Monographie de la commune de Koléa - Algérie
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Monographie de la commune de Koléa - Algérie , livre ebook

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Description

Koléa fut le berceau des Zouaves : le 1er régiment y eut longtemps son dépôt et y possède encore un charmant jardin avec pavillon et splendides ombrages. Les établissements militaires forment plusieurs vastes corps de logis au sud de la ville, regardant la vaste plaine de la Mitidja. L’hôpital militaire est installé dans une ancienne mosquée et ses dépendances.Koléa est aussi une ville sainte pour les Arabes, qui y viennent de tous les environs en pieux pèlerinage, au tombeau de Sidi Ali Embarek, marabout vénéré dans toute la région.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346090587
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Charles Naylies
Monographie de la commune de Koléa
Algérie
INTRODUCTION

*
* *
Cette Monographie de la commune de Koléa a été couronnée, le 29 juin 1900, par la Société des Agriculteurs de France (8, rue d’Athènes, Paris) 1 .
C’est au compte rendu de la séance générale que nous empruntons, textuellement, l’appréciation qui en a été faite par M. Rousselle, rapporteur du jury du concours.
Après avoir fait quelques citations de cet ouvrage, M. le Rapporteur concluait en ces termes :
 
« Le paysage si bien dessiné que je viens de mettre sous vos yeux n’est pas mon œuvre, messieurs ; je l’ai découpé entièrement, en l’abrégeant, hélas  ! dans la Monographie que nous couronnons. Je ne pense pas pouvoir mieux vous montrer le talent artistique de son auteur, et l’inspiration vraiment belle que peut donner l’étude bien comprise et bien aimée du pays où l’on vit.
Mais notre rôle ne doit pas se borner à admirer des paysages. Apprenons donc que Koléa est surtout, et avant tout, un centre agricole, une commune rurale, attendant tout de la terre et lui donnant tout. Là, l’agriculture règne en maîtresse jalouse ; l’industrie n’a jamais pu y prendre pied.
Je voudrais vous lire en entier ce mémoire où l’auteur, véritablement amoureux de son sol, explique de la façon la plus vivante comment la fertilité admirable de Koléa a été produite successivement par l’habite distribution des eaux.
Je ne le puis : je dois me borner à signaler l’œuvre à vos applaudissements, et à souhaiter que sa publication ultérieure permette à tous d’en goûter le charme ».
 
Cette rapide analyse du Rapporteur ne pouvait être plus flatteuse pour l’auteur de ce Mémoire qui fut, avant tout, un colon portant en son cœur l’amour de notre belle Algérie.
Quelques mois plus tard, celui qui recevait ces éloges était, par une mort inattendue, enlevé à l’affection de sa famille et de ses amis.
C’est à ceux qui l’ont aimé et estimé que nous offrons son dernier travail ; qu’il soit pour eux un souvenir !

Lyon-Clamecy (1905).
1 Le manuscrit original est aux archives de la Société des Agriculteurs de France.
AVANT-PROPOS

*
* *
Une description de Koléa pittoresque, humoristique, poétique, où viendrait au besoin se glisser une légère intrigue d’amour, écrite l’œil perdu dans l’azur du ciel et l’oreille charmée par le chant des oiseaux, pourrait fournir une plaquette fort agréable.
D’autre part, avec les documents officiels, les statistiques, les archives, les rapports, les renseignements donnés par les colons, on pourrait faire une étude honnête, utile, mais que son isolement laisserait forcément dans l’ombre.
Mais qu’on s’empare du programme tracé par la Société des Agriculteurs de France, qu’on s’y enferme strictement, l’œuvre produite, bonne ou mauvaise, brillante ou terne, acquiert immédiatement un grand relief par le seul fait d’être partie intégrante d’un important ensemble :

La Collection des Monographies des Communes rurales de France
De pareils ouvrages, il est vrai, ne valent que par l’exactitude et la précision : c’est dire qu’ils nécessitent un pénible labeur, des recherches longues et difficiles.
Qu’importe ! rien ne coûte quand on aime les champs, Koléa et la France.
INTRODUCTION HISTORIQUE
I
HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA COMMUNE
Koléa fut le berceau des Zouaves : le 1 er régiment y eut longtemps son dépôt et y possède encore un charmant jardin avec pavillon et splendides ombrages. Les établissements militaires forment plusieurs vastes corps de logis au sud de la ville, regardant la vaste plaine de la Mitidja. L’hôpital militaire est installé dans une ancienne mosquée et ses dépendances.
Koléa est aussi une ville sainte pour les Arabes, qui y viennent de tous les environs en pieux pèlerinage, au tombeau de Sidi Ali Embarek, marabout vénéré dans toute la région.
Enfin, Koléa est la résidence choisie par beaucoup de retraités, militaires et civils, et par quelques malades qui y prennent force et santé.
Mais Koléa est, surtout et avant tout, un centre agricole, une commune rurale, attendant tout de la terre et lui donnant tout. Là, l’agriculture règne en maîtresse jalouse  ; l’industrie n’a jamais pu y prendre pied. On se souvient encore de l’échec de la verrerie, créée cependant avec l’appui de l’Etat, en 1866. La céramique artistique, le tissage de la soie n’ont guère mieux réussi.
Koléa a une importance suffisante pour attirer et retenir l’attention  ; sa population de 5.654 habitants, dont la moitié est agglomérée dans la ville, comprend autant d’indigènes que d’Européens, et, parmi ces derniers, le nombre des étrangers est à peine inférieur à celui des Français. De là, une situation bien faite pour piquer la curiosité et fournir d’intéressantes constatations.
La question de la colonisation, que l’on y peut suivre depuis l’origine dans ses transformations multiples, dans ses efforts incessants, ses progrès, ses reculs, et son triomphe final, donne une nouvelle saveur à l’étude de ce pays.
L’espace que nous aurons à embrasser ne dépassera jamais 20.000 hectares et se réduira en fin de compte à 7.000, car les limites administratives ont souvent varié.
Le temps est plus limité encore : 60 ans. Car la nuit enveloppe à peu près entièrement la période antérieure à la conquête française, période connue seulement par des vestiges de ruines romaines, par quelques légendes arabes plus ou moins enfantines, par le récit des fléaux qui ont frappé fortement l’imagination populaire, tel que le tremblement de terre de 1825, qui détruisit presque complètement la ville. Ce silence de la tradition chez un peuple vivant de la vie purement végétative ne doit pas surprendre. La plupart des Arabes connaissent à peine le nom de leurs grands-pères, ignorent celui de leurs grand’mères et sont très embarrassés pour dire leur âge.
Nous savons cependant que Koléa fut fondé vers 1550 par des Maures chassés d’Andalousie et protégés par le dey d’Alger. Un saint marabout, venu d’Occident, Sidi Ali Embarek, réussit à imposer son influence à tout le pays et à transmettre son pouvoir à ses descendants.
En 1830, nous sortons de la légende pour entrer dans l’histoire.
Cette année-là, le 5 juillet, les Français entrent à Alger. En 1831, ils font une première apparition à Koléa. En 1832, le général Brossard occupe Koléa, qu’il frappe d’une contribution de guerre de 1.100.000 fr., sur laquelle 10.000 fr. seulement sont payés.
Le 1er octobre 1840, le maréchal comte Valée séquestra les biens des indigènes absents et fonda une colonie militaire de 300 soldats avec attribution de 10 hectares de terre à chacun. Plusieurs de ces premiers colons ont fait souche, et leurs enfants habitent encore le pays : Pierre (Pierre), Silve (Dieudonné), Davet (Barthélemy), Canu, Guien (Ferdinand), Revillod. Dès lors, Koléa fut définitivement occupé.
Le territoire de Koléa ne fut le théâtre d’aucun fait d’armes retentissant. Quelques engagements à Mokta-Kerra, point où le Mazafran fait brèche dans le Sahel pour se jeter à la mer  ; deux ou trois expéditions victorieuses aux bois des Karézas, dans le repaire des Hadjoutes, et c’est tout.
Les fléaux ont durement éprouvé Koléa : en 1867, le choléra, qui fit monter le chiffre des décès à 558, alors que normalement il oscille autour de 200 ; — les sauterelles qui, en 1845 et 1866, causèrent d’énormes ravages, et fu

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