Les Otages de Louis XVI et de sa famille
84 pages
Français

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Les Otages de Louis XVI et de sa famille , livre ebook

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Description

10 et 11 juillet 1791.(M. de Rozoi avait trouvé de grands rapports entre la situation de Louis XVI et celle de Charles Ier, et nous n’étions encore qu’au milieu de 1791. La grande catastrophe qui devait achever la ressemblance entre l’une et l’autre tragédie, était encore éloignée. Aussi beaucoup de personnes refusaient d’y croire, et donnaient pour raison qu’un projet si criminel ne pouvait point entrer dans le cœur d’un Français, même le plus corrompu.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346104734
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Thomas-Pascal Boulage
Les Otages de Louis XVI et de sa famille
AVERTISSEMENT
A PRÈS avoir été ramené de Varennes à Paris, Louis XVI fut gardé à vue, avec sa famille, dans le château des Tuileries. Plus de mille Français se présentèrent alors et demandèrent à prendre les fers des augustes prisonniers, en offrant leurs têtes pour garantie à ceux qui craignaient une nouvelle évasion. Ce sont les actes relatifs à ce dévouement, les principales circonstances qui l’ont accompagné, et la liste des Otages que je publie aujourd’hui. Il est inutile que je dise comment j’ai été amené à me charger de ce travail : ma qualité d’Otage suffit seule pour justifier mon entreprise.
Ce fut M. de Rozoi qui fit un appel aux Français pour les engager à se présenter comme Otages. Il rédigeait alors la Gazette de Paris. S’il se trouvait encore des personnes qui fussent tentées de ravaler la profession de journaliste, l’exemple de M. de Rozoi les réfuterait puissamment. Selon moi, un journaliste est un homme de lettres qui a le sentiment des convenances, le discernement du beau, qui ne reçoit sa mission que de son talent, et qui, pénétré de la noblesse de cette mission, se rend l’arbitre du goût, ne voit que l’ouvrage et jamais l’auteur, et prononce avec cette indépendance et cette impartialité qui doivent autant appartenir à la magistrature littéraire qu’à la magistrature civile. Si son inclination l’entraîne vers les matières politiques, c’est toujours la Patrie qu’il a en vue. Il en défend les intérêts par ses écrits. Il est royaliste, parce qu’en France royaliste et patriote sont synonymes. Il éclaire, il échauffe, il subjugue ses lecteurs. Le Roi lui doit des amis, la Patrie des enfans fidèles. Un journaliste qui a la conscience de ses devoirs est d’autant plus grand à mes yeux qu’il semble négliger le soin de sa propre gloire, qu’il consent, pour captiver la multitude, à parer la raison d’ornemens qui devraient lui être étrangers, et cela dans la seule vue de l’introduire en quelque sorte en fraude parmi les hommes. Mon estime s’accroît encore quand je vois des auteurs employer à des articles fugitifs un talent capable de produire un ouvrage qui leur assignerait un rang distingué parmi les grands écrivains. Quand on me présente un breuvage salutaire, peu m’importe la forme et la grandeur du vase qui le contient ; mais le peuple des lecteurs ne juge pas toujours ainsi.
En faisant voir ce que sont la plupart des journalistes de notre tems, j’ai dit ce qu’était M. de Rozoi. La Gazette de Paris, dont la lecture excite aujourd’hui le plus vif intérêt, lui servit pour publier les noms de ceux qui se rendaient à son appel, ainsi que tout ce qui était relatif aux démarches qui furent faites pour parvenir au but proposé. J’ai donc extrait de la Gazette de Paris tout ce qui était nécessaire à mon dessein.
Pour me procurer d’autres renseignemens encore, j’ai invité, par la Gazette de France, du 3 juin dernier, tous les Otages actuellement existans et les parens de ceux qui ne sont plus, à correspondre avec moi, par l’entremise de M. PILLET, imprimeur-libraire, rue Christine, n° 5. J’ai reçu, par cette voie, des détails précieux, et je me suis empressé d’en faire usage. Il y en a qui ne tiennent pas à l’histoire générale des Otages, et qui concernent des événemens postérieurs à l’acceptation de la Constitution de 1791 ; j’ai voulu les conserver à cause du grand intérêt qu’ils inspirent ; mais j’ai dû les rejeter dans des notes particulières et personnelles qui forment comme une seconde partie de mon travail. En procédant ainsi j’ai évité une confusion qui aurait fatigué le lecteur. Forcé de rappeler quelquefois les torts d’une grande assemblée ou de quelques autorités locales, je n’ai jamais nommé les individus, et je crois être demeuré fidèle à la loi que je me suis imposée de ne rien accueillir de ce qui pourrait entretenir ou réveiller des ressentimens, et troubler cette heureuse harmonie , grâce à laquelle tous les Français ne font plus qu’une même famille.
J’ai éprouvé une douce satisfaction en apprenant qu’au milieu des orages qui nous ont enveloppés, et malgré toutes les persécutions qui ont été la suite de notre dévouement, la Providence a daigné sauver beaucoup de ces personnes généreuses qui ont partagé mes sentimens pour les illustres victimes que nous n’avons pu conserver. J’ai ressenti une joie bien vive en rencontrant partout l’amour le. plus touchant pour le Monarque et les princes que Dieu a daigné nous rendre. Ce que les Otages étaient en 1791 ; ils le sont encore, et peut-être avec plus d’énergie, en 1814. Leur royalisme, que rien ne semblait devoir accroître, paraît cependant s’être fortifié par le tems et par de longs malheurs, et tous, dans des transports d’allégresse,

Bénissent le Seigneur et celui qu’il envoie.
S’il se trouvait encore des hommes sombres, inquiets, chagrins, pour qui c’est malheureusement un besoin que de haïr, que la joie publique effarouche, et qui se révoltent à l’aspect d’un bonheur qu’ils refusent de partager, de ces gens enfin qui se plaisent à jouer le rôle du possédé, dans le tableau de la Transfiguration, cet écrit ne leur est point destiné ; mais l’âme de tout vrai Français éprouvera d’honorables sentimens pour les Otages de Louis XVI et de sa famille.
Je n’ai pas cru devoir mettre mon nom à la tête de cet ouvrage, parce que, quoique dans le discours préliminaire qu’on va lire, je parle toujours à la première personne, c’est cependant au nom de tous que je m’exprime. Il m’est bien doux d’être leur organe, et je pourrais leur dire, comme autrefois M. de Rozoi : « Ecrivant au milieu de tant de royalistes fidèles, je vous écoutais, vous dictiez, et mon travail est devenu le vôtre. »
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
J ’ÉLÈVE, à un Roi qui n’est plus, un monument de piété filiale. Vivant, il fut l’objet de mon amour ; mort, il est devenu l’objet de mon culte. Oui, l’Europe, sans attendre que l’Eglise ait fait parler ses Oracles, proclame, par avance, la sainteté de Louis XVI. Hélas ! j’avais dévoué ma tête pour sauver celle de mon Roi ; mais Dieu n’a pas accepté mon offrande : il voulait qu’une victime innocente et pure intercédât auprès de lui en faveur de la France, et le sang du juste a coulé.
J’élève au Prince que le ciel m’a rendu un monument d’amour et de fidélité. Je veux que tous les souverains apprennent comment un Français sait aimer son Roi, et qu’ils portent envie au mien. Plus de quatre lustres sont venus peser sur ma tête depuis mon premier dévouement ; mais c’est toujours le même sang qui coule dans mes veines. Au nom seul des Bourbons, je le sens circuler avec rapidité. Mon âme cède aux élans généreux qui l’entraînent, et mon cœur reprend sa première énergie. Que dis-je ? c’est un nouvel être qui vit en moi ; et après le long veuvage de ma Patrie, après avoir vu mes jours flétris par son hymen adultère, je sens enfin tout le bonheur de l’existence.
J’élève à la Fille, à la Sœur, à la Nièce de mes Rois un monument de respect et de tendresse. Puisse-t-elle l’accueillir d’un regard favorable. Hélas ! en rentrant dans le palais de ses pères, elle n’a plus trouvé............ Français ! que notre amour la dédommage ou du moins la console ! Que le concert de nos acclamations pénètre jusqu’à son cœur ! Tout ce que nous avons aimé respire en elle. Environnons cette tête si chère sur laquelle reposent de si nobles et de si touchans souvenirs. Qu’elle daigne sourire à notre hommage, et

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