Les Vierges de Mazamet
141 pages
Français

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Les Vierges de Mazamet , livre ebook

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Description


Les habitants de Mazamet sont aux abois. Des fillettes disparaissent à intervalle régulier sans que personne n’y puisse rien. Pas de cadavres, pas d’indices, pas de témoins.



Le Roi est mort, vive l’Empereur !



Dans cette époque interlope qui nous mènera jusqu’à la Restauration, la police est une police politique d’abord. Il est un homme, Phœbus Vernet, qui se penche sur la société et louvoie entre Fouché et Talleyrand.



À l’occasion d’un retour dans sa ville natale, il comprend que la population est laissée à l’abandon face à la masse des brigands, des « chauffeurs », des déserteurs et des réfractaires qui ne trouvent d’autre ressource que de rançonner les paysans de la plus atroce façon.



Nommé Commissaire du Consulat, puis Commissaire Général, il décide d’arrêter cette hémorragie d’enlèvements.



Où sont les jeunes filles ? Pourquoi ? Qui ? Sans cadavre et sans demande de rançon, l’enquête ne progresse pas.



Phœbus s’apercevra que ces atrocités le concernent de près.




Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 octobre 2019
Nombre de lectures 15
EAN13 9782374537023
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Les habitants de Mazamet sont aux abois. Des fillet tes disparaissent à intervalle régulier sans que personne n’y puisse rien. Pas de cadavres, pas d’indices, pas de témoins. Le Roi est mort, vive l’Empereur ! Dans cette époque interlope qui nous mènera jusqu’à la Restauration, la police est une police politique d’abord. Il est un homme, Phœbus Vernet, qui se penche sur la société et louvoie entre Fouché et Talleyran d. À l’occasion d’un retour dans sa ville natale, il c omprend que la population est laissée à l’abandon face à la masse des brigands, d es « chauffeurs », des déserteurs et des réfractaires qui ne trouvent d’au tre ressource que de rançonner les paysans de la plus atroce façon. Nommé Commissaire du Consulat, puis Commissaire Gén éral, il décide d’arrêter cette hémorragie d’enlèvements. Où sont les jeunes filles ? Pourquoi ? Qui ? Sans c adavre et sans demande de rançon, l’enquête ne progresse pas. Phœbus s’apercevra que ces atrocités le concernent de près.
Passionnée par l'histoire et les religions ancienne s,Christine Machureau s’est aussi adonnée aux voyages lointains. Toujours curie use de documents non utilisés, sa formation scientifique lui donne l’avantage d’un e grande rigueur dans ses recherches. C’est ainsi qu’alliant ses deux passion s, elle nous rend, dans un contexte historique et aventureux, des romans extrê mement attachants.
LES VIERGES DE MAZAMET
Christine MACHUREAU
LES ÉDITIONS DU 38
À Angélique, ma Révolution.
Il est des vies étales et sans secousses, il en est d’autres qui s’apparentent, jusqu’à l’invraisemblable, à une suite de séquences sans logique apparente. … Ces vies-là sont rares et demandent du sang-froid. Emmanuel de Waresquiel
Préambule
1792 - 1794 La Terreur. Ce fut… terrifiant. Qui veut la révolut ion n’a pas peur du sang des innocents et des injustices. Il doit savoir aussi q u’un pays met vingt ans au minimum à s’en remettre. 1800 Nous sommes en 1800, le sang ne coule plus. Les gui llotines sont remisées. On emprisonne ou on déporte aux Amériques, on fusille souvent. Une chape de peur couvre le pays et s’il y a une chose que les gouver nants et Buonaparte craignent, c’est l’opinion publique. Manipulé, dirigé, mais su rtout espionné, le peuple épuisé est sur les dents. Pour couronner le tout, la conscription va arracher des dizaines de milliers d’hommes à la Terre de France et les lancer à la co nquête du Monde. Pendant ce temps, les brigands et les déserteurs me ttent le pays en coupe réglée. Alors que la police ne se soucie que de politique, mon héros, Phœbus, s’inquiète du peuple, abandonné au sordide, à une autre forme de terreur, celle des professionnels de la violence. Quelques dates pour éclairer l’époque : 1799, Napoléon est nommé Général en chef de l’Armée d’Orient. Il revient bride abattue d’Égypte pour participer au renversement du Directoire après quatre ans de gouvernance. Le Consulat remplace ce dernier. 1800, nommé Consul, puis Premier Consul, puis Consu l à vie en 1802! Il n’y a qu’un pas vite franchi pour faire de Buona parte un Roi ou un Empereur. Tant qu’à faire, empereurisons-nous! 1804, c’est fait. Dans l’ombre, deux hommes d’exception tirent les fi celles… Fouché et Talleyrand. Ils n’obtiendront du Maître ni admiration, ni félic itations, mais la méfiance d’un Empereur jaloux. Le décor est planté, nous entrons en scène.
Liste de Personnages
Phœbus VERNET Fils du notaire de Mazamet, et de Mélisende, décédé e à sa naissance. Nommé commissaire à Mazamet. LES QUATRE DISPARUES : Mariette, première disparue, fille de Martin, métay er des Reille Angéline, deuxième disparue, fille de Briffon, négo ciant en vin. Séverine, troisième disparue, fille de Cassoul, cul tivateur. Émeline, quatrième disparue, orpheline de père. LES GENDARMES : Crespin, Frochot, Daguin, Tuchet Et le brigadier Bouchon Les adjoints, officiers de police du Commissaire : Charles Delpech Henri Massol, André Niquet, Ruffat Jean Georges Arnold AUTRES PERSONNAGES Hadrien Vernet, notaire, père de Phœbus Lombard, pharmacien (il pratique les autopsies) Olympe Lombard, épouse du pharmacien Maxime Houles, courtier en peau, ami du négociant e n vin, Briffon. Alix Barbot, cuisinière Sidonie, bonne de Madame Lombard Casimir Leleux, barbier Annelise de Pardailhan. Personnel de la maison Vernet fils. : Jérome, majordome, Fripette, cuisinière, Martine, souillon. À PARIS : Fouché, ministre de la Police Collot d’Herbois, ami et second de Fouché Talleyrand, ministre des Affaires Extérieures
À CASTRES : Vivien de Corante, sous-préfet de Castres Paterne de Rémillon, ancien médecin Militaire Jules d’Abaque, lieutenant de gendarmerie. À ALBI : François Lamarque, préfet du Tarn Armand Legros (complice dans l’affaire de la patach e) Le Juge Demisol. À TOULOUSE : 1 Jean Pieyre , qui sortait de la députation pour entrer à la Pré fecture de Haute-Garonne.
Chapitre 1
L’homme aux cheveux déjà gris tordait un feutre à la rge bord verdi par les intempéries. Ses doigts noueux, secs et puissants m alaxaient le couvre-chef afin de ne pas violenter le commissaire Vernet. — Vous ne l’avez pas trouvée! Mais que faites-vous? Sa mère va mourir de chagrin. Il y a plus d’un an, la fièvre des marais nous a enlevé mon aîné et voilà Mariette, disparue depuis des mois! Mais où est-elle? Dites-le-moi! Phœbus souffrait. Il souffrait de ne pouvoir rien r épondre. Il en avait rêvé d’une affaire comme celle-ci. Pendant quatre ans, il s’ét ait forgé à l’enquête serrée, à Lyon, puis à Paris. Malgré les tentations parisienn es, il était revenu en son pays pour faire bénéficier ses concitoyens de son expéri ence et des bienfaits d’une police moderne axée sur le bien-être de ses contemp orains. Et là depuis plusieurs mois, il pataugeait lamentablement. Il ne restait d e Mariette qu’un sabot. On l’avait trouvé sur la mousse du bois Saint Pierre, là où el le maraudait du bois mort sur ordre de sa mère. Rien. Rien qu’une terre mâchée pa r des pas que l’on ne pouvait identifier. Pas un ruban, pas de laine sur les tron cs, pas de branches fraîchement cassées sur le lieu, à part une sur le talus qui me nait au chemin de pierraille. Après avoir fouillé le bois de fond en comble, on axa les recherches différemment. À propos, rien n’indiquait qu’elle fut morte… L’histoire de Phœbus était simple de prime à bord. Fils du notaire de Mazamet, sa mère était décédée à sa naissance. Elle portait un nom de fée, Mélisende, et c’est ainsi, dans la forme éthérée des êtres que l’ on ne peut qu’imaginer, que sa présence fictive s’imposa à lui, enfant. Son père H adrien avait mis dix ans à donner l’ordre que l’on emballe ses robes dans une malle t oute neuve. Père et fils avaient assisté à la scène comme un enterrement ultime et l a malle avait été rangée au grenier. Personne ne devait y toucher. La vie s’éta it poursuivie. D’ailleurs a-t-on vu la vie s’arrêter quelque partcepteur,? Il avait grandi entre la cuisinière Alix, son pré Robert Dessage, disparu dans la tourmente de la Rév olution, et son père Hadrien. Lorsqu’il fut en possession de la lecture, de l’écr iture et du calcul, il lui fallut entrer en pension chez les Jésuites à Castres. Sachant qu’ il devait reprendre l’Étude de son père, aucun directeur de conscience ne lui inti ma le désir de rentrer dans les ordres. C’était encore le Collège Royal. Mais les J acobins ont chassé les Jésuites… C’est une autre histoire. Il lui en est resté, outr e le latin et le grec, une rigueur, une puissance de déduction qui n’est pas étrangère à la profession que Phœbus s’est choisie. En toute liberté d’ailleurs, Hadrien le pè re étant d’une intelligence au-dessus de la moyenne. 2 Mais à l’époque, il sembla naturel, une fois le Gra nd Oral passé avec succès, que Phœbus, après avoir jeté sa gourme dans une mai son peu recommandable, mais chaudement recommandée pour l’excellence de se s prestations, séjournât quelques semaines chez son père à Mazamet et s’en f ût à Toulouse à la Faculté de Droit, réputée par tout le Royaume. La Sorbonne cré ée en 1220 ne rivalisait avec la Faculté de Toulouse que par son ancienneté, puisque cette dernière datait de 1229. Tout cela pour situer le personnage qui, malgré le malheur de n’avoir pas connu sa
mère, était ce que l’on appelle un enfant gâté par le milieu social et éduqué par des hommes de bien. Phœbus est grand, une demi-tête de plus que son pèr e, il a le visage délicat de 3 sa mère lui répétait son père dans son enfance, et un nez aquilin que d’Artagnan n’aurait pas renié, lui donnant un caractère viril et volontaire. Il avait un soin naturel de sa personne souvent coiffée d’un tricorne et abr itée d’une redingote de velours bleu marine battant la cuisse moulée dans une culotte de drap gris. Ce qui se portait dans le beau monde avec une cravate lavallière de s oie grège. Mais sa tenue de travail était plus rude. Il affectait le cuir qui r ésistait à tout, aux chevauchées endiablées, aux marches forcées, aux guets patients par tous les temps. Et c’est exactement ce personnage que Martin, métayer des Re ille, avait devant lui. L’homme à bout de souffrances dardait sur lui des y eux rougis par les veilles et les soucis. Phœbus se sentait nu et désarmé. — Martin, croyez que je fais avec mon équipe tout c e qui est possible à l’heure actuelle. Ne désespérez pas. Elle est encore vivant e et je suis sûr que je la retrouveraidit, il n’y avait ni! Je vous donne ma parole. Comme je vous l’ai déjà sang ni violence apparente… À ce sujet, il avait émis l’hypothèse quelques mois plus tôt que la gamine de quatorze ans avait pu faire une fugue… sous le foue t de cette tournure, Martin avait dû être maintenu pour ne pas secouer le commissaire! On avait fait des visites surprises chez son oncle, chez son cousin, sans suc cès. Et puis bien d’autres, mais ce jour, Phœbus n’avait pas le courage de lui rappe ler ses propres déboires. Il contourna son bureau et mit son bras sur les épaule s de Martin dans un élan de compassion. L’homme se leva et cessa de martyriser son feutre. — Dites à votre femme que je n’ai pas baissé les br as. Je vais voir la semaine prochaine s’ils ont trouvé quelque chose à Toulouse . L’homme hocha le chef dans un geste de fausse espér ance, il ne croyait plus à rien et surtout pas aux services de police. Debout derrière la porte capitonnée qui vient de se refermer, le commissaire Vernet se jure de recommencer l’enquête. Il n’est p as possible que les ravisseurs ou celui qui a aidé la jeune fille à disparaître n’ aient pas fait, quelque part, une erreur… Il ouvre la porte et fonce dans le bureau d e ses quatre agents de police. — À votre avis que fait-on d’une jeune fille de qua torze ans? — Tu nous as déjà posé la question tous les mois de puis quatre mois! Charles Delpech était le seul à le tutoyer. Ils ava ient été sur les bancs de la même faculté et eu le même professeur de droit, Ger main Homme. Phœbus avait eu la surprise de le voir débarquer dans son bureau lorsqu’il avait pris en charge la police de Mazamet. — Salutais! J’ai appris que tu étais revenu et que tu embauch ! Je suis présent! Après les effusions de rigueur et un léger panégyri que de ses aventures sous l’égide du Consulat, Phœbus confirma : — Oui, il me faut quatre hommes. Mais la paie n’est pas celle d’un avocat! — Tu sais comme moi que sans argent, sans célébrité dans sa famille on ne peut percer! Et puis j’aime que ça bouge autour de moi! — La paie, ça t’intéresse?
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