Mémoire pour servir à l histoire de la capitainerie générale de Caracas - Depuis l abdication de Charles IV jusqu au mois d août 1814
44 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Mémoire pour servir à l'histoire de la capitainerie générale de Caracas - Depuis l'abdication de Charles IV jusqu'au mois d'août 1814 , livre ebook

-

44 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

De la Capitainerie générale de Caracas. Au sud de la mer qui baigne les îles de l’archipel américain, se trouve une vaste partie de terre appartenant au continent de l’Amérique méridionale. Elle est bornée à l’orient par l’océan Atlantique ; au sud-est, par la Guiane hollandaise ; au sud, par l’Amazone et la Guiane portugaise ; à l’occident, par le royaume de la Nouvelle-Grenade ; et au nord, par la mer Caraïbe,Cette portion de terre porte le nom de Capitainerie générale de Caracas.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346123353
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
F. Mayer, H. Poudenx
Mémoire pour servir à l'histoire de la capitainerie générale de Caracas
Depuis l'abdication de Charles IV jusqu'au mois d'août 1814
AVANT-PROPOS
PARMI toutes les révolutions qui se sont opérées depuis l’émancipation des Colonies anglaises de l’Amérique septentrionale, une des plus dignes d’attirer les regards de l’observateur, est celle qui vient de bouleverser les possessions espagnoles du Nouveau-Monde.
 
Nous aurions désiré d’offrir au public un tableau général de ces divers événemens ; mais les matériaux nous ayant manqué pour le Mexique, le Chili et la vice-royauté de la Plata, nous nous bornerons à retracer l’histoire de ceux qui ont désolé la Capitainerie générale de Caracas et la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade. Comme nous avons été témoins des troubles qui ont agité ces parties de l’Amérique, nous aurions une masse de faits très-intéressans à offrir à nos lecteurs ; mais la situation politique de l’Europe ayant changé, nous garderons le silence sur l’histoire des agens extérieurs qui ont coopéré au mouvement insurrectionnel de la partie de l’Amérique, qui est l’objet de notre Mémoire ; et, nous conformant au devoir de l’historien, nous joindrons la vérité à l’impartialité.
 
Notre seul but a été de présenter un recueil de faits qui, servant à l’histoire des révolutions auxquelles ce pays est en proie, puisse être utile aux nations qui se trouvent en contact avec lui, et les préservent des sophismes révolutionnaires qui y ont totalement désorganisé la société.
 
Nous diviserons notre travail en deux Mémoires séparés ; le premier contiendra l’histoire de la Capitainerie générale de Caracas ; dans le second, qui sera imprimé plus tard, nous nous occuperons de la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade.
De la Capitainerie générale de Caracas.
Au sud de la mer qui baigne les îles de l’archipel américain, se trouve une vaste partie de terre appartenant au continent de l’Amérique méridionale. Elle est bornée à l’orient par l’océan Atlantique ; au sud-est, par la Guiane hollandaise ; au sud, par l’Amazone et la Guiane portugaise ; à l’occident, par le royaume de la Nouvelle-Grenade ; et au nord, par la mer Caraïbe,
Cette portion de terre porte le nom de Capitainerie générale de Caracas. Elle se compose des provinces de Venezuela, Maracaïbo, Varinas, Cumana, la Guiane et l’île de la Marguerite 1 .
Les principales rivières qui l’arrosent sont l’Orinoco, le Guarapiche, le Curiaco, le Manzanares, le Neveri, l’Unare, le Tuy, l’Yragui, l’Aroa et le Tocuyo. Ces rivières, à l’exception de l’Orinoco, descendent de la chaîne côtière de montagnes, située au nord du pays ; elles portent leurs eaux dans la mer Caraïbe. Le Guarapiche se jette dans le golfe Paria, et l’Orinoco se rend par plusieurs embouchures, dans l’océan Atlantique. Les rivières de Matacan, celle Sulia, le Palmar, et plusieurs autres de moyenne grandeur, naissent de la même chaîne de montagnes, qui se prolonge autour de la lagune Maracaïbo, et leurs eaux vont se confondre dans le bassin de ce nom.
Du versant méridional de la même chaîne de montagnes, partent plusieurs rivières qui se rendent à l’Orinoco ; et parmi ces dernières nous distinguerons le Mamo, le Pariagoan et Pao, le Chivata et Zoa, le Cachicamo, l’Aracay, le Manapure et Espino, enfin l’Apure, qui est grossi de plusieurs autres rivières considérables. Parmi celles qu’il reçoit, on remarque le Guarico et la Portugaise, qui est augmentée par les eaux de la rivière de San-Juan, de Sarare et de Guanare. Le Meta et le Guaviari se déchargent aussi dans l’Orinoco, qui reçoit plusieurs autres rivières considérables qui descendent des divers plateaux de la Guiane. Les plus remarquables sont le Caroni et le Cora.
L’Orinoco communique avec l’Amazone par le Casiguiari, qui se joint au Rio-Negro vers San-Carlos, et le Rio-Negro va confondre ses eaux avec l’Amazone.
Les lacs principaux sont ceux de Valence et de Maracaïbo ; ce dernier a son embouchure dans un vaste golfe compris entre la pointe de Chichibatoa et la pointe Macolla ; on lui donne le nom de golfe de Venezuela.
La pays se trouve bordé, au nord, par une chaîne de montagnes ; elles prennent naissance à la pointe de la Pena, se prolongent le long des côtes, et vont se joindre, vers Cucuta, à un autre chaînon qui, partait de la pointe Chichibatoa, va se confondre avec les hautes montagnes de la Nouvelle-Grenade. Au midi, on rencontre de vastes plaines qui s’étendent jusqu’à l’Orinoco.
Cette configuration donne au pays deux températures différentes. Les parties hautes jouissent d’un printemps continuel, tandis que les plaines sont livrées à toute l’action du soleil. Les saisons se divisent en deux parties : la saison sèche, et celle des pluies ; dans cette dernière, il y a cependant quelques intervalles de beau temps, et les orages produisent aussi des averses dans la saison sèche. Dans le temps des pluies, les rivières se gonflent, et inondent des plaines immenses. Lorsque les eaux se retirent, ces plaines se couvrent d’une brillante végétation, et elles se convertissent en vastes pâturages qui, quelque temps après, deviennent, par l’influence de la chaleur, un désert aride, où l’on ne rencontre que quelques plantes succulentes semées çà et là. Les troupeaux souffrent alors considérablement, et la sécheresse fait périr, toutes les années, une grande quanti té de bétail.
Il y a des mines d’or ; elles ont été abandonnées : mais on exploite encore dans la juridiction de San-Felipe une riche mine de cuivre. Nous croyons qu’il existe dans le pays beaucoup d’autres métaux précieux ; mais le manque de bras et l’insouciance des habitans empêchent l’exploitation des mines.
Cette partie de l’Amérique abonde en eaux minérales, tant chaudes que froides ; les tremblemens de terre y sont fréquens, et la province de Cumana en est souvent incommodée.
Les bois de construction, de marqueterie et de teinture, les gommes-résines et les drogues médicinales y sont en grande abondance.
Les forêts sont peuplées de beaucoup d’espèces de mammifères, d’une innombrable quantité d’oiseaux parés des plus riches couleurs, et de reptiles venimeux dont les morsures sont souvent très-dangereuses.
La mer, les ports, les lacs et les rivières contiennent beaucoup d’espèces de coquillages et de poissons ; la pèche de ces derniers, et les salaisons qu’on en fait, forment une branche importante de commerce pour le pays.
Les ports principaux sont les suivans : Portete, Bahiahonda, Maracaïbo, Coro, Puerto-Cavello, Turiamo, Patanemo, Borboruta, Zienega, Ocumare, la Guayra, Caravalleda, Puerto-Françes, la Bahia de Tacarigoa, Barcelona, le port de Cariaco, et Cumana ; sur l’Orinoco, on remarque San-Thomas d’Angostura ; les ports de commerce sont Maracaïbo, Coro, Puerto-Cavello, la Guayra, Barcelona et Cumana. Le golfe de Paria offre aussi des ancrages avantageux, qui facilitent le commerce avec l’île de la Trinité.
Les points dignes de fixer l’attention sont Bahiahonda et Puerto-Cavello, Le premier est au pouvoir des Indiens, qui ont constamment résisté au gouvernement espagnol. Puerto-Cavello est recommandable comme place de guerre ; mais son insalubrité fait périr beaucoup d’Européens. La Guayra, située à cinq lieues de Caracas, se lie naturellement à cette ville, comme en étant l’embarcadère.
La population de la capitainerie générale pouvoit être, en 1807, de neuf cent mille âmes ; mais l’inexactitude des recensemens s’oppose à une évaluation positive.
La ville principale est Caracas, chef-lieu de la province de Venezuela ; elle est située presque au milieu des autres. (C’étoit une cité florissante avant la fatale catastrophe du 26 mars 1812.) Elle joint aux agrémens de sa situation dans une vallée délicieuse, la jouissance d’un printemps continuel, dû à son élévation de quatre cent soixante toises au-dessus du niveau de la mer 2 .
En sortant de Caracas dans la direction du sud-est, après avoir perd

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents