Les Tirailleurs algériens dans le Sahara - Récits faits par trois survivants de la mission Flatters
70 pages
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Les Tirailleurs algériens dans le Sahara - Récits faits par trois survivants de la mission Flatters , livre ebook

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Description

1° Onze Français : Colonel FLATTERS, — Capitaine MASSON, — Lieutenant DE DIANOUS DE LA PERROTINE, — GUIARD, Médecin Aide-Major de 1re classe, — MM. BÉRINGER, ROCHE et SANTIN, Ingénieurs, — Maréchaux des Logis DENNERY, (3e Chasseurs de France) et POBÉGUIN (3e Spahis), — le cuisinier Paul, et Louis BRAME, ordonnance du Colonel.2° Cinquante tirailleurs algériens, appartenant moitié au 1er Régiment, moitié au 3e Régiment.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346117307
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Fernand Patorni
Les Tirailleurs algériens dans le Sahara
Récits faits par trois survivants de la mission Flatters
PRÉFACE
La mission Flatters avait pour but de faire entrer dans la réalité des faits la conception du chemin de fer trans-saharien, idée vulgarisée par M. l’ingénieur Duponchel.
Une première expédition partie de Biskra le 7 février 1880, dut rebrousser chemin le 21 avril, sur la route de Rat.
Cet insuccès fut attribué notamment au peu d’action des chefs sur un personnel recruté en majorité chez les Chaneba. Aussi adjoignit-on à la seconde expédition un fort contingent militaire pris parmi les indigènes des 1 er et 3 e régiments de Tirailleurs.
Aidée de ces auxiliaires rompus à la discipline, la mission commença sous d’heureux auspices. Quelle que soit la cause de la catastrophe finale, circonstances malheureuses ou fautes commises, les soldats ont fait jusqu’au bout leur devoir.
Ils étaient quarante-cinq en quittant Ouargla ; il en est revenu onze. Les autres moururent de fatigue, de faim, d’insolation, ou par le poison ; les plus heureux furent tués à l’ennemi. Peut-être quelques-uns sont encore aujourd’hui prisonniers des Touareg.
Pendant cette rude campagne qui mit en relief leurs qualités militaires, ils ont bien mérité l’éloge que leur a décerné un de leurs anciens officiers supérieurs :
« Troupe excellente, fidèle, commode, intelligente, extrêmement maniable pour qui la comprend, respectueuse et soumise envers les officiers français, ceux surtout qui savent parler sa langue, qui s’occupent d’elle, et qui lui montrent de la sollicitude. » — (Colonel TRUMELET, Les Français dans le Désert, p. 230.)
La mission Flatters ajoute une belle page au Livre d’or des Tirailleurs algériens.
Quatre des survivants appartiennent au régiment de Constantine. Ce sont les seuls qu’il nous a été donné d’interroger. Un d’eux n’a rapporté que des choses sans suite, absolument dénuées de tout intérêt. Les trois autres dépositions sont scrupuleusement reproduites, sous la responsabilité de leurs auteurs.
Le récit est accompagné de notes formant une sorte de commentaire continu, empruntées à Barth, Bresnier, Margueritte, Bou Derba, ainsi qu’à MM. Hanoteau, Duveyrier, de Colomb, Trumelet, Soleillet, Largeau, etc.
 
 
 
 
Tunis, le 11 avril 1883.
I RE RELATION
Relation d’Ahmed ben Messaoud ben Djerima, originaire de Ksar Et-Tir, tribu des Rira Ed-Dahra, territoire de Sétif, et soldat au 3 e Régiment de Tirailleurs algériens, n° m le 2759.
Un autre Ahmed ben Messaoud, originaire de Biskra, et appartenant au même régiment, succomba dans l’expédition.
I
ÉTAT DU PERSONNEL DE LA MISSION RÉUNIE A TOUGGOURT EN NOVEMBRE 1880 1° Onze Français : Colonel FLATTERS, — Capitaine MASSON, — Lieutenant DE DIANOUS DE LA PERROTINE, — GUIARD, Médecin Aide-Major de 1 re classe, — MM. BÉRINGER, ROCHE et SANTIN, Ingénieurs, — Maréchaux des Logis DENNERY, (3 e Chasseurs de France) et POBÉGUIN (3e Spahis), — le cuisinier Paul, et Louis BRAME, ordonnance du Colonel. 2° Cinquante tirailleurs algériens, appartenant moitié au 1 er Régiment, moitié au 3 e Régiment. 3° Les chameliers recrutés chez les Oulad Naïl de Djelfa, Larba de Laghouat et Chaneba 1 . 4° Guides et interprètes : BEN-SMAÏL, de Laghouat ; SI MOHAMMED BEN EL-HADJ RADJA, zaoui 2 des Oulad Sidi Ech-Cheikh ; SERIR BEN ECH-CHEIKH et CHEIKH BEN Bou DJEMA, cavaliers Chaneba ; trois Touareg 3 , dont un nommé HAMMA ; le jeune nègre MOHAMMED, originaire de Timbouktou, domestique à Laghouat, et surnommé BOU-LEFA, vu sa dextérité à s’emparer impunément de la dangereuse vipère à cornes appelée lefa 4 .
L’effectif total s’élevait à une centaine d’hommes. Tirailleurs et chameliers étaient répartis en six escouades : 1 re escouade, commandée par DE DIANOUS, 2 e  —  — MASSON, 3 e  —  — DENNERY, 4 e  —  — GUIARD, 5 e  —  — ROCHE, 6 e  —  — POBÉGUIN.
Un tirailleur du 3 e régiment tombe malade à Laghouat.
La mission quitte cette place le sixième jour après la grande fête musulmane dite Aïd el-Kebir 5 , — 18 novembre 1880. — Les chameaux de l’État portaient le personnel et les bagages, le colonel seul était à cheval.
Tout le monde voyage en tenue bourgeoise ; une seule fois, à Ouargla, les officiers mirent leurs uniformes. Les tirailleurs, vêtus de leurs effets de toile dissimulés sous des burnous, étaient armés de mousquetons d’artillerie, de revolvers d’ordonnance, et de sabres-baïonnettes série Z. Les chameliers avaient le sabre et le mousqueton, sans revolver.
On atteint Guerara en dix étapes (27 novembre), Negoussa 6 deux jours après (29 novembre), et le lendemain matin la mission fait son entrée à Ouargla, où elle s’arrête quatre jours (30 novembre - 4 décembre).
Les chameaux malingres et fatigués sont renvoyés à Laghouat. On en achète d’autres sur place 7 et on fait provision de dattes, huile, beurre, miel, pois chiches, blé, orge, outres d’eau. Sauf le cuisinier et l’ordonnance, tous les Français reçoivent des mehara 8 ou dromadaires de selle. Il n’y a d’autres chevaux que les trois juments du colonel.
Deux tirailleurs du 3 e régiment restent malades à Ouargla, mais la mission se grossit de cinq personnes : les Chaneba Ali ben Debba et El-Ala, frère de Serir ; Mohammed ben Bel-Rits, cavalier de l’aga 9 d’Ouargla ; Si Abd El-Kader ben Hamida, mokaddem 10 de la zaouia 11 de Temacine 12 , et Saci ben Chaïb, son serviteur. Si Abd (BRESNIER, Chrestomathie arabe, p. 282.) El-Kader, vieillard de taille moyenne, à barbe grise et au teint basané, devait prêter à l’expédition l’appui moral de son influence religieuse 13 .
Départ d’Ouargla le 4 décembre. Dès lors on abat les tentes au lever du soleil, et on marche jusqu’à une heure ou deux heures de l’après-midi. Le colonel, dont on vante le courage, prenait la tête avec les guides. Il montait une admirable jument grise pouvant rester facilement deux jours sans boire, et que son ancien maître, Ben Harz Allah, n’avait cédée à Laghouat que une somme de deux mille francs. Le colonel était assez sobre, mangeait peu de viande, mais consommait beaucoup de chocolat. Tout le monde suivait à pied ou à dos de chameau, et le maréchal des logis Dennery surveillait les retardataires et les traînards. Les ingénieurs faisaient des levés de terrains à vue, et arrivés à l’étape, coordonnaient et complétaient leurs notes et leurs croquis.
L’aga Abd El-Kader ben Amar accompagne la mission, et envoie quelques hommes en avant pour approprier les puits.
Marche dans une plaine un peu sablonneuse, et arrivée à Haci El-Djedid 14 « le puits neuf » ; de là on s’engage dans une vallée où croissent le dis 15 , et les espèces de tamaris dites tarfa et etsl 16 . Le pays devient de plus en plus sablonneux.
Au bout de quelques jours, l’aga reprend la route d’Ouargla.
Rencontre de trois jeunes chameaux égarés, et ramenés par la 6 e escouade.
16 décembre. — Arrivée à Haci Sidi Abd El-Hakem « puits de monseigneur Abd El-Hakem » 17 .
De nombreux tamaris croissent aux alentours ; d’un côté s’élève une petite montagne, de l’autre s’étendent des sables. Le corps de Sidi Abd El-Hakem repose dans une mosquée de construction arabe, surmontée d’une coupole autour de laquelle règne une terrasse assez large pour permettre d’y circuler. Il n’y a point de desservant attaché à l’établissemen

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