Quelques notes sur l histoire de Chine
46 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Quelques notes sur l'histoire de Chine , livre ebook

46 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

A l’origine, le gouvernement paternel nous apparaît sous sa forme la plus simple : la famille patriarcale. Descendues des plateaux de la Mongolie, des familles de pasteurs indépendantes, mais alliées, pénètrent dans le bassin de la Rivière Jaune vers le vingtième siècle avant Jésus-Christ. De moyenne stature, ces nomades ont le type mongolique : le teint cuivré, la tête plate, les yeux obliques avec des paupières bridées, les maxillaires forts, le nez petit au cartilage peu saillant ; leur barbe est longue, mais clairsemée ; ils s’enorgueillissent de leurs cheveux noirs épars sur leurs épaules.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782346124220
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Antoine de La Mazelière
Quelques notes sur l'histoire de Chine
Suivant Schopenhauer, chaque homme représenterait une idée particulière, une forme distincte du type humain. De même, chaque peuple représente un mode de société différent : à Rome, c’est la cité ; chez les Anglo-Saxons, le régime constitutionnel ; en Chine, le gouvernement patriarcal. Pour comprendre l’histoire de la Chine, il faut étudier comment le gouvernement patriarcal s’y établit et s’y développa. Dans cette évolution nous pouvons distinguer quatre périodes : les temps demi-légendaires, la formation de la philosophie par Confucius et du régime politique par les empereurs Han, l’apogée sous la monarchie des T’ang et des Sung, la décadence depuis la conquête mongole.
I 1
A l’origine, le gouvernement paternel nous apparaît sous sa forme la plus simple : la famille patriarcale. Descendues des plateaux de la Mongolie, des familles de pasteurs indépendantes, mais alliées, pénètrent dans le bassin de la Rivière Jaune vers le vingtième siècle avant Jésus-Christ. De moyenne stature, ces nomades ont le type mongolique : le teint cuivré, la tête plate, les yeux obliques avec des paupières bridées, les maxillaires forts, le nez petit au cartilage peu saillant ; leur barbe est longue, mais clairsemée ; ils s’enorgueillissent de leurs cheveux noirs épars sur leurs épaules. Vêtus de peaux de bique, ils poussent des troupeaux de vaches et de moutons. D’immenses forêts couvrent la vallée de la Rivière Jaune ; un gibier abondant les habite : dans le haut du bassin, le tigre, l’ours, le loup, le renard ; plus en aval, le sanglier et le rhinocéros ; partout des cerfs, des antilopes, des singes, des faisans, des tortues. Sur les bords du fleuve vivent des indigènes au corps tatoué, que les hommes aux longs cheveux, les Chinois, massacrent ou repoussent dans l’intérieur des forêts. Et le Livre des histoires s’ouvre par un tableau dramatique : le Hwang-Ho débordé, les femmes et les enfants réfugiés sur les collines, tandis que les hommes cherchent à sauver leurs huttes et leurs bestiaux.
Avec le temps, la rivière fut endiguée ; l’on défricha les forêts. Les pasteurs se creusèrent des maisons dans les falaises de sable amoncelées par le vent du désert et les dépôts des neuves : des escaliers conduisaient dans les champs ; les routes se trouvaient au fond de tranchées, qu’on suivait pendant des lieues avant de trouver une issue. Au confluent des cours d’eau s’élevèrent des villes aux maisons de briques et de bois. La population augmenta rapidement ; un recensement du neuvième siècle avant Jésus-Christ la ferait estimer à vingt et un millions. Les Chinois se nourrissaient de riz, de froment, de viande de porc, de poisson et de fruits. Ils buvaient des liqueurs fermentées. Hommes et femmes portaient des pantalons et de longues blouses, des robes à traîne pour les cérémonies. Les vêtements des riches étaient de laine, de gaze ou de soie ; les pauvres tissaient les fibres du dolicho, une plante grimpante qui servait aussi à fabriquer des chaussures. Les Chinois connaissaient la poterie et travaillaient l’or et le bronze. Leurs observations leur avaient permis d’établir un calendrier. Ils parlaient une langue monosyllabique et possédaient des hiéroglyphes, qui se transformèrent avec le temps en écriture idéographique. Seuls, les débiteurs et les criminels servaient comme esclaves ; le père avait droit de vie et de mort sur ses femmes et sur ses enfants.
La religion était patriarcale : les Chinois adoraient le ciel, le père de toutes choses, les génies des collines et des eaux, qui le servent comme des fils 2 . Deux caractères distinguent leur cosmogonie : elle est chaste et ne connaît pas l’anthropomorphisme. Voici l’un des hymnes les plus anciens :

La charrue aiguisée brille au soleil, les hommes l’enfoncent dans le sol, puis jettent la semaille... Coiffés de chapeaux de paille, les femmes, les enfants arrachent les mauvaises herbes. — Les herbes meurent, nourrissent le sol ; le millet grandit tous les jours. — Déjà la moisson d’or tombe sous la main du faucheur ; les gerbes entassées forment une muraille. — Les granges les recueilleront. Que les femmes et les enfants se reposent ! le travail de l’année est fini. — Nous tuerons le taureau aux lèvres noires, aux longues cornes recourbées. C’est le sacrifice du moissonneur. — Nos enfants recevront de nous l’héritage de ces rites antiques consacrés par nos aïeux vénérés 3 .
Des cérémonies funèbres avaient lieu sur la tombe des ancêtres. L’on trouve dans les Odes :

Entendez les tambours. Les hommes sont rangés. Gloire à la descendance du Grand Aïeul, — le héros sans pareil qu’invoque notre chef. Qu’il se manifeste à nous ! C’est notre consolation de le sentir encore au milieu de ses enfants. — Écoutez ce bruit sourd : le tambour. Les notes claires de la flûte lui répondent... — Voici les cloches maintenant. Les danseurs se meuvent avec grâce... Tel est le service dont les ancêtres nous ont légué la tradition... Daigne le père accepter les hommages de son fils ! Ainsi les saisons doivent se suivre, et l’automne succède à l’été 4 ,
Comme la religion, le gouvernement était patriarcal. En s’accroissant, les familles avaient formé des clans. L’autorité appartenait au chef du clan ; maître du sol, il le partageait entre les pères suivant le nombre de leurs enfants. Vers le dixième siècle avant Jésus-Christ la coutume du partage avait disparu, et, de fait sinon de droit, les Chinois connaissaient la propriété privée. Longtemps le chef du clan le plus puissant eut le rang de Ti (empereur, ou fils du Ciel). Ce rang appartint d’abord au clan de Hia (2205-1767), puis à celui de Shang (jusqu’en 1122) 5 .

*
* *
Vers le douzième siècle, une nouvelle invasion des Tartares donna la suprématie au clan de Chao (jusqu’en 255) ; ce clan s’établit dans le bassin moyen de la Rivière Jaune. Par suite de leur origine étrangère, les Chao prirent le nom de Wang (roi) au lieu du nom de Ti (empereur). Avec ces princes apparaissent des mœurs barbares : ils s’entouraient d’eunuques et de sorciers ; les femmes et les principaux serviteurs étaient ensevelis dans les tombeaux des grands, une coutume qui subsista pendant six siècles. Soldats de caractère, menacés toujours par les incursions des nomades, les Chao distribuèrent des fiefs à leurs parents et à leurs serviteurs ; ils leur donnèrent les titres de duc, de marquis, de comte et de baron. L’histoire a conservé les noms de cent vingt-cinq principautés ; il en aurait, dit-on, existé dix-huit cents. Bientôt anciens et nouveaux clans se rendirent indépendants. Plusieurs formèrent de puissants royaumes dans le bassin du Yang Tse ; du sixième au troisième siècle, ils le conquirent sur les indigènes qui pendant mille ans restèrent mal soumis. Les Chinois v trouvaient une contrée toute différente du bassin de la Rivière Jaune : plus de falaises, de grande plaines couvertes de forêts bientôt défrichées, un fleuve immense, des marais, des lacs, dont une véritable mer intérieure, le Tung Ting. Le sol était moins riche, mais le climat plus doux, et le Yang, le fleuve mâle, ne connaît pas les caprices meurtriers de la Rivière Jaune, que les Chinois appellent la rivière femme. Les cours d’eau, la mer rendaient les communications faciles ; tandis que le peuple prit la vie rude des marins, dans les sites pittoresques du Che-Kiang les princes devinrent des artistes, des poètes et des débauchés.
Au nord, au sud du Yang, la Chine se couvre de châteaux. Des murailles en terre. Dans l’enceinte, des maisons basses de briques et de bois presque cachées sous les grands toits

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents