Lettres originales de Madame la duchesse d Orléans - Et souvenirs biographiques
121 pages
Français

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Lettres originales de Madame la duchesse d'Orléans - Et souvenirs biographiques , livre ebook

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Description

Aujourd’hui encore, je me félicite de m’être autrefois égaré en allant dans les Grisons par la vallée d’Urseren, car j’ai été plus que dédommagé du sacrifice de mon temps et de ma peine par l’inappréciable avantage d’avoir étendu le cercle de mes observations. Je me trouvai ainsi à l’improviste en face de l’une des sources du Rhin antérieur. Peu de semaines auparavant (été de 1826), cette origine du plus splendide des fleuves germaniques avait reçu l’hommage d’un auguste monarque allemand, Frédéric-Guillaume III de Prusse, qui avait joui de la majesté de cette sublime nature.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346028634
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Hélène de Mecklembourg-Schwerin
Lettres originales de Madame la duchesse d'Orléans
Et souvenirs biographiques
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

*
* *
Après le succès si mérité de l’ouvrage de Madame la marquise d’H * * *, il peut sembler téméraire d’offrir au public français celui de M. de Schubert. Cependant ces deux productions, qui ont paru presque simultanément en France et en Allemagne, portent, chacune, le sceau de leur origine et se complètent sans se nuire ; c’est un double hommage rendu à la mémoire de Madame la duchesse d’Orléans par sa patrie d’adoption et par celle qui l’a vue naître.
Le moment n’est pas encore venu de porter un jugement définitif sur une illustre princesse dont la vie n’a été qu’un dévoûment continuel à de grands devoirs et à d’éternelles vérités. Ceux qui l’ont connue épanchent leur cœur, laissent parler leurs souvenirs, publient les documents qu’ils possèdent ; et, quand l’œuvre d’ensemble devra paraître, Madame la duchesse d’Orléans trouvera encore son historien.
Pour qu’un contemporain soit autorisé à faire entendre sa voix, il faut qu’il se recommande par l’élévation du caractère et qu’il soit en possession de renseignements d’un intérêt général. A ce double égard, le vénérable auteur de cet écrit a droit à un favorable accueil. Très-connu en Allemagne, il l’est moins en France où ses ouvrages n’ont pas pénétré jusqu’ici. Quelques mots combleront en partie cette lacune.
Né en 1780, M. de Schubert, maintenant presque octogénaire, avait successivement étudié dans sa jeunesse la théologie à Leipzig et la médecine à Iéna. Ses goûts se dirigeant de préférence vers l’étude des sciences naturelles et de la philosophie, il se voua à la carrière du haut enseignement, fit en 1807 un cours de philosophie à Dresde, devint plus tard directeur de l’école industrielle de Nuremberg, et fut appelé en 1816 aux fonctions de précepteur des enfants du grand-duc de Mecklenbourg-Schwerin, mais plus spécialement de Marie, l’aînée des princesses.
Doué d’un esprit supérieur, de connaissances très-étendues, d’un caractère sympathique et profondément religieux, il n’eut besoin que d’un séjour de trois années dans cette maison pour y laisser un souvenir permanent. Peu de temps après qu’il eut quitté Ludwigslust pour occuper à l’université d’Erlangen une chaire de sciences naturelles, la jeune princesse Hélène, qui ne le revit plus, sollicita la faveur de lui écrire ; et ainsi s’établit une correspondance qui ne s’est éteinte qu’avec la vie de Madame la duchesse d’Orléans. Après un séjour de huit ans à Erlangen, M. de Schubert alla professer les sciences naturelles à l’université de Munich, où il obtint le titre de conseiller intime et l’honneur de faire partie de l’Académie des sciences.
La longue carrière de Schubert a été marquée par de très-nombreuses publications, qui ont pour objet les sciences naturelles, des questions de philosophie morale ou religieuse, des biographies édifiantes, des voyages, des contes, des paraboles, etc. 1 Tous les ouvrages de l’ancien professeur de Ludwigslust intéressaient vivement Madame la duchesse d’Orléans, qui les recevait avec reconnaissance ; mais, ce qui avait le plus d’attrait pour elle, c’était la foi religieuse de M. de Schubert, c’étaient ses profondes méditations sur la nature de l‛âme et ses rapports avec Dieu.
Les idées de Schubert prennent sans effort une direction mystique, assez rare chez les savants qui s’occupent de l’étude de la nature. La vie humaine n’est littéralement à ses yeux qu’un songe dont la réalité est ailleurs ; il voit, dans certains faits, un symbole précurseur d’autres faits subséquents ; il recherche les lointaines analogies qu’il peut y avoir entre le monde visible et l’éternité ; il écoute et convertit en science la voix des pressentiments.
Son style, toujours métaphorique, même dans ses ouvrages populaires, n’est pas facilement compris de chacun ; il est parfois presque intraduisible, surtout dans les développements allégoriques où les germanismes de pensée ajoutent à la difficulté de rendre les germanismes d’expression. J’avais à éviter, dans cette traduction, le double écueil d’être infidèle à l’idée originale ou au goût français ; mais j’ai presque toujours mis le fond au-dessus de la forme, le respect de l’œuvre de l’auteur au-dessus de l’amour-propre du traducteur ; et je crois ne m’être écarté de cette règle que lorsque j’y étais obligé.
A côté de l’intéressante biographie qui a déjà paru, l’œuvre de M. de Schubert me paraît offrir encore une triple source d’intérêt : d’abord, des renseignements plus complets sur l’éducation de la princesse de Mecklenbourg jusqu’à son mariage ; puis, la publication d’environ quatre-vingts lettres ou fragments de lettres allemandes, qu’elle adresse à M. de Schubert, à Madame la grande-duchesse héréditaire, sa mère, ou à une amie de jeunesse ; enfin et surtout, le point de vue exclusivement religieux de l’auteur, qui est en parfaite harmonie avec les convictions de Madame la duchesse d’Orléans.
C’est dans ce point de vue que repose l’unité de. l’ouvrage, son attrait principal, l’élément essentiel de son succès. Plus que personne, M. de Schubert avait mission pour révéler au monde la foi de la duchesse, qui lui ouvre son cœur, réclame ses conseils, ses prières, et qui, dans son humilité chrétienne, se place bien au-dessous du vieil ami qu’elle édifie. Les lettres qu’elle écrit à Madame la grande-duchesse ont cependant un plus grand prix encore ; c’est toujours la même âme si pure, si noble, si résignée à la volonté de Dieu ; mais l’épanchement religieux est plus intime et plus habituel.
Une vie dévouée est toujours un noble sujet de méditations ; mais qu’il est rare, qu’il est édifiant de trouver tant de foi, de renoncement, d’activité chrétienne dans un rang où d’impérieux devoirs de position absorbent trop souvent au profit du monde toutes les forces de l’âme et de l’esprit !

Bâle, juillet 1859.
C.-F. GIRARD.
1 Comme la duchesse d’Orléans fait souvent allusion aux ouvrages de Schubert dans sa correspondance, j’en donne ici une liste, sans doute très-incomplète : — Pressenliment ( Ahnungen ) d’une histoire générale de la vie ; 3 vol. 1806-20. — Réflexions sur le côté faible des sciences naturelles, 1808. — Le monde primitif et les étoiles fixes, 1822. — L’univers, la terre et les époques de l’humanité, 1852. — Symbolique du rêve, 1814. — Histoire de l’âme ; 2 vol., 1830. — Maladies et perturbations de l’âmé, 1845. — Divers manuels de minéralogie, d’histoire naturelle, etc. — Un certain nombre d’ouvrages d’édification, entre autres : Esquisse de la vie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin ; 4 e édition, 1832. — Communications du temps de l’empire, etc. — Divers voyages : Voyagea Salsbourg, dans le Tyrol et la Lombardie, 1823. — Voyage au sud de la France et en Italie ; 2 vol., 1827-31. — Voyage en Orient dans les années 1836 et 1837, 3 vol., 1838-39. — Autobiographie, en 3 vol., l’un de ses derniers ouvrages, etc., etc.
I
BONHEUR INESPÉRÉ
Aujourd’hui encore, je me félicite de m’être autrefois égaré en allant dans les Grisons par la vallée d’Urseren, car j’ai été plus que dédommagé du sacrifice de mon temps et de ma peine par l’inappréciable avantage d’avoir étendu le cercle de mes observations. Je me trouvai ainsi à l’improviste en face de l’une des sources du Rhin antérieur. Peu de semaines auparavant (été de 1826), cette origine du plus splendide des fleuves germaniques avait reçu l’hommage d’un auguste monarque allemand, Frédéric-Guillaume III de Prusse, qui avait joui de la majesté de cette sublime nature. Au fond de la vallée, près de Chiamut, les sources se

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