Précis historique
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Description

Je rends à la France, où je suis réfugié, et à l’Espagne, témoin de mes grands outrages, compte de mes malheurs ; riche, suivant la diction de Cervantes, mon silence d’une année toute entière prouve suffisamment ma prudence.Il fut un jour où, par démission volontaire, inattendue de Sa Majesté la Reine d’Espagne, j’abandonnai le portefeuille de Ministre de la Marine, après avoir lutté et vaincu la révolution, le changeant pour la tranquillité de ma retraite.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346120406
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Y. Filiberto Portillo
Précis historique
PRÉCIS HISTORIQUE
Je rends à la France, où je suis réfugié, et à l’Espagne, témoin de mes grands outrages, compte de mes malheurs ; riche, suivant la diction de Cervantes, mon silence d’une année toute entière prouve suffisamment ma prudence.
Il fut un jour où, par démission volontaire, inattendue de Sa Majesté la Reine d’Espagne, j’abandonnai le portefeuille de Ministre de la Marine, après avoir lutté et vaincu la révolution, le changeant pour la tranquillité de ma retraite.
Arrive-t-il que dans cet orienter-la-voile, des hommes politiques trouvent-ils du repos, du profit et de l’estime ? Quant à moi, ce ne fut que la période d’un entier oubli.
Le grand parti politique à la tète duquel les evenements m’avaient placé, l’émigration que j’avais remise dans ses emplois ainsi que dans la possession de ses affections, les hommes entre lesquels j’avais répandu, à mains rassasies les grâces de la Couronne, comme Député, comme Général et comme Ministre, oublièrent le politique après en avoir profité.
Trait de parti, sort humain, destinée du courage sans expérience, servir le besoin et la faiblesse en face du péril pour moissonner du mépris en échange des bienfaits.
Tout cela se passait au printemps, 1844.
Des années entières s’écoulèrent et je ne fus appelé qu’une fois par le Président du Ministère, qui m’offrit le Commandement militaire en second, de l’ancien Royaume de Navarre.
Ce n’était pas un emploi à la hauteur de mon rang public. Peut-être en m’offrant ce commandement, le Président regardait-il l’âge du Général, oubliant le Conseiller-d’Etat ; mais en écoutant ces offres, ma pensée fut toute contraire, elle me représentait ma hiérarchie diplomatique, grisonnant ma jeunesse.
Les mariages espagnols, ce grave évènement eut lieu. Etranger à ce fait, et plus encore à son approbation pas en courroux contre la France), je restai toujours éloigné du Gouvernement et du cercle, chef-en-maître des deux pouvoirs, de celui de la Chambre et de l’Exécutif. Quelques démarches furent faites de ma part pour empêcher l’accomplissement immédiat de cette malheureuse conception diplomatique ; mais sans jamais conspirer, parce que l’homme qui écrit ces lignes a l’honneur et le bonheur de pouvoir dire, je n’ai jamais été conspirateur, quoique j’étais prié de l’être plus d’une fois, en face des vénérables cheveux blancs de M. Guizot, je soutenais, dès ce temps-là, que le double mariage coûterait des larmes privées et des malheurs publics.
Le temps est arrivé de démontrer la justesse de mon avis, et de constater l’évidence de mes craintes, peut-être aussi de mes plaintes contre les hommes qui n’osèrent pas désabuser le premier Ministre du sage Louis-Philippe, sur l’état véritable de l’opinion en Espagne et sur notre caractère qu’on ne peut pas bien approfondir de Paris, ainsi que sur les difficultés qui surgiraient plus tard dans ma patrie et en Europe, si un changement de personne a lieu sur le Trône de la catholique Isabelle-la-Grande.
Je suis un Espagnol qui a pour sa Reine un si fort attachement, qu’il plane au-dessus de toute idée, excepté celle de l’honneur.
Je n’entends jamais son nom sans apercevoir sa Couronne constitutionnelle, comme je ne vois pas celle-ci sans trouver devant moi sa noble figure, qui me rappelle en silence un serment fait dans les beaux jours de ma carrière militaire, et que j’ai eu la gloire de soutenir courageusement pendant toute l’existence de ma Souveraine, plus d’une fois l’émaillant de mon propre sang.
Me défiant de son avenir qui m’est si cher, et profitant de l’accueil que j’avais toujours eu à la Chambre de S.A.R. l’Infant, père de l’époux de Sa Majesté, même du temps de S.A.R.

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