Nouvelles observations sur l unité italienne
28 pages
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Nouvelles observations sur l'unité italienne , livre ebook

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Description

A Monsieur le Rédacteur en chef du MESSAGER DE PARIS.Paris, 10 décembre 1864.Monsieur le rédacteur,Puisqu’il a plu à certains journalistes, parmi lesquels il suffit que je cite M. de Girardin, d’appeler sur moi, à propos de l’unité italienne, l’animadversion de l’opinion libérale, me permettrez-vous, à votre tour, de venir jeter dans l’impartialité de vos colonnes quelques paroles de justification ? Je n’abuserai pas de votre complaisance.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346116898
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Pierre-Joseph Proudhon
Nouvelles observations sur l'unité italienne
Le dernier travail de M. Proudhon nous a été adressé pour être publié dans le Messager de Paris, journal politique, mais que sa spécialité financière rend complétement indépendant en le dégageant de tout système et de tout parti.
Nous disions, en insérant dans les colonnes de ce journal les Nouvelles Observations sur l’Unité italienne, que c’était un grand honneur pour nous que ce voisinage d’une plume si érudite et si éloquente sur tous les sujets dont elle s’empare, et nous nous estimions heureux qu’elle continuât à s’exercer en cette circonstance sur le plus important de tous ceux que renferme la politique à l’ordre du jour.
Les victoires de Magenta et de Solferino, et douze cents millions d’emprunt italien souscrits en France, nous donnent, ajoutions-nous, le droit de penser que rien de ce qui touche à l’Italie ne nous est étranger, et quand l’auteur des Contradictions économiques fait de nouveau acte de controverse dans la discussion de l’unification, nous croyons qu’il ne peut y avoir qu’honneur et profit à l’enregistrer.
La meilleure manière de rendre hommage à un mort illustre est, à nos yeux, de rendre au public la dernière expression de sa pensée.
C’est ce devoir que nous remplissons aujourd’hui, avec le concours de l’honorable éditeur de P.-J. Proudhon.
 
CHAROLAIS.
NOUVELLES OBSERVATIONS SUR L’UNITÉ ITALIENNE
 
 
A Monsieur le Rédacteur en chef du MESSAGER DE PARIS.

Paris, 10 décembre 1864.
Monsieur le rédacteur,
Puisqu’il a plu à certains journalistes, parmi lesquels il suffit que je cite M. de Girardin, d’appeler sur moi, à propos de l’unité italienne, l’animadversion de l’opinion libérale, me permettrez-vous, à votre tour, de venir jeter dans l’impartialité de vos colonnes quelques paroles de justification ? Je n’abuserai pas de votre complaisance. Et d’abord, j’ai regret de le dire, mais il faut que je le dise, je n’ai nulle envie d’engager, sur quelque question que ce soit, une polémique avec M. de Girardin. Ni mes loisirs ni mes forces ne me le permettent. Je le pourrais, d’ailleurs, que je ne le voudrais pas. Plus d’une fois, dans ces dernières années, j’ai fait à M. de Girardin ce que j’appellerais volontiers, avec les professeurs d’escrime, un appel du pied : il n’y a pas répondu. J’ai eu, avec plusieurs de mes amis, à lui adresser, sur l’abus qu’il faisait de son journal vis-à-vis d’adversaires politiques privés d’organe, de légitimes remontrances : il ne les a point accueillies. M. de Girardin accorde la publicité de la Presse à ses gens et à ses heures, sans compter qu’il faut le saluer beaucoup trop bas. Et puis, l’avouerai-je ? je ne sais jusqu’à quel point il est permis de prendre au sérieux l’opinion de M. de Girardin sur l’unité italienne : tout à l’heure je dirai pourquoi. Ajoutons, pour finir, que j’ai lieu de croire que M. de Girardin, après avoir lu ces lignes, se gardera d’essayer une réplique. Voilà, vous en conviendrez, monsieur le rédacteur, plus de raisons qu’il n’en faut pour un galant homme pour déclarer qu’en essayant de justifier, une fois pour toutes, contre M. de Girardin et autres, ses confrères, une opinion longuement mûrie, il renonce à toute polémique.
M. de Girardin traite de boutade un article écrit par moi, il y a bientôt deux ans, contre l’unification de l’Italie. D’autres, avec plus de pétulance encore que M. de Girardin, m’accusent de capucinade. De répondre à mes objections, personne, ni dans la Presse , ni dans l’Opinion nationale , ni dans le Charivari, ni dans le Temps, ni dans le Siècle, ni ailleurs, n’y songea jamais. Sous la loi de 1852, la presse soi-disant indépendante vous étrangle : c’est ainsi qu’elle entend et pratique la liberté. Eh bien, que MM. de Girardin et consorts, qui sans doute ne cherchent que la vérité, me permettent de leur poser, sur ce grave sujet de l’Italie unitaire, quelques questions très-simples, auxquelles leur science politique ne sera, j’aime à le croire, pas embarrassée de répondre. S’ils les résolvent de la manière qu’on est en droit d’attendre de publicistes honorables, ils auront rendu à la cause qu’ils défendent un éminent service, et je leur promets pour ma part de me convertir à l’unité. Que si, au contraire, comme il leur arrive trop souvent, ces messieurs ne savent que danser et cabrioler autour du pot, ils trouveront bon que je m’en tienne à mes boutades.
M. de Girardin et ses confrères ont habitué de traiter la politique à vol d’oiseau. Rien n’égale la rondeur et la sublimité de leurs conceptions. Les différences les plus tranchées, les plus inconciliables, de territoires, de races, de traditions, d’intérêts, leur apparaissent, à la hauteur où ils se placent, comme ces ombres indécises que l’on voit sur le globe de la lune. Aussi rien ne les met en peine ; ils découpent les États ou les arrondissements, ils parquent les peuples, ils font les constitutions, ad libitum. Ils n’eussent pas été plus embarrassés, s’ils l’avaient voulu, de faire de l’Italie une république confédérée, qu’ils ne l’ont été d’en faire une monarchie unitaire : c’est ainsi que ces génies mènent les affaires d’État ! Je suis plus terre à terre : et c’est ce qui fait que je n’ai jamais pu me trouver d’accord avec M. de Girardin.
La politique, art ou science, je laisse à d’autres

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