Mission politique et maritime de la France au XIXe siècle
85 pages
Français

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Mission politique et maritime de la France au XIXe siècle , livre ebook

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Description

Lisez l’histoire des peuples, promenez vos regards sur le globe, partout où ne règne pas la civilisation européenne, l’état sauvage et barbare prévaut, et la civilisation, quelque ancienne qu’elle soit, ne peut en rien être comparée à la nôtre ; elle peut présenter ailleurs quelques germes de force et de durée, mais c’est la durée de ces statues de marbre qui, dans leur immobilisme, voient passer devant elles des flots de générations et s’endorment sans progresser dans le statu quo, jusqu’à l’heure fatale où retentit pour elle le glas de la décadence.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346120031
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Charles-Ernest Lullier
Mission politique et maritime de la France au XIXe siècle
DÉDIÉ
 
A MONSIEUR LE CONTRE-AMIRAL, BARON
 
CLÉMENT DE LA RONCIÈRE LE NOURRY,
 
CHEF D’ÉTAT-MAJOR DE S. EXC.M. LE MINISTRE DE LA MARINE
ET DES COLONIES
TÉMOIGNAGE DE SYMPATHIE ET DE RESPECT.
INTRODUCTION
Tout ce qui arrive dans le monde a son signe qui le précède. Lorsque le soleil est prêt à se lever, l’horizon se colore de mille nuances, et l’orient paraît tout en feu. — Le murmure confus et le mouvement intérieur des peuples en émoi sont le signe précurseur de la tempête qui passera bientôt sur les nations tremblantes.
(LAMENNAIS. —  Paroles d’un Croyant, XXIII . )
 
 
Partout de redoutables problèmes ont été posés, et veulent être résolus ; partout de grandes souffrances se sont révélées, et demandent satisfaction.
Des principes nouveaux ont été solennellement affirmés à la face des nations, et veulent être reconnus.
Les traités, bases de l’ancien droit, ont été déclarés déchirés 1 . Un droit nouveau a surgi, et veut être consacré.
Mais tout ce qui a été créé par l’épée, ne se délie que par l’épée. Et un congrès n’est point un contrat synallagmatique entre nations, c’est une transaction entre vainqueurs et vaincus ; il ne donne la paix qu’en emportant la guerre. Le temple de Janus n’a que deux portes ; on entre ou on sort ; et l’on ne parlemente pas sur les degrés. Dans ces temps-ci, une proposition de congrès ne peut être qu’une parole courtoise avant de tomber en garde, ou l’exorde de l’excuse de Pilate,
L’humanité, dans ses transformations, a ses lois comme la nature dans ses enfantements ; tout passe au creuset de la douleur, et la vie ne s’achète que par la souffrance. La vieille Europe a beau se retourner comme un malade sur sa couche ; ni l’opium de ses diplomates ni les prescriptions de ses médecins politiques ne lui feront recouvrer son léthargique sommeil ; les uns et les autres sont impuissants à lui ménager un répit, un arrêt, un retour de l’aiguille sur le cadran d’Ézéchiaz.
Nous avons vu ce siècle faire son entrée sur un char de triomphe dont les roues étaient teintes de sang et le sommet chargé de lauriers, s’avancer ensuite, marchant toujours, tantôt au milieu de gloires sans nom, tantôt au milieu de désastres sans exemple ; essayant de tout, usant, dévorant tout ; se détournant souvent de son chemin et se laissant aller sur des pentes fatales vers des décadences profondes, mais s’arrêtant sur le bord des abîmes, se relevant et reprenant sa marche, encore plein d’un courage et d’une vigueur qu’on ne lui eût pas supposés. Nous avons vu un siècle qui a déjà eu une suite d’événements extraordinaires qu’il n’a jamais été donné à aucune époque de reproduire, qui a pénétré dans les mystères de la nature et lui a arraché tant de secrets, qui a enfanté dans tous les genres et dans tout ordre de sciences, une masse de prodiges plus étonnants les uns que les autres, aussi différents dans leur nature que multiples dans leur nombre, admirables dans leur éclat, féconds et utiles dans leur application, qui semble tous les jours découvrir la veine réelle des beaux-arts et se rapprocher de plus en plus de leur type véritable.
Les espaces ont été abolis, les continents rapprochés, les mers subjuguées non-seulement dans leurs surfaces sans limites, mais encore dans leurs abîmes sans fond, par lesquels passe, pareille à une aile rapide de feu, muette mais vivante, la pensée de l’homme : les éléments, dont les lois ont été surprises, nous ont transmis toute leur puissance, la nature nous a livré tous ses mystères, et l’on nous dirait arrivés au moment où la création entière, mettant fin à ses anciennes révoltes, serait enfin prête à se soumettre au joug de celui qui lui fut donné pour dominateur.
Dans l’ordre des idées civilisatrices, des efforts non moins remarquables ont été tentés ; les barrières qui séparaient les peuples ont été rompues, les différences de races détruites, l’humanité ennoblie par le principe sinon par le fait de la destruction de l’esclavage, des ambitions effrénées qui, comme un torrent dévastatenr menaçaient le monde, ont été arrêtées dans leur marche, des fers ont été brisés, des peuples affranchis, enfin on a commencé à s’ouvrir les voies de ce vieil Orient, dont le passé fut si beau, dont le présent est si triste, dont l’avenir.... mais c’est à Dieu seul qu’il est réservé de connaître l’avenir.
Un siècle qui a fait tout cela, et qui, après tout cela, marche encore, ouvrant toujours de nouveaux horizons, créant de nouvelles merveilles, est éminemment un siècle de progrès. La postérité qui aura à le juger un jour le trouvera grand ; mais après lui avoir constaté ce caractère d’indélébile grandeur, elle trouvera aussi qu’il ne fut, somme toute, qu’une féconde époque de transition. Elle trouvera qu’ayant touché à toutes les questions, il n’en résolut définitivement aucune ; que par lui tout fut nommé, rien ne fut défini ; qu’il marcha, mais qu’il n’atteignit pas le but ; qu’il ouvrit plus les voies qu’il ne les parcourut, et, pour le peindre d’un seul trait, elle dira que son caractère essentiel et distinctif fut un caractère de préparation. Elle répètera aussi ce que Michel et, notre grand historien, a dit du XVI e siècle : c’est un héros.
Oui, l’avenir et la postérité diront que notre siècle fut un siècle de préparation : il est venu en ouvrant de nouveaux horizons, il s’en va en indiquant de nouvelles et de plus grandes perspectives. — Il s’en va en léguant à un autre siècle un grand, un terrible héritage, de la gloire peut-être, peut-être d’effroyables malheurs.
Jetez un regard sur la terre : Voyez l’état du temps, le cours des choses ; étudiez les hommes, les événements ; examinez les signes... Contemplez et méditez, voyez le spectacle qu’offrent les peuples : Les uns, jeunes de désirs, vieux de civilisation, pris de passions effrénées, s’agitent, se tourmentent, tournent et se retournent dans un cercle brûlant placé sur des abîmes ; les autres neufs, par l’âge et l’énergie des forces, vieillis cependant tout d’un coup par cette même civilisation dans laquelle ils sont tombés comme on tombe dans un gouffre, se réveillent, se lèvent, se meuvent, se poussent, trop pleins d’une sève surabondante de vie, ou comme chargés d’un poids trop lourd. Et en attendant, de toutes parts on est inquiet, troublé : on est à se regarder, à attendre ; on se questionne, on écoute, on se désole, on se recule ou on avance en tremblant, on prédit, on craint, on espère.... Ah ! c’est que le temps des illusions est passé : les événements sont là, les canons vont parler ! En attendant, rien n’est solide : sous les pieds, la terre tremble.... et l’horizon toujours chargé, et l’avenir toujours sombre....
Que veut dire tout cela ? Que va-t-il arriver ? O hommes, dites, dites, votre œil n’a-t-il pas vu dans le lointain quelque chose venir, quelque chose de vague, d’immense, de.... sinistre.... quelque chose de grand, de mémorable, de triomphant ? Dites, dites, avez-vous entendu ce grand bruit qui s’avance, le bruit de la marche du monde ? Et dans le silence de votre âme, ce souffle qui passe, ce souffle de Dieu, avez-vous pu le saisir ? Les heures, pouvez-vous les compter ?,..
« L’homme sR

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