Mémoire sur trente-neuf nouvelles inscriptions puniques
28 pages
Français

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Mémoire sur trente-neuf nouvelles inscriptions puniques , livre ebook

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Description

Tunis, ville bâtie avec les ruines et presque sur l’emplacement de l’antique Carthage, recèle, en fait de monuments et de débris du passé, une mine que l’on exploite depuis longtemps, mais qui est loin d’être épuisée. Elle abonde surtout en épigraphes puniques, dont les particuliers font un objet de commerce et de spéculation. Un amateur riche et intelligent pourrait, s’il le voulait bien, se former dans cette cité une collection des plus belles et des plus précieuses du monde.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346104239
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jean-Joseph-Léandre Bargès
Mémoire sur trente-neuf nouvelles inscriptions puniques
NOUVELLES INSCRIPTIONS PUNIQUES
Tunis, ville bâtie avec les ruines et presque sur l’emplacement de l’antique Carthage, recèle, en fait de monuments et de débris du passé, une mine que l’on exploite depuis longtemps, mais qui est loin d’être épuisée. Elle abonde surtout en épigraphes puniques, dont les particuliers font un objet de commerce et de spéculation. Un amateur riche et intelligent pourrait, s’il le voulait bien, se former dans cette cité une collection des plus belles et des plus précieuses du monde. M. l’abbé Bourgade, qui doit à un long séjour dans cette ville la connaissance des richesses archéologiques qu’elle possède, encouragé par ses amis, et désirant d’ailleurs faire quelque chose d’utile au progrès de la science et à la religion 1 , a eu l’heureuse pensée de faire copier ces inscriptions, dont quelques-unes ont été découvertes en premier lieu à Tunis même, mais dont la majeure partie y a été transportée de divers endroits de la régence. Elles sont au nombre de trente-neuf ; car nous ne comptons pas les deux premières, que nous avons nous-même publiées dans le courant de l’année 1849.
M. l’abbé Bourgade vient de les publier dans un recueil qui, nous n’en doutons pas, sera accueilli avec reconnaissance par tous ceux qui s’occupent de paléographie. De plus, afin qu’on ne les confondît point avec celles qui sont déjà connues des savants sous le nom de Carthaginoises et de Numidiques, il les a appelées Tunisiennes.
Il a fait encore preuve d’intelligence en les partageant en trois catégories ; en plaçant d’abord les votives, ensuite les épitaphes, et en dernier lieu celles que leur lecture et leur mauvais état rangent naturellement parmi les douteuses.
Il a accompagné son travail de quelques explications qui, sous plusieurs rapports, nous paraissent laisser beaucoup à désirer. Notre intention, du moins pour le moment, n’est pas de les réfuter, ni d’en faire la critique : il nous suffira ici de présenter d’autres interprétations, et quelquefois d’autres transcriptions. La comparaison que l’on pourra établir entre le résultat de nos recherches et les tentatives plus ou moins heureuses de notre devancier mettra le lecteur compétent à même de décider qui de nous a le plus approché de la vraisemblance ou de la vérité.
Quel que soit ce jugement, nous avons la confiance d’avoir abordé l’explication des épigraphes puniques avec les études préliminaires que ce genre de travail exige, c’est-à-dire la connaissance de l’hébreu et du chaldaïque, que nous professons à la Sorbonne depuis nombre d’années, et une certaine pratique des caractères et de la langue phénicienne. Si nous nous sommes trompé dans quelques-unes de nos interprétations, nous formons d’avance le vœu que nos erreurs servent du moins à ceux qui viendront après nous ; car, dans cette publication, nous n’avons en vue que le progrès de la science et la découverte de la vérité.
Ces inscriptions peuvent se diviser en trois classes : les votives, les commémoratives et les funéraires.
Les votives sont celles qui expriment l’acquittement d’un vœu ou promesse religieuse. Elles sont au nombre de huit, et contiennent toutes le mot .
Nous appelons commémoratives celles qui ornaient primitivement un bas-relief ou un monument sacré quelconque, et étaient destinées à consigner une faveur divine, ou à perpétuer le souvenir d’un acte religieux inspiré par la reconnaissance, spontanément, et non à la suite d’un vœu. La plupart de ces inscriptions se distinguent des précédentes par l’absence du mot , et par la présence de celui de . Le recueil publié par M. l’abbé Bourgade en contient trois seulement.
Les funéraires, ou épitaphes, sont celles, comme l’indique le mot lui-même, qui marquent le nom, l’âge, et quelquefois le pays d’une personne défunte. On en compte une vingtaine dans le recueil. Elles portent ordinairement les mots et
Les inscriptions votives, qui sont les huit premières du recueil, contiennent toutes la formule connue  ; mais, dans quelques-unes, ces mots sont écrits d’une manière fautive, et renferment des aleph, des iod et des aïn faisant fonction de voyelles brèves. C’est ainsi que, dans la quatrième, on trouve mis au lieu de , et, dans la huitième, et à la place de .Ces fautes ne sont pas seulement le fait de l’ignorance du graveur, mais elles accusent une époque de décadence, et peut-être de domination étrangère.
Toutes ces inscriptions se terminent par cette phrase, que l’on rencontre également dans plusieurs de celles qui ont été publiées par Gésénius (Scripturæ linguœque phœniciœ monumenta)  : Le reste du texte se compose d’un plus ou moins grand nombre de noms propres dont le déchiffrement offre en général peu ou point de difficulté.
Après ces explications préliminaires, nous passons immédiatement à la transcription et à l’interprétation de chacune des nouvelles épigraphes puniques, en conservant l’ordre dans lequel elles se trouvent placées dans la publication de M. l’abbé Bourgade, et en renvoyant, pour le texte original, aux planches qu’il a lui-même fait graver.
PREMIÈRE INSCRIPTION TUNISIENNE

au Seigneur. C’est le mot hébreu (adon) écrit ici defectivè, et précédé de la préposition à.
à Baal, nom du principal dieu adoré par les Tyriens et dans leurs colonies.
signifie vœu, promesse religieuse et obligatoire, chose promise par un vœu, et se trouve en rapport d’annexion avec le mot suivant.
peut se lire et se prononcer de trois manières différentes : asch, esch, osch.
Lu et prononcé asch, il a le même sens que l’hébreu

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