Les Origines de la porcelaine en Europe - Les fabriques italiennes du XVe au XVIIe siècle
97 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les Origines de la porcelaine en Europe - Les fabriques italiennes du XVe au XVIIe siècle , livre ebook

97 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Ancienneté des porcelaines de l’extrême Orient. — Leur introduction en Europe ; elles y. étaient connues au moyen âge. — Ambiguïté du nom dans les anciens documents. — Pièces montées en or et en argent aux XVe et XVIe siècles. — Les porcelaines orientales en bleu et blanc recherchées au XVe siècle. — Elles servent de modèles à certaines pièces des Médicis. — Inventaires d’Isabelle la Catholique, de Charles-Quint et d’autres princes et princesses d’Espagne ; celui de Philippe II comprend plus de trois mille pièces de porcelaine orientale.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346118076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jean-Charles Davillier
Les Origines de la porcelaine en Europe
Les fabriques italiennes du XVe au XVIIe siècle
PRÉFACE
ON a cru pendant longtemps que les premières porcelaines fabriquées en Europe ne remontaient pas au delà de la fin du XVII e siècle. C’était encore, il n’y a guère plus d’une vingtaine d’années, une opinion généralement admise : la fabrique de Saint-Cloud, dont le voyageur anglais Martin Lister admirait tant les produits, fut d’abord regardée comme la première en date ; puis, plus tard, celle de Rouen vint prendre rang avant elle. Pas un seul des ouvrages traitant de l’histoire de la céramique n’avait mentionné une fabrique antérieure qui eût produit la poterie translucide européenne.
On peut être surpris d’un pareil silence de la part des auteurs spéciaux, si l’on considère que plusieurs écrivains du XVI e siècle, — nous voulons parler des plus connus, tels que Vasari et Aldrovandi, — avaient mentionné en termes très clairs les essais, suivis de résultats pratiques, tentés à Florence sous la direction du grand-duc François de Médicis. Des ouvrages du siècle suivant avaient également signalé ces essais ; l’un d’eux avait même décrit une « Porcelaine de Toscane » dans le catalogue d’une collection connue qui appartenait à la ville de Bologne.
Enfin, pendant le premier quart du siècle actuel, plusieurs écrivains italiens avaient rappelé les faits déjà mentionnés par leurs prédécesseurs ; l’un d’eux avait même publié en entier la recette employée dans le laboratoire du grand-duc François, recette dont le manuscrit gisait oublié dans une des principales bibliothèques de Florence.
Il n’y a pas vingt-cinq ans, la découverte fortuite d’une pièce de porcelaine florentine du XVI e siècle attira l’attention de quelques curieux. Bientôt une nouvelle rareté avait pris place, dans le domaine de la céramique, à côté de ces merveilles d’élégance et de goût connues sous le nom de faïences de Henri II, beaucoup plus belles’ assurément, mais dont les spécimens étaient et sont encore plus nombreux.
La date de la fabrication des premières porcelaines européennes était ainsi tout d’un coup reculée d’une centaine d’années. Mais bientôt, grâce aux recherches d’érudits italiens, cette date était encore portée de plus d’un siècle en arrière : Ferrare, qui disputait à la capitale de la Toscane l’honneur de la priorité, était à son tour devancée par l’industrieuse Venise. Un peu plus tard, un de nos compatriotes, dans le catalogue d’une vente où figuraient quelques pièces de porcelaine des Médicis, promettait aux amateurs une notice sur des fabriques établies au XVI e siècle à Pesaro et à Turin, notice qui apportera, nous n’en doutons pas, une nouvelle lumière sur cette partie si intéressante de la céramique. Enfin, plus récemment, un érudit de Venise établissait par un document authentique qu’un alchimiste de cette ville avait eu, dès le dernier tiers du XV e siècle, la gloire de devancer les chercheurs considérés jusque-là comme les plus anciens en date.
On sait que les porcelaines des Médicis sont extrêmement rares : depuis la première pièce qui a été signalée, c’est à peine si une trentaine ont été découvertes ; elles sont réparties entre deux musées : ceux de South Kensington et de Sèvres, et une dizaine, tout au plus, de collections particulières.
Nous réclamons pour ce travail l’indulgence de ceux qui voudront bien nous lire ; il aura au moins, nous l’espérons, le mérite d’exciter les gens studieux à de nouvelles recherches. Après avoir résumé les travaux de ceux qui, à différentes époques, ont traité avant nous le même sujet, nous y avons ajouté des documents inédits extraits des archives italiennes et espagnoles, et qui révèlent notamment l’existence d’un atelier resté inconnu jusqu’ici, celui de Pise ; atelier qui continua, tout en produisant aussi des faïences, la fabrication de la porcelaine médicéenne jusqu’en 1620, et probablement plus tard encore.
Il est donc incontestable que, pendant cent cinquante ans, on a fabriqué en Italie des poteries translucides ; non pas, il est vrai, sans interruption : on peut affirmer que la porcelaine y a été successivement inventée et oubliée à plusieurs reprises. D’ingénieux chercheurs, dont l’esprit était ardemment dirigé vers le même but, y arrivèrent, sans aucun doute, par des moyens différents, chacun d’eux ignorant le secret des autres : «  il segreto della vera porcellana », comme on disait alors.
Ces recherches si actives et si souvent répétées furent inspirées, le fait est incontestable, par la vue des porcelaines de l’extrême Orient, lorsqu’elles commencèrent à être introduites en Europe en plus grand nombre qu’auparavant. Vers la fin du XV e siècle elles y étaient encore fort rares, et leur fabrication restait entourée d’un profond mystère. Nous avions donc, tout naturellement, à examiner l’histoire de leur introduction dans différents pays européens, notamment en Italie, en France, et surtout en Espagne, où elles arrivèrent d’abord en plus grande abondance qu’ailleurs. Nous en avons la preuve dans les inventaires, restés inédits jusqu’ici, des princes et des princesses qui ont régné dans ce pays depuis la fin du XV e siècle jusqu’aux dernières années du XVI e , et notamment dans l’inventaire de Philippe II, qui comprend plus de trois mille pièces de porcelaine orientale.
BORDURE D’UN PLAT DE PORCELAINE DES MÉDICIS. (Collection de M. le baron Davillier.)
CHAPITRE PREMIER

Ancienneté des porcelaines de l’extrême Orient. — Leur introduction en Europe ; elles y. étaient connues au moyen âge. — Ambiguïté du nom dans les anciens documents. — Pièces montées en or et en argent aux XV e et XVI e siècles. — Les porcelaines orientales en bleu et blanc recherchées au XV e siècle. — Elles servent de modèles à certaines pièces des Médicis. — Inventaires d’Isabelle la Catholique, de Charles-Quint et d’autres princes et princesses d’Espagne ; celui de Philippe II comprend plus de trois mille pièces de porcelaine orientale.
L ’ART de fabriquer la porcelaine est certainement un des plus anciens que l’on connaisse : son existence dans l’extrême Orient remonte au II e siècle avant l’ère chrétienne ; c’est du moins ce que nous apprend M. Stanislas Julien dans un ouvrage qui passe à juste titre pour le plus savant et le plus exact qui ait été publié sur la poterie translucide de la Chine, et qui repose sur les bases les plus sûres, puisqu’il s’appuie sur un travail rédigé au commencement de notre siècle, par un savant magistrat chinois, d’après les plus anciens documents nationaux 1 .
En admettant une date aussi reculée, il est une question qu’on peut tout naturellement se poser : les Romains connaissaient-ils la porcelaine chinoise ? Cette question a été depuis bien longtemps examinée, sans que personne ait pu la résoudre d’une manière certaine, à propos du vers si souvent cité de Properce :

Murrheaque in Parthis pocula cocta focis.
Ces beaux vases murrhins, si célèbres dans l’antiquité, et que les amateurs romains se disputaient à des prix dix fois plus élevés que ceux atteints aujourd’hui par nos plus belles pièces de Sèvres, les vases murrhins appartenaient certainement aux arts du feu, puisque le poète nous apprend qu’ils étaient « cuits dans les fours des Parthes » ; mais faut-il y voir des porcelaines de Chine ? On a fait cette objection, que jamais il n’en a été trouvé avec des antiquités romaines. Ou bien étaient-ils, comme l’ont prétendu d’autres, des vases imitant certaines pierres précieuses ? C’est une question que nous n’avons pas à examiner ici, et nous nous bornerons à reproduire l’opinion d’un savant dont la sagacité est bien connue de tous : « Il n’est pas douteux p

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents