Napoléon Ier et le roi de Hollande - 1806-1813
72 pages
Français

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Napoléon Ier et le roi de Hollande - 1806-1813 , livre ebook

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Description

Quand le plus jeune des frères de Napoléon I monta au trône de la Hollande, en 1806, sa vie n’avait été jusque là que le pâle reflet de la carrière brillante du grand empereur. Élevé par celui-ci, il prit part comme son aide-de-camp à la campagne d’Italie et à l’expédition d’Egypte. Après le 18 Brumaire il fut promu à des rangs militaires plus élevés et reçut des mains de son frère la femme qu’il n’avait pas élue de son propre choix. Il n’avait exercé aucune influence ni sur les opérations militaires ni sur la politique.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346120611
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Theodoor Jorissen
Napoléon Ier et le roi de Hollande
1806-1813
AVANT-PROPOS
Le sujet traité dans les pages suivantes a l’avantage d’être d’une égale importance pour la France et pour la Hollande. L’histoire du roi Louis Napoléon emprunte une grande partie de sa signification des rapports qui existaient entre le premier empereur et son frère.
Tant qu’on ne connaît pas le véritable caractère de ces rapports, il est impossible de porter un jugement vrai sur le gouvernement du roi de Hollande. D’un autre côté, l’on peut dire que l’histoire de la Hollande se rattache de la manière la plus intime au blocus continental, qui fut, on le sait, un des points les plus essentiels de la politique de Napoléon pendant cette époque.
Le manque de documents authentiques peut être regardé comme la cause principale que ce sujet, quelque intéressant qu’il soit, n’a pas été traité spécialement jusqu’à ce jour. Sauf ce que contiennent les Documents historiques sur le gouvernement de la Hollande, que l’ex-roi lui-même a publiés à Paris en 1820, les données requises faisaient entièrement défaut. C’est seulement depuis que la publication de la Correspondance de Napoléon I s’est faite, que quelques-unes de ces lacunes ont été remplies. Mais, quelle que soit notre reconnaissance au sujet de ce qui a été livré à la publicité, notre attente a été bien déçue, car il est évident qu’un grand nombre de lettres de l’empereur à son frère sont omises. Il y en a même que l’on trouve insérées dans les Documents historiques sur le gouvernement de la Hollande et qui n’en ont pas moins été écartées par la commission impériale. Quand on appartient à la nation hollandaise et qu’à ce titre on honore la mémoire du roi Louis, l’on ne peut se défendre d’une impression bien pénible en voyant une commission nommée par le fils de ce roi passer sous silence des lettres, qui pourraient servir à le défendre et à le justifier.
En vérité, il est à déplorer que ce soit un Hollandais qui doive, dans une langue qui n’est pas la sienne et qu’il ne connaît que bien imparfaitement, s’imposer la tâche d’écrire l’apologie du père de l’empereur Napoléon III.
L’éminent historien du consulat et de l’empire a consacré de belles pages à l’histoire du royaume de Hollande. Le tableau qu’il nous en fait est basée sur des documents authentiques et inédits, à ce qu’il assure. Mais M. Thiers voudra bien me permettre de croire qu’il n’a eu que des documents français sous les yeux, et qu’il eût modifié son exposé sur plus d’un point s’il avait connu ce qui a été à ma disposition.
Loin de nous l’idée de porter atteinte aux mérites d’un des plus grands chefs-d’œuvre que la Muse historique ait inspirés. Il ne s’agit ici que de rectifier quelques détails de second ordre dans le vaste ensemble de faits qu’embrasse l’ouvrage de M. Thiers. A cet effet, j’ai indiqué dans le récit qui suit quelques-unes des sources où je puise mes renseignements. Ce sont principalement MM. Roëll et Krayenhoff qui les fournissent et qui, j’ose l’affirmer, présentent la garantie la plus sérieuse pour la véracité de ce qu’ils avancent.
Mais ce n’est pas seulement pour éclaircir quelques détails que je publie cet opuscule ; c’est, avant tout, afin de tracer les vrais contours des relations qui ont existé entre les deux frères. Les archives de la Haye contiennent sept lettres autographes du roi Louis. Le savant M. L. Ph. C. van den Berch, archiviste du royaume, applaudit à mon dessein de les publier. En mettant ce sujet à l’étude, je puis d’autant plus espérer de voir se répandre une lumière nouvelle sur la période importante à laquelle il se rapporte, que moi-même je suis en mesure de faire connaître quelques circonstances très intéressantes pour les événements qui se sont accomplis. Qu’il me soit permis de signaler à l’attention du lecteur le document inconnu jusqu’à présent, que j’ai inséré au VIII me chapitre et qui se rapporte aux séances du conseil des ministres, tenu au mois d’Avril de l’année 1810. Le caractère du roi Louis s’y montre d’une façon qui n’a pu être appréciée que par quelques contemporains et qui ne peut qu’inspirer une estime bien vive pour l’infortuné monarque. C’est à la bienveillance obligeante de M.L.J. van Toulon van der Koog que je suis redevable de cette communication.
Il ne sera pas nécessaire de dire au lecteur que je suis loin de considérer mon travail comme une étude complète et approfondie du sujet. Tant que la correspondance du roi de Hollande ne fera pas partie de la publication qui se fait en France, nous devrons nous contenter de ne connaître qu’une partie de la vérité. Espérons qu’il plaira à l’empereur Napoléon III d’ordonner qu’il en soit autrement. Pour ma part, il me suffit d’avoir donné l’impulsion à des études qui contiennent en germe la justification pleine et entière du premier roi de Hollande. Indiquer le chemin aux autres procure une satisfaction des plus grandes, lors même que l’on se voit dépassé dans la voie que l’on ouvre. Il n’y a que le premier pas qui coûte.

Amsterdam,
ce 20 Juin 1868.
I
Quand le plus jeune des frères de Napoléon I monta au trône de la Hollande, en 1806, sa vie n’avait été jusque là que le pâle reflet de la carrière brillante du grand empereur. Élevé par celui-ci, il prit part comme son aide-de-camp à la campagne d’Italie et à l’expédition d’Egypte. Après le 18 Brumaire il fut promu à des rangs militaires plus élevés et reçut des mains de son frère la femme qu’il n’avait pas élue de son propre choix. Il n’avait exercé aucune influence ni sur les opérations militaires ni sur la politique. L’empereur, à qui il devait tout ce qu’il était et tout ce qu’il possédait, disposait arbitrairement de sa personne et de son sort, en tenant d’autant moins compte de la résistance que le prince opposait parfois à ses desseins, qu’il savait combien il lui était aisé de faire fléchir ce caractère faible et docile. Et, en effet, jusqu’à ce jour Louis Napoléon avait donné en toute occasion la preuve qu’il n’était pas capable de prendre lui-même l’initiative de quelque grande entreprise ou de résister efficacement et avec persévérance à une autre volonté. De connétable de l’empire, qu’il était, on le contraignit à devenir souverain, afin que l’empereur pût disposer plus librement des ressources et des forces de la République Batave que sous le régime de M. Schimmelpenninck. „ Ne cessez jamais d’être Français”, telle était l’injonction de l’empereur au nouveau monarque ; „la dignité de connétable de l’empire sera conservée par vous et vos descendants ; elle vous retracera toujours les devoirs que vous avez à remplir envers moi, et l’importance que j’attache à la garde des places fortes qui garantissent le nord de mes états et que je vous confie.” Quiconque connaît Napoléon ne peut se méprendre sur la portée de ces paroles. Comme toujours, Louis s’inclina devant la volonté de fer qui lui assignait sa place et lui prescrivait en même temps sa conduite „ Ma vie et ma volonté vous appartiennent, Sire, j’irai régner en Hollande puisque ces peuples le désirent, et que Votre Majesté l’ordonne.”
Néanmoins, bien que disposé à suivre les ordres de son frère, Louis se flatta qu’il lui serait possible de concilier le bien-être de la nation avec les voeux de l’empereur. Il prit tout d’abord le titre royal au sérieux, croyant qu’il lui donnerait toutes les prérogatives de la royauté et le mettrait par là même à couvert des prétentions impériales. Comme prince du sang, il avait toujours été obligé d’obéir : comme souverain, l’indépendance lui semblait acquise. Il avait la conviction que le roi de Hollande, quoique vassal de l’empereur des Français, ne serait pas obligé de marcher et d’obéir comme le lieutenant du prince : le royaume serait une monarchie indépendante, liée étroitement à l’empire français, mais en même temps distinctement séparée.
Et l’on sait que quatre ans durant, par cette diff

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