Notes historiques sur l origine, les seigneurs, le fief et le bourg de Damville
82 pages
Français

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Notes historiques sur l'origine, les seigneurs, le fief et le bourg de Damville , livre ebook

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Description

Dans les siècles illettrés, quand un centre de population s’était formé, de longues années s’écoulaient presque toujours avant qu’un monument quelconque, pierre ou parchemin, vînt en révéler l’existence et en conserver le souvenir ; aussi l’origine même des plus grandes cités reste-t-elle généralement cachée dans une impénétrable obscurité.Il en a été ainsi de Damville. Le plus ancien titre dans lequel son nom ait été mentionné, à notre connaissance, est une charte de 1070, par laquelle Guillaume le Conquérant confirme diverses donations faites par la famille Crespin à l’abbaye du Bec.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346126217
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Ange Petit
Notes historiques sur l'origine, les seigneurs, le fief et le bourg de Damville
AUX HABITANTS DE DAMVILLE
Ce livre, que l’auteur aurait été si heureux de pouvoir offrir à des concitoyens qu’il aimait, n’a pu, hélas ! être publié par lui.
La Mort, qui brise tout, l’a enlevé à notre affection au moment où il venait de le terminer.
Aussi, dans cette triste circonstance, voulant nous associer à sa pensée, nous avons recueilli avec respect le fruit de ses veilles et de ses patientes études, et nous avons confié ce précieux héritage à la Société d’Agriculture de l’Eure, qui a bien voulu donner, dans le Recueil de ses travaux, une place d’honneur aux recherches historiques faites par son ancien président sur un des cantons du département. Nous la prions de recevoir ici l’expression de notre entière gratitude.
Interprète des sentiments de mon père, je viens maintenant, en son nom, offrir à son pays natal cet ouvrage comme souvenir de son affection et de sa reconnaissance.
Vous pardonnerez, j’ose l’espérer, à la piété filiale de rappeler avec quelque orgueil les titres que ce père, objet des plus tendres regrets, s’était acquis à la bienveillance et à l’estime de ses concitoyens. Nous savons qu’un membre de la Société d’Agriculture, qui lui fut lié par trente années d’amitié, a bien voulu accepter la mission de signaler dans une notice, à la séance publique du mois d’août prochain, les services qu’il a rendus au pays ; mais je ne veux m’adresser ici qu’aux habitants de Damville, et leur redire en peu de mots quel fut mon père, et combien il eut toujours à cœur d’honorer par ses actions le pays qui l’avait vu naître.
Souvent, dans des causeries intimes, et c’était un sujet dont il aimait à m’entretenir, faisant un retour sur lui-même, il rappelait avec un charme toujours nouveau pour lui et une grande vivacité de souvenirs, ses premières années écoulées au milieu de son cher Damville, les leçons qu’il y avait reçues d’un maître chéri 1 . Il rappelait même les pièces de comédie qu’il y avait jouées avec l’élan et les illusions du jeune âge, et ce n’était pas sans émotion qu’il parlait de ses vieilles amitiés qui ne lui ont jamais fait défaut ; et si parfois à ces récits de l’enfance se mêlait une triste pensée, c’est que le temps n’avait pu lui faire oublier qu’à l’âge de quatorze ans il avait été privé de l’appui et des conseils du meilleur des pères. Beaucoup d’entre vous voudront peut-être bien se souvenir que mon aïeul avait rempli avec honneur à Damville les fonctions de notaire et d’adjoint, et que sa mort avait été un deuil pour ses concitoyens. Mon père se plaisait souvent à dire qu’il lui était redevable de l’affection que ses compatriotes avaient bien voulu, pendant toute sa vie, reporter sur lui.
Après des études couronnées de succès au pensionnat de Verneuil et au collége d’Evreux, il alla suivre les cours de droit à Paris, où il obtint le diplôme de licencié. Revenu vers 1831, il dut quitter Damville pour exercer la profession d’avocat à Evreux, et ce ne fut pas sans tristesse qu’il s’éloigna des lieux où il laissait derrière lui ses amis d’enfance, ses habitudes de plaisir et de travail, ses plus doux souvenirs.
Je lui ai souvent entendu dire que, pendant le peu d’années qu’il resta dans le barreau, ses compatriotes ne l’oubliaient pas quand ils avaient leurs intérêts à défendre près le tribunal de cette ville, et que leurs causes étaient celles dont il se chargeait avec le plus de plaisir, et qu’il défendait le plus chaleureusement.
Aimant par goût tout ce qui était utile, il suivit avec un vif intérêt les travaux de la Société d’Agriculture, au sein de laquelle il avait rencontré bienveillance et appui pour quelques légères poésies : aussi souriait-il volontiers, mais sans y attacher de l’importance, au souvenir de ses premiers essais de littérature, parce qu’ils lui avaient fait ouvrir les portes d’une société qui, plus tard, et en plus d’une circonstance, lui témoigna une sympathique confiance.
Bientôt sa santé, dès alors si frêle et si délicate, l’empêcha de continuer la carrière qu’il avait embrassée, et, en 1839, après être resté quelque temps dans le parquet en qualité de substitut, soit aux Andelys, soit à Evreux, il fut appelé à occuper un siége de juge dans cette dernière ville ; il fut même, en 1848, promu aux fonctions de juge d’instruction, fonctions que son dévouement seul lui fit accepter, mais que la faiblesse de sa santé ne lui permit pas de conserver au delà d’une année. Que l’on me permette de citer ici l’appréciation que l’honorable président du tribunal civil d’Evreux a bien voulu faire des services de mon père dans la magistrature, à l’audience solennelle de rentrée des tribunaux, au mois de novembre 1858 : « Une autre séparation nous a également affligés. Je veux parler de la retraite prématurée de M. Ange Petit, qui, jeune encore, s’est vu forcé par les exigences d’une santé chère à sa famille et à ses nombreux amis de renoncer à des fonctions qu’il remplissait naguère avec une conscience si droite et si éclairée. Consolons-nous toutefois en songeant que le lien qui l’unissait à la compagnie n’est pas tout à fait rompu, et que le juge honoraire environné de toutes nos sympathies reste encore notre collègue respecté et aimé. »
La résidence de mon père, fixée à Evreux par ses fonctions, lui avait permis de renouer intimement avec la Société libre d’Agriculture des relations auxquelles il attacha toute sa vie le plus vif intérêt, parce qu’il y voyait un moyen d’être utile. Appréciant un zèle qui, pour faire le bien, ne reculait devant aucun travail ni aucune fatigue, la Société d’Agriculture lui confia, en 1838, les fonctions de secrétaire perpétuel, et l’appela, en 1844 et en 1850, à l’honneur de diriger ses travaux en qualité de président. Il regarda ces diverses charges comme lui imposant des devoirs qu’il s’efforça de remplir dans toute leur étendue, et on le vit sans cesse stimuler la bonne volonté de tous ceux qui, comme lui, s’intéressaient au développement des connaissances humaines et à l’amélioration du sort des populations. Il donnait à tous l’exemple du courage et d’un labeur infatigable. Son esprit éminemment conciliant et doux aplanissait les difficultés et groupait autour de lui tous les amis de la science et de l’humanité. Aussi la Société d’Agriculture n’est pas restée muette sur sa tombe : un de ses plus honorables membres 2 a rappelé avec l’éloquence du cœur les services qu’avait rendus son président, les sympathies dont il fut constamment entouré au sein de la compagnie, et les regrets sincères et profonds qu’avaient éprouvés ses collègues en apprenant la triste nouvelle.
Ne croyez pas cependant qu’au milieu de toutes ces occupations, il oubliât ses compatriotes de Damville, qu’il ne pouvait plus aller revoir aussi souvent qu’il l’aurait voulu : on le voyait toujours sur la brèche, dès qu’il se présentait dans les différents travaux de la Société académique quelque chose qui intéressait le canton de Damville sous le rapport de l’agriculture, de la statistique ou de l’histoire.
Chacun de vous peut se rappeler si on ne trouvait pas toujours auprès de lui accueil empressé et appui cordial, quand on avait à défendre au chef-lieu quelque intérêt légitime. Il ne songeait qu’au plaisir d’être utile à ceux qu’il aimait et dont il savait bien

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