Révélations sur la société du Dix-Décembre - La Vérité vraie
70 pages
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Révélations sur la société du Dix-Décembre - La Vérité vraie , livre ebook

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Description

Un des orateurs les plus accrédités du parti orléaniste a laissé tomber un jour, du haut de la tribune nationale, une de ces injures qui, adressées à telle ou telle personne déterminée, peuvent être immédiatement punies, mais qui, portant sur une généralité ou une agrégation d’hommes, échappent par cela même à toute répression.Les prétendues révélations que M. Jules de Lasteyrie fit à l’Assemblée Législative, au sujet de la société, devaient causer d’autant plus d’impression, que l’orateur avait annoncé qu’il allait dire la vérité vraie.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346091904
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Jean Claude Barthélemy Gallix
Révélations sur la société du Dix-Décembre
La Vérité vraie
PRÉFACE

*
* *
Le décret du 7 novembre 1850, qui prononce la dissolution de la société du Dix-Décembre, ayant donné satisfaction aux partis, il semblait que désormais leurs clameurs dussent cesser. Je ne supposais pas que les allégations mensongères ou perfides qu’ils n’avaient pas craint de produire jusque-là pussent se renouveler encore.
Il n’en a point été ainsi.
Les haines qu’avait fait naître l’association que, sous les auspices et avec le concours de noms recommandables, je m’honore d’avoir fondée, se sont perpétuées ; elles ont survécu à la dissolution de celle-ci ; et lorsque la société du Dix-Décembre, pleine de respect et d’obéissance pour la loi même qui la supprimait, s’y soumettait sans récriminer, ses ennemis continuaient leurs attaques avec plus d’acharnement que jamais.
Pendant quelque temps j’ai tenu à honneur de répondre aux calomnies de certains journaux. Puis, je me suis tu, dans la persuasion que tous les esprits honnêtes discerneraient aisément la vérité, et se souviendraient que pas une attaque, pas une allégation portée contre la société n’était restée sans réponse, quel que fût l’organe qui s’en fût fait l’écho.
J’espérais que la tactique des journaux, qui consistait à reproduire sans cesse les mêmes mensonges, après tous les démentis reçus, serait enfin jugée et appréciée ce qu’elle valait ; et la réparation qui me semblait due à une association utile et morale autant que calomniée, je l’attendais du temps, qui fait tôt ou tard justice des déclamations, des colères ou des haines des partis.
Aujourd’hui, cependant, qu’un redoublement d’injures se produit, que les journaux recommencent leurs diatribes 1  ; aujourd’hui qu’un procès récent, dans lequel la société du Dix-Décembre s’est trouvé indirectement impliquée, peut donner le change à l’opinion publique et l’égarer même ; aujourd’hui, dis-je, je me crois obligé à rompre le silence.
Je cède aux justes susceptibilités des membres de la société que j’ai fondée ; je cède aux entraînements de ma conscience indignée, et je vais répondre une fois encore, une dernière fois, aux injustes attaques dont nous avons été l’objet.
M. Jules de Lasteyrie avait promis la vérité vraie sur le Dix-Décembre ; M. Jules de Lasteyrie a oublié de tenir sa promesse. Je lui demanderai la permission de ne pas l’imiter en cela.
Je serais désolé que M. de Lasteyrie crût voir dans ces lignes une attaque personnelle ; mais il m’est impossible, en voyant la société du Dix-Décembre si indignement attaquée par lui, de ne pas lui faire remarquer que les épithètes plus que lestes que lui dicte sa haine contre elle, soient, je regretterais de dire odieuses, au moins de mauvais goût, niaises et hasardées.
Quels étaient ces «  coquins  » dont parlait M. de Lasteyrie ? les membres d’une société qui comptait dans ses rangs dix-huit Représentants du peuple, un maréchal de France, des généraux de division et de brigade, des colonels, des commandants, des capitaines en retraite Coquins ! des maires, des adjoints, des conseillers municipaux, plus de douze cents propriétaires ou rentiers. Coquins ! plus de six mille patentés et un nombre plus considérable encore de gardes nationaux, depuis l’épaulette de laine jusqu’au grade de colonel. Coquins ! des hommes comptant dans leurs rangs plusieurs honorables citoyens décorés sur les barricades de juin en défendant l’ordre, et un plus grand nombre encore de gardes nationaux parmi les mentionnés !
Quant à moi, je me fais gloire d’avoir fait partie de ces derniers coquins, à qui M. Sénard, alors Ministre de l’intérieur, écrivait le 25 août 1848 :
« Citoyen, j’ai fait connaître au Gouvernement votre courageuse conduite pour la défense de l’ordre et le maintien de la République pendant les journées du mois de juin dernier.
Je suis heureux d’avoir à vous transmettre, au nom du chef du pouvoir exécutif, l’expression de la reconnaissance nationale, et de vous annoncer que parmi tant de citoyens qui ont bien mérité de la patrie à cette occasion, vous avez été jugé digne d’obtenir une mention honorable.
Recevez, etc. »
La vérité vraie n’est point une affaire de parti. J’explique pour tout le monde ce qu’a été la société du Dix-Décembre. Et comme, plus que personne, j’ai intérêt à ce que la vérité soit connue, je prie le lecteur de me lire avec l’esprit de critique le plus décidé, mais je lui demande en même temps de juger avec impartialité : à ce prix, je consens à ce qu’il juge en toute rigueur.
Dans la vérité vraie, je n’avance rien que je ne sois en mesure de prouver ; j’appelle le grand jour sur les faits auxquels la société a pris part.

Paris, 1 er septembre 1851.
1 Voir, entre autres journaux, le Siècle, la Presse, l’Évènement du 6 août 1851, la République du 25 août 1851, col. 2, page 2 : « Un ramassis de gens sans aveu ni domicile, des hommes tarés, des VAGABONDS, des compromis, des chevaliers d’industrie, ayant eu maille à partir avec toutes les polices, et y ayant encore leur dossier ou leur attache ; des besogneux faméliques que n’arrête jamais aucun scrupule quand il s’agit de tendre la main pour satisfaire d’ignobles besoins et de détestables passions »
RÉVÉLATIONS SUR LA SOCIÉTÉ DU DIX-DÉCEMBRE

*
* *
Un des orateurs les plus accrédités du parti orléaniste a laissé tomber un jour, du haut de la tribune nationale, une de ces injures qui, adressées à telle ou telle personne déterminée, peuvent être immédiatement punies, mais qui, portant sur une généralité ou une agrégation d’hommes, échappent par cela même à toute répression.
Les prétendues révélations que M. Jules de Lasteyrie fit à l’Assemblée Législative, au sujet de la société, devaient causer d’autant plus d’impression, que l’orateur avait annoncé qu’il allait dire la vérité vraie.
Quoique de nombreuses et catégoriques réfutations aient suivi immédiatement les allégations erronées de M. de Lasteyrie, je crois devoir de nouveau examiner les uns après les autres tous les griefs qui ont motivé et le réquisitoire passionné de M. de Lasteyrie, et les diverses attaques des journaux ; j’y répondrai, je l’espère, d’une manière catégorique. Le lecteur trouvera une notable différence entre la vérité vraie de M. Jules de Lasteyrie, et la vérité telle qu’elle est.
Je m’empare de cette expression, dont je le remercie.
Je n’eusse répondu ni aux erreurs de M. de Lasteyrie, ni aux calomnies qui en ont été la suite de la part de certains journalistes, si je n’eusse rencontré dans les rangs de mes adversaires des hommes entourés, à juste titre, de la considération publique, et qui pouvaient égarer l’opinion à leur suite.
I
Le premier reproche qui nous a été fait est celui-ci :
Vous êtes une société politique ! Vous mentez à votre titre de société de secours mutuels. En fait, vous ne vous occupez que de propagande bonapartiste.
Devant cette accusation, j’affirme de la manière la plus précise, la plus catégorique et la plus absolue, que la société du Dix-Décembre ne s’est jamais occupée de politique dans aucune de ses réunions ; que jamais la société du Dix-Décembre ne s’est écartée de ses statuts ; que toujours elle en a fait une stricte et sincère application.
J’ouvre le registre général des délibérations, et j’y trouve :

SÉANCE DU 28 JUIN 1850. — Il est donné connaissance à la Commission d’une lettre adressée au censeur par M. C....., membre de la société, qui demande à aller l’établir dans le département d

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