Noé reviens, les hommes sont devenus fous !
36 pages
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Noé reviens, les hommes sont devenus fous ! , livre ebook

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Description

Rien ne va plus sur la planète terre : touchée en plein cœur par l’usage immodéré qu’ont fait les hommes de ses ressources, elle est menacée de mort et Dieu, dont c’est la création, entre dans une colère noire.
Si les responsables de cette gabegie - chefs d’État à différents niveaux - semblent peu concernés par le sujet, la plupart des mortels confrontés à une précarité grandissante sont conscients du risque encouru.
C’est alors qu’un nouveau déluge submerge la planète et que Noé, ressortant sa vieille arche brinquebalante de la brocante, récupère quelques humains par-ci par-là et par hasard. Mais les temps ont changé. Quelle issue cette fois pour ces quelques rescapés - réfugiés climatiques de fait -, les uns et les autres affichant - pour ne rien arranger - une crise de foi à toute épreuve ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312062785
Langue Français

Extrait

Noé reviens, les hommes sont devenus fous !
Catherine L. Mouton
Noé reviens, les hommes sont devenus fous !
Après nous le Déluge !
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06278-5
Avant -propos
Cette année-là la canicule embrase des milliers d’hectares en Inde, en Afrique, au Brésil, mais aussi en Californie, en Grèce, au Portugal, en Suède. La terre flambe !
Dans les banlieues « chaudes » les enfants débloquent les bornes d’incendie pour des cours d’eau inédits, tandis qu’au Cap on attend le « jour zéro », celui où il n’y aura plus une goutte au robinet.
Curieusement l’hiver qui a précédé ce coup de chaud a été particulièrement glacial. La neige est tombée là où elle est d’ordinaire absente, des pluies diluviennes ont entraîné des inondations en cascade. On ne compte plus aujourd’hui le nombre de ceux qui se sont jetés sur les routes abandonnant leurs biens.
Phénomène inédit : même les régions les plus riches sont touchées : leurs services sociaux et médicaux en forte baisse signent un nombre de décès par canicule bientôt aussi nombreux que dans les pays pauvres.
Les crises climatiques font le lit des crises politiques et des prévisions alarmistes annoncent l’avènement d’émeutes contre la faim, la vie chère et le réchauffement climatique.
À l’heure où nous écrivons ces lignes une énième conférence sur le climat rassemble dans la capitale française ceux que l’on appelle pompeusement les « décideurs » de la planète…
1. La conférence
Paris s’éveille, les yeux encore embués de sommeil, dans les vapeurs du petit café du matin, et prend son temps. Le ciel s’est inopinément enveloppé d’une épaisse brume de pollution qui cache l’Infini aux yeux de tous, et fait perdre la tête aux plus hautes tours des bords de Seine. Un scénario qui se répète avec la tour Eiffel dont les visiteurs vont être privés de la sacro sainte vue sur la capitale. Chinois, Japonais, Américains, Russes conserveront toutefois précieusement leur ticket d’entrée comme gage de leur excursion.
À cette heure matinale, les Parisiens rejoignent d’un pas mécanique et par vagues les bouches de métros et de RER pour se rendre sur leur lieu de travail. Ils baissent la tête dans une attitude contrainte que ne leur envieront pas les quelques touristes déjà en quête de curiosités. Ces deux foules – le peuple d’en bas et le peuple d’en haut – s’entremêlent quelques instants avant que les premiers ne se jettent dans les couloirs sombres aux odeurs de pollution souterraine vers des trains qui les mènent ailleurs et que les seconds ne reprennent en surface le chemin de leur bus à étages.
C’est alors que le soleil déchirera l’air dans un fracas de lumière.
Au même moment Kamel, un jeune ressortissant du 9-3, fait le guet devant un hôtel particulier de l’avenue Kennedy à quelques encablures de la tour Eiffel, tandis que son comparse, Michelangelo, attend plus loin à la terrasse d’un café. Le bruit familier du percolateur sur fond de bavardage des consommateurs, les odeurs mêlées de café, d’alcools, de papier journal, de pots d’échappements, est le même que partout ailleurs. Il vient de commander un petit noir.
C’est leur première livraison sur Paris. Kamel à la fois fier et préoccupé fait les cents pas. Il s’inquiète auprès de Michelangelo :
– M’est avis qu’on a bien pris des risques en venant ici ?
– Tout va bien. Confiance.
À peine ont-ils fini de parler que des motards s’annoncent à grand renfort de sirènes. Ils sursautent. Mais les gendarmes qui précèdent un cortège d’immenses limousines noires aux vitres teintées passent en les ignorant superbement.
– On dirait qu’il se passe quelque chose de pas normal, dit Kamel prêt à bondir. Qu’est-ce que t’en sais, toi ?
La porte du bâtiment cossu s’ouvre enfin. Nathan, jeune bourge serré dans un costard de prix, s’annonce. Pile à l’heure. La commande, c’est lui. Marché conclu il y a quelques jours Porte de Paris.
– Il y a trop de règlements de comptes aujourd’hui dans nos quartiers, avait alors fait remarquer Michelangelo. Et pour du shit coupé !
– Chez moi, dit Kamel , c’est de l’herbe pure. Je la tiens de Ketama dans le Rif . Avant sa mort, mon grand-père qui était parti vivre à Casa arrachait les plants chaque fois qu’il retournait dans les montagnes.
– C’est haram {1} qu’il disait. Il a fini par se décourager.
L’échange va se faire au fond de la salle à l’écart des regards indiscrets.
– J’ai un deal pour vous, dit Nathan. Je dois accompagner mon grand-père qui assiste à une conférence au Nord de Paris. Ça peut vous intéresser question clientèle. J’emmène Michelangelo. Pas toi Kamel. Désolé, mais question sécurité, vous verrez que ça ne rigole pas !
Les deux petits banlieusards opinent du chef. Une proposition pareille ne se refuse pas. La BMW flambant neuve de Nathan cueille Michelangelo à la sortie du garage. Kamel reprend la direction de la cité en évitant les nombreux contrôles sur sa route. La capitale vit au rythme de l’effet de serre contrarié…
Si Michelangelo est habillé avec élégance c’est pour mieux se fondre dans le décor de ce quartier chic – il a revêtu le costume qu’il portait au mariage de sa sœur et il accompagnera officiellement le grand père de Nathan comme secrétaire particulier. Cet Italien de la troisième génération, qui n’aime pas qu’on le traite de Rital ni de Macaroni , est du genre qui plaît aux filles. C’est aussi l’intellectuel de la bande ; beau gosse, il en impose et rien qu’à son allure on le dirait sorti de Sciences Po . La vérité est plus banale : il est le meilleur tagueur de la cité. D’où son surnom.
Sa tâche est particulièrement ingrate : une fois sur place il devra établir le relai avec Kamel qui est resté à l’extérieur du lieu de la Conférence pour recevoir et traiter les commandes. Le dispositif de sécurisation du site ? Il en fait son affaire avec un sens de la débrouille qui le caractérise et grâce à un réseau de première main. Ainsi le garde du corps du ministre algérien à l’environnement est un de ses cousins. Le chargé de communication d’un secrétaire d’État marocain, un autre. Tous deux disposent d’accréditations qui facilitent leurs allées et venues. L’Algérie et le Maroc sont en première ligne pour défendre la santé de la planète.
Reste le troisième homme, Tayeb. Ce diplômé d’économie politique a mis au point une équipe composée de mères de familles et de petits revendeurs. Les premières, dites également nourrices , planquent la marchandise chez elles où les seconds viennent s’approvisionner. Il a baptisé son invention « service express » et le présente comme « rompu aux méthodes de rationalisation du processus de livraison ». Tout un programme !
– Après mon diplôme je n’ai pas trouvé de boulot, explique-t-il, alors que là… C’est bien payé. C’est varié. J’ai toutes les filles à mes pieds. Mes parents ne posent pas de questions et ils ont le respect des voisins.
L’événement est sous haute surveillance : la France qui vient d’être victime d’attaque terroriste, a déclaré l’état d’urgence, fermé ses frontières et rassemblé sur le site du colloque des militaires, des CRS , des policiers en civil et en uniforme et posté des tireurs d’élite sur les toits voisins. Sans oublier la sécurité privée des chefs d’État invités qui gonfle les chiffres de ceux de la préfecture de police dans une concurrence déloyale.
Le colloque rassemble des dizaines de milliers d’invités, petits grands hommes et grands petits hommes, nobles élus et gentes dictateurs, chefs d’État toutes catégories confondues, sortis de leurs jets privés comme des lapins d’un chapeau. Ils sont venus, ils sont tous là… Conviés à une conférence destinée à dépolluer l’air de la planète ils ont fait assaut de moyens : tonne sur tonne de kérosène pour alimenter leurs Falcon , Boeing et autres Airbus dotés de lits douillets et de baignoires confortables, sans oublier leurs voitures de fonction, le tout avec des émissions de CO2, bien au-delà du seuil autorisé. De quoi mettre hors concurrence les vieilles bagnoles des banlieusards soumises à des réglementations draconiennes.
Les délégués se connaissent tous. Pendant quelques jours ils vont s’accorder sur tout sans s’entendre sur rien. C’est la coutume. Quant au suivi qu’ils réserveront aux résolutions du colloque on dira que c’est « affaire d’intérêts privés » ! Michelangelo n’est pas dérouté par ces pratiques, en gros les mêmes que celles du Milieu.
– Avec mes trente propriétés en France dit u

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