Notes historiques sur la ville et les seigneurs de Joinville - Avec un appendice contenant les pièces relatives à l ouverture et à la violation des tombeaux des ducs de Guise, ...
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Notes historiques sur la ville et les seigneurs de Joinville - Avec un appendice contenant les pièces relatives à l'ouverture et à la violation des tombeaux des ducs de Guise, ... , livre ebook

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Description

EN quittant l’ancien pays des Lingons et en suivant le cours paisible de la Marne qui prend sa source près de là, on laisse à sa gauche la vieille résidence des comtes de Champagne, aujourd’hui chef-lieu du département de la Haute-Marne (), et bientôt on aperçoit une ville dont la position n’est pas sans charme.Assise au bas d’une montagne, sur le penchant de laquelle on la voit s’appuyer en partie, elle a, suivant l’expression pittoresque d’un vieil écrivain, la Marne qui lui passe au pied et qui lui embellit et engraisse le paysage.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346129102
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jules Fériel
Notes historiques sur la ville et les seigneurs de Joinville
Avec un appendice contenant les pièces relatives à l'ouverture et à la violation des tombeaux des ducs de Guise, à l'enterrement de Claude de Lorraine, etc.
Juin 1835.
Lorsque le choléra vint éclater au milieu de Paris, l’auteur de ces notes, interrompant des études plus importantes, se réfugia dans sa ville natale avec le projet d’en tracer l’histoire.
Après avoir rassemblé les documens épars et les essais déjà tentés, il vérifia les dates, résuma toutes ces recherches, et écrivit rapidement les pages qui suivent, tandis qu’un de ses amis, jeune peintre, élève de Gros, esquissait à ses côtés les portraits et les monumens échappés au vandalisme de 93.
Depuis lors, ces notes, plusieurs fois copiées, ont passé dans bien des mains. On y a trouvé de l’intérêt, on a désiré les communiquer à d’autres et faire sortir de l’oubli des souvenirs que chaque jour efface et que le temps menace de faire entièrement disparaître.
L’auteur, s’associant à ces idées, n’a cependant livré qu’à regret son livre à l’impression ; il a senti qu’un pareil ouvrage, écrit à la hâte, entièrement dépourvu de mérite littéraire, incapable même de recevoir aucun ornement dans le style, ne devait plaire qu’à un petit nombre.
Aussi ne l’adresse-t-il qu’à des amis, à quelques compatriotes et à ceux qui, comme lui, n’ont pas laissé passer inaperçu ce vers d’Ovide :

Et pius est patriæ facta referre labor.
Tri st. 1. II.
A Monsieur VICTOR DUMAY, AVOCAT A LA COUR ROYALE, PREMIER ADJOINT AU MAIRE DE LA VILLE DE DIJON.
Et en dementières que je aloie à Bléchicourt et à Saint - Urbain, je vuz oncques retourner mes yex vers Joinville, pource que le cuer ne me attendrisist du biau chastel que je lessoie, et de mes deux enfans.
( Hist. de saint Louis. )
HISTOIRE DE JOINVILLE
EN quittant l’ancien pays des Lingons et en suivant le cours paisible de la Marne qui prend sa source près de là, on laisse à sa gauche la vieille résidence des comtes de Champagne, aujourd’hui chef-lieu du département de la Haute-Marne ( 1 ), et bientôt on aperçoit une ville dont la position n’est pas sans charme.
Assise au bas d’une montagne, sur le penchant de laquelle on la voit s’appuyer en partie, elle a, suivant l’expression pittoresque d’un vieil écrivain, la Marne qui lui passe au pied et qui lui embellit et engraisse le paysage. Des coteaux rians, couverts de bois ou de riches vignobles, des villages nombreux animent ses alentours. Au bord de la rivière, des forges, des hauts-fourneaux toujours en activité, suffisent à peine pour exploiter le minerai de fer des montagnes ; l’aisance et le travail se montrent de toutes parts.
C’est un heureux séjour pour la vie paisible que cette ville oubliée maintenant ; ses environs donneraient aux peintres plus d’un tableau charmant, et à celui qui aime à penser plus d’un grave souvenir.
Patrie de l’historien de saint Louis, berceau des ducs de Guise dont le nom révèle à la fois tant d’audace et tant d’éclat, Joinville tenait autrefois un rang éminent qu’elle a perdu sans retour.
C’était la capitale de cette partie de la Basse-Champagne que ses plaines fertiles avaient fait distinguer sous le nom de Vallage. Le Perthois lui servait de bornes au nord, au sud le Bassigny. Elle tenait au Barrois du côté de l’est, et du côté de l’ouest à la Haute-Champagne.
Les premiers seigneurs ou sires de la contrée ne possédaient cette terre qu’à titre de baronnie ; mais en 1551, le roi Henri II, passant à Joinville, érigea ce domaine en principauté, et y annexa plusieurs fiefs du voisinage, en faveur de son amé cousin, François duc de Guise et d’Aumale.
Un magnifique château couronnait alors la montagne qui domine la ville. L’église renfermait les tombeaux des sires qui l’avaient habité, et ces monumens, pendant des siècles entiers, ont été admirés comme autant de chefs-d’œuvre.
Aujourd’hui tout a disparu.
Quand, sur la foi de livres encore remplis d’erreurs, quelques voyageurs ou des étrangers visitent une ville jadis renommée, ils demandent en vain ces précieux restes des temps anciens ; on ne leur montre alors qu’un pan de muraille qui s’écroule, et on n’offre à leur curiosité que des récits confus, ou des traditions incertaines.
Essayons de les guider au milieu de nos ruines, et, réunissant des souvenirs effacés à demi aux débris historiques épars de tous côtés, tâchons de montrer ce que fut Joinville autrefois.

*
* *
ORIGINE DE JOINVILLE
Ainsi que beaucoup d’autres villes plus célèbres, sans contredit, celle-ci ne peut offrir la date certaine de son origine.
Belleforêt, qui écrivit en 1575 une Cosmographie universelle, en donnant la vue, ou comme il l’appelle lui-même le vif pourtraict de ce pays, pris au XVI e siècle, en parle en ces termes :
« Ayant passé Chaumont, et coulant le long de Marne en la Gaule celtique, vous voyez Montmirandel, puis la fameuse ville de Joinville, qu’on pourrait dire avoir été nommée de quelque prince nommé Jean ; mais je pense que plutôt de Iane (Janus), le père des hommes, et que ses enfans se tenans en Gaule, l’honorèrent de ce nom, en souvenance de leur ayeul. Néantmoins en laissé-je le jugement à chacun libre pour ce que le défaut des escripts anciens nous fait quitter la partie et nous arrêter au milieu du chemin, pensant faire un plus long discours. »
Baugier dans les Mémoires historiques de la province de Champagne, qu’il publia en 1721, écrivait :
« Cette ville est, dit-on, aussi ancienne que le dieu Janus, ce qui lui a fait donner par quelques-uns le nom de Janivilla. D’autres ont cru qu’elle était redevable de sa fondation à Junon, et à cause de cela l’ont nommée Junonisvilla ou Junopolis. D’autres enfin lui assignent un temps beaucoup plus rapproché, puisqu’ils lui attribuent pour fondateur Étienne de Broyes, qui vivait dans le XI e siècle.... Tel a été le sentiment du cardinal de Lorraine qui, dans ses bulles et chartes, la nomme Johannisvilla. »
Ceux qui ont adopté l’opinion du cardinal, nous disent que Joinville s’appelait primitivement Roche-Blanche ou Forteresse-Blanche, soit à cause d’une tour dont nous parlerons plus bas, soit à cause des pierres que fournissent abondamment les carrières des environs. Mais quel motif a fait abandonner le nom primitif de Roche-Blanche pour lui donner celui de Joinville ? C’est ce qu’ils ne nous apprennent pas. Cette première considération ne doit donc pas nous arrêter.
Suivant divers auteurs, imprimés ou manuscrits, Joinville, Jainville et même Ginville en français, se trouve également appelée en latin Jonivilla, Janivilla, Jovisvilla, Jovinvilla, Johannisvilla, Jonvilla, et même Joignyvilla.
Il est inutile de faire ressortir ici l’absurdité qui en attribue l’origine à Janus, à Jupiter ou à Junon. L’analogie des noms a pu seule faire naître cette pensée ; c’est aussi l’unique preuve qu’on puisse donner à l’appui d’une telle croyance.
Le mot Joignyvilla d’où quelques-uns font dériver Joinville a fait rechercher si un de nos premiers seigneurs ne tirait pas son origine de Joigny.
On trouve, en effet, dans une chronique latine écrite vers 1241, que l’héritière de ce comté, restée veuve avec une fille, s’unit au comte Engelbert de Brienne. Parmi les commensaux de ce dernier était un vaillant chevalier, nommé Étienne de Vaux, qui épousa la jeune fille. Il devint seigneur de Joigny, après la mort d’Engelbert, et fit bâtir, vers l’année 1055, le château de Joinville. Mais la chronique, en nous donnant ces détails, ne nous fait pas connaître 

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