Retour dans le passé

Jean-Marie Périnet

Description

Les années ont passé, Lhémion n’a jamais oublié un seul instant le drame qu’il a vécu quelques années plus tôt sur la magnifique île de Rhodes. De retour pour des raisons imposées par les entités célestes, il est confronté à un prodige qu’il ne peut comprendre.

Sujets

• Littérature
• Rhodes
• Fiction
• Civilisation
• Aventure
• Fiction historique
• Historical

Informations

• Publié par: Nombre7 Editions
• Date de parution: 09 février 2023
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782383513995
• Langue: Français

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Les personnages
Lhémion : Émigré Égyptien.
Shérérêt : La sœur de Lhémion.
Danièle / Héra : Sœur jumelle de Likofot, épouse de Lhémion dans la dimension alternée.
Likofot : Épouse terrestre de Lhémion.
Héraclytes et Clytès : Notables de Rhodes.
Thalie : Épouse d’Héraclytes.
Phaïstos : Marin crétois, associé de Lhémion.
Pasiphaé : Sa petite amie.
Bruno : Ami de Lhémion dans le futur et commandant de son vaisseau dans cet espace-temps.
Tachka et Tachba : Guerriers-protecteurs de Lhémion.
Prologue
Qui, dans ce monde dit moderne dans lequel nous vivons, aurait pu se souvenir de l’épopée de Lhémion et de sa jeune sœur Shérérêt au cœur d’une époque révolue ? C’est peu probable. Elle s’était déroulée, il y a si longtemps, en un temps oublié, profondément enfoui dans la mémoire des protagonistes de cette histoire.
Ces héros du passé étaient venus s’échouer un jour de tempête sur une plage de cette lointaine cité de Lindos, sur la mythique île de Rhodes. Quelques décennies plus tard, qu’étaient-ils devenus ? Il était difficile de l’imaginer, car ces événements s’étaient déroulés à une époque ignorée. Cela n’intéressait plus personne, sauf quelques rares irréductibles amoureux d’histoires antiques et de légendes anciennes. Pourtant, cette petite ville insulaire, riante et attractive, sous le soleil de la mer Égée, était située sur une île de l’archipel du « dodécanèse », regroupant plus de cent soixante îles ou îlots en grande partie inhabités.
Rhodes était le nom d’une nymphe locale nommée Rhodé. Elle donna sept fils et une fille à Hélios, le dieu du soleil. Kerkafos, son deuxième fils devint père de trois enfants, Caminos, Lalissos et Lindos, devenus les trois principales cités de l’île, qui rayonnèrent pendant des siècles dans l’imagination des gens vivant dans le bassin de la Méditerranée.
Quelques vagues rumeurs circulaient encore parfois dans les maisons bien plus tard. C’était des fictions déformées entendues ou vécues du temps de la jeunesse des conteurs. Elles étaient racontées par des personnes âgées le soir au coin du feu, à leurs petits-enfants. On en riait parfois, on restait ému le plus souvent. Ces anecdotes avaient marqué les esprits. La légende depuis s’était emparée de cette histoire.
Dans l’inconscience de chacun des habitants de l’île, on pouvait encore imaginer avec précision leur arrivée inopinée sur la côte sablonneuse de leur pays. Cela s’était passé un matin d’automne, voilé par un soleil radieux, illuminant cette terre rocheuse de ses rayons. Ils avaient abordé la rive, à bord d’un navire complètement dévasté par une grosse tempête, qui avait eu la chance de s’échouer sur le sable sans disparition ni perte humaine. C’était déjà un miracle, néanmoins ils avaient subi des dégâts matériels gravissimes. Ceux qui avaient assisté à cette arrivée se le rappelaient encore, des années plus tard. La suite de ces événements exceptionnels s’était ancrée dans la légende. On pouvait la suivre, en se trompant la plupart du temps sur cette terre devenue leur asile par obligation. C’était aussi leur choix, en conséquence des attaques incessantes de quelques dirigeants de leur pays d’origine, ne supportant pas qu’ils puissent vivre en paix.
Ce qui avait surtout marqué les contemporains de cette épopée, c’était le sacrifice d’une jeune fille native du pays. Émouvante par sa gentillesse et sa joie de vivre, elle n’avait pas hésité à donner son existence, en faisant rempart de son corps, pour protéger l’homme qu’elle aimait. Cet homme, c’était Lhémion. Il était, à ce moment précis de l’histoire, dans la visée d’une sinistre conspiratrice venue d’un lointain pays à la solde d’un usurpateur qui avait décidé sa mort.
Ce qui laissait pantois les rares survivants les ayant connus, c’était l’amour infini que portait ce jeune adolescent, à la belle Likofot, et à sa sœur jumelle Héra. C’était surprenant, pas évident dans le contexte de l’époque. Son amour ne s’était pas arrêté à ces deux jeunes femmes ; il aimait tout autant, avec des sentiments aussi profonds, sa propre sœur Shérérêt, elle aussi miraculée du naufrage. Il n’avait pu se décider de choisir entre ces trois jeunes filles. Ses perceptions amoureuses pour chacune d’elles se révélaient être inconditionnelles. La complexité de leurs rapports sentimentaux devait certainement lui convenir.
Après la mort brutale, au cours de circonstances dramatiques de la petite Likofot, il avait poursuivi sa vie près de ses deux amours restants, sans pour autant oublier celle qui, par amour pour lui, avait sacrifié sa vie. La suite, en partie connue, s’était évaporée dans les méandres confus des souvenirs. Mais, là aussi, rien de probant ne nous était parvenu, aucune indication, aucun ressenti. C’était le néant absolu.
Nous étions quelques-uns à chercher inutilement en interrogeant inlassablement les cieux, avec l’espoir de retrouver quelques bribes de cette quête du passé. Malgré nos efforts, nos recherches restaient infructueuses.
Pour une meilleure compréhension, les personnages ont gardé leur patronyme, mais parce qu’il y a toujours quelqu’un pour venir perturber toute narration, leurs activités et leurs lieux de naissance furent parfois modifiés. Est-ce une déformation imposée par le destin ? Est-ce une élucubration de l’auteur ? C’est fortement possible sinon certain.
Ce fut au cours d’une nuit d’insomnie que moi, le narrateur que je suis, je fus interpellé par quelque chose d’incompréhensible, de confus, comme il arrive que ces phénomènes se produisent. Ils étaient issus sans doute d’un autre monde inconnu, celui que je côtoie à la différence de beaucoup de mes contemporains, presque chaque jour. Ne soyez pas surpris, dans notre monde actuel dit moderne, je suis simplement « décalé ». Je vis à la frontière de deux mondes alternés selon les connaissances de certains initiés.
Alors que je me désespérais depuis plusieurs jours déjà, je retrouvai incidemment leur trace, celle des héros de cette aventure. Ce fut d’abord un fil tenu, sur lequel je m’accrochai avec la volonté de découvrir à tout prix, ce qui obnubilait mes pensées. Un son étrange se fixa dans mon subconscient. Une image insolite apparut devant mes yeux incrédules. Une phrase anormale me propulsa ailleurs. Où, je ne pourrais le dire. Mon environnement habituel n’était plus le même, je ne le reconnaissais plus, il s’était modifié pour devenir tout à fait insolite. Je n’avais aucune idée de l’endroit où mon esprit vagabondait. Tout ce que je puis en dire, c’est que le décor se trouvant dans mon environnement immédiat était devenu différent. J’étais projeté dans un tourbillon surprenant, une sorte de tempête nébuleuse, vaporeuse, une tourmente impalpable, sans aucune consistance véritable, mais au ressenti saisissant.
Mes perceptions étaient exacerbées. Tout ce que je découvrais était frappant. Les sons qui me parvenaient se trouvaient amortis, la température extérieure me paraissait glaciale. Était-ce une impression issue de mon imagination, ou était-ce bien réel ? Ma vision face à ces bouleversements s’en trouvait amoindrie, déjà qu’en temps normal je ne voyais pas grand-chose, la diminution de mon acuité visuelle prenait une dimension inquiétante. La peur me prit, je ne comprenais pas ce qui se passait. Heureusement, le phénomène ne dura pas très longtemps, je repris espoir. Soudainement, alors qu’il m’était impossible de le prévoir, je devins spectateur obligé d’un film, d’une scène, d’une représentation au début inexplicable, mais qui prit très vite une véracité déconcertante. Était-ce ce que je cherchais depuis longtemps ? Sur l’instant, je ne pus l’affirmer.
Mon cœur se mit à battre plus fortement. On… et je ne savais pas qui ou quoi, on me montrait le déploiement d’une vie. On m’indiqua que c’était celle de ce jeune homme nommé Lhémion, le compagnon de Shérérêt, d’Héra et de Likofot, les trois jeunes femmes qui partageaient avec lui, cette aventure du passé. Je les avais retrouvés, ils sortaient enfin de l’anonymat des temps anciens. Ils renaissaient sous mes yeux incrédules. Ils continuaient le parcours de leur vie, toujours unis par cet amour inconditionnel qui allait au-delà du raisonnement naturel. C’était, je le reconnais, très éloigné de toute logique, mais tellement mirifique.
J’étais heureux, j’allais enfin savoir, mais je ne pouvais intervenir, l’ordre m’en était donné. Je pouvais seulement assister à la continuité de leur existence commune. Cette condition venait peut-être de leur difficile expérience, allez savoir ! À cet instant, je me trompais lourdement. Il me fallut attendre un certain temps, avant d’avoir pu réussir à défiler complètement cet écheveau d’une complexité absolue. Il était singulièrement emmêlé, très confus, difficile à assimiler, néanmoins il présageait des instants magnifiques, des instants privilégiés, devant lesquels il eut été vraiment dommage de ne pas assister.
Je venais de les découvrir, alors que je me débattais dans mon nuage immatériel, mais ils étaient encore très loin, à peine visibles. J’aurais pu douter, néanmoins j’avais la certitude au fond de moi, que c’était bien eux. Grâce à une légère déchirure dans cette brume épaisse, alors que j’étais encore porté par elle dans l’étendue ouatée de l’éther, je parvenais finalement à l’aboutissement de ma quête sans fin sans l’avoir cherché véritablement. Miracle ! Je les entrevoyais enfin. La divine providence, la maîtresse du monde, avec sa bienveillance naturelle, me fit délicatement at