Quartiers d été
486 pages
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Quartiers d'été , livre ebook

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Description

4 juin 1940, à l’aube. Les derniers bateaux évacuant vers l’Angleterre les troupes alliées encerclées dans le "camp retranché" de Dunkerque ont disparu dans la nuit. Plusieurs dizaines de milliers d’hommes qui n’ont cependant pas trouvé place à leur bord restent pris au piège et attendent l’inéluctable: l’arrivée des Allemands qui les feront prisonniers. Mais au lieu des Allemands surgit la 328e division d’infanterie du général Jean Duclin. Cet officier atypique décide de profiter de la situation pour "casser de l’Allemand", en empêchant la 29e armée du général Hans Fustig, qui encercle le camp retranché, d’y pénétrer. Instituant la loi martiale, Duclin mobilise les énergies et les ressources pour faire du camp retranché une forteresse inexpugnable. Durant trois semaines, au prix d’un minimum de pertes, il tient en échec la 29e armée qui s’épuise en lançant vainement assaut sur assaut. La déroute des armées françaises sur tous les autres fronts amène le gou-vernement national en fuite, réfugié à Bordeaux, à demander l’armistice aux Allemands qui l’acceptent. Celui-ci entre en vigueur le 25 juin à 2 heures. Duclin, prévoyant que toute l’armée allemande libérée se retournera alors contre lui, décroche. Il embarque avec tous ses hommes sur une flotte de bateaux qu’il a créée de toutes pièces et parvient à rejoindre l’Angleterre où il est accueilli en héros.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 41
EAN13 9782748357004
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0101€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Quartiers d’été
Charles Rieupeyrous Quartiers d’été Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0115050.000.R.P.2010.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010
Préface C’est un livre de « guerre-fiction ». Les personnages, les situations sont inventés et il y a lieu de ne faire aucune comparaison, aucun rapprochement avec des faits réels. « La Division d’Infanterie arrive à Dunkerque à 5 heures du matin. Sa progression est très lente à cause des encombrements et des ruines. Lorsqu’elle parvient au Môle Est, le jour se lève. Pas de bateaux en vue. Au loin, des explosions : ce sont des bâtiments que l’on coule pour obstruer les passes. Une poignée d’officiers, accompagnés de quelques hommes, essayent de s’échapper par voie de terre. D’autres, 150 environ, prennent les canots de sauve-tage des bateaux détruits. Evasions désespérées, que bien peu réussiront… Vers 7 h 15, le général B…, dont la division est restée sur le quai, décide d’aller aux nouvelles et désigne pour ème l’accompagner le lieutenant de M. de T… du X G.R.D.I. Ils arrivent à 8 heures à l’Hôtel deVille, où ils prennent contact avec le Maire et ses adjoints. Un épais nuage de fumée obscurcit toujours le ciel, mais on n’entend plus que quelques coups de feu espacés. Un plan-ton, envoyé à l’Amirauté et au Bastion Y…, ancien P.C. de l’Amiral A…, revient en déclarant qu’il n’y a trouvé personne. Estimant qu’il est l’officier présent de grade le plus élevé, le général B… décide de prendre contact avec le Commandement allemand en vue de la reddition. A 8 h. 20, un agent de police annonce que les premiers détachements allemands sont entrés dans la ville. Le géné-
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ral B… demande qu’on lui amène un soldat allemand, ce qui est fait. Il le charge de prévenir son officier qu’il est prêt à parler avec le général allemand qui commande dans ce secteur. A 8 h. 30 une auto vient chercher le général B… et le lieutenant de T… et les conduit à Malo-centre. Ils y sont reçus par un colonel allemand qui s’étonne du nombre de soldats français qui se trouvent encore à Dunkerque et s’inquiète de savoir s’il y a encore des Anglais. A 10 h. 30, les deux officiers français sont amenés au-près du général von K…, à qui le général B… fait part de la reddition de Dunkerque. Considérant que sa place est parmi ses hommes, le lieutenant de T… demande à les rejoindre sur les quais, ce qui lui est accordé. Il salue, fait demi-tour et s’enfonce dans la fumée… » 1 C’est ainsi que Benoist-Méchin décrit les dernières heures de Dunkerque avant que la ville tombe aux mains des Allemands. Nous avons imaginé un autre scénario de la fin du camp retranché de Dunkerque telle qu’elle aurait pu se pro-duire… pourquoi pas ?
1 « Soixante jours qui ébranlèrent l’Occident », Robert Laffont, Paris, 1980.
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I Un Général singulier L’aube blanchissait sur Dunkerque. L’évacuation des troupes alliées du Front Nord avait cessé depuis le milieu de la nuit. Des dizaines de milliers de soldats attendaient des bateaux qui ne viendraient plus. Le sergent Joseph ème Vimot, agriculteur à Tinchebray, Normandie, le 2 classe Pierre Flamant, le caporal télégraphiste Beñat Echassar, le tringlot Olivier Signot, le canonnier Désiré Vanebrouck, le ère brigadier Sauveur Bocker, le sapeur de 1 classe Laurent Brequin, campaient sur le môle Est, à la sortie du canal des Wateringues. Quatorze heures auparavant, ils ne se connaissaient pas, sauf Vimot et Flamant, qui servaient dans la même compagnie du capitaine Vinolles. Mainte-nant, ils restaient ensemble, unis par cette sorte d’affinité qui ne se rencontre guère que sous les armes. Sur ce tron-çon de digue, Vimot et Flamant étaient à une dizaine de kilomètres de Bray-Dunes, qu’ils avaient quittée vingt-cinq jours plus tôt pour être dirigés sur les Pays-Bas. Echassar avait abandonné ses moutons manech d’Irissarrry, dans le Pays Basque, pour rejoindre son régi-ment, cantonné au Maroc. Trois mois plus tard, il débarquait à Briançon, avant d’être envoyé sur la Meuse… quand les Allemands la traversaient. Avec trois camara-des, il était resté encerclé tout un jour par une unité S.S. Il avait réussi à s’échapper à la faveur de la nuit, seul ; les autres avaient été tués. Le plus jeune, à peine vingt ans, avait mis six heures pour mourir. Vanebrouck, lui, enra-geait d’être seulement à quinze kilomètres de son village, où ses parents tenaient l’épicerie-mercerie-café-tabac.
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Brequin, que l’on surnommait Vil parce qu’il travaillait dans le civil chez Hispano-Suiza, avait espéré terminer la guerre comme il l’avait commencée, garde-mites dans un dépôt de la banlieue parisienne. Il n’en revenait toujours pas du mauvais coup du sort qui l’avait fait atterrir devant Saint-Quentin alors que les Allemands étaient en train de l’occuper. Après un détour par Lille où il reçut son bap-tême du feu qui faillit être son acte de décès, il avait échoué lui aussi à Dunkerque. A la mobilisation, Signot avait été mis derrière le volant d’un camion, mais il n’en conduisait plus depuis longtemps quand il était arrivé sur la plage de Malo-les-Bains, les pieds en sang, après une marche de soixante kilomètres d’une seule traite. Bocker, natif d’Oran, fut oublié avec son groupe de combat par son chef de section dans une ferme abandonnée des environs de Poperinge. Quand il s’en aperçut, il s’en alla et instinc-tivement s’éloigna vers le sud, la seule bonne direction qu’il connût. Après avoir traversé la frontière près de Steenvoorde, il buta sur l’armée allemande qu’il n’avait encore jamais vue d’aussi près. Comme elle venait de l’est et bloquait le sud, il n’eut d’autre alternative que d’obliquer à l’ouest. Il fut pris dans le flot des armées en retraite qui se déversait vers Dunkerque où il arriva juste à temps pour apercevoir le dernier bateau sortir du port. L’odyssée de ces sept hommes, c’était peu ou prou celle de tous ceux qui étaient entassés sur le môle Est, comme sur les quais et les plages de Dunkerque. Signot n’avait pas fermé l’œil de la nuit, à cause de ses pieds qui le faisaient souffrir. Pour tuer le temps, il avait contemplé les lueurs rougeoyantes des réservoirs de pé-trole de Saint-Pol en feu, au-dessus desquels se déployait un immense édredon de fumée noire. Le premier, Brequin s’éveilla, étira ses membres endoloris, ramena sa couver-ture sur les épaules et, se parlant à lui-même, grommela : 2 « J’avalerais bien un bon qahwa ! » Il regarda autour de 2 Café.
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