoire. Une nuit, les cloches de Paris sonnent à toute volée. On est à l'aube du 24 août, et Paris s'apprête à fêter la Saint Barthélémy...
Publié par
Date de parution
03 mai 2020
Nombre de lectures
2
EAN13
9782374537627
Langue
Français
Présentation
Paris, 1572. Le lundi 18 août, devant la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, Henri de Navarre s'apprête à prendre pour épouse la princesse Marguerite de Valois, sœur du roi de France. Dans la foule, c'est la consternation : le roi va-t-il vraiment donner sa sœur à un huguenot, un hérétique ?
Au service de Catherine de Médicis, la reine-mère, Louise de Laval observe la mariée, mais elle a bien d’autres choses en tête. Une jeune demoiselle d’honneur tout comme elle est morte dans des circonstances mystérieuses. Louise est persuadée qu’il s’agit d’un assassinat, un crime qui serait lié à un sombre complot, ourdi dans les couloirs mêmes du Louvre. Aidée par son jeune valet Perdicault, Louise va tenter de démasquer l'assassin. Mais à la Cour, le climat est détestable ; et elle se trouve entraînée dans un tourbillon d'intrigues.
Que veut réellement Catherine de Médicis ? René, le parfumeur de la reine, est-il un empoisonneur ? Qui souhaite se débarrasser de l'amiral de Coligny, l’un des chefs huguenots ? Autant de questions auxquelles Louise va tenter de répondre, mais quand elle approchera du but, elle sera rattrapée par l'Histoire. Une nuit, les cloches de Paris sonnent à toute volée. On est à l'aube du 24 août, et Paris s'apprête à fêter la Saint Barthélémy…
Passionnée d'Histoire, Béatrice Égémar est l'auteur de nombreux ouvrages pour la jeunesse, dont des romans policiers historiques. Elle a publié aux éditions de l'Archipel la trilogie Un Parfum d'histoire , mettant en scène de jeunes parfumeuses grassoises. Le premier volume, L'Eau des anges , a remporté plusieurs prix. Elle a aussi écrit quelques albums et même un abécédaire rock rigolo pour les ados chez Gulf Stream, en collaboration avec Emmanuel Brousse. Son premier roman historique destiné aux adultes, Le Printemps des enfants perdus , est paru en octobre 2013 aux Presses de la Cité.
LES NOCES VERMEILLES
Roman policier historique
Béatrice ÉGÉMAR
38, rue du Polar Les Éditions du 38
Si ces noces se font à Paris, les livrées en seront vermeilles. François de Béthune
PROLOGUE
Voilà près de deux heures que je suis à ma table. Dix fois je me suis crue prête, dix fois j’ai pris et reposé ma plume. J’ai décidé d’écrire mes mémoires – si du moins ce titre peut convenir à mon modeste récit –, mais je répugne à le faire : mon caractère me pousse davantage à profiter de chaque jour qui nous est donné à vivre, plutôt qu’à me tourner vers le passé, surtout quand il est douloureux.
Je suis pourtant résolue à tout dire, j’en ressens le besoin. Peut-être parce que j’avance doucement vers la vieillesse, et que chaque jour qui passe voit diminuer le nombre de ceux qui ont vécu comme moi ce terrible été de l’an 1572. Je pourrais me sentir tenue de témoigner, mais ce n’est pas le cas : je suis consciente que mon récit n’aurait que peu de valeur pour un historien, car après toutes ces années, je ne sais toujours pas comment les événements s’enchaînèrent pour mener ainsi tant d’âmes à la perdition. Je ne songerais pas à les raconter, pas même pour faire fuir les cauchemars qui si souvent m’assaillent, si je n’avais un intérêt particulier, une raison personnelle de le faire. Mais je m’égare… Racontons ! Pour vous, lecteur, qui avez eu la chance de naître en des temps plus cléments, je vais commencer par planter le décor.
*
En l’an de grâce 1572, on annonça les noces d’Henri de Navarre et de la princesse Marguerite de Valois.
Les futurs époux avaient tout juste dix-neuf ans, et ne se ressemblaient guère. Henri était un prince étonnant : il avait été élevé à la dure, comme un petit paysan, dans les montagnes du Béarn ; cette éducation avait fait de lui un grand chasseur, un cavalier et un soldat infatigable, sachant se contenter de peu. Sa jeunesse fut éprouvante, car Henri était partagé entre un père frivole et inconstant et une mère austère, Jeanne d’Albret, brûlante de foi huguenote. Surnommée « la reine de fer », celle-ci s’était convertie à la nouvelle religion 1 et l’avait imposée à ses sujets de Navarre et à son fils, mais elle ne réussit pas à convaincre son époux. Le malheureux prince Henri grandit donc tiraillé entre la foi catholique de son père et le calvinisme rigoureux de sa mère. Mais à toute chose, malheur est bon : il acquit une finesse de jugement qui lui permettrait de s’adapter aux situations les plus délicates, talent qui lui serait précieux et qu’il garderait toute sa vie.
La princesse Marguerite connut une enfance très différente, mais tout aussi difficile. Ses jeunes années furent marquées par des drames familiaux : son père, le roi Henri II, trouva la mort dans un tournoi, l’œil transpercé par une lance, alors qu’elle avait six ans. Puis elle vit mourir son frère, le roi François II, emporté à seize ans à peine par un abcès à l’oreille. Sa mère, Catherine de Médicis, ne l’aimait guère, alors que les frères qu’il lui restait l’aimaient trop, d’un amour passionné et possessif. Élevée à la Cour, Marguerite était devenue une princesse raffinée et complexe, dont les poètes et les courtisans célébraient l’esprit et le goût autant que la grâce et la beauté. Et elle était par-dessus tout attachée à sa foi catholique…
Mon lecteur se demandera sans doute pourquoi marier Henri et Marguerite, ces deux jeunes gens si dissemblables ? C’était le projet de la reine-mère, Catherine de Médicis. Elle espérait que cette union contribuerait à apaiser les querelles religieuses qui faisaient tant souffrir le pays de France ; depuis plus de dix ans, en effet, le clan catholique, mené par la puissante famille de Guise, soutenue par le pape et le roi d’Espagne, s’opposait violemment aux huguenots, dont les chefs étaient l’amiral de Coligny et la reine Jeanne d’Albret, la mère du jeune Henri de Navarre.
La reine Catherine, qui ne souhaitait prendre parti ni pour les uns, ni pour les autres, voulait voir dans cette union entre sa fille et le prince protestant le couronnement de ses efforts. Veuve depuis treize ans, la reine-mère tentait de maintenir la paix dans le royaume, mais n’arrivait qu’à des compromis fragiles. La majorité des catholiques n’acceptait pas la religion nouvelle et voyait en elle une menace. Régulièrement, suite à des brutalités ou des provocations, les protestants prenaient les armes et le pays se trouvait déchiré. Jusqu’à ce que Madame Catherine, à force de discussions et de persuasion, parvienne à faire signer un traité dont chacun savait qu’il ne serait pas appliqué longtemps…
Catherine de Médicis est l’un des personnages les plus fascinants et mystérieux de notre histoire. Je me souviens d’elle, comme si je l’avais vue hier. C’était une petite femme assez grasse et imposante, toujours vêtue de noir, qui n’avait jamais pu perdre son accent italien. Elle mit toute son énergie, qui était immense, et sa ruse – ses nombreux ennemis parlaient plutôt de fourberie – au service de cette mission impossible : éviter la guerre civile dans le beau pays de France, et préserver les intérêts de ses nombreux enfants.
Hélas, jamais mariage ne s’annonça sous d’aussi funestes auspices…
Les deux jeunes gens n’avaient aucune envie de se marier, ce qui n’était guère étonnant, au vu de leurs différences. La belle Marguerite était résolue à se montrer fidèle à sa foi catholique, et n’avait pas de sympathie pour sa future belle-mère qui avait tout tenté pour la convertir. Jeanne d’Albret avait regardé d’un œil critique cette belle fille sensuelle et coquette ; elle l’avait trouvée fort jolie et savante, mais trop pimplochée 2 et manquant de naturel. Elle lui avait envoyé son pasteur pour lui prêcher les vertus de la nouvelle religion. Marguerite l’avait poliment éconduit, mais elle était exaspérée. De plus, on murmurait que la princesse était amoureuse d’un autre Henri, Henri de Guise, un bel athlète blond rompu aux manières raffinées de la cour, et champion du clan catholique. Que lui apporterait un mariage avec ce rustaud de prince navarrais, sinon un royaume pour rire, perdu dans les montagnes, et une insupportable belle-mère, la Bible à la main et l’air sévère ? Non, vraiment, Marguerite n’avait pas du tout envie de se marier.
Quant à Henri de Navarre, il se rendait à ces noces contraint et forcé, avec le sentiment oppressant de foncer tête baissée dans un piège. La ville de Paris, c’était de notoriété publique, idolâtrait les Guise, voyait en eux des héros de la foi catholique et se montrait violemment hostile à la religion réformée. De terribles rumeurs prétendaient même que la reine Catherine n’avait organisé ce mariage que pour mieux étrangler le parti huguenot et en massacrer les chefs. Mais que pouvait-il faire, le jeune Henri, sinon se soumettre avec bonne grâce à cette décision prise par deux reines, Madame Catherine et sa mère, Jeanne ? Quant à ses sentiments, nul ne s’en souciait ; les unions des princes n’étaient pas des mariages d’amour !
*
Henri était dans le Béarn, alité depuis quelques jours et tremblant de fièvre, lorsqu’une terrible nouvelle lui parvint : sa mère, Jeanne d’Albret, qui était à Paris pour s’occuper des préparatifs des noces, et qu’il devait rejoindre, était morte, emportée en quelques jours par une maladie qui la rongeait depuis longtemps. On ne se priva pas de voir dans cette mort rapide la main machiavélique de la reine Catherine : une fois l’accord sur le mariage obtenu, elle aurait, murmurait-on, offert à l’encombrante reine de Navarre des gants empoisonnés… C’est donc en deuil, escorté par huit cents gentilshommes gascons pareillement vêtus de noir, qu’Henri de Navarre se mit en route vers Paris, pour se rendre à ses noces.
Cet été-là, moi, Louise de Maillé, j’avais tout juste quinze ans. Je ne le savais pas, mais ces trois mois allaient bouleverser ma vie.
CHAPITRE 1
Je me souviens très bien de la première fois que j’entendis parler de la religion réformée.
J’étais dans la chapelle de notre château, un endroit où j’aimais aller quand il n’y avait personne. Mon père, trouvant la porte ou